Quelques jours après la célébration de la journée mondiale de l’Environnement, Greenpeace Afrique remet sur la table la problématique du conflit homme-faune qui prévaut dans plusieurs régions du Cameroun. L’organisation interpelle le gouvernement camerounais à prendre plus au sérieux la gestion de ces pachydermes et pointe du doigt la déforestation accrue dans le Sud Cameroun comme étant l’une des causes de l’expansion de ce phénomène.
Une sortie inopinée des éléphants a fait un mort récemment dans la ville de Garoua, région du Nord Cameroun. Ces quatre pachydermes venus du parc national de Waza ont fait visiter plusieurs points de la capitale régionale de l’Extrême-Nord le 24 mai 2023. « Si cette sortie a suscité la curiosité et de l’enthousiasme des populations sorties nombreuses assister à ce spectacle désolant, elle interpelle. Les animaux comme les éléphants ne devraient pas cohabiter avec les hommes. Quand cela arrive, c’est que leur habitat a été détruit et leur corridor certainement pertubé. » Affirme Sylvie Djacbou, Chargée de la Campagne Forêt Bassin du Congo chez Greenpeace Afrique.
La sortie de ces éléphants dans le Nord vient se greffer ainsi aux multiples sorties similaires enregistrées à Campo, dans la région du Sud, ces derniers mois. “Le défrichage de la forêt par la société Camvert affecte malheureusement le corridor pour la faune présente dans le parc national de Campo Ma’an. Les conséquences sont désastreuses: les plantations de communautés constamment dévastées et les animaux continuent de semer la terreur dans le village. Il est temps pour le Gouvernement Camerounais de porter une attention particulière pour résoudre ce conflit homme-faune devenu très fréquent dans les cadres des exploitations forestières à grande échelle tel qu’observé avec CAMVERT,” ajoute Sylvie.
Le Gouvernement s’apprête à recevoir près de 20 millions d’euros pour la protection des forêts par le Gouvernement Allemand, suite à un accord signé à la fin du mois de mai à Berlin.
« Il est plus qu’important pour lui de diriger ces fonds premièrement dans la réparation des dommages causés dans la zone de Campo et du Nord, ensuite à la protection de sa biodiversité et la sécurisation des moyens de substances des communautés locales et autochtones. Et ceci passe par la suspension immédiate des activités de défrichage de la forêt et de mettre tous les acteurs autour de la table, notamment les communautés afin de trouver un modèle de développement économique viable et respectueuse de l’environnement différent du modèle actuel, enraciné dans la déforestation et la destruction de la biodiversité et qui reste opposé à la protection des droits des communautés. » ajoute Sylvie Djacbou.
Boris Ngounou