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Tag: Changement climatique en Afrique

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Dans la zone forestière guinéo-congolaise du Sud-Est du Cameroun, la réserve de Faune du Dja (RFD), étendue sur 526 004 hectares entre les régions administratives de l’Est (80%) et du Sud (20%), demeure l’un des joyaux naturels du pays depuis sa fondation en 1950. Au cœur de cette réserve, les pygmées Baka se distinguent non seulement par leur mode de vie traditionnel mais aussi par leur rôle crucial dans la préservation de cet écosystème, inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en 1987.

« Il n’y a pas de forêt sans Baka, et le Baka n’est rien sans la forêt », déclare une habitante de Bifolone, l’une des 17 communautés situées au nord de la réserve. Cette harmonie entre les populations autochtones et la nature sauvage est palpable, comme le souligne Jean Pierre Sambé, chef du groupement Baka de Yéné : « Nous nous sentons chez nous dans la réserve, car nous, les Baka, préférons les environnements paisibles. La forêt nous fournit tout ce dont nous avons besoin. Quand nous avons envie de manger, nous pouvons chasser un lièvre pour le repas. De plus, nous utilisons des écorces comme le Mbalaka et le Toko-loko pour traiter le paludisme et d’autres maladies. ».

À côté de ce lien étroit avec la forêt, les communautés locales ont développé diverses activités génératrices de revenus pour réduire leur dépendance à la chasse et au braconnage. Mango Clautide du village Shouam illustre cette transition avec la production d’un breuvage très prisé par les habitants de la zone. « Comme nous n’avons pas les moyens de subsister par la chasse, nous avons opté pour la préparation du Haa. Pour cela, je collecte la sève de mes palmiers, ce qui donne le vin que nous appelons ici Matango. Le processus de fermentation du Matango nécessite l’ajout de 3 kilos de sucre pour chaque 20 litres. Nous utilisons également l’écorce d’un arbre local appelé Ndeng pour enrichir le mélange. Après avoir fermenté pendant 5 jours, je fais chauffer le mélange pour obtenir le produit final. », explique la brasseuse traditionnelle, qui vend le quart de litre à 500 FCFA, le demi-litre à 1000 FCFA et le litre à 2000 FCFA (soit 3,05 euros). Cet argent lui permet de couvrir ses dépenses quotidiennes.

L’harmonie entre l’homme et la biosphère

Une symbiose vie communautaire et conservation de la nature, qui s’inscrit en droite ligne programme de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) sur l’homme et la biosphère (MAB). Créé en 1971 par l’Unesco, ce programme prévoit les conséquences des actions d’aujourd’hui sur le monde de demain et accroît ainsi la capacité des gens à gérer efficacement les ressources naturelles pour le bien-être des populations humaines et de l’environnement. Hadja Boutou, travaillant pour le bureau de l’Unesco au Cameroun : « à l’occasion de journée mondiale de l’environnement 2024, notre visite dans la réserve du Dja nous a permis d’apprécier un lien très fort entre les communautés riveraines et la réserve de biosphères, car elles dépendent de cette réserve pour leur nourriture, leur eau, et même leurs médicaments à base de plantes. Étant donné que cette réserve représente leur patrimoine, les communautés locales la protègent avec détermination. La preuve en est que l’aire centrale de conservation est restée presque intacte, avec seulement environ 0,3% d’impact humain. ».

Si la réserve de faune du Dja, étendu sur une superficie de 526 004 hectares est demeurée vierge, c’est en effet parce que les activités anthropiques ne franchissent pas son périmètre. L’aire protégée, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1987, est gérée selon le concept de biosphère, avec une zone centrale préservée (la réserve en elle-même), le tout ceinturé par une zone tampon de 62 093 ha et une zone de transition de 740 000 ha, habitées par les Baka et d’autres communautés autochtones.

Boris Ngounou

Les Baka, gardiens de la réserve de faune du Dja, au sud-est du Cameroun

Située dans la zone forestière guinéo-congolaise du Sud-Est du Cameroun, la réserve de Faune du Dja (RFD), étendue sur 526 004 hectares entre les régions administratives de l’Est (80%) et du Sud (20%), demeure l’un des joyaux naturels du pays depuis sa fondation en 1950. Au cœur de cette réserve, les pygmées Baka se distinguent non seulement par leur mode de vie traditionnel mais aussi par leur rôle crucial dans la préservation de cet écosystème, inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en 1987.

Greenpeace Afrique a annoncé le 5 juin 2024, le lancement officiel du Mouvement Camerounais pour la Justice Climatique (MCJC), une coalition regroupant près de 40 organisations de la société civile à travers les 10 régions du Cameroun. Ce mouvement vise à coordonner les efforts locaux pour lutter contre la déforestation et promouvoir des actions concrètes en faveur de la protection de l’environnement au Cameroun.

Le lancement du Mouvement camerounais pour la justice climatique (MCJC),  a été marqué, le 5 juin 2024-Journée mondiale de l’environnement, par une marche pacifique à Yaoundé, réunissant environ 500 participants, qui ont remis une lettre au ministre camerounais de l’environnement de la protection de la nature et du développement durable (Minepded), exhortant le gouvernement à intensifier ses efforts de protection des forêts et à adopter des mesures concrètes contre la déforestation massive qui menace les écosystèmes locaux.

Cette mobilisation fait suite à un atelier national tenu à Kribi en avril 2024, où les préoccupations des communautés locales et autochtones ont été recueillies et intégrées dans les doléances présentées au gouvernement. Le Dr. Fabrice Lamfu, chargé de la campagne Forêt chez Greenpeace Afrique, a souligné l’urgence d’une réponse collective face à l’ampleur croissante des pressions environnementales au Cameroun : « la planète est confrontée à une multitude de défis, des industries polluantes à la déforestation rapide. Le MCJC représente une première étape cruciale pour amplifier nos voix et nos actions en faveur de la protection de notre patrimoine naturel commun. ».

Des Mouvements qui se généralisent en Afrique

Avant le Cameroun, le modèle du Mouvement pour la Justice Climatique a été lancé avec succès en République Démocratique du Congo et sera bientôt étendu au Ghana, marquant ainsi un engagement renforcé des pays d’Afrique de l’Ouest et centrale pour une action climatique coordonnée et efficace.

Dans une déclaration publiée le 4 juin 2024, le MCJC affirme clairement ses objectifs. À savoir, promouvoir l’adaptation au climat, défendre la justice climatique et renforcer la collaboration entre les divers acteurs impliqués dans la protection de l’environnement. Ce mouvement s’engage également à soutenir la recherche et l’innovation pour développer des solutions spécifiques aux défis climatiques locaux, tout en plaidant pour des politiques climatiques robustes aux niveaux local, national et international.

Greenpeace Afrique a annoncé le 5 juin 2024, le lancement officiel du Mouvement Camerounais pour la Justice Climatique (MCJC), une coalition regroupant près de 40 organisations de la société civile à travers les 10 régions du Cameroun. Ce mouvement vise à coordonner les efforts locaux pour lutter contre la déforestation et promouvoir des actions concrètes en faveur de la protection de l'environnement au Cameroun.

La mise en œuvre du MCJC sera supervisée par un comité de pilotage dédié, chargé de coordonner les activités, d’évaluer les progrès et de garantir la transparence et la responsabilité dans toutes les initiatives entreprises.

Le Cameroun a perdu 3,7% de sa couverture forestière totale durant les 18 dernières années

Le Cameroun, avec sa riche biodiversité et ses vastes forêts, est confronté à des défis majeurs liés aux changements climatiques, exacerbés par la déforestation accrue qui compromet l’avenir des générations futures. En avril 2024, Greenpeace Afrique, en collaboration avec des organisations nationales et internationales de la société civile, a adressé une lettre à plusieurs gouvernements étrangers pour alerter sur l’urgence de la situation et plaider pour des mesures internationales de soutien.

La déforestation au Cameroun présente des chiffres alarmants, comme le révèlent les rapports récents du ministère des forêts et de la faune, du Minepded et de la World Resources Institute (WRI). Entre 2002 et 2020, le pays a perdu 708 000 hectares de forêts primaires humides, représentant une diminution de 3,7% de sa couverture forestière totale. Cette perte équivaut à 48% de la superficie forestière totale du Cameroun. Les années 2014, 2017 et 2020 ont particulièrement marqué des pics de déforestation, mettant en danger un écosystème crucial pour la biodiversité régionale et la stabilité climatique.

De plus, la déforestation s’est concentrée principalement dans le domaine forestier non permanent, qui a subi des pertes massives représentant 80% en 2020 et 78,6% en 2021 de la perte totale. Ces pertes sont souvent liées à la satisfaction des besoins de base comme l’accès à la nourriture et à l’énergie, mettant en lumière les défis socio-économiques auxquels sont confrontées les populations locales dépendantes des ressources forestières.

Boris Ngounou

Le Mouvement camerounais pour la justice climatique : une initiative cruciale face à la déforestation

Greenpeace Afrique a annoncé le 5 juin 2024, le lancement officiel du Mouvement Camerounais pour la Justice Climatique (MCJC), une coalition regroupant près de 40 organisations de la société civile à travers les 10 régions du Cameroun. Ce mouvement vise à coordonner les efforts locaux pour lutter contre la déforestation et promouvoir des actions concrètes en faveur de la protection de l’environnement au Cameroun.

La police judiciaire de Libreville frappe fort en mettant fin aux agissements de quatre trafiquants d’ivoire de nationalité gabonaise. Une opération conjointe avec l’ONG Conservation Justice qui révèle un réseau bien organisé de détention et de vente illégale d’ivoire. Les présumés coupables risquent de lourdes peines de prison et d’amendes conséquentes selon la loi en vigueur. Une victoire pour la lutte contre le braconnage des Eaux et Forêts au Gabon.

Quatre individus ont été appréhendés par les autorités gabonaises pour trafic d’ivoire à Libreville, la capitale, le jeudi 6 juin. Cette opération, menée par la Direction de Lutte contre le Braconnage des Eaux et Forêts en collaboration avec la Police Judiciaire de Libreville et l’ONG Conservation Justice, a permis de saisir quatre pointes d’ivoire entières.

L’arrestation a eu lieu après que les agents aient remarqué le comportement suspect d’un homme, nommé K.Y, qui détenait un sac en polyéthylène contenant les pointes d’ivoire. Interrogé, K.Y a désigné un complice, M.S, comme l’intermédiaire chargé de vendre les ivoires. M.S a ensuite mentionné K.N.F comme le véritable propriétaire des ivoires, qui a été également arrêté. Tous les quatre ont admis avoir possédé les ivoires à un moment donné et avoir tenté de les vendre depuis une chambre d’hôtel.

Les quatre individus, K.Y, M.S, K.N et K.N.F, font face à des accusations de détention illégale, tentative de vente, complicité de détention, complicité de tentative de vente des pointes d’ivoire, et violation des lois sur la protection des animaux. Selon la législation en vigueur, ils encourent jusqu’à 10 ans de prison et une amende équivalente à cinq fois la valeur marchande des pointes d’ivoire saisies.

Boris Ngounou

Coup de filet à Libreville : quatre trafiquants d’ivoire arrêtés par la police judiciaire

La police judiciaire de Libreville frappe fort en mettant fin aux agissements de quatre trafiquants d’ivoire de nationalité gabonaise. Une opération conjointe avec l’ONG Conservation Justice qui révèle un réseau bien organisé de détention et de vente illégale d’ivoire. Les présumés coupables risquent de lourdes peines de prison et d’amendes conséquentes selon la loi en vigueur. Une victoire pour la lutte contre le braconnage des Eaux et Forêts au Gabon.

Face à une surexploitation croissante et aux pratiques destructrices, la pêche artisanale en Afrique, notamment au Cameroun, se heurte à des défis majeurs menaçant la durabilité des ressources halieutiques. Donatien Wembe, océanologue, nous éclaire sur les impacts de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) et propose des solutions pour une transition vers des pratiques plus durables. Entre renforcement des régulations, soutien économique et conservation des écosystèmes, découvrez comment des actions concertées peuvent assurer un avenir viable pour les communautés de pêcheurs africains.

Afrik21 : Quels sont les principaux défis auxquels est confrontée la pêche artisanale en Afrique, et comment ces défis impactent-ils la durabilité des ressources halieutiques ?

Donatien Wembe : La pêche artisanale en Afrique, et plus particulièrement au Cameroun, est confrontée à plusieurs défis majeurs qui ont un impact significatif sur la durabilité des ressources halieutiques. Les principaux défis incluent la surexploitation des ressources et les pratiques de pêche non durables, comme l’utilisation de techniques destructrices telles que la pêche à l’explosif ou l’utilisation de filets à petites mailles qui capturent les juvéniles et les espèces non ciblées. Ces techniques entraînent la dégradation des habitats marins tels que les récifs coralliens et les fonds marins, la réduction des populations de poissons juvéniles, et la diminution de la capacité de renouvellement des stocks. D’autres défis incluent le changement climatique, le manque d’infrastructures et de technologies, les problèmes socio-économiques, les politiques et régulations inadéquates, et la dégradation de l’environnement côtier.

Quelles sont les principales conséquences économiques de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) pour les communautés de pêcheurs en Afrique ?

La pêche INN a des conséquences économiques graves pour les communautés de pêcheurs en Afrique, notamment une perte de revenus due à la diminution des captures et à la baisse des prix du marché causée par l’afflux de poissons illégalement pêchés. Cette pratique entraîne aussi une surexploitation des ressources halieutiques et un déclin de la biodiversité, mettant en péril la durabilité des pêcheries locales. Les pêcheurs artisanaux subissent une concurrence déloyale, aggravant le chômage et la pauvreté, et provoquant des migrations forcées. La pêche INN décourage les investissements locaux, affaiblit les infrastructures de pêche, et exacerbe la corruption et la mauvaise gouvernance, compliquant la mise en place de politiques de gestion durable.

Pour contrer ces effets, il est crucial de renforcer les régulations et la surveillance de la pêche, et de promouvoir la coopération internationale pour mieux coordonner les efforts contre la pêche INN. L’éducation et la sensibilisation des communautés locales sur les impacts négatifs de la pêche INN et les avantages des pratiques durables sont essentielles. De plus, le développement de moyens de subsistance alternatifs est nécessaire pour réduire la dépendance à la pêche et diversifier les sources de revenus des communautés affectées.

Comment la pollution par les hydrocarbures affecte-t-elle les écosystèmes marins et les activités de pêche sur les côtes camerounaises, notamment dans les ports de Douala et Kribi ?

La pollution par les hydrocarbures sur les côtes camerounaises, notamment dans les ports de Douala et Kribi, a des effets dévastateurs sur les écosystèmes marins et les activités de pêche. Les hydrocarbures sont toxiques pour de nombreux organismes marins, causant leur mort ou des effets sub-létaux tels que des anomalies de développement et des maladies. Ils perturbent les chaînes alimentaires en affectant le plancton, entraînant une réduction des populations de poissons et de leurs prédateurs. Les hydrocarbures détruisent également les habitats essentiels tels que les mangroves, les herbiers marins et les récifs coralliens, menaçant la biodiversité locale et la durabilité des écosystèmes marins.

Les activités de pêche sont gravement impactées par la réduction des captures due à la mortalité des poissons et à la contamination des zones de pêche. La qualité des produits de la mer est dégradée, rendant les poissons impropres à la consommation et diminuant la confiance des consommateurs. Les pêcheurs doivent faire face à des coûts accrus en raison de la nécessité de se déplacer vers des zones non contaminées et de réparer ou remplacer les équipements endommagés. Pour atténuer ces impacts, il est crucial de renforcer les régulations, de mettre en place des plans de réponse d’urgence, de restaurer les écosystèmes endommagés et de surveiller en continu les niveaux de pollution et l’état des écosystèmes marins.

Quels sont les principaux leviers politiques et économiques qui pourraient être activés pour soutenir une transition vers une pêche plus durable en Afrique ?

Pour soutenir une transition vers une pêche plus durable en Afrique, il est essentiel d’activer des leviers politiques et économiques spécifiques. Le renforcement des politiques et de la gouvernance est crucial, notamment par l’élaboration de régulations strictes basées sur des évaluations scientifiques, l’interdiction des pratiques destructrices, et la mise en place de périodes de repos biologique pour les stocks de poissons. La surveillance et l’application des lois doivent être renforcées à l’aide de technologies modernes comme la surveillance par satellite et les drones. La participation des communautés locales dans la gestion des ressources halieutiques et la promotion des organisations de pêcheurs sont également importantes. Le soutien économique inclut des subventions pour des équipements durables, des incitations financières, et un meilleur accès aux financements, facilitant ainsi l’adoption de pratiques de pêche durables.

Le développement des capacités et l’éducation des pêcheurs sur les techniques durables, ainsi que l’investissement dans la recherche pour comprendre les écosystèmes marins, sont essentiels. L’amélioration des infrastructures, notamment des chaînes de froid et des infrastructures de transport, aide à réduire les pertes post-capture et à améliorer la qualité des produits. La création de zones marines protégées et la restauration des habitats côtiers sont nécessaires pour la conservation des écosystèmes. Promouvoir le commerce équitable et durable par la certification écologique et l’accès aux marchés internationaux peut également soutenir cette transition. Une approche intégrée et multi-niveaux, impliquant la coopération entre gouvernements, communautés locales, ONG et acteurs internationaux, est cruciale pour assurer la durabilité des ressources halieutiques pour les générations futures.

Propos recueillis par Boris Ngounou

Donatien Wembe : « la pêche INN menace la durabilité des ressources halieutiques »

Face à une surexploitation croissante et aux pratiques destructrices, la pêche artisanale en Afrique, notamment au Cameroun, se heurte à des défis majeurs menaçant la durabilité des ressources halieutiques. Donatien Wembe, océanologue, nous éclaire sur les impacts de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) et propose des solutions pour une transition vers des pratiques plus durables. Entre renforcement des régulations, soutien économique et conservation des écosystèmes, découvrez comment des actions concertées peuvent assurer un avenir viable pour les communautés de pêcheurs africains.

Cameroon is facing an alarming situation as an extreme heatwave ravages the north of the country. Major cities such as Maroua and Garoua are particularly hard hit, with between 50 and 60 deaths a day due to record temperatures. In an open letter published on 27 May 2024 in the private daily Le Jour, Abdoulaye Harissou, former President of the Chamber of Notaries of Cameroon, called on the Minister of Public Health, Manaouda Malachie, to condemn the authorities’ silence in the face of this disaster.

Abdoulaye Harissou has denounced the « deafening silence » of local and national authorities in the face of this crisis. « Apart from traditional chiefs and imams, who have given instructions to pray for rain, no authority – governmental, regional or even local – has taken this problem seriously », he says. He points out that emergency measures should have been put in place, such as the distribution of water by tanker, the mobilisation of emergency services and free healthcare for vulnerable populations.
Alarming figures
In Maroua and Garoua, two major towns in the Far North and North regions respectively, at least 50 to 60 people a day were buried as a result of the heatwave. This catastrophic excess of deaths is the result of an inability to manage the effects of the extreme heat, compounded by chronic problems of access to water and medical care.
René Ramses Meyong, climatologist at the National Observatory on Climate Change (NOCC), points out that this heatwave is exceptional in terms of its intensity, duration and geographical distribution. Record temperatures of 47°C have been recorded in the Far North, while normally cooler regions such as the West and North-West are also experiencing high temperatures.
The consequences of this heatwave go far beyond human health. NOCC is warning of the risks to agriculture and livestock farming. The irregular rainfall and long periods of heat are causing rapid evapotranspiration from the soil, drying out vegetation and increasing the risk of bush fires. Livestock suffer from the lack of water and pasture, while agriculture, which is mainly rain-fed, is particularly vulnerable.
A call for action
This climate crisis highlights the urgency of the situation and the need for a rapid, coordinated response. The Cameroonian government and local authorities are being urged to take immediate action to mitigate the effects of this heatwave and protect vulnerable populations. Abdoulaye Harissou proposes raising awareness, better management of water resources and increased medical assistance.
The current crisis in northern Cameroon is a tragic illustration of the effects of climate change on the most vulnerable communities. Rapid and effective action is essential to prevent further loss of life and secure the livelihoods of the region’s inhabitants.
Fanta Mabo

Faced with the rapid loss of biodiversity in Africa, the protection of wetlands is emerging as a key priority. Musonda Mumba, Secretary General of the Convention on Wetlands, calls for international and local collaboration to preserve these vital ecosystems. From the Gambia to Mozambique, inspiring initiatives are showing the way towards sustainable and participatory management, which is vital for the ecological future of the continent.

Africa’s biodiversity, essential to the continent’s economy and climate resilience, is in serious decline. According to Musonda Mumba, Secretary General of the Convention on Wetlands, the loss of biodiversity in Africa could accelerate under the impact of climate change, with alarming projections indicating that more than half of African bird and mammal species could disappear by the end of the century. This loss also threatens the productivity of lakes and the diversity of plant species.
In an article published on 21 May 2024 on the United Nations (UN) website, the wetlands expert explains the role of these ecosystems in preserving biodiversity. They are home to a wide range of flora and fauna, provide fresh water and food, create jobs and protect local communities from floods and storms. However, these ecosystems are being destroyed at an alarming rate.
Conservation efforts at different levels
Many African countries have taken steps to counter this crisis by developing national biodiversity strategies and action plans. These efforts are aimed at achieving the goals of the Kunming-Montreal Global Biodiversity Framework. Although overall progress is difficult to measure, notable successes have been achieved in restoring threatened species and managing protected wetlands.
International initiatives such as the Ramsar Convention on Wetlands play a key role. For example, cross-border collaboration between Gambia and Senegal has led to the protection of the Niumi-Saloum Ramsar site, which is crucial for regional biodiversity. In Gabon, World Bank-funded projects have strengthened conservation in parks and forested wetlands, reducing illegal activities such as fishing and poaching.
In South Africa, a grant from the Global Environment Facility (GEF) has improved management of the iSimangaliso wetland, creating jobs and training local leaders in effective resource management. Mozambique, through the MozBio programme, has protected various habitats, including coral reefs and national parks, mobilising thousands of local participants in conservation.
The role of local communities
Local communities are key players in the preservation of wetlands. In Angola, the ecologist Fernanda Samuel, through her work with the non-governmental organisation (NGO) Otchiva, has inspired a generation of young people to get involved in conservation. In Uganda, the initiatives of two local women in the Achwa river basin demonstrate the importance of community-based resource management. In Madagascar, the community led by Justin Rakotomanahira has transformed 56 hectares of arid land into a haven of biodiversity, demonstrating the power of local action.
Protecting wetlands is essential to halting the loss of biodiversity in Africa. Efforts must be concerted, involving governments, NGOs, international institutions and above all local communities. Local initiatives, supported by international frameworks such as the Convention on Wetlands, show that collaboration at all levels can reverse destructive trends and preserve the continent’s natural heritage.
Musonda Mumba, with more than 25 years’ experience in environmental management, stresses the need for adaptive governance and the promotion of local knowledge. She believes that close collaboration between local experts, government authorities and international organisations is crucial to the sustainable management and protection of wetlands.
Fanta Mabo

« Saving Africa’s wetlands: a crucial battle for biodiversity »

Faced with the rapid loss of biodiversity in Africa, the protection of wetlands is emerging as a key priority. Musonda Mumba, Secretary General of the Convention on Wetlands, calls for international and local collaboration to preserve these vital ecosystems. From the Gambia to Mozambique, inspiring initiatives are showing the way towards sustainable and participatory management, which is vital for the ecological future of the continent.

Depuis quelque temps, le rythme des pluies a changé et la chaleur est de plus en plus vive dans les villes camerounaises. Une situation catastrophique pour les populations et particulièrement les agriculteurs.

Malheur des agriculteurs

L’air est chaud cette matinée du vendredi au quartier Nkoabang, une localité à l’entrée est de Yaoundé. L’attention des habitants du quartier « Vie continue » est entière devant un drame qui suscite l’étonnement général. Un jeune agriculteur du nom de Yannick, en larmes, vient de perdre près de la moitié de son champ de pastèque. L’exploitation qui tient sur près d’un hectare et demi présente des fruits de couleur vert clair,  fendus et pourrissants. Yannick réside au quartier Santa Barbara, non loin de la Présidence de la République du Cameroun.

Une plantation affectée par les températures élevées © Romulus KUESSIE

 « J’étais juste de passage. Je comptais récolter dans deux semaines », confie l’électricien de formation avec désolation. Il n’y comprend rien du tout. Mais un autre agriculteur sur place estime que c’est certainement dû à la chaleur importante « C’est normal. La pastèque ne peut pas réussir quand la température dépasse déjà 30ºC », s’exclame Mathieu, qui tient un champ d’ananas dans le coin. En effet, l’analyse des données de l’Observatoire National sur les changements climatiques sur la période comprise entre les mois de mars, avril et mai révèle des températures supérieures aux moyennes régionales historiques dans les régions de l’Extrême-nord, du Nord, du Centre, de l’Est, du Sud, du Nord-Ouest, du Littoral et du Sud-Ouest.

Avec l’aval de Yannick, la foule nombreuse entre dans la plantation pour récupérer les fruits qui pouvaient encore l’être. Un peu moins d’une centaine de fruits. Le visage fermé, Yannick en prend deux avant de partir en vitesse sur sa moto. Il se demande comment il fera pour récupérer les près de deux millions de FCFA investis dans son champs.

Ce n’est pas la seule infortune des plantations  attribuée aux températures élevées  dans la ville de Yaoundé. Armand a vu son champ de tomates mourir pratiquement de la même façon à Mfou, une ville située à une vingtaine de kilomètres de Yaoundé. Agriculteur depuis 4 ans dans la localité, c’est la première fois pour lui d’observer des tomates flétrir malgré toutes les dispositions habituelles prises.

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Une plantation affectée par les températures élevées © Agrofarm

« Il est vrai que la pluie est arrivée avec plus d’un mois de retard ; mais je faisais l’effort de bien arroser mes plantes. Certainement c’est la chaleur qui cause tout ça. », déduit celui qui a cultivé la tomate sur un peu moins d’un hectare. Il n’a pas totalement perdu, mais devra re près de la moitié de son exploitation et surveiller davantage son champ pour ne pas perdre totalement comme l’un de ses voisins. En effet, Jonas Eba qui tient un important champ de gombo à Mfou, était si surpris avec l'assèchement total de ses plants qu’il a demandé conseil à ses compères sur les réseaux sociaux « Je ne sais pas ce qui arrive à mon gombo et pourtant je traite ça avec de l'engrais foliaire, l'insecticide et l'anti capside. NB : deux mois déjà qu'ils ont ça », a alarmé Jonas. « Cela est dû à la température qui est vraiment chaude maintenant et le problème d'arrosage. » Lui a répondu Yaroung comme de nombreux autres cultivateurs. Des faits inhabituels que comprend Narcisse Ndjekeu « Les températures élevées sont malheureusement accompagnées de la rareté des pluies ce qui cause un stress hydrique chez les plantes donc le métabolisme est modifié (transpiration élevée sans compensation hydrique) », développe et expert en environnement.

Le phénomène s’est observé dans quasiment toutes les régions du Cameroun. Dans la région de l’Ouest, l’une des principales régions agricoles du pays, des plantations entières ont été affectées par les vagues de chaleur inhabituelles. Certains agriculteurs ayant mis leurs semences en terre à l’entame de la saison agricole en mars, ont vu les graines pourrir du fait des températures élevées. Beaucoup d’autres ont vu les graines qui avaient préalablement germé flétrir. Docteur Narcisse Njekeu pense que la perte totale des plantations est très probable dans cet état de choses. Sauver les cultures Ces dérèglements ne laissent pas les agriculteurs indifférents. Certains comme Jérémie Ndip optent pour diverses techniques de gestion de l’eau, comme l’arrosage et l’irrigation mécanisée pour garder leurs exploitations ; une pratique accréditée par les experts. « La seule solution c'est d'apporter ce qui fait défaut : l'eau. », souligne Docteur Narcisse Njekeu, écologue et expert en environnement. Au-delà de l’humidification des champs, on rencontre des agriculteurs qui misent doublement sur les engrais pour surmonter les problèmes liés aux températures élevées. Une option qui n’est pas toujours sans risques selon une étude dénommée « La mort des sols agricoles » publiée en 2016 dans la revue scientifique Cairn. La production révèle que lorsqu’on apporte de l’eau sur un sol chaud fourni d’engrais, cela contribue à détruire fortement la faune qui se nourrit des sols. Du fait de cette situation en France « La population de vers de terre est ainsi passée de 2 tonnes/hectares à moins de 100 Kg /ha en 50 ans », évoque l’étude. Et pourtant, la faune aère les sols et remonte son poids de terre tous les jours sous forme d’excréments qui sont très riches en éléments nutritifs. Un sol chaud bondé d’engrais perd sa fertilité. Yannick et Jonas n’avaient pas du tout cette information, comme les autres exploitants agricoles de la ville de Yaoundé que nous avons approchés.
Revers sur les citoyens
Les données de l’Observatoire National sur les changements climatiques précisent que 8 régions du Cameroun connaissent d’importants changements, notamment avec les températures plus extrêmes et les pluies moins abondantes. Vivre à Yaoundé, à Douala, à Kribi, Maroua etc. rime désormais avec une canicule presque étouffante jour comme de nuit. On apprend d’ailleurs du bulletin climatique mensuel de l’Observatoire national sur les changements climatiques que le thermomètre a atteint la barre des 47°C dans les régions de l’Extrême-nord et du Nord. De quoi alarmer Pr Olivier Henry, Gériatre et enseignant à la faculté de santé de l'université Paris Est Créteil. « A partir de 38 degrés c’est une hyperthermie. Votre organisme commence à chauffer. Mais à partir de 40° ça ne va pas bien. C’est le coup de chaleur. Il y a des signes d’alerte ; la soif, des nausées, des maux de tête, de la fatigue et un cœur qui bat vite ; une tachycardie ou une respiration qui devient courte », explique le spécialiste. La gravité du contexte n’a pas laissé le ministre camerounais de la Santé publique indifférent. Entre les lignes d’un communiqué rendu public ce 10 mai 2024, le membre du gouvernement reconnaît « les effets néfastes de ce changement climatique sur la santé des personnes » avant d’édicter 8 gestes de prévention à adopter par les populations. Parmi elles, les prescriptions de « boire suffisamment d’eau tout au long de la journée ; éviter les activités physiques intenses pendant les heures les plus chaudes, surveiller les personnes vulnérables, comme les personnes âgées, les malades chroniques et les enfants … », peut-on lire.
Dans le même temps, l’utilisation de certains engrais par les agriculteurs peut entraîner d’autres problèmes. Selon l’étude dénommée « La mort des sols agricoles », l’acidité des sols chauds bondés d’engrais pollue les rivières et les nappes phréatiques. Ce qui induit que l’eau dans ce périmètre est d’une mauvaise qualité et par conséquent impropre à la consommation des usagers. Perspectives

Le ministre Camerounais de l’Environnement, de la protection de la nature et du développement durable a rappelé à l’occasion de la sixième assemblée des nations unies pour l’environnement à Nairobi au Kenya que « La lutte contre la triple crise environnementale (changements climatiques, perte de la biodiversité et pollution), et les soutiens au développement durable restent et demeurent la clé des solutions à tous nos maux (pauvreté, instabilité politique et sociale, insécurité alimentaire avec les impacts sur la santé humaine). », a annoncé Hélé Pierre en février 2024. L’atteinte de ce cap passera par les efforts conjugués de l’Etat et des citoyens camerounais. Les appels à adopter des comportements respectueux de l’environnement ; à savoir la préservation de nos forêts en proie à la déforestation, le planting des arbres entre autres. Il est également fortement déconseillé de consommer des matériaux non dégradables en privilégiant ceux qui sont réutilisables et qui ne risquent pas de se retrouver dans la nature.

Dans une étude publiée ce 9 mai 2024 dans la revue Science Daily, il est établi que cette hausse des températures qu’on observe peut limiter la transmission du paludisme. Le groupe de scientifiques britanniques de l’université de Leeds explique que le manque de précipitations et les pénuries d’eau pourraient limiter la reproduction des moustiques par manque d’habitat. «Avec ces données, vous pouvez non seulement identifier où l’eau va se retrouver dans le paysage, mais également les propriétés de ces étendues d’eau et vous pourrez mieux cibler votre stratégie d’intervention contre le paludisme et l’adapter à ces conditions écologiques », explique Mark Smith, professeur agrégé de l'Université de Leeds et principal auteur de l'étude. De toute évidence, les températures élevées sont fréquemment accompagnées de pluies anormalement fortes qui entraînent parfois des inondations au Cameroun; peut-être une entorse à cette conclusion scientifique.

Par Romulus Dorval KUESSIE


Ce reportage a été réalisé dans le cadre de la bourse Media for Climate Action portée par L' organisation Actions for Development and Empowerment (ADE) financé par L'Ambassade de France au Cameroun et le Conseil pour le Suivi des recommandations du Nouveau Sommet Afrique- France (Conseil NSAF )

Le Réseau des journalistes africains spécialisés sur le développement durable et le changement climatique a publié aujourd’hui les résultats d’un sondage révélateur lors de la 3e Convention annuelle des médias africains (CMA) qui se tient du 15 au 17 mai 2024 à Accra au Ghana. Cette enquête, menée du 10 au 13 mai 2024, met en lumière les défis financiers auxquels sont confrontés les journalistes couvrant les questions environnementales à travers le continent.

Parmi les 150 journalistes interrogés, une tendance préoccupante émerge : plus de 74,7% indiquent avoir abandonné ou réduit la couverture des sujets environnementaux en raison du manque de moyens financiers. Ces chiffres révèlent une crise pressante dans le secteur journalistique africain, mettant en évidence les défis persistants auxquels sont confrontés ceux qui cherchent à rapporter sur des questions cruciales telles que le changement climatique, la pollution et la durabilité.
L’étude montre que 85,3% des journalistes estiment ne pas disposer de moyens suffisants pour exercer leur métier correctement. Parmi les principales raisons invoquées, la pandémie de COVID-19, le déclin économique et l’absence de publicité figurent en tête de liste. De plus, 82,7% des répondants ont fait état de difficultés financières au cours des trois dernières années, citant des raisons telles que l’inflation, les loyers élevés et la rareté des publicités.
En outre, près de la moitié des journalistes (44%) reconnaissent un manque de préparation intellectuelle pour aborder les questions environnementales, soulignant le besoin crucial de formations spécialisées dans ce domaine. De plus, près des deux tiers des répondants ont été témoins d’une violation de la liberté de la presse au cours des trois dernières années, illustrant les risques inhérents à la couverture de sujets sensibles.
La voix des journalistes environnementaux
Malgré ces défis, une lueur d’espoir émerge : plus d’un quart des journalistes (26,7%) constatent un intérêt croissant du public pour les questions environnementales. Dans le même temps, près d’un tiers (32,7%) identifient une demande croissante de sujets tels que le changement climatique, le développement durable et la biodiversité.
Les résultats de ce sondage réalisé par le Réseau des journalistes africains spécialisés sur le développement durable et le changement climatique soulignent l’urgence d’une action concertée pour soutenir les journalistes environnementaux en Afrique. Alors que la crise climatique s’intensifie, il est impératif de garantir que ces voix continuent à informer et à sensibiliser le public sur les enjeux environnementaux critiques auxquels le continent est confronté.
La présentation de ce sondage intervient dans le cadre de la 3e Convention annuelle des médias africains (CMA) qui se tient du 15 au 17 mai 2024 à Accra au Ghana. Disponible dans sa version pré-rapport, l’étude sera entièrement publiée le 25 mai 2024 sur le site du think tank Africa21.
La CMA a été lancée en 2021 par l’East African Editors Forum, le bureau de liaison de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) auprès de l’Union africaine (UA) et de la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies (UNECA) et le bureau national de l’Unesco à Dar es Salaam en Tanzanie. Le CMA est devenu un forum essentiel pour faire progresser la liberté des médias, l’innovation et la durabilité sur le continent africain. Cet événement s’inspire de la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée chaque année le 3 mai. Une journée mondiale qui a donné le ton cette année aux journalistes environnementalistes, via le thème «Une presse pour la planète : le journalisme face à la crise environnementale».
Boris Ngounou

AFRIQUE : plus de 74% des journalistes lâchent l’environnement, faute de financement

Le Réseau des journalistes africains spécialisés sur le développement durable et le changement climatique a publié aujourd’hui les résultats d’un sondage révélateur lors de la 3e Convention annuelle des médias africains (CMA) qui se tient du 15 au 17 mai 2024 à Accra au Ghana. Cette enquête, menée du 10 au 13 mai 2024, met en lumière les défis financiers auxquels sont confrontés les journalistes couvrant les questions environnementales à travers le continent.

The 7th Summit of Heads of State and Government of the Gas Exporting Countries Forum (GECF) is being held from 29 February to 2 March 2024 in the Algerian capital, Algiers. Billed as the « Summit of Major Challenges », it will focus on the role of natural gas in the transition to renewable energies.
The 7th Summit of Heads of State and Government of the Gas Exporting Countries Forum (GECF) begins on 29 February 2024 in the Algerian capital, Algiers. « The holding of the summit in Algiers is an extremely important strategic event in the field of energy, in that Algeria will be working to strengthen the partnership between countries, to reduce greenhouse gas emissions, and thus promote the place and role that it will have to play as part of sustainable solutions for future energy », explains Mohamed Arkab, the Algerian Minister of Energy and Mines.
Against a backdrop of mounting pressure to speed up the dialogue on targets for reducing greenhouse gas emissions and phasing out the use of fossil fuels, the GECF sees natural gas as the key to the transition to sustainable energy.
Today, the use of natural gas is developing more rapidly in other areas, such as power stations and industry, « because of its energy efficiency and environmental qualities ». According to NJ Ayuk, Executive Chairman of the African Energy Chamber (AEC), natural gas is the key to a prosperous future and a just energy transition for Africa.
Taking Tanzania as an example, the AEC president points out that from wells and a gas processing plant on Songo Songo Island, which now generates around 45% of Tanzania’s electricity, the East African country has created over 114,000 jobs and significantly reduced its carbon emissions (at the Tanzania Portland Cement Company alone, CO2 emissions have been cut by around 80,000 tonnes a year). Songo Songo’s gas production also provides a cleaner source of energy for Dar es Salaam’s power stations, replacing diesel and heavy fuel oil (HFO).
Over 69% of the world’s gas reserves
Launched in 2001, the GECF summit, now in its seventh year, will also inaugurate the headquarters of the Gas Research Institute (GRI), hosted and run by Algeria. This 7th summit will see the signing of several memorandums of understanding between the GECF and major international and regional organisations.
Full members of the GECF are Algeria, Bolivia, Egypt, Equatorial Guinea, Iran, Libya, Nigeria, Qatar, Russia, Trinidad and Tobago, the United Arab Emirates and Venezuela. Angola, Azerbaijan, Iraq, Malaysia, Mauritania, Mozambique and Peru have observer status. They account for 69% of world gas reserves, 39% of marketed production and 40% of world gas exports. In addition, GECF member countries collectively account for more than half (51%) of the world’s liquefied natural gas (LNG) exports.
Fanta Mabo

The Board of Directors of the African Development Bank (AfDB) Group has approved a $10 million equity investment in the Alliance for Green Infrastructure in Africa-Project Development Fund (AGIA-PD). Led by the AfDB, the AGIA-PD fund is a $10 billion initiative designed to help accelerate Africa’s green transition.
A new contribution to the capital of the Alliance for Green Infrastructure in Africa-Project Development Fund (AGIA-PD) is announced. On January 24, 2024 in Abidjan, members of the African Development Bank (AfDB) Group Board of Directors adopted the proposal for a $10 million equity investment in the AGIA-PD fund. This is the first tranche of a $40 million equity investment to which the bank committed at the 28th United Nations Climate Conference (COP28) in Dubai in December 2023.
A component of the Alliance for Green Infrastructure in Africa (AGIA), the AGIA-PD Fund is a $10 billion initiative led by the AfDB and created jointly with the African Union Commission (AUC), the pan-African investment platform Africa50 and several other partners. The aim is to help accelerate the continent’s green transition by working with African countries and the international and local private sector to prepare and develop transformative green and resilient infrastructure projects and programs on a very rapid and large scale.
The projects targeted by AGIA-PD are aligned with recipient countries’ Nationally Determined Contributions (NDCs), as well as with the AfDB’s High 5 strategic priorities of Lighting up and Powering Africa, Feeding Africa, Industrializing Africa, Integrating Africa and Improving People’s Quality of Life, and the Bank’s Climate Change and Green Growth Framework 2021-2030.
To achieve its objectives, AGIA will be implemented through three pillars, the first of which is project preparation, aimed at mobilizing $100 million in grants for targeted activities. The second pillar, with AGIA-PD as its instrument, is project development, aiming to mobilize $400 million in mixed capital to transform green infrastructure project concepts into bankable opportunities. Finally, the third pillar, Investment and Financing, consists of putting in place a framework to facilitate the mobilization of ten billion dollars of financing (equity, loans and risk mitigation instruments) to enable the large-scale financing of green infrastructure projects prepared and developed under the first two pillars.
Fanta Mabo