Bienvenue dans la réserve de Faune du Dja, un écosystème protégé, s’étendant sur plus de 526 000 hectares, niché entre les régions de l’Est et du Sud du Cameroun. Ici, la forêt dense équatoriale est le royaume des Baka, un peuple des forêts, gardiens ancestraux de cet environnement exceptionnel.
Le magazine radiophonique Environnementales est produit et présenté par Boris Ngounou. Un programme diffusé tous les mercredis et samedis, 12H30-13H, sur radio Tiemeni Siantou (RTS), émettant sur la fréquence de modulation 90.5 Mhz (Yaoundé et Bafang).
Salut à toutes et à tous. Vous êtes à l’écoute d’Environnementales, le principal magazine radiophonique de contribution à la protection de l’environnement en Afrique au Sud du Sahara. Aujourd’hui, nous partons pour une exploration au cœur de la réserve de Faune du Dja, un joyau naturel du Cameroun, où la symbiose entre l’homme et la nature, est une réalité palpable.
Dans la zone forestière guinéo-congolaise du Sud-Est du Cameroun, la réserve de Faune du Dja (RFD), étendue sur 526 004 hectares entre les régions administratives de l’Est (80%) et du Sud (20%), demeure l’un des joyaux naturels du pays depuis sa fondation en 1950. Au cœur de cette réserve, les pygmées Baka se distinguent non seulement par leur mode de vie traditionnel mais aussi par leur rôle crucial dans la préservation de cet écosystème, inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en 1987.
« Il n’y a pas de forêt sans Baka, et le Baka n’est rien sans la forêt », déclare une habitante de Bifolone, l’une des 17 communautés situées au nord de la réserve. Cette harmonie entre les populations autochtones et la nature sauvage est palpable, comme le souligne Jean Pierre Sambé, chef du groupement Baka de Yéné : « Nous nous sentons chez nous dans la réserve, car nous, les Baka, préférons les environnements paisibles. La forêt nous fournit tout ce dont nous avons besoin. Quand nous avons envie de manger, nous pouvons chasser un lièvre pour le repas. De plus, nous utilisons des écorces comme le Mbalaka et le Toko-loko pour traiter le paludisme et d’autres maladies. ».
À côté de ce lien étroit avec la forêt, les communautés locales ont développé diverses activités génératrices de revenus pour réduire leur dépendance à la chasse et au braconnage. Mango Clautide du village Shouam illustre cette transition avec la production d’un breuvage très prisé par les habitants de la zone. « Comme nous n’avons pas les moyens de subsister par la chasse, nous avons opté pour la préparation du Haa. Pour cela, je collecte la sève de mes palmiers, ce qui donne le vin que nous appelons ici Matango. Le processus de fermentation du Matango nécessite l’ajout de 3 kilos de sucre pour chaque 20 litres. Nous utilisons également l’écorce d’un arbre local appelé Ndeng pour enrichir le mélange. Après avoir fermenté pendant 5 jours, je fais chauffer le mélange pour obtenir le produit final. », explique la brasseuse traditionnelle, qui vend le quart de litre à 500 FCFA, le demi-litre à 1000 FCFA et le litre à 2000 FCFA (soit 3,05 euros). Cet argent lui permet de couvrir ses dépenses quotidiennes.
L’harmonie entre l’homme et la biosphère
Une symbiose vie communautaire et conservation de la nature, qui s’inscrit en droite ligne programme de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) sur l’homme et la biosphère (MAB). Créé en 1971 par l’Unesco, ce programme prévoit les conséquences des actions d’aujourd’hui sur le monde de demain et accroît ainsi la capacité des gens à gérer efficacement les ressources naturelles pour le bien-être des populations humaines et de l’environnement. Hadja Boutou, travaillant pour le bureau de l’Unesco au Cameroun : « à l’occasion de journée mondiale de l’environnement 2024, notre visitedans la réserve du Dja nous a permis d’apprécier un lien très fort entre les communautés riveraines et la réserve de biosphères, car elles dépendent de cette réserve pour leur nourriture, leur eau, et même leurs médicaments à base de plantes. Étant donné que cette réserve représente leur patrimoine, les communautés locales la protègent avec détermination. La preuve en est que l’aire centrale de conservation est restée presque intacte, avec seulement environ 0,3% d’impact humain. ».
Si la réserve de faune du Dja, étendu sur une superficie de 526 004 hectares est demeurée vierge, c’est en effet parce que les activités anthropiques ne franchissent pas son périmètre. L’aire protégée, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1987, est gérée selon le concept de biosphère, avec une zone centrale préservée (la réserve en elle-même), le tout ceinturé par une zone tampon de 62 093 ha et une zone de transition de 740 000 ha, habitées par les Baka et d’autres communautés autochtones.
Située dans la zone forestière guinéo-congolaise du Sud-Est du Cameroun, la réserve de Faune du Dja (RFD), étendue sur 526 004 hectares entre les régions administratives de l’Est (80%) et du Sud (20%), demeure l’un des joyaux naturels du pays depuis sa fondation en 1950. Au cœur de cette réserve, les pygmées Baka se distinguent non seulement par leur mode de vie traditionnel mais aussi par leur rôle crucial dans la préservation de cet écosystème, inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en 1987.
La police judiciaire de Libreville frappe fort en mettant fin aux agissements de quatre trafiquants d’ivoire de nationalité gabonaise. Une opération conjointe avec l’ONG Conservation Justice qui révèle un réseau bien organisé de détention et de vente illégale d’ivoire. Les présumés coupables risquent de lourdes peines de prison et d’amendes conséquentes selon la loi en vigueur. Une victoire pour la lutte contre le braconnage des Eaux et Forêts au Gabon.
Quatre individus ont été appréhendés par les autorités gabonaises pour trafic d’ivoire à Libreville, la capitale, le jeudi 6 juin. Cette opération, menée par la Direction de Lutte contre le Braconnage des Eaux et Forêts en collaboration avec la Police Judiciaire de Libreville et l’ONG Conservation Justice, a permis de saisir quatre pointes d’ivoire entières.
L’arrestation a eu lieu après que les agents aient remarqué le comportement suspect d’un homme, nommé K.Y, qui détenait un sac en polyéthylène contenant les pointes d’ivoire. Interrogé, K.Y a désigné un complice, M.S, comme l’intermédiaire chargé de vendre les ivoires. M.S a ensuite mentionné K.N.F comme le véritable propriétaire des ivoires, qui a été également arrêté. Tous les quatre ont admis avoir possédé les ivoires à un moment donné et avoir tenté de les vendre depuis une chambre d’hôtel.
Les quatre individus, K.Y, M.S, K.N et K.N.F, font face à des accusations de détention illégale, tentative de vente, complicité de détention, complicité de tentative de vente des pointes d’ivoire, et violation des lois sur la protection des animaux. Selon la législation en vigueur, ils encourent jusqu’à 10 ans de prison et une amende équivalente à cinq fois la valeur marchande des pointes d’ivoire saisies.
La police judiciaire de Libreville frappe fort en mettant fin aux agissements de quatre trafiquants d’ivoire de nationalité gabonaise. Une opération conjointe avec l’ONG Conservation Justice qui révèle un réseau bien organisé de détention et de vente illégale d’ivoire. Les présumés coupables risquent de lourdes peines de prison et d’amendes conséquentes selon la loi en vigueur. Une victoire pour la lutte contre le braconnage des Eaux et Forêts au Gabon.
Face à une surexploitation croissante et aux pratiques destructrices, la pêche artisanale en Afrique, notamment au Cameroun, se heurte à des défis majeurs menaçant la durabilité des ressources halieutiques. Donatien Wembe, océanologue, nous éclaire sur les impacts de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) et propose des solutions pour une transition vers des pratiques plus durables. Entre renforcement des régulations, soutien économique et conservation des écosystèmes, découvrez comment des actions concertées peuvent assurer un avenir viable pour les communautés de pêcheurs africains.
Afrik21 : Quels sont les principaux défis auxquels est confrontée la pêche artisanale en Afrique, et comment ces défis impactent-ils la durabilité des ressources halieutiques ?
Donatien Wembe: La pêche artisanale en Afrique, et plus particulièrement au Cameroun, est confrontée à plusieurs défis majeurs qui ont un impact significatif sur la durabilité des ressources halieutiques. Les principaux défis incluent la surexploitation des ressources et les pratiques de pêche non durables, comme l’utilisation de techniques destructrices telles que la pêche à l’explosif ou l’utilisation de filets à petites mailles qui capturent les juvéniles et les espèces non ciblées. Ces techniques entraînent la dégradation des habitats marins tels que les récifs coralliens et les fonds marins, la réduction des populations de poissons juvéniles, et la diminution de la capacité de renouvellement des stocks. D’autres défis incluent le changement climatique, le manque d’infrastructures et de technologies, les problèmes socio-économiques, les politiques et régulations inadéquates, et la dégradation de l’environnement côtier.
Quelles sont les principales conséquences économiques de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) pour les communautés de pêcheurs en Afrique ?
La pêche INN a des conséquences économiques graves pour les communautés de pêcheurs en Afrique, notamment une perte de revenus due à la diminution des captures et à la baisse des prix du marché causée par l’afflux de poissons illégalement pêchés. Cette pratique entraîne aussi une surexploitation des ressources halieutiques et un déclin de la biodiversité, mettant en péril la durabilité des pêcheries locales. Les pêcheurs artisanaux subissent une concurrence déloyale, aggravant le chômage et la pauvreté, et provoquant des migrations forcées. La pêche INN décourage les investissements locaux, affaiblit les infrastructures de pêche, et exacerbe la corruption et la mauvaise gouvernance, compliquant la mise en place de politiques de gestion durable.
Pour contrer ces effets, il est crucial de renforcer les régulations et la surveillance de la pêche, et de promouvoir la coopération internationale pour mieux coordonner les efforts contre la pêche INN. L’éducation et la sensibilisation des communautés locales sur les impacts négatifs de la pêche INN et les avantages des pratiques durables sont essentielles. De plus, le développement de moyens de subsistance alternatifs est nécessaire pour réduire la dépendance à la pêche et diversifier les sources de revenus des communautés affectées.
Comment la pollution par les hydrocarbures affecte-t-elle les écosystèmes marins et les activités de pêche sur les côtes camerounaises, notamment dans les ports de Douala et Kribi ?
La pollution par les hydrocarbures sur les côtes camerounaises, notamment dans les ports de Douala et Kribi, a des effets dévastateurs sur les écosystèmes marins et les activités de pêche. Les hydrocarbures sont toxiques pour de nombreux organismes marins, causant leur mort ou des effets sub-létaux tels que des anomalies de développement et des maladies. Ils perturbent les chaînes alimentaires en affectant le plancton, entraînant une réduction des populations de poissons et de leurs prédateurs. Les hydrocarbures détruisent également les habitats essentiels tels que les mangroves, les herbiers marins et les récifs coralliens, menaçant la biodiversité locale et la durabilité des écosystèmes marins.
Les activités de pêche sont gravement impactées par la réduction des captures due à la mortalité des poissons et à la contamination des zones de pêche. La qualité des produits de la mer est dégradée, rendant les poissons impropres à la consommation et diminuant la confiance des consommateurs. Les pêcheurs doivent faire face à des coûts accrus en raison de la nécessité de se déplacer vers des zones non contaminées et de réparer ou remplacer les équipements endommagés. Pour atténuer ces impacts, il est crucial de renforcer les régulations, de mettre en place des plans de réponse d’urgence, de restaurer les écosystèmes endommagés et de surveiller en continu les niveaux de pollution et l’état des écosystèmes marins.
Quels sont les principaux leviers politiques et économiques qui pourraient être activés pour soutenir une transition vers une pêche plus durable en Afrique ?
Pour soutenir une transition vers une pêche plus durable en Afrique, il est essentiel d’activer des leviers politiques et économiques spécifiques. Le renforcement des politiques et de la gouvernance est crucial, notamment par l’élaboration de régulations strictes basées sur des évaluations scientifiques, l’interdiction des pratiques destructrices, et la mise en place de périodes de repos biologique pour les stocks de poissons. La surveillance et l’application des lois doivent être renforcées à l’aide de technologies modernes comme la surveillance par satellite et les drones. La participation des communautés locales dans la gestion des ressources halieutiques et la promotion des organisations de pêcheurs sont également importantes. Le soutien économique inclut des subventions pour des équipements durables, des incitations financières, et un meilleur accès aux financements, facilitant ainsi l’adoption de pratiques de pêche durables.
Le développement des capacités et l’éducation des pêcheurs sur les techniques durables, ainsi que l’investissement dans la recherche pour comprendre les écosystèmes marins, sont essentiels. L’amélioration des infrastructures, notamment des chaînes de froid et des infrastructures de transport, aide à réduire les pertes post-capture et à améliorer la qualité des produits. La création de zones marines protégées et la restauration des habitats côtiers sont nécessaires pour la conservation des écosystèmes. Promouvoir le commerce équitable et durable par la certification écologique et l’accès aux marchés internationaux peut également soutenir cette transition. Une approche intégrée et multi-niveaux, impliquant la coopération entre gouvernements, communautés locales, ONG et acteurs internationaux, est cruciale pour assurer la durabilité des ressources halieutiques pour les générations futures.
Face à une surexploitation croissante et aux pratiques destructrices, la pêche artisanale en Afrique, notamment au Cameroun, se heurte à des défis majeurs menaçant la durabilité des ressources halieutiques. Donatien Wembe, océanologue, nous éclaire sur les impacts de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) et propose des solutions pour une transition vers des pratiques plus durables. Entre renforcement des régulations, soutien économique et conservation des écosystèmes, découvrez comment des actions concertées peuvent assurer un avenir viable pour les communautés de pêcheurs africains.
The Development Bank of Southern Africa (DBSA) is taking a major step towards preserving the environment by creating its very first fund dedicated to biodiversity. Backed by seed capital of 50 million South African rand (approximately $2.7 million) from the DBSA Green Fund, the fund aims to attract additional investment to protect the region’s fragile ecosystems.
The DBSA Green Fund, endowed with 1.1 billion rand by the South African government’s Department of the Environment, will be the first source of funding for this new biodiversity fund. This initiative marks a significant commitment on the part of the DBSA to fill the funding gap in the area of biodiversity conservation, which is often overshadowed by climate funds focused on the fight against global warming. An ambitious financing strategy
To strengthen the fund’s financial capacity, the DBSA plans to approach the Global Environment Facility (GEF) and other private investors. The GEF, with its 186 member countries, has already allocated 8.6 billion dollars over the last 18 years to projects aimed at combating biodiversity loss and land degradation. By attracting additional funding from this fund and other investors, the DBSA hopes to create a sustainable and significant momentum for biodiversity conservation in southern Africa.
To facilitate investor engagement in this new initiative, the DBSA published a white paper this month. This strategic document provides guidance on integrating biodiversity concerns into investment decisions. Michael Hillary, Head of Funding Operations at the DBSA believes that « the fund is one of the first really big steps in taking these things forward. By the end of this year, we’ll start to get a bit more traction. Wealth funds are recognising how essential biodiversity funds are. »
A response to environmental challenges
The creation of this fund comes at a time when investment in biodiversity conservation has been relatively slow to take off compared with climate funds. In southern Africa, deforestation, loss of natural habitats and land degradation threaten many species and ecosystems. The DBSA Biodiversity Fund represents a proactive response to these challenges, aiming to mobilise significant resources for conservation projects on the ground.
By attracting public and private funding, the DBSA hopes not only to protect ecosystems, but also to raise international awareness of the importance of biodiversity. The DBSA’s efforts to create this fund are part of a broader approach aimed at promoting sustainable management of natural resources and combating the harmful effects of climate change.
The Development Bank of Southern Africa (DBSA) is taking a major step towards preserving the environment by creating its very first fund dedicated to biodiversity. Backed by seed capital of 50 million South African rand (approximately $2.7 million) from the DBSA Green Fund, the fund aims to attract additional investment to protect the region’s fragile ecosystems.