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Trafic d’ivoire : un chauffeur interpellé à Libreville avec six pointes d’ivoire

Lors d’une opération conjointe menée par la Direction de lutte contre le braconnage et la Police Judiciaire de Libreville, avec le soutien de l’ONG Conservation Justice, un trafiquant d’ivoire a été arrêté en possession de six pointes d’ivoire. Ce nouveau coup de filet met en lumière l’ampleur persistante du trafic de faune au Gabon.

Le 13 septembre 2024, un important coup de filet a été réalisé dans la capitale gabonaise, Libreville. Un chauffeur de poids lourd, E.B.F, âgé de 29 ans et employé dans une société de BTP, a été arrêté en possession de six pointes d’ivoire, dont une paire intacte et deux autres paires sectionnées en morceaux. Cette saisie fait suite à une enquête conjointe menée par la Direction de Lutte Contre le Braconnage et la Police Judiciaire, en partenariat avec l’ONG Conservation Justice.

Le Gabon, bien que riche en biodiversité, est également un terrain critique pour le trafic de faune sauvage, notamment le commerce illégal d’ivoire. Le pays abrite plus de la moitié des éléphants de forêt d’Afrique, une espèce en danger d’extinction selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). En dépit des lois strictes et des peines sévères encourues, ce trafic reste lucratif et persiste, menaçant l’avenir des pachydermes.

Selon les premières déclarations obtenues lors des interrogatoires, E.B.F a admis avoir reçu ces ivoires d’un individu résidant à Ndjolé, une ville située au nord du Gabon, connue pour être un point de transit pour les braconniers et trafiquants. Il a également reconnu être venu à Libreville avec l’intention de vendre les ivoires. Après sa garde à vue, il a été présenté au Procureur de la République le 16 septembre 2024 et placé en détention préventive en attente de son jugement.

Le commerce illégal de l’ivoire est sévèrement puni au Gabon. En vertu de la loi gabonaise de 2012 sur la faune, toute personne impliquée dans le trafic d’ivoire risque jusqu’à 10 ans d’emprisonnement et une amende pouvant aller jusqu’à 10 millions de francs CFA. Malgré ces mesures dissuasives, l’attrait financier du trafic d’ivoire continue de faire des ravages.

Quand le braconnage à la peau dure

Les autorités gabonaises, appuyées par des organisations non gouvernementales telles que Conservation Justice et WWF, multiplient les efforts pour endiguer ce fléau. Selon les données de l’ONG, plus de 250 trafiquants d’ivoire ont été arrêtés entre 2019 et 2023. En 2022 seulement, environ 1 500 kg d’ivoire ont été saisis, soit l’équivalent de plus de 100 éléphants tués.

Le Gabon, souvent décrit comme un bastion pour la conservation des éléphants de forêt, a renforcé sa législation ces dernières années. Cependant, la demande internationale d’ivoire, en particulier en Asie, continue d’alimenter un marché noir florissant.

La saisie des six pointes d’ivoire met une fois de plus en évidence l’importance cruciale de la lutte contre le trafic d’espèces protégées et la nécessité de maintenir une vigilance constante pour protéger le patrimoine naturel du Gabon.

Le défi reste immense, mais des arrestations comme celle-ci montrent que les efforts conjoints des autorités et des organisations de conservation portent leurs fruits. Toutefois, tant que la demande pour l’ivoire persiste, la protection des éléphants du Gabon reste en péril.

Cette arrestation rappelle que la lutte contre le braconnage et le trafic d’ivoire nécessite une mobilisation continue de toutes les parties prenantes. Pour assurer l’avenir des éléphants et autres espèces protégées, les efforts conjugués des autorités, des ONG et de la population locale doivent se poursuivre et s’intensifier.

Boris Ngounou

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