La recrudescence des éboulements de terrain inquiète au Cameroun. Une situation qui pousse à s’interroger sur la mise en œuvre par les pouvoirs publics d’une planification urbaine. C’est l’objet de cette tribune.
La recrudescence des éboulements de terrain inquiète au Cameroun. Une situation qui pousse à s’interroger sur la mise en œuvre par les pouvoirs publics d’une planification urbaine. C’est l’objet de cette tribune.
Par Leonel Akosso
Ce dimanche 08 octobre 2023, la forte pluie qui s’est abattue sur la ville de Yaoundé a causé un éboulement de terrain au quartier MBANKOLO, entraînant plusieurs dégâts matériels et humains. Cette tragédie vient compléter la liste noire des catastrophes naturelles qui se répètent presque au même moment de l’année depuis bientôt cinq ans. Il faut évoquer notamment aux éboulements de terrain de NGOUACHE à Bafoussam qui avaient fait 43 morts en octobre 2019. Et dans la même période, au quartier NGOUSSO à Yaoundé, le même phénomène avait entraîné une perte en vie humaine. Une telle récurrence ne peut être que le fait d’une situation de chaos urbain en contexte camerounais.
L’urbanisme au Cameroun est régi par des règles générales d’urbanisme et de construction et mis en œuvre par des documents de planification urbaine qui sont bien mentionnés à l’article 26 de la loi n° 2004/003 du 21 avril 2004, complétée par le décret n°2008/0735/PM du 23 avril 2008 dans son article 2. Il y est stipulé que les documents d’utilisation et de maîtrise de l’espace urbain sont:
– Plan Directeur d’urbanisme (PDU)
-Plan d’Occupation des Sols (POS)
– Plan de Secteur (PS)
-Plan Sommaire d’Urbanisme (PSU)
La loi du 21 avril 2004 dit en sa section 2, Article 9, alinéa 1 » Sont inconstructibles, sauf prescription spéciale, les terrains exposés à un risque naturel (inondation, érosion, éboulement, séisme etc…) les parties du domaine public classées comme telles et les aires écologiquement protégées telles que définies par la législation environnementale. (2) Sont impropres à l’habitat les terrains exposés à un risque industriel ou à des nuisances graves (pollution industrielle, acoustique…) et ceux de nature à porter atteinte à la santé publique et aux valeurs culturelles locales…
On relève donc de ce fait dans nos grands centres urbains tels que la ville de Douala, les constructions anarchiques occupant parfois la voie publique et les zones marécageuses comme MAKEPE ou MABANDA.
Tout compte fait, la sensibilisation et l’éducation sont nécessaires pour éviter le pire. Par exemple, le jeune public doit être informé sur la nécessité de mener des études d’impact environnemental avant tout projet de construction. La nécessité des bureaux de mairies où sont délivrés les permis de bâtir. Un locataire en vie vaut mieux qu’un propriétaire enseveli.
L’éducateur quant à elle doit se mener à travers des campagnes mobiles de porte-à-porte à effectuer par des agents communaux et des experts en géotechniques pour se rassurer de la viabilité des constructions dans nos villes. Ceci pour mieux anticiper l’évacuation des zones à risques par les populations déjà installées et pour procéder au balisage des zones à risques avec la collaboration des chefs de quartier et de village au moyen de plaques signalétiques.
La recrudescence des éboulements de terrain inquiète au Cameroun. Une situation qui pousse à s’interroger sur la mise en œuvre par les pouvoirs publics d’une planification urbaine. C’est l’objet de cette tribune.
Plus d’un millier de fils et filles d’Avébé et de Meyos III, dans le département du Dja et Lobo, région du sud, revendiquent leur quelque 1500 hectares de terrain spoliés par le Français Pascal Gérard, spécialiste de la chasse sportive, aujourd’hui entrepreneur agricole.
Par Adrienne Engono Moussang avec l’appui du Rainforest Journalism Fund et Pulitzer Center
En cet après-midi très ensoleillé du 28 juin 2023, Marie Virginie Meboua Mengue ne sait plus où donner de la tête. Née il y a environ 65 ans à Avébé, village situé à une centaine de kilomètres de Sangmélima, dans la région du sud, celle dont le nom Meboua signifie pauvreté dans la langue locale, est revenue sur sa terre natale après un mariage cauchemardesque dans lequel elle a perdu son bras gauche, tranché par son compagnon. La désormais manchote a misé sur les activités agricoles pour survivre, Mais depuis 2016 c’est la désillusion ; « Je n’ai plus droit d’accéder aux parcelles de ma mère, même faire de la petite pêche est impossible. Nous devons franchir des barrières pour circuler dans notre propre village. La pauvreté est devenue ambiante », crie la dame que nous avons rencontrée à Avébé à la date sus-citée. Un cri qui est celui de plus d’un millier de natifs d’Avébé et de Mayos III. Ces populations (bantous et autochtones) qui pratiquaient l’agriculture, la chasse, la pêche et de cueillette en toute quiétude et jouissaient des revenus pour se soigner, se nourrir et envoyer leurs enfants à l’école.
Mais l’arrivée de Pascal Gérard, Français d’origine, promoteur de Ndjilla Safari, société de chasse sportive qui va devenir Rubbercam par la suite et s’investir dans la culture de l’hévéa et de la banane plantain va tout basculer.
Emmanuel Okono, notable à Avébé, rappelle, en quelques épisodes, la genèse de cette filouterie foncière d’un autre genre : « Jean Claude Okono, qui représente Ndjilla Safari, nous a rencontrés, disant qu’ils avaient besoin de terrain pour construire une base-vie pour la chasse sportive. Nous lui avons demandé d’utiliser deux hectares. Mais, lorsque la commission est descendue pour délimiter cette parcelle, elle a constaté qu’ils avaient pris plutôt dix hectares, donc huit hectares en sus. Après discussion, nous avons signé les documents pour les dix hectares. Mais, alors la société n’a rien réalisé de tout ce qu’elle nous a promis (école, centre de santé, adduction d’eau…), on entend parler de la création d’un champ d’hévéa. Un de nos parents, paix à son âme, avait dit qu’il n’était pas prêt à continuer cette collaboration parce que la société Ndjilla Safari avait montré sa mauvaise foi en passant de deux, comme convenu au départ, à dix hectares sans notre consentement et que, parler d’hévéa signifie que cette entreprise mijote un autre coup qu’il va nous asséner », relate le notable.
Un bœuf, du riz, du poisson et quelques litres de vin contre 1000 hectares
« Bien qu’étant notable, dit-il, je n’ai pas les dessous de la négociation. J’avais quand même appris que le chef du village et un autre frère s’étaient rendus à la rencontre du « Blanc » à Yaoundé. Nous avons été obligés de signer les documents. Ils nous ont donné du riz, du poisson et un bœuf. Lorsque les autorités administratives sont entrées en jeu, nous n’étions plus au courant de rien. On nous a seulement dit que c’était le projet du président de la République. On nous dit que l’hévéa rend le sol infertile. Comment allons-nous vivre si nous ne faisons plus nos champs ? », s’interroge Emmanuel Okono. Qui dit ne pas voir claire pour la jeunesse d’Avébé et de Meyos III qui de plus en plus veut investir dans les activités agropastorales.
Cette jeunesse qui s’inquiète déjà, elle aussi de son avenir. « C’est du jamais vu qu’un beau matin, vous apprenez que vos terres ne vous appartiennent plus et lorsque vous voulez en savoir plus, les autorités censées protéger les hommes et leurs biens vous intimident. J’ai une compagne avec trois enfants, avec quoi vais-je les nourrir ? On commence à comprendre que les chefs traditionnels ne sont pas pour leur jeunesse. Nous fondons beaucoup d’espoir sur la démarche du Comité de développement d’Avébé », indique.David Bille Fils, plus jeune notable de la chefferie de Meyos III. Il a été parmi ceux qui se sont opposés à la présence de Ndjilla Safari devenu Rubbercam dans son village. Seulement, le mouvement va être étouffé par le sous-préfet de l’époque. « Pendant que nous nous opposions à la présence de Rubbercam, qui était Ndjilla Safari au départ, sur nos terres, le chef et les notables sont allés rencontrer le sous-préfet et ils sont revenus avec un message de celui-ci qui demandait d’éviter des bruits parce que 2018 est une année de l’élection présidentielle. C’est ainsi que plusieurs d’entre nous se sont désolidarisés. Nous avons encore tenu pour quelques jours et nous avons, nous aussi, abandonné », se souvient celui qui soutient que le projet RubberCam a brûlé toutes les étapes réglementaires pour son lancement. « Si nous nous battons pour la terre aujourd’hui, que vont faire les générations futures dans un village où pareille chose était inimaginable il y a quelques années encore ? Ils nous interdisent de côtoyer leur champ pour ne pas les contaminer », indique le jeune notable et fils du chef de Meyos III.
Dans le village Avébé, l’on reconnaît juste avoir reçu un bœuf, du riz, du poisson et quelques litres de vin contre 1000 hectares. Plus grave encore : « cette entreprise est sur nos terres, mais elle ne nous donne même pas le moindre avantage. Moins de dix fils du village y ont été embauchés. Nous souffrons, nous sommes réduits au jardinage. Nous avons juste quelques tiges de manioc, insuffisant pour le maintien. Nous sommes presqu’asphyxiés et abandonnés à nous-mêmes. », se plaint Joséphine Minko, Epse Minkoué, habitante d’Avébé.
Le rôle trouble des différents acteurs.
Selon les villageois, trois autres sous-préfets ont été nommés à la tête de l’arrondissement de Djoum après le départ de celui qui avait validé l’escroquerie foncière de Pascal Gérard à Avébé et à Meyos III. L’actuel en poste, qui souhaite que seule la réglementation en vigueur prévale, veut d’abord voir clair sur ce dossier. D’où son silence face aux médias. C’est la même attitude qu’il a recommandée aux chefs des deux villages concernés, en tant qu’auxiliaires de l’administration.
Or, le chef d’Avébé est accusé d’avoir agi seul pour brader le terrain à Ndjilla Safari/RubbenCam. « Nous sommes informés de la supercherie lorsqu’après une rencontre avec le « Blanc », promoteur de la société, un des notables qui ont accompagné le chef d’Avébé ne trouve pas normal de recevoir 50.000 FCFA (environ $100 USA) sur le million FCFA ($2000 USA) qui leur auraient été remis par l’entrepreneur », révèle un membre du comité de développement du village Avébé. Mais le chef, Raymond Nyangono Oleme, que le sujet fâche, a opté pour le silence.
Des documents paraphés uniquement par le sous-préfet
L’avis de la commission qu’avait présidée le sous-préfet présent à l’époque des faits indique que : « La commission ayant constaté l’effectivité des mises en valeur, elle émet, par conséquent, un avis favorable à la demande de titre foncier. » « Directement titre foncier, au lieu de concession ! de M. Ndjilla Safari, une entreprise qui devient un individu ! » s’indigne un fils d’Avébé.
-Sur ce même avis, ni la signature du responsable du ministère des Domaines du Cadastre et des Affaires foncières (Mincaf), ni celle de celui du ministère du Développement urbain et de l’Habitat (Minduh) ne figure. Le préfet, seul représentant de l’Etat dans la localité, a signé. « Pour une telle superficie, plus de 50 hectares, la procédure normale est celle de la concession provisoire (procédure par laquelle l’Etat autorise toute personne qui le désire et qui a un projet de développement de cinq ans sur un espace du domaine national de deuxième catégorie c’est-à-dire une terre libre de toute occupation).» explique un cadre au Mincaf. Le ministre, apprend-on, a désigné des responsables pour suivre de près cette affaire.« Quand on a fait une demande visant à bénéficier d’une concession provisoire, les autorités habilitées à l’accorder sont, d’une part le ministre des domaines, du cadastre et des affaires foncières lorsque la superficie demandée est inférieure à 50 hectares; lorsqu’elle est supérieure à 50 hectares, c’est le président de la République », ajoute notre source qui fait référence à l’ordonnance de 1974 portant régime foncier ainsi d’autres textes comme celui de 2005. Notre interlocuteur précise que « la concession provisoire est attribuée sur convocation du préfet saisi par le chef de service départemental des domaines. La commission consultative descend sur le terrain et transmet au ministre des domaines un procès-verbal avec avis motivé sur le statut juridique du terrain et la faisabilité du projet sur cette parcelle. »
Composition du dossier de demande de concession :
-une demande en 3 exemplaires sur des formulaires spéciaux ;
1 photocopie de la CNI ou permis de séjour du demandeur où le statut de la société et le mandat qui le représente.
– 1 croquis du terrain (4 exemplaires)
– 1 programme de remise en valeur faisant ressortir les étapes de sa réalisation
– 1 devis estimatif et explicatif des travaux à réaliser
– le dépôt auprès du chef de service départemental des domaines compétent contre récépissé.
Des neveux du village Avébé
L’on relève aussi que le géomètre qui paraphe l’avis de la commission exerce en clientèle privée. D’où cette autre question posée par un fils d’Avébé: « Doit-on envoyé un document aussi léger à la hiérarchie pour la validation de la cession de tant de terre à un inconnu ? » Un inconnu ! Jusqu’au 30 juin 2023, ni Ndjilla Safari ni RubberCam Sarl ne figurait dans le fichier des entreprises au Cameroun. Et les propos de son directeur général, joint au téléphone par notre équipe le 29 juin dernier, l’atteste à suffisance : « Tout est mis en place pour les impôts (…) une délégation était sur ‘le terrain pour sa superficie, le cadastre, etc. », lâche celui qui a confessé n’être qu’un employé, avant d’annoncer la présence de Pascal Gérard au Cameroun dans les prochains jours, et de promettre qu’une fois arrivé, il nous reviendra. Promesse jusqu’ici non-tenue.
Pascal Gérard (qui n’a jamais répondu aux messages que nous lui avons envoyés) et son groupe auraient donc opté pour des intermédiaires sans légitimité pour ce type de dossier. Aussi se sont-ils contentés de traiter avec des neveux du village Avébé pour acquérir leur parcelle. A Avébé, on peut voir deux cases en matériaux provisoires construites par lesdits neveux. Ceux-ci, apprend-on, bénéficieraient des avantages de cette société et auraient pu investir dans les grandes villes. Aucune des filles d’Avébé allée en mariage dans d’autres contrées n’a jamais bénéficié d’une dotation de 1000 hectares, étant donné que les hommes eux-mêmes ne peuvent pas rêver d’un tel privilège. Joint au téléphone par notre rédaction,l’un d’eux s’est contenté de dire qu’il y a un fils d’Avébé qui organise une campagne de dénigrement du projet de RuberCam appelé à booster le développement du village.
Le chef du canton Zaman
Nous avons tenté en vain de joindre directement Ruth Amba Ngo’o, chef du canton Zaman dont dépendent Avébé et Meyos III. Néanmoins, dans un entretien avec un confrère en janvier 2023, celle qui est présentée comme l’auteure de la transaction se confesse.
« Pascal Gérard, à qui appartient cette société (Ndjilla Safari Ndlr), est venu me voir accompagné de son chauffeur, Jean Claude Okono, sur ordre du sous-préfet de l’époque, qui lui avait dit que je pouvais lui trouver un espace pour faire un champ. Je leur ai demandé d’aller après la rivière qui sépare le village Avebé de Meyos III, dans un bosquet qu’ont hérité mes aïeux, de regarder de gauche à droite et de voir où ils pouvaient s’installer. Ils voulaient 1000 hectares et les 1000 hectares existent bien au village Adouma. Ils n’avaient pas à se retrouver à Meyos III ou encore à Avebé », tranche l’autorité traditionnelle.
Mme le chef de canton de Zaman est convaincue que l’entrepreneur et son chauffeur ont été attirés par la piste tracée par l’exploitant forestier Sibois pour s’installer à Meyos III, qu’elle qualifie de victime. « Cette histoire a déjà créé beaucoup de tiraillements. Pascal Gérard était ici (en janvier 2023), il reviendra en décembre. Le sous-préfet est là. Je dois reconnaître que les cris des populations de Meyos III sont légitimes. C’est un village peuplé et les jeunes qui veulent investir dans l’agriculture ne doivent pas être bloqués. Pascal Gérard est allé au-delà des limites du terrain qu’il devait exploiter comme je lui avais proposé. Je n’ai jamais demandé à cet expatrié d’aller s’installer à Mayos III ni à Avébé, comme j’entends dire. C’est vrai qu’il y a eu des dédommagements, des femmes qui ont perçu deux millions et demi de francs Cfa (à peu près cinq mille dollars, Ndlr). Mais qui peut se nourrir pendant tout une vie avec cette somme ? », s’interroge le chef du canton Zaman.
Ruth Amba Ngo’o souhaite que des solutions définitives soient trouvées avec la contribution des autorités administratives, le sous-préfet de Djoum en l’occurrence et les agents du ministère des Domaines du Cadastre et des Affaires foncières. Lesquels, selon ses dires, ont été éconduits par des fils de Meyos III en janvier dernier lorsqu’ils ont voulu placer des bornes sur la parcelle querellée. C’est aussi le souhait des populations des deux villages qui sont allées plus loin en recourant aux organisations de la société civile (Osc). C’est ainsi qu’une Osc leur a proposé un début de solution dans la cartographie participative. Des populations qui Suggèrent par ailleurs que : « Ce que nous demandons, c’est de devenir nous aussi actionnaires dans ce projet qui utilise nos terres. On croyait que c’était pour le développement du village, mais à l’allure où vont les choses, il nous appauvrit. Nous avons été dupés. »
Procédure judiciaire
Deux actions ont jusqu’ici été menées par le Comité de développement d’Avébé, qui représente les populations dans ce dossier, par le biais de son président, Emmanuel Afane Mekoua : d’une part une citation directe à l’encontre des responsables de la société Ndjilla/Rubbercam et leurs complices, à savoir Pascal Gérard et Jean-Claude Okono, par devant le tribunal de première instance de Djoum, statuant en matière correctionnelle. Malheureusement, le président de l’ADA étant tombé malade en 2018, il n’a pas pu suivre le procès jusqu’à son terme. Cependant, il dit attendre la notification du jugement par le tribunal afin d’exercer éventuellement les voies de recours.
D’autre part, en 2018, l’ADA, par la voie de son conseil Me Emmanuel Simh, a saisi le tribunal administratif du Sud à Ebolowa en recours contentieux, après le recours gracieux demeuré sans suite, pour l’annulation de la levée de la suspension des travaux sur les différents sites querellés par le sous-préfet de Djoum, pour excès et abus de pouvoir. A ce jour l’affaire demeure pendante, et l’on attend plus que son enrôlement par le greffier en chef de ladite juridiction afin que s’ouvrent les débats.
Plus d’un millier de fils et filles d’Avébé et de Meyos III, dans le département du Dja et Lobo, région du sud, revendiquent leur quelque 1500 hectares de terrain spoliés par le Français Pascal Gérard, spécialiste de la chasse sportive, aujourd’hui entrepreneur agricole.
The 2023 report on the development goals (SDGs) in Africa notes that the continent is lagging behind in progress towards the targets of SDG7. Namely, to ensure access for all to reliable, sustainable and modern energy services at an affordable cost by 2030. In 2018, only 20% of the electricity produced in Africa came from renewable sources.
Africa is lagging behind in progress towards the Sustainable Development Goals (SDGs), defined and adopted by the Member States of the United Nations (UN), to improve living conditions around the world. In terms of clean and affordable energy (SDG 7), the 2023 Africa SDG Assessment Report notes that electrification rates have increased, but the use of clean cooking fuels and technologies remains limited. In addition, the transition from fossil fuels to renewable energies is slow.
Despite its rich potential for renewable energies, particularly solar thermal and photovoltaic energy, geothermal energy and hydraulic resources, Africa’s electricity supply remains precarious and uneven. According to the International Renewable Energy Agency (IRENA), in 2018, less than half the population had access to electricity. Of the electricity produced in Africa that year, only 20% came from renewable sources.
Irena estimates that between 2000 and 2020, 2.8 billion dollars were invested in renewable energies worldwide. Only 2% of this investment was made in Africa, and less than 3% of the world’s jobs in this type of energy system are on the continent.
Increasing investment in renewable energies
To make up for Africa’s lag on MDG7, the report calls for increased funding for infrastructure and technologies to boost sustainable energy production in Africa.
Entitled « Accelerating recovery from the coronavirus pandemic (Covid-19) and the full implementation of the 2030 Agenda for Sustainable Development and the African Union’s Agenda 2063 at all levels », The 2023 Report on Sustainable Development in Africa was published on the sidelines of the 78th United Nations General Assembly by the United Nations Development Programme (UNDP), the African Union Commission (AUC), the United Nations Economic Commission for Africa (UNECA) and the African Development Bank (AfDB).
At the World Summit on Climate Ambition, held on 20 September 2023 in New York in the United States of America, UN Secretary-General António Guterres also called for the acceleration of the ecological transition in Africa. In his appeal, supported by Greenpeace, Guterres also called on nations to make ambitious commitments to phase out fossil fuels. According to IRENA, nearly 70% of Africa’s total electricity production currently comes from coal, natural gas and oil.
Fanta Mabo
The 2023 report on the development goals (SDGs) in Africa notes that the continent is lagging behind in progress towards the targets of SDG7. Namely, to ensure access for all to reliable, sustainable and modern energy services at an affordable cost by 2030. In 2018, only 20% of the electricity produced in Africa came from renewable sources.
A new funding mechanism to protect the forests of the Congo Basin has been launched. Presented on 22 September 2023 at the UN Climate Summit in New York, the Indigenous Peoples and Local Communities Forest Fund (IIFF) will enable these groups to play a leading role in securing, protecting and managing the forests on which they depend. The $5 million initiative, launched by the Wildlife Conservation Society (WCS) and the Rainforest Foundation Norway (RFN), is dedicated to the Democratic Republic of Congo (DRC), which holds around two-thirds of the forest in the Congo Basin.
The link between human rights and biodiversity is becoming clearer in Africa. In a study published in 2021, the Rainforest Foundation Norway (RFN) notes and deplores the low level of climate finance allocated to indigenous peoples and local communities (IPLCs) in tropical countries. Over the last ten years, they have received an average of only around 270 million dollars a year. This is equivalent to less than 1% of the Official Development Assistance (ODA) earmarked for climate change mitigation and adaptation over the same period. It also represents only 30% of what has been identified as necessary for transformational land reform in just 24 tropical countries.
But for IPLCs in the Democratic Republic of Congo (DRC), the situation should improve. The Wildlife Conservation Society (WCS) and the RFN have set up a fund that can be accessed directly by these peoples. This is the Indigenous Peoples and Local Communities Forest Fund (IIFF). Launched on 22 September 2023 at the United Nations Climate Change Summit in New York, this $5 million fund will enable indigenous forest peoples, particularly those from the Equateur and South Kivu provinces (Aka and Twa), to play a leading role in securing, protecting and managing the forests on which they depend. These groups are jealous of their ‘lands’ and have a long tradition of opposing deforestation and the illegal trade in wildlife. The creation of this facility demonstrates our commitment to facilitating financing opportunities for indigenous peoples and local communities while respecting their values and their role in protecting the forests of the Congo Basin. Communities play a central role in the protection of high integrity ecosystems and, in turn, high integrity ecosystems are essential to the well-being of communities, as their endogenous knowledge, traditions, livelihoods and land tenure systems are deeply linked to these DRC forests », explains Jean-Paul Kibambe, Country Programme Director for WCS DRC. And yet these first peoples, who witness illegal logging and mining in the forest on a daily basis, are often forgotten by the international community.
Part of the new funding will be used to combat the abusive evictions of indigenous peoples in the DRC and to give them direct access to capital (without intermediaries) to develop community forestry and their historically ecological practices. The launch of the Fund was also made possible by seed funding from the Bezos Earth Fund set up by US billionaire Jeff Bezos, the Norwegian International Climate and Forest Initiative (NICFI) and the UK government’s €288 million Forest Governance, Markets and Climate Programme (FGMC).
Fanta Mabo
A new funding mechanism to protect the forests of the Congo Basin has been launched. Presented on 22 September 2023 at the UN Climate Summit in New York, the Indigenous Peoples and Local Communities Forest Fund (IIFF) will enable these groups to play a leading role in securing, protecting and managing the forests on which they depend. The $5 million initiative, launched by the Wildlife Conservation Society (WCS) and the Rainforest Foundation Norway (RFN), is dedicated to the Democratic Republic of Congo (DRC), which holds around two-thirds of the forest in the Congo Basin.
Since August 2023, many Zimbabwean elephants have crossed the border into neighbouring Botswana in search of water. The Zimbabwe Parks and Wildlife Management Authority (ZIMPARKS) fears that this mass migration will lead to an increase in confrontations between the animals and humans.
The survival of elephants and wildlife in general is under threat in Zimbabwe. Animals in Hwange National Park, Zimbabwe’s largest, are migrating en masse to neighbouring Botswana because of the drought. The East African country’s Parks and Wildlife Management Authority (ZimParks) is concerned about the situation. « I can’t give a precise number of elephants that have moved, it could be hundreds or thousands. But in any case, there are a lot of them, » laments ZimParks spokesperson Tinashe Farawo.
Hwange Park, located in the west of the country and covering an area of some 14,600 km², is normally home to 50,000 elephants. The migration of its wildlife towards Botswana is not a new phenomenon, but this year it is notable for its earliness, according to the ZimParks spokesman. « Natural waterholes have dried up earlier this year than usual due to a lack of rainfall », he explains.
The risk of human-wildlife conflict
Zimbabwe has around 100,000 elephants, almost double the capacity of its parks, according to conservationists. But with the climatic migration of its wildlife, it will be up to the destination country to deal with the problems of elephant overpopulation. Especially as Botswana is already home to the world’s largest elephant population, with 130,000 specimens.
« More animals will invade communities and water points will be discussed between farmers and elephants », fears the ZimParks spokesman. According to the Zimbabwean government, at least 60 people were killed by elephants in 2022. This is understandable, given that the noise associated with coal mining, particularly around Hwange National Park, causes the pachyderms to flee to the plantations of local residents. This obviously accentuates the conflict between man and wildlife and poaching.
Fanta Mabo
Since August 2023, many Zimbabwean elephants have crossed the border into neighbouring Botswana in search of water. The Zimbabwe Parks and Wildlife Management Authority (ZIMPARKS) fears that this mass migration will lead to an increase in confrontations between the animals and humans.