À Koulamoutou, dans la province de l’Ogooué Lolo au Gabon, les fins limiers de la lutte contre le trafic illégal de la faune sauvage ont interpellé un libanais en possession de deux pointes d’ivoire. Au Gabon, toute personne en possession d’une partie d’un animal sauvage est considérée comme le tueur dudit animal, selon la loi faunique.
En date du 30 septembre 2022, suite à une information d’une source anonyme, les agents de l’Antenne de Police Judiciaire de l’Ogooué Lolo vont diligenter une enquête qui les conduira aussitôt au quartier Lètsiyabè de Koula-Moutou. Une fois dans ledit quartier, les agents procéderont à la perquisition du domicile du sieur Chahrour Mahmoud Jamal. Cette perquisition permettra de découvrir deux pointes d’ivoire dans sa chambre. Il dira aux agents avoir trouvé ces pointes dans la maison lorsqu’il aménageait cinq ans plus tôt. La maison était occupée par son compatriote Ahmed Koder qui est rentré au Liban depuis lors. Chahrour Mahoud Jamal a par la suite utilisé ces pointes d’ivoires comme décoration dans sa chambre pendant des années.
Les agents de la Police Judiciaire vont ainsi procéder à son interpellation pour détention de pointes d’ivoire (trophées d’espèces intégralement protégées). Il a été placé en garde à vue dans les locaux de la Police Judiciaire de Koula-Moutou en attendant son transfert sur Libreville et sa présentation devant le parquet spécial.
L’opération a été soutenue techniquement par Conservation Justice, une organisation de protection de la nature qui milite pour l’application de la loi faunique au Gabon.
Le présumé trafiquant risque jusqu’à dix ans de prison conformément aux dispositions de l’article 388 du Code Pénal.
Boris Ngounou