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RÉPUBLIQUE DU CONGO : un verger dédié à la mémoire des esclaves déportés de Loango

Dans le sillage de l’édition 2024 de la Journée mondiale de l’environnement, la Fondation Eboko a allié le devoir de mémoire et la préservation écologique. L’organisation qui œuvre à la protection des écosystèmes forestiers du bassin du Congo a inaugurer un verger en mémoire des esclaves déportés de la République du Congo, à partir de la baie de Loango, située à l’extrême sud du pays.

La ville de Pointe-Noire, à l’extrême-sud de la République du Congo, a abrité le le samedi 8 juin 2024, une marche rassemblant une centaine de volontaires. Une seconde marche a eu lieu le lendemain à Brazzaville, la capitale du pays d’Afrique centrale. Ces événements consistaient non seulement à renforcer la conscience environnementale locale mais aussi à promouvoir des actions concrètes, comme la plantation des arbres. Et c’est à ce moment qu’intervient le projet de mise en place d’un verger mémoriel des esclaves déportés de la baie de Loango, un sanctuaire de mémoire et de vie.

« La baie de Loango, ancien port d’embarquement des esclaves, est un lieu chargé d’histoire. Par ce verger, chaque arbre planté devient un hommage vivant à ceux qui ont été arrachés à leur terre et expédiés vers les Amériques. La plantation d’arbres symbolise la résilience et l’engagement pour un avenir durable », explique Vanessa Mvila, la présidente de la Fondation Eboko, initiatrice du projet.

Un verger pour l’avenir

En conjuguant préservation environnementale et devoir de mémoire, la Fondation Eboko et ses partenaires, dont le projet Matatchebo, Brasco, Welltec, et bien d’autres, ont réussi à créer un espace unique où chaque arbre raconte une histoire. Ce verger est présenté comme un sanctuaire où la mémoire des déportés est honorée à travers la nature, chaque feuille et chaque branche symbolisant un engagement indéfectible envers le passé et l’avenir des communautés locales.

La Fondation Eboko entend continuer à lutter contre les contre-cultures en préservant et en transmettant les récits du passé. Avec l’inauguration officielle de l’École des Sages à Loango en septembre 2024, un nouveau chapitre s’ouvre pour la préservation du patrimoine et de l’environnement dans la région.

Ce projet a également permis de sensibiliser la communauté aux érosions côtières menaçant la baie, en partenariat avec Dominique Batota Kissala et le projet Matatchebo. La baie de Loango, aujourd’hui en danger, est un témoin silencieux de l’un des plus grands génocides de l’histoire humaine. L’alerte lancée lors de la marche met en lumière l’urgence de protéger ce site inscrit à la liste du patrimoine mondial de l’humanité.

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Le Projet « ZU dia ba NKA – L’École des Sages »

Sélectionné par l’Unesco, le projet « ZU dia ba NKA – L’École des Sages » se déroulera à Pointe-Noire, sur le site de l’ancien port d’embarquement des esclaves de Loango. Signifiant « la Voix des Ancêtres » en langue locale, ce projet mettra en place des campagnes de sensibilisation pour informer le grand public sur l’histoire de ce site et son importance culturelle.

Les activités incluent des visites du musée de Loango, des discussions avec des experts locaux, et des sessions d’apprentissage de chants traditionnels d’esclaves. Ces initiatives visent à renforcer la compréhension émotionnelle des jeunes et à les inciter à s’engager profondément dans la préservation du site.

La réussite de ces initiatives repose sur le soutien de nombreux partenaires, dont le projet Matatchebo, qui vise à pérenniser la mémoire des millions d’Africains déportés et à prévenir l’extinction de ces arbres emblématiques. Ce projet s’efforce également à protéger les manguiers historiques de la baie de Loango contre les charançons.

Boris Ngounou

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