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CAMEROUN : les femmes d’Apouh à Ngog en guerre contre la Socapalm

Cette journée du 14 août 2024 s’annonce tendue dans la localité d’Apouh à Ngog, située dans le district d’Edéa 1, dans la région du littoral au Cameroun.  Les femmes riveraines de l’agroindustrie de production d’huile de palme Socapalm, entendent exprimer leur colère contre les opérations de replantation de palmiers à huile menées par la Socapalm depuis le 8 août dernier. Les opérations lancées par la filiale du groupe Socfin empiètent sur les espaces de vie de la communauté locale, menaçant la souveraineté alimentaire des familles et portant atteinte à leur dignité.

Les tensions montent à Apouh à Ngog, une localité du district d’Edéa 1, où les habitants, principalement les femmes, sont en révolte contre les opérations de replantation de palmiers à huile par la Socapalm. Cette filiale du groupe Socfin, contrôlée par le groupe français Bolloré et la famille luxembourgeoise Hubert Fabri, détient près de 60 000 hectares de terres au Cameroun. Depuis le 8 août 2024, la Socapalm a intensifié ses efforts de replantation, envahissant les espaces vitaux des communautés locales, notamment les arrière-cours, les devantures des maisons et même les tombes.

Les communautés locales, en particulier les femmes, ont exprimé leur mécontentement à travers des lettres et des pétitions adressées à diverses autorités, y compris le Président de la République du Cameroun et la Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés. Elles dénoncent l’avidité de la SOCAPALM et le manque de respect envers les droits des populations locales. Malgré leurs efforts, l’entreprise continue de faire la sourde oreille.

Face à cette situation, les habitants d’Apouh à Ngog ont décidé de passer à l’action en organisant une manifestation ce jour pour exiger l’arrêt immédiat des replantations. Ils réclament la restitution de leurs terres afin de préserver leur souveraineté alimentaire et leur dignité. La situation est particulièrement critique, car ces replantations, si elles se poursuivent, condamneraient les communautés locales à des décennies de souffrances, d’abus et de privations.

Les regards sont désormais tournés vers les autorités camerounaises et la SOCAPALM pour voir comment cette crise sera gérée. Le combat des habitants d’Apouh à Ngog s’inscrit dans une lutte plus large pour la reconnaissance et le respect des droits des communautés locales face aux appétits grandissants des agro-industries.

Boris Ngounou

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