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Tag: exploitation forestière

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Une enquête menée par les autorités gabonaises en collaboration avec l’ONG Conservation Justice a révélé l’implication d’un membre influent de la délégation spéciale en charge du Conseil départemental de l’Ogooué et Lacs dans une exploitation forestière illégale aux abords du lac Oguemoué.

Une récente mission conjointe entre l’administration des Eaux et Forêts, la Police judiciaire de Lambaréné et l’ONG Conservation Justice a mis en lumière une exploitation forestière illégale de grande envergure dans le département de l’Ogooué et Lacs. Sieur N.A, membre de la Délégation Spéciale en charge du Conseil Départemental, a été directement impliqué dans cette affaire, suscitant une vive réaction des communautés locales.

Les investigations, menées entre juin et juillet 2024, ont révélé des pratiques illégales sur les sites de Mpoundou et Bingovion. Sieur N.A est accusé d’exploitation de bois sans titre, de coupe et d’enlèvement d’essence sans autorisation, utilisant des membres de sa famille pour contourner les réglementations en vigueur. L’ampleur des infractions est telle que plus de 268 mètres cubes de bois sciés ont été découverts sur les sites contrôlés, soulignant une exploitation forestière à caractère industriel, largement au-delà des limites légales.

Malgré les tentatives passées d’enquête qui n’ont pas abouti, la mobilisation des communautés locales et de l’Association des Communautés du Lac Oguemoué (ACLO) a cette fois permis de porter l’affaire devant la justice de Lambaréné. Les acteurs locaux espèrent qu’une décision exemplaire sera rendue pour renforcer l’état de droit et la bonne gouvernance des ressources naturelles au Gabon.

Le Président de l’ACLO, Patrick Bengone, a souligné l’importance d’une exploitation responsable des ressources pour le bénéfice des communautés et des générations futures. De son côté, Luc Mathot, Directeur Exécutif de Conservation Justice, a salué l’organisation et l’engagement des communautés dans la protection de leur environnement, tout en rappelant l’importance de respecter les prescriptions légales pour un développement durable du secteur forestier.

Cette affaire met en lumière les défis persistants dans la gestion des ressources naturelles au Gabon et l’importance d’une surveillance accrue pour prévenir de telles dérives, assurant ainsi que le développement économique ne se fasse pas au détriment des droits des communautés locales et de l’environnement.

Boris Ngounou

Le 26 juillet 2024, le Centre pour l’environnement et le développement (CED), en collaboration avec le Réseau des chefs traditionnels d’Afrique (ReCTrad) et World Resources Institute (WRI), a organisé un atelier à Messamena, région de l’Est-Cameroun. Cette initiative vise à renforcer les capacités des chefs traditionnels pour lutter contre l’exploitation forestière illégale. Dans une zone riche en biodiversité mais menacée par des pratiques destructrices, les discussions ont porté sur la nécessité de rendre la chaîne d’approvisionnement des produits forestiers plus transparente et de sensibiliser les communautés locales sur l’importance de la gestion durable des ressources naturelles.

Le Centre pour l’environnement et le développement (CED), en partenariat avec le Réseau des chefs traditionnels d’Afrique pour la gestion durable de la biodiversité et des écosystèmes de forêts (ReCTrad) et World Resources Institute (WRI) ont organisé un atelier d’échanges et de réflexions avec les acteurs du secteur forestier de l’arrondissement de Messamena dans le département du Haut-Nyongn région de l’Est-Cameroun, le 26 juillet 2024. L’activité s’inscrivait dans la volonté d’améliorer la chaîne de légalité des produits forestiers ligneux et non-ligneux, afin de rendre la chaîne d’approvisionnement plus transparente. Les échanges se tenaient dans un contexte où Messamena qui est une zone abritant une riche biodiversité et une grande variété d’écosystèmes forestiers, est cependant confrontée à des problèmes d’exploitation forestière illégale, dont les conséquences sont dévastatrices sur les ressources forestières, les produits forestiers non ligneux (PFNL) et la pharmacopée traditionnelle. « L’arrondissement de Messamena est un creuset d’une exploitation forestière abusive et les chefs sont parfois impuissants pour défendre les forêts qui sont les nôtres. En ce moment, nous avons à Messamena plusieurs sociétés forestières qui sont en train de piller nos forêts sans qu’on s’assure de la légalité de leurs activités », a confié Sa Majesté Emmanuel Mvom Abolo, chef traditionnel de deuxième degré du canton Bikélé-Sud.  

Les impacts de l’exploitation forestière illégale sont nombreux. Il faut tout d’abord relever une déforestation massive et une dégradation des écosystèmes forestiers, qui conduit à une perte de biodiversité et à la fragmentation de l’habitat des espèces animales et végétales. « Il y a beaucoup d’indices et éléments qui montrent une décroissance du couvert de la végétation. Vous allez apercevoir beaucoup de souches qui jalonnent les routes. Il y a des zones dévastées et où on aperçoit des billes de bois », a relevé Achille Wankeu, chargé de projets au CED. Notre source révèle en outre l’existence de zones qui sont potentiellement des sites de blanchiment de bois, c’est-à-dire où le bois est coupé pour être ensuite acheminé dans des scieries, notamment des scieries vietnamiennes.

Un autre constat et non des moindres : « les Vietnamiens ont une forte implication dans cette exploitation illégale, parce qu’ils arrivent à la financer. En plus, c’est une exploitation aux engins lourds, où on se rend compte que le bois est coupé à l’aide de moyens qui nécessitent de gros capitaux que souvent les locaux n’ont pas. Ces exploitants asiatiques investissent dans l’exploitation qui leur permet d’avoir du bois à moindre coût », martèle M. Wankeu, représentant du CED, partenaire technique du projet. L’autre pendant de l’activité illégale menée sur le terrain est le prélèvement sélectif des essences dont les plus sollicitées sont le tali, l’ayous, l’iroko, le pachy, le kotibé, etc. Conséquence : ces essences surexploitées deviennent rares dans la zone d’exploitation.

L’exploitation forestière illégale : facteur de conflits fonciers et de déracinement culturel

La présentation des différentes facettes de l’exploitation forestière illégale a aussi permis de se rendre compte que le phénomène prive les communautés locales de la pharmacopée traditionnelle et des revenus issus de la vente légale des PFNL. L’impact économique est dès lors perceptible sur les populations déjà défavorisées. L’exploitation forestière illégale engendre également des remous sociaux, notamment des conflits fonciers et des tensions entre populations locales et exploitants illégaux. Le CED va plus loin en indiquant que la pratique pourrait entraîner une intensification de la pauvreté, car les revenus générés par l’exploitation illégale ne bénéficient généralement pas aux communautés locales, mais à des acteurs extérieurs. Mieux, l’on assiste à une inflation généralisée au niveau local, car les plantations qui fournissent la base de l’alimentation sont délaissées au profit d’activités illicites mais plus lucratives liées à l’exploitation du bois. Au fur et à mesure, il y a une acceptation sociale de l’exploitation forestière illicite. Par ailleurs, l’exploitation forestière illégale, de l’avis du ReCTrad, contribue au changement climatique, car la déforestation entraîne les émissions de grandes quantités de carbone stocké dans les arbres, ce qui contribue au réchauffement global de la planète.

Sur le plan culturel, Sa Majesté Bruno Mvondo, président du ReCTrad, dénonce mordicus la perte des traditions et des savants locaux, la perte de la pratique et de la transmission des connaissances traditionnelles, des cultures, entre autres. Sans oublier l’altération de la qualité de la vie (spirituelle, physique, sociale, économique, anthropologique, culturelle…). Ainsi que la déstabilisation de l’accès des communautés locales à des constituants naturels de vie traditionnelle, confie l’autorité traditionnelle. Les conséquences sur la santé globale, la vulnérabilité/insécurité alimentaire et les risques de malnutrition, la perte de revenus et d’opportunités économiques s’ajoutent au tableau noir des contraintes que fait peser l’exploitation forestière illégale sur les communautés.

Les caisses de l’Etat paient le lourd tribut car il n’y a pas une traçabilité des activités menées sur le terrain. « Généralement, on parle beaucoup plus de préjudice financier, mais le plus gros préjudice s’estime en termes de dégradation de la biodiversité. Et cela n’a pas de prix. Maintenant, sur le plan financier, il y a une grosse perte, parce que c’est le bois qui est coupé et qui ne passe pas forcément dans les caisses de l’Etat », précise Achille Wankeu du CED. Et de poursuivre : « A défaut de chiffres exacts, en termes de billes, on imagine à peu près cinq à dix camions qui chargent par jour et qui sont acheminées dans des zones comme Yaoundé et Douala en direction des scieries bien identifiées ». Il faut aussi relever que le poste forestier de Messamena n’a pas de matériel roulant et dispose juste d’un effectif de quatre personnes y compris le chef de poste, pour couvrir un territoire d’une superficie de 6700 km². Il va donc de soi que, sur 24 forêts communautaires présentes dans la zone, seules deux soient en activité en 2024.    

Les chefs traditionnels sont-ils complices des exploitants forestiers illégaux ?

Le fait de cibler plus d’une vingtaine chefs traditionnels pour l’atelier de Messamena est stratégique. « Lorsqu’on a fait des recherches, on s’est rendu compte que l’autorité traditionnelle est l’un des maillons faibles de la protection des forêts, parce que c’est le moyen par lequel les exploitants passent parfois pour accéder à la forêt. L’autorité traditionnelle a une emprise sur la communauté. Une fois que les négociations sont faites avec les chefs, ça donne accès à la forêt. Parfois, les retombées de cette exploitation ne profitent pas à la communauté », relate M. Wankeu. Une autre justification de la sensibilisation des chefs réside au niveau du fait que très souvent, ils ne sont pas outillés pour la préservation des forêts et n’ont pas de connaissance en termes de valeurs de la forêt. L’enjeu est donc de les encourager à aider le gouvernement à protéger les forêts.

Seulement, la réalité sur le terrain jusqu’à présent révèlerait une complicité de certaines autorités traditionnelles dans l’exploitation illégale. « Certains chefs traditionnels sont complices et l’administration forestière est appelée comme sapeur-pompier lorsqu’on ne s’est pas accordé sur les termes du partage des bénéfices », explique le chef de poste forestier, Elvis Tadida. Quand bien même Sa Majesté Emmanuel Mvom Abolo reconnaît qu’il y a des chefs qui sont complices, il estime que « c’est une minorité ». C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il a fondé beaucoup d’espoir en l’atelier de Messamena. « Nous sommes fiers de l’atelier organisé par le réseau des chefs, qui nous donne les moyens de défendre ces forêts qui sont la richesse qui nous reste. Quand elle est pillée, c’est le chef traditionnel qui est accusé en premier lieu. Nous disposons des capacités nécessaires pour mieux défendre nos forêts », défend l’autorité traditionnelle. A sa suite, Sa Majesté Mvondo est péremptoire. « Lorsque les produits forestiers sont en train de disparaître et font l’objet d’une exploitation abusive, illégale, le chef traditionnel n’aura plus la ressource nécessaire pour implémenter les rites et les rituels. Aujourd’hui, les chefs traditionnels sont heureux de recevoir une telle formation qui leur donnera les moyens, les outils pour mieux contrôler l’exploitation forestière et mieux assurer la conservation de la forêt et la gestion durable de la ressource, afin que la tradition soit davantage implémentée et qu’on avoir de quoi transmettre aux générations futures », soutient le président du ReCTrad. D’après l’adjoint d’arrondissement de Messamena, Agathe Ndinga, l’atelier est un projet salutaire, tant pour les populations que pour le chef traditionnel qui est en même temps auxiliaire de l’administration, et qui devrait répercuter au niveau local les recommandations, pour une meilleure gestion des ressources naturelles. 

L’urgence de bâtir une économie forestière durable au niveau local

Les travaux de Messamena ont surtout mis l’accent sur la nécessité d’une meilleure prise en compte du rôle du chef traditionnel dans la lutte contre l’exploitation forestière illégale. Le chef de poste forestier, M. Tadida, s’est voulu regardant sur la nouvelle loi N°2024/008 du 24 juillet 2024 portant régime des forêts et de la faune promulguée par le président de la République, Paul Biya, le 24 juillet 2024, qui change de paradigme dans la gestion des ressources naturelles. Le nouveau texte met un point d’honneur sur la collaboration et la gestion participative. « La communauté est désormais associée dans la gestion des forêts. Avant, gérer la forêt sans les efforts des communautés locales a montré ses limites. Aujourd’hui, ce qu’on vise c’est gérer la forêt avec l’aide des communautés qui vivent dans la forêt, la connaissent mieux que quiconque et l’utilisent », indique le représentant de l’administration forestière. Et d’ajouter que le nouveau texte protège davantage les droits des communautés riveraines.

Les parties prenantes étaient davantage regardantes sur la manière de faire de l’exploitation forestière un instrument durable de développement local. Pour le directeur de l’initiative Open Timber Portal pour le Bassin du Congo à World Resources Institute Africa, Dr. Achille Djeagou Tchoffo, il est question d’arriver à avoir des emplois durables grâce à la forêt. La loi forestière c’est pour la durabilité non seulement de la forêt mais aussi des hommes qui y vivent et développement des activités pour assurer l’avenir de leurs enfants, estime celui qui représente le partenaire financier (les fonds alloués proviennent de l’Union européenne, ndlr). « Beaucoup de forêts sacrées sont en train d’être érigées en patrimoines mondiaux de l’Unesco lorsque vous avez réussi à démontrer que l’attachement à votre espace est unique. L’on pourrait les aménager de façon à attirer les touristes et générer des revenus. Il faut penser à toutes ces alternatives. Ce n’est pas seulement l’exploitation forestière qui va aider à aller de l’avant, mais aussi d’autres activités comme l’écotourisme si on arrive à documenter ces savoirs et à les valoriser », fait-il observer.

Duclair Mbouna, coordonnateur national de WRI-Cameroun, abonde dans le même sens quand il explique qu’« un pays ne peut pas baser son économie sur la matière première. Dans des zones forestières comme Messamena, on doit penser à former des menuisiers expérimentés, pour engager des plaidoyers auprès du conseil régional par exemple et voir dans quelle mesure les marchés publics peuvent être réalisés avec des meubles issus des ressources du Cameroun. Pour ce faire, il faut d’abord former les jeunes et disposer des menuiseries ». Autrement dit, il est possible d’être en phase avec la boussole de développement (SND-30) tout en générant des emplois durables au niveau local, à travers la création des clusters de menuiserie dédiés à une formation de qualité.

Kenfack

Messamena : les chefs traditionnels, vent debout contre l’exploitation forestière illégale

Le 26 juillet 2024, le Centre pour l’environnement et le développement (CED), en collaboration avec le Réseau des chefs traditionnels d’Afrique (ReCTrad) et World Resources Institute (WRI), a organisé un atelier à Messamena, région de l’Est-Cameroun. Cette initiative vise à renforcer les capacités des chefs traditionnels pour lutter contre l’exploitation forestière illégale. Dans une zone riche en biodiversité mais menacée par des pratiques destructrices, les discussions ont porté sur la nécessité de rendre la chaîne d’approvisionnement des produits forestiers plus transparente et de sensibiliser les communautés locales sur l’importance de la gestion durable des ressources naturelles.

Portée par la loi no 16-01 du 31 décembre 2001 portant code forestier en République gabonaise la notion de foret communautaire est introduite dans nos communautés. En effet, avec la mise en place des forêts communautaires sur l’étendue du territoire nationale, les communautés peuvent désormais améliorer leurs conditions de vie et assurer le développement des villages en gérant durablement leurs forêts et en créant des activités génératrices de revenus.
Grace à ce modèle de gestion, elles peuvent désormais être autonome et, avec les retombées de l’exploitation de la forêt communautaire, la communauté peut développer plusieurs projets d’utilité communautaire tel, l’électrification des villages, l’hydraulique villageoise, les dispensaires, les écoles, les AGRs etc.).
Mais, qu’est-ce qu’une forêt communautaire ?
D’après l’article 156 du code forestier, « La forêt communautaire est une portion du domaine forestier rural affectée à une communauté villageoise en vue de mener des activités ou d’entreprendre des processus dynamiques pour une gestion durable des ressources naturelles à partir d’un plan de gestion simplifié ». Ce plan simple de gestion consiste à faire l’étude sociaux économique et de déterminer les différents types d’activités à mener en fonction des ressources disponible dans les quatre blocs dont chacun sera exploité pendant cinq ans.
Aux termes de l’article 157 du code forestier, les forêts, les forêts communautaires sont créés dans les conditions fixées par voies réglementaires dans le domaine forestier rural, a la demande d’un village, d’un regroupement de village, d’un caton dans l’intérêt général de communautés villageoises concernées. De plus, l’administration des Eaux et Forêts doit apporter une aide gratuite aux communautés pour la création et la gestion de cette forêt. Les revenus issus de la forêt communautaire ne sont pas taxés.
Dans le Département de la Mvoung, on enregistre deux forêts communautaires en convention définitive à savoir, la forêt communautaire du regroupement des villages Koumameyong et Ekarlong (AVOLE-NLAME) et celle de NGOKOELA (Ovan). La création de ses forêts communautaires s’est faite avec l’assistance de l’administration des Eaux et Forêts, du projet DACEFI et de la FAO.
Malgré l’engouement de plus en plus fort pour la foresterie communautaire manifesté par les populations villageoises, il est à déplorer, le non-respect du plan simple de gestion par les associations villageoises ; la majorité des communautés bénéficiaires d’une FC choisissent comme activités unique que l’exploitation du bois d’œuvre, qui génère plus et rapidement de revenus. Malheureusement, c’est cette activité qui est à l’origine des divisions au sein des communautés.
Dans la plupart des villages, les communautés se plaignent essentiellement de n’avoir pas été formé avant l’attribution de la convention définitive pour mieux appréhender les mécanismes de gestion de leur forêt communautaire, toute chose qui retarde le développement des activités. C’est dans le but de soutenir ses associations que l’ONG Conservation Justice intervient auprès des communautés pour les formés et les appuyés pour une meilleure gestion de la forêt communautaire car, il reste encore bien de points d’ombre à résoudre afin que le concept de forêt communautaire ne soit pas perverti ou détourné de son but premier qui est de servir la communauté villageoise.

                                                              Dieu-Donné KUMBAHT, Responsable de la communication à Conservation Justice

GABON : L’exploitation des forêts communautaires comme concept de développement des communautés villageoises et de gestion durable des ressources naturelles

Portée par la loi no 16-01 du 31 décembre 2001 portant code forestier en République gabonaise la notion de foret communautaire est introduite dans nos communautés. En effet, avec la mise en place des forêts communautaires sur l’étendue du territoire nationale, les communautés peuvent désormais améliorer leurs conditions de vie et assurer le développement des villages en gérant durablement

La communauté d’Adoué, assistée par Conservation Justice, a décidé de porter plainte contre la société SNL Group Management, dirigée par M.BNB, propriétaire de la structure, et M.HB, son représentant local à Makokou. Cette décision faisait suite à des soupçons d’abus de confiance et de détournement de Fonds de Développement Local (FDL). Le dépôt de plainte a eu lieu le 15 février 2023, au Secrétariat du Parquet de Makokou.

Cette affaire porte sur le financement d’un projet de construction d’un dispensaire dans le village Adoué, à travers un Cahier de Charges Contractuelles (CCC) signé avec l’exploitant forestier TBNI en 2016. Cependant, il a été révélé que la société sus évoquée chargée de réaliser ce projet a détourné 2.700.000 FCFA des 4.112.843,4 FCFA prévue pour la construction du dispensaire pour l’utiliser à d’autres fins. Notons que les projets financés par certains partenaires sont souvent mal gérés ou mal planifiés, et les fonds alloués, parfois détournés, laissant les communautés locales sans ressources pour améliorer leur cadre de vie.

Après une enquête menée par la Police Judiciaire, M. BNB a été présenté au Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Makokou, le 27 février 2023.

Conservation Justice a suivi la procédure judiciaire de la communauté villageoise d’Adoué contre SNL Group management, qui a abouti à l’inculpation de M. BNB pour les faits reprochés.

Au fil des jours, les populations villageoises d’Adoué, ont été inquiètes quant à la suite de cette action en justice. Elles ont néanmoins été rassurées par la reprise des travaux de construction, le 2 mars 2023. 

Précisions que pour une même situation, les plaintes des communautés de Mbes, Ebessi, Minkwala, Simitang et Ntsibelong n’ont pas abouties en 2022 puisque les entrepreneurs inculpés, dont ceux de SNL, avaient été relaxés par le Tribunal de Makokou.

Il est essentiel que les responsables administratifs locaux et les organisations de la société civile travaillent en étroite collaboration pour s’assurer que les projets de développement sont conçus et gérés de manière transparente, avec la participation active des communautés locales. Les personnes impliquées dans des actes de détournements doivent être traduites en justice, afin de dissuader celles qui sont tentées de commettre des actes similaires à l’avenir.

Boris Ngounou

GABON : détournement de revenues forestières à Makokou

La communauté d’Adoué, assistée par Conservation Justice, a décidé de porter plainte contre la société SNL Group Management, dirigée par M.BNB, propriétaire de la structure, et M.HB, son représentant local à Makokou. Cette décision faisait suite à des soupçons d’abus de confiance et de détournement de Fonds de Développement Local (FDL). Le dépôt de plainte a eu lieu le 15 février 2023, au Secrétariat du Parquet de Makokou.

Dans un rapport transmis aux autorités camerounaises le 9 juin 2022, l’organisation de défense de la nature, Forêts et développement rural (Foder), révèle trois cas d’exploitation forestière présumée illégale, dans trois régions du Cameroun. Le rapport d’observation indépendante externe (OIE) épingle deux entreprises forestières. La South Forestry Company (SFC) et la Forestière Industrielle du Sud (LFIS), basées respectivement dans les régions de l’Est et du Sud.

Au cours du mois d’avril 2022, l’organisation Forêts et Développement rural (Foder) a consigné dans un rapport, les constatations d’une série de trois missions d’observation indépendante externe (OIE) sur plusieurs sites d’exploitation forestière au Cameroun. Ces observations ont débouchées sur trois cas d’exploitation forestière présumée illégale. Il s’agit de la Vente de Coupe (VC) N° 10 02 425 exploitée par la société South Forestry Company (SFC), dans l’arrondissement de Messamena, l’est du Cameroun. Selon les observations, la SFC aurait coupé les arbres au-delà des limites de sa concession forestière, avec la complicité de certains habitants des villages riverains. Une infraction réprimée par l’article 156 de la loi forestière du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche.

Le deuxième cas d’exploitation forestière présumé illégale a été observé dans le village Bifa’a au sud du pays. La Forestière Industrielle du Sud (LFIS) y est accusée d’avoir perpétré cinq faits infractionnels, dans et autour de l’assiette de coupe du No 0903342. Il s’agit notamment de l’exploitation non autorisée du bois dans une forêt domaniale et le non-respect des normes et techniques d’intervention en milieu forestier, qui sont des infractions réprimées par l’article 447 (1) de la loi 94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts de la faune et de la pêche, ainsi que par l’article 128 (6) de la loi 81/013 du 27 novembre 1981 portant régime des forêts de la faune et de la pêche au Cameroun.

Des suspects non identifiés dans la région du Centre

Les missions d’OIE effectuées dans les localités de Guervoum, de Mbembeing et de Yoko dans la région du Centre ont également présumé une exploitation non autorisée dans des forêts du domaine national. Sauf qu’en absence de preuves tangibles, aucun exploitant forestier n’a été suspecté.

Ces trois missions d’OIE ont été menées respectivement par le Projet d’Appui à l’élevage et de Préservation de la biodiversité en périphérie des aires protégées au Cameroun (Papel), le Centre local pour le Développement et Alternatif (CeDLA) et Ecosystèmes et Développement (Ecodev). Les ressources nécessaires pour les réaliser lesdites missions ont été mobilisées grâce au projet : « Suivi communautaires des forêts en temps réel pour maintenir les moyens de subsistance et les forêts en Afrique centrale (Projet RTM3) » et le projet « Promotion de la transparence du secteur forestier au Cameroun par la vulgarisation de l’Open Timber Portal (OTP) et la mise en œuvre de l’observation indépendante. Des projets bénéficiant du soutien financier de Foreign, du Commonwealth and Development Office (FCDO) et de l’Union Européenne (UE).

À l’issue des trois missions d’OIE, les rapports individuels ont été soumis au ministère camerounais des Forêts et de la Faune, ainsi qu’à ses délégations de l’Est, du Sud et du Centre. C’était le 09 juin 2022.

Boris Ngounou

CAMEROUN : un rapport du Foder accuse SFC et LFIS d’exploitation forestière illégale

Dans un rapport transmis aux autorités camerounaises le 9 juin 2022, l’organisation de défense de la nature, Forêts et développement rural (Foder), révèle trois cas d’exploitation forestière présumée illégale, dans trois régions du Cameroun. Le rapport d’observation indépendante externe (OIE) épingle deux entreprises forestières. La South Forestry Company (SFC) et la Forestière Industrielle du Sud (LFIS), basées respectivement dans les régions de l’Est et du Sud.