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Tag: Biodiversity in Africa

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La reprise des audiences dans les juridictions du pays se poursuit, notamment par la conclusion de plusieurs affaires relatives au trafic d’espèces de faune sauvage. Ces dossiers initiés par l’administration des Eaux et Forêts, appuyée par l’ONG Conservation Justice, ont été soumis aux tribunaux où ils ont été traités dans le respect de la loi. Des peines de prison ferme dissuasives ont été infligées à 12 trafiquants de faune pour ces cas de trafic qui n’entrent pas dans le contexte d’abattage d’éléphants pour la protection des biens ou des personnes. 

Affaire Ministère Public et MINEF contre MAVOUNGOU MBOUITY Fabrice Verlance

Interpellé le 11 novembre 2022 avec deux pointes d'ivoire, il a été déclaré coupable le 15 décembre 2023 pour chasse illégale d'espèce protégée et condamné à 36 mois de prison donc 18 mois d’emprisonnement ferme et 18 mois avec sursis, accompagnés d'une amende de 2 950 000 F CFA et des dommages et intérêts pour l’administration des Eaux et Forêts.

Affaire Ministère Public et MINEF contre BANCE Idrissa

Appréhendé le 2 juillet 2023 à Kango en possession de 4 pointes d'ivoire, il a été condamné le 15 décembre 2023 à 1 an de prison ferme et un an avec sursis, assortis d'une amende de 4 000 000 FCFA et des dommages et intérêts pour l'administration des Eaux et Forêts.

Affaire Ministère Public et MINEF contre BONGHO MAVOUNGOU Sosthene

Arrêté le 9 octobre 2023, à Port-Gentil, avec trois pointes d'ivoire, il a été reconnu coupable le 15 décembre 2023, de chasse illégale d'espèce protégée et condamné à un an d'emprisonnement avec sursis, assorti d'une amende de 8 975 000 FCFA et de dommages et intérêts pour l'administration des Eaux et Forêts.

Affaire

Ministère Public et MINEF contre ADJENDJA Arsène et RAYIMBI Jean Hugues

Après avoir été arrêtés respectivement les 25 et 26 octobre 2023 à Port-Gentil, en possession de 2 pointes d'ivoire, les deux individus ont été reconnus coupables de détention illégale d'ivoire et condamnés le 15 décembre 2023, à 14 mois de prison ferme et 10 mois avec sursis, assortis d'une amende de 4 037 000 FCFA, avec des dommages et intérêts à verser à l'administration des Eaux et Forêts qui s’élèvent à 1 000 000 FCFA pour chacun. Pour rappel les deux cités, avaient été interpellés par la DGR et les Eaux et Forêts au cours d’une mission de lutte contre le braconnage à Port-Gentil.

 Affaire Ministère Public et MINEF contre MAHOUTEMOI Janvier Sylvestre, ABAYA Ange, EWELET Saturnin, PAMBOU Marcy Dorlant et SIMAZOKOU Saint-Fort

Suite à une opération menée le 7 novembre 2023 par la Brigade de Gendarmerie de Booué, les personnes impliquées dans une transaction illégale d'ivoire ont été condamnées le 15 décembre 2023, à 24 mois d'emprisonnement ferme, assortis d'une amende de 1 400 000 FCFA et de dommages et intérêts pour l'administration des Eaux et Forêts.

Affaire Ministère Public et MINEF contre MADOUMA Christian et MBA Patrice

Appréhendés le 23 juin 2022 à Lambaréné alors qu'ils tentaient de vendre 13 pointes d'ivoire et une peau de panthère, les prévenus ont été reconnus coupables du délit de détention des produits des espèces intégralement protégées à l'audience du 3 novembre 2023. Ils ont été condamnés à 16 mois de prison ferme accompagnés d'une amende de 18 247 500 FCFA chacun, en plus de des dommages et intérêts au Ministère des Eaux et Forêts.

Ces affaires rappellent l'engagement des autorités judiciaires gabonaises dans l'application des lois et la lutte contre tout type de trafic dont celui de l'ivoire, démontrant ainsi la détermination à protéger la faune sauvage du Gabon. Le nouveau gouvernement gabonais promeut le développement local et la protection des biens et des personnes vis-à-vis de la faune, ceci en faveur des communautés locales dans le cadre du conflit homme-faune.

Mais la loi demeure sans compromis envers les trafiquants, notamment d'ivoire. Il est à ce titre important de rappeler que la loi prévoit que tout abattage d'éléphant nécessite d'en informer les autorités et en particulier les Eaux et Forêts, ceci afin de respecter la législation en la matière et d'éviter toute éventuelle sanction.

Conservation Justice

GABON : de nouveaux trafiquants d’ivoire, condamnés par le tribunal de Libreville

La reprise des audiences dans les juridictions du pays se poursuit, notamment par la conclusion de plusieurs affaires relatives au trafic d’espèces de faune sauvage. Ces dossiers initiés par l’administration des Eaux et Forêts, appuyée par l’ONG Conservation Justice, ont été soumis aux tribunaux où ils ont été traités dans le respect de la loi. Des peines de prison ferme dissuasives ont été infligées à 12 trafiquants de faune pour ces cas de trafic qui n’entrent pas dans le contexte d’abattage d’éléphants pour la protection des biens ou des personnes.

Fondation EBOKO : »Nous sommes ravis de vous annoncer la publication de notre Appel à l’action de la société civile !
Avant le récent Sommet des 3 Bassins qui s’est tenu à Brazzaville en octobre dernier, nous avions organisé un appel à l’action percutant pour attirer l’attention des autorités et faire entendre nos préoccupations.
Nous sommes heureux de vous informer que le document de l’Appel à l’action est désormais disponible en français et en anglais sur notre site internet. Il offre un aperçu complet des problématiques essentielles tout en mettant en évidence les mesures urgentes à prendre pour y faire face.
Nous vous invitons tous à visiter notre site web et à télécharger le document pour approfondir votre compréhension et sensibiliser les autres aux défis auxquels nous sommes confrontés. Ensemble, nous pouvons susciter le changement et créer un avenir durable pour nos communautés et notre planète. ».

La Fondation Eboko est une organisation engagée envers l’Agenda 2030 pour le développement durable. Notre mission est de mener des actions concrètes pour contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable d’ici à 2030, en mettant l’accent sur plusieurs axes d’action essentiels.

fondationeboko@gmail.com / foundationeboko@gmail.com
+33 7 81 25 14 40

La société civile dit « NON » au pillage des trois plus grands bassins forestiers de la planète

Nous sommes ravis de vous annoncer la publication de notre Appel à l’action de la société civile !
Avant le récent Sommet des 3 Bassins qui s’est tenu à Brazzaville en octobre dernier, nous avions organisé un appel à l’action percutant pour attirer l’attention des autorités et faire entendre nos préoccupations.
Nous sommes heureux de vous informer que le document de l’Appel à l’action est désormais disponible en français et en anglais sur notre site internet. Il offre un aperçu complet des problématiques essentielles tout en mettant en évidence les mesures urgentes à prendre pour y faire face.
Nous vous invitons tous à visiter notre site web et à télécharger le document pour approfondir votre compréhension et sensibiliser les autres aux défis auxquels nous sommes confrontés. Ensemble, nous pouvons susciter le changement et créer un avenir durable pour nos communautés et notre planète.

The conversion of forests to farmland has become the main driver of deforestation. According to the United Nations Food and Agriculture Organisation (FAO), it is responsible for at least 50% of global deforestation, mainly for the production of palm oil and soybeans. In Africa, and more particularly in Cameroon and Benin, the industrial cultivation of oil palm, soybeans and cotton are the main factors of forest clearance. These crops occupy far more land than subsistence farming. All of which inevitably leads to land disputes between village communities and agro-industries.

Natives of Apouh in Ngog, a village located in the Edea 1st district, Sanaga-Maritime department, Littoral region of Cameroon, are still on a war footing with the Société camerounaise de palmeraies (Socapalm). The company has cleared almost 90% of the village to grow oil palm. Industrial farming deprives the local population of land needed for subsistence farming. “Socapalm has taken over all our land. Our houses are surrounded by oil palms. There's nowhere left for us to grow the food we're going to eat. On the few rare spaces we have left, the plantains and Cassava have been dried out by aerial pesticide spraying. We live in the village, but it's in town that we go to buy food", says Félicité Ngon Bissou, president of the Association of women living near Socapalm in Edea (AFRISE).

Félicité Ngon Bissou, president of the Association of women living near Socapalm in Edea (AFRISE)
Félicité Ngon Bissou, president of the Association of women living near Socapalm in Edea (AFRISE)

For the past ten years or so, industrial agriculture and rural farming have been at loggerheads in Apouh à Ngog. In April 2023, His Majesty Mercure Ditope Lindoume, the traditional ruler of this community of made of around 300 people, was taken to administrative custody on the instructions of Cyrille Yvan Abondo, Divisional Officer of the Sanaga Maritime department. The chief and his followers had fiercely opposed the replanting of palm trees behind their homes. "Our aim is not to block Socapalm's activities. We think that after more than 60 years of expropriation of our land, the company should free up at least the area around our houses, that is around 250 hectares, so that we can produce enough to eat”, maintains the 2nd degree chief.

His Majesty Mercure Ditope Lindoume, of Apouh à Ngog

For the past ten years or so, industrial agriculture and rural farming have been at loggerheads in Apouh à Ngog. In April 2023, His Majesty Mercure Ditope Lindoume, the traditional ruler of this community of made of around 300 people, was taken to administrative custody on the instructions of Cyrille Yvan Abondo, Divisional Officer of the Sanaga Maritime department. The chief and his followers had fiercely opposed the replanting of palm trees behind their homes. "Our aim is not to block Socapalm's activities. We think that after more than 60 years of expropriation of our land, the company should free up at least the area around our houses, that is around 250 hectares, so that we can produce enough to eat”, maintains the 2nd degree chief.

Spread over 58,063 hectares at its Edea site, Socapalm is 67.46% owned by Socfinaf, the Cameroonian subsidiary of the Socfin group (Société financière des Caoutchoucs), 22.36% is owned by the State of Cameroon, and the remaining capital has been listed on the Central African Stock Exchange (Bvmac) since 2009. In a reaction made available to us, the company denies any land grabbing, and says it operates sustainably and in the interests of the people living near its plantations. “We would like to point out that, as the legitimate owner of the land is the State of Cameroon, it alone has the power to decide on the updating of concession boundaries, and Socapalm cannot monopolise the land of neighbouring populations. In addition, contrary to allegations, there has been no rejection of any of the concessions. There are even fewer environmental hazards associated with aerial spraying. The company is audited several times a year by the certification body, by our consultant who has been working with us for several years, and of course by the authorities: the Ministry of the Environment, the Ministry of Industry and the Ministry of Agriculture", Socapalm defends itself.

For the time being, the residents of Apouh in Ngog are not giving up. They have to travel 7 kilometres from their homes through huge palm plantations to practise subsistence farming on 150 hectares of land. For them, this is an insult compared to the 58,063 hectares of land occupied by the agro-industry.

In the South, a palm grove is eating up 60,000 hectares of forest

We are in the southern region, and more specifically in the Ocean department, just a short flight from Edea. Here, the deforestation relationship between industrial agriculture and subsistence farming is more than topical. And it is once again the oil palm that is at the centre of the quarrels. National investors plan to produce 180,000 tonnes of palm oil a year thanks to the "Camvert" project, a monoculture oil palm plantation planned for 60,000 hectares (three times the size of the city of Douala) in the districts of Campo and Niete.


Camvert’s farm in Campo, South of Cameroon

At Camvert's head office in Yaounde, the capital of Cameroon, Mamoudou Bobbo, the company's Project Manager Officer, tells us that the project, launched in 2020, has already cleared nearly 2,000 hectares on the Campo site, for the planting of 250,000 palm oil seedlings.

The communities living in the vicinity of the project have had a difficult time due to it, despite the fact that they live mainly from fishing, hunting and gathering. "In the area destroyed by Camvert, we used to camp to hunt. We also went there to collect honey. Today, there's nothing left", says Henry Nlema, a member of the Campo pygmy community. For the few family farms that exist in Campo, daily life is no longer secured. The establishment of the palm plantation is causing wild animals, particularly elephants, to roam freely. "They wait until nightfall to come and eat the banana, Cassava and other plants that we grow behind our houses. We're really discouraged", says a woman in her fifties, sitting on a stool in her kitchen, which doubles up as her living room. 

The conversion of forests to industrial oil palm cultivation is on a massive scale in the Ocean department, in the southern region of Cameroon. Since 2018, Bagyeli pygmies in the Bipindi district have been opposing a presidential decree granting 18,000 hectares of their forest to Biopalm, another agro-industrial oil palm company.

In the Centre region, 18,700 ha of sugar cane are grown as a single crop.

His Majesty Benoît Bessala Bessala, 2nd degree chief of Nkoteng (a municipality in the Centre region of Cameroon), has a bitter tone when he talks about the agro-industry that has been operating in his locality since 1964. "Nothing is going right. I can't mince my words about that. The atmosphere is not serene between us, the indigenous populations, and the Société Sucrière du Cameroun (Sosucam). There are so many problems I can't list them all here. If you're coming from Yaounde, when you pass through Nanga-Eboko, you will have to block your nostrils, even though you're in the car. Our river is totally polluted. We can no longer fetch fish and no measures have been taken. You know, Sosucam are tough guys. This means that wherever we go to complain, nothing will be done", says the traditional authority indignantly, before casting his gaze towards the horizon in despair.

Located 136 km north-east of the city of Yaounde, the commune of Nkoteng's main commercial activity is agriculture, which employs more than 90% of the working population. Mechanised farming is practised by Sosucam, an agro-industrial sugar company specialised in the growing and processing sugar cane. The sugar cane plantation covers an area of nearly 18,700 ha (on two sugar sites, MBandjock and NKoteng) and has an annual production of nearly 105,000 tonnes of sugar. The company, which is 74% owned by the French group Somdiaa and 26% by the State of Cameroon, employs 6,000 workers, mainly locals.

Socapalm heath quarter in Bandjock

Despite the environmental impact denounced by local residents, the company is not the only one to have razed the local forest cover in order to set up operations, even though it has an environmental compliance certificate issued by the authorities. Through rural agriculture, practised with rudimentary technological means, the villagers are developing perennial crops. This is the case of Papa Lucas, a man in his sixties who owns 15 hectares of cocoa. "With this cocoa plantation, I've overtaken all those civil servants in Yaounde who do nothing in the office", he says, walking towards his pick-up and swinging his bunch of keys. Like him, many other locals are clearing the forest to grow not only cocoa, but also coffee and oil palm, which is now being introduced in the district, with over 40 hectares already planted. According to figures from the delegation of the Ministry of Agriculture in the Upper Sanaga department, current cocoa production is between 25 and 30 tonnes, while coffee production is around 7 tonnes.

Benin

In Benin, village communities are at the forefront of the conversion of forests to agricultural use. Here, 54.8% of the population practises agriculture, particularly cotton, which is grown on 90% of farms and accounts for almost 40% of foreign currency earnings. Benin is the leading cotton producer in West Africa, producing over 730,000 tonnes each year.

cotton farmers in Benin

On the question of whether subsistence farming or cash crop farming destroys more forest, the players are unanimous. Cash crops are responsible for deforestation in Benin. According to figures from the Beninese ministry responsible for the environment, nearly 100,000 hectares of forest are destroyed every year to expand cotton plantations, and to a lesser extent soybeans, rice, maize and palm oil. The communes of Banikora and Kandi, in the Northwest and North of Benin respectively, are the main cotton-producing areas.

Banikaora, is Benin's leading cotton-growing commune.

Banikaora, is Benin's leading cotton-growing commune. For the 2021-2022 season, this commune produced around 167,296 tonnes of cotton, or ¼ of national production, from an area of around 140,000 ha. That's a lot of space, and for the 1st Deputy Mayor of Banikaora, Sabi Goré Bio Ali, it's still not enough. "We're limited in terms of space, because there's the park and the Upper Alibori classified forest, which means we can't expand our plantations," explains the local councillor.

Banikora’s council

Banikora borders the Parc w and the Classified Forest of Upper Alibori But because of the protected status of these natural areas, and the government's firm stance, cotton growers are extending their plantations beyond the borders of the protected areas. "In the past, a farmer used to cultivate two hectares at most. But now, with the use of herbicides, everyone is growing up to 10 ha or even 20 ha. This is leading us to destroy the forest", admits Tamou Chabi, a cotton farmer in Banikaora.

 

Kandi

Kandi covers an area of 3,421 km2, with an estimated population of 177,683. Every year, the commune ranks second after Banikoara in terms of cotton production. At the end of the 2021-2022 season, the commune produced 68,000 tonnes of cotton from 71,000 hectares. Like Banikoara, it is part of the Alibori department, the agro-ecological zone of the cotton basin.

Kora Gounou, cotton producer in Kandi

There are 20,000 cotton growers in Banikoara, divided into 194 village cotton growers' cooperatives (CVPCs) Like Banikoara, Kandi also produces soybeans, rice and maize. According to the 1st Deputy Mayor of Kandi, we need to take a break from cotton production and come up with other alternatives for Benin's development. "In the past, we were able to tell you that the rains would come on such and such a date. But today, because the plant cover is not there, the weather forecasts are contradicted by the reality on the ground. I think that where we are now, we have to stop and think of another spare part", says Seidou Abdou Wahah, 1st Deputy Mayor of Kandi.

Civil society denounces industrial agriculture,

Djibril Azonsi, Managing Director of LE RURAL
Djibril Azonsi, Managing Director of LE RURAL

LE RURAL is an agricultural press group based in Benin. For some years now, it has been reporting on issues relating to agriculture, agribusiness, gender and development, research and innovation, health and nutrition and the environment. For its Director General, there is no doubt that cash crop farming is destroying the most forests in Benin. "Cash crops are essentially for commercial purposes. They are grown over large areas, unlike subsistence farming, which is intended to feed the family, and whose surpluses can be sold to cover other day-to-day expenses. It's true that to date there are no up-to-date figures on the spatial occupancy of each crop, but I think that cotton tops the list of crops that destroy the forest the most. Because it's one of the crops that requires a lot of land to be cleared", explains Djibril Azonsi, Managing Director of LE RURAL.

Aristide Chacgom, coordinator of Green Development Advocates (GDA)

In Cameroon, Aristide is one of the civil society players involved in the fight against deforestation. "I'd say quite bluntly that it's industrial agriculture that's destroying most of the forest. If you take, for example, the cocoa farming that some of our parents still practise in a rudimentary way, you will see that it does not totally destroy the forest, because cocoa is grown under shade. And even when forest communities practise agriculture, you will see that they still reserve forest areas for the collection of non-timber forest products or for traditional pharmacopoeia. Industrial agriculture, on the other hand, involves completely razing the forest, replacing it with non-natural vegetation, which in the case of Cameroon could be oil palm or rubber trees, the main crops grown by agro-industries. Or sugar cane", explains Aristide Chacgom, coordinator of Green Development Advocates (GDA). 

Public authorities advocate agroforestry

Gaston Dossouhoui, Benin's Minister of Agriculture

In Benin, where we were able to meet the Minister of Agriculture, there is a growing awareness of the damage caused to forests by both cash crops and subsistence crops. "It's very common to see that the conversion of forests to farmland is gradually pushing us towards desertification, which will eventually starve us out. But you have to produce. I agree with you that family farming, practised on small areas, causes less damage to forests, it seems, but it does cause damage all the same. Because the way we farm, the way we clear land, the burning we do, the trees we incinerate so that our yams get the sun they need for proper tuberisation, is already deforestation. The problem is not just the scale used for certain industrial crops, but the method. For nearly 30 years we've had ample proof that if you have 40 well-distributed shea plants on a cotton field, you won't affect the yield. So what can we do to get this logic into the heads of our farmers? That's the whole debate," says Gaston Dossouhoui, Benin's Minister of Agriculture.

For the member of the government, the urgent task is to reduce the impact of agriculture on forests, without however trying to find out which type of agriculture destroys nature the most. To reconcile food production and forest preservation, in addition to agroforestry, the Beninese Ministry of Agriculture is advising farmers to use sowing techniques that do not require soil disturbance. Alternating certain crops on the same soil also helps to preserve its fertility. This is the case with yams and local crops such as Moukono and kajanus.

Fanta Mabo, Didier Madafime and Bernadette Nambu, with the support of the Rainforest Journalism Fund and the Pulitzer Center.

CAMEROON-BENIN: conversion of forests, industrial agriculture takes precedence over subsistence farming.

The conversion of forests to farmland has become the main driver of deforestation. According to the United Nations Food and Agriculture Organisation (FAO), it is responsible for at least 50% of global deforestation, mainly for the production of palm oil and soybeans. In Africa, and more particularly in Cameroon and Benin, the industrial cultivation of oil palm, soybeans and cotton are the main factors of forest clearance. These crops occupy far more land than subsistence farming. All of which inevitably leads to land disputes between village communities and agro-industries.

Alors qu’elles ont fait de la lutte contre la corruption un de leur cheval de bataille, les autorités militaires parrainent et encouragent le pillage des forêts du Mali où le bois de rose, communément appelé ‘’bois de Vène’’, est coupé massivement et exporté vers la Chine, en passant principalement par le port de Dakar. Ce reportage est réalisé par un consortium de journalistes sénégalais qui a vu le jour après une formation sur le journalisme d’investigation initiée par la Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique. C’est également grâce à l’appui du Rainforest Journalism Fund et du Pulitzer Center que le travail a pu être fait.

BIGUE BOB ET MOR AMAR

Un désastre continu. Contre 25 000 F CFA (environ 45 dollars) offerts à des chefs de village peu soucieux du devenir de leurs communautés, les Chinois arrivent à piller une bonne partie des forêts maliennes, en complicité avec quelques hommes d’affaires véreux et des autorités haut placées. Au plus, leurs intermédiaires déboursent 50 000 F CFA, pour arriver à remplir plusieurs camions. ‘’Cela me fend le cœur. Je ne peux plus me taire’’, fulmine cette source qui a travaillé dans une scierie à Bamako.

Sous le couvert de l’anonymat, le cœur meurtri, notre interlocuteur exprime son amertume : ‘’C’est très écœurant ; je suis sidéré de voir comment le bois de rose est abattu dans nos forêts. Et ils n’épargnent même pas les jeunes individus. Ils abattent tout sur leur passage, avec la complicité de quelques Maliens qui s’enrichissent au détriment de nos populations qui s’enfoncent dans la pauvreté.’’

Malgré les complaintes, malgré le durcissement de la réglementation internationale par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites), le trafic de bois continue de plus belle dans ce pays voisin du Sénégal, en proie à l’insécurité et sous le contrôle d’une junte militaire.

Selon nos sources qui font un suivi permanent des mouvements du trafic illicite, les derniers convois en direction de la Chine enregistrés par le réseau remontent au mois de mars 2023, en toute violation de la réglementation de la Cites. Avec les difficultés sur le chemin de Dakar, les trafiquants se sont détournés vers Nouakchott pour réussir leurs forfaits. À la question de savoir si du bois passe toujours par Dakar, notre interlocuteur rétorque : ‘’Je ne peux pas dire si du bois passe toujours à Dakar. Ce que je peux assurer, c’est qu’ils continuent de couper et de ravager nos forêts. Les dernières exportations que nous avons notées vers la Chine, c’était au mois de mars, mais c’était via la Mauritanie et non le Sénégal.’’

Jusqu’en juin 2022, une bonne partie du bois malien, à l’instar des autres produits de ce pays non côtier, passait par le port de Dakar. ‘’Plus de 7 000 containers au minimum par an pour la Générale industrie du bois. Pour 2019, l’entreprise avait exporté près de 8 000 t’’, insiste notre source, documents à l’appui.

D’après les estimations des experts contactés par le consortium, un container de bois fait environ 27 t. Il est vendu sur le marché à environ 450 000 F CFA la tonne ; 2 000 dollars en Chine (1 100 000 F CFA). Si l’on se fie donc aux chiffres de 2019, la société avait fait plus de 93 milliards de francs CFA de chiffres d’affaires. Vendu en Chine, la valeur était autour de 416 millions de dollars, soit environ 230 milliards de francs CFA. Une manne financière colossale pour les trafiquants et leurs complices au Mali, qui transitent par Dakar, pour les marchés chinois où le bois de rose est très prisé. Pour nos interlocuteurs, c’était illégal, puisque pour couper le bois, la loi malienne exigeait non seulement un plan d’aménagement des forêts où le bois est coupé, mais également un certain niveau de transformation.

À leur arrivée au pouvoir, les autorités militaires ont corsé les conditions, en prévoyant des seuils et les modalités relatives à cette transformation. Mais ce sont des dispositions qui n’ont jamais été respectées. ‘’Il n’y avait ni plan d’aménagement dans les aires où le bois est coupé, ni de transformation. Deux conditions qui ont toujours été exigées’’, dénonce notre interlocuteur.

Depuis mars 2022, les clauses ont évolué. Désormais, la Cites a pris une décision de suspension du commerce de bois de rose dans toute la sous-région de l’Afrique de l’Ouest, à cause de la forte pression sur l’espèce. À partir de l’entrée en vigueur de cette nouvelle réglementation qui a eu lieu au mois de juin de la même année, il faut un avis de commerce non préjudiciable avant toute possibilité d’exportation ; c’est-à-dire qu’il faut une étude de la population pour prouver que le commerce ne nuit pas à l’espèce, renseigne le commandant Doudou Sow, Chef de la Division gestion de la faune et de la flore à la Direction des Eaux et forêts et point focal de la Cites au Sénégal.

Selon lui, à ce jour, aucun pays de l’espace ne remplit les conditions requises pour exporter du bois de rose. Sur la base de ce texte, le 10 août 2022, les autorités sénégalaises sévissent et décident de mettre en application la nouvelle législation avec, à la clef, la saisie de 124 containers de bois de rose malien. Le point focal de la Cites avait coordonné cette vaste opération qui a failli envenimer les relations diplomatiques entre les deux pays voisins. Il revient sur la prouesse : ‘’On avait saisi environ 2 480 m3, environ 124 containers qui provenaient du Mali. Je ne sais pas la valeur financière exacte, mais cela équivaut à des milliards de francs CFA. Une opération inédite du point de vue de la quantité de bois saisie.’’

Par la suite, l’État malien a dû intervenir et peser de tout son poids pour arriver à faire lever la saisie. Ils ont usé de toutes les voies et tous les subterfuges pour faire fléchir les autorités sénégalaises, nonobstant les réticences des responsables des eaux et forêts, en particulier du point focal de la Cites très à cheval sur les textes.

Interpellé sur ces pressions, Doudou Sow reconnait et explique : ‘’Vous savez, 124 containers de bois de rose venus d’un pays étranger que tu bloques à la frontière, imaginez ce que ça fait. C’était effectivement énormément de pression. Vous ne pouvez même pas imaginer à quel point ! La hiérarchie était surtout soucieuse du respect de la réglementation. Avec l’arbitrage de la Cites qui m’avait donné raison, j’étais soulagé. La notification de la Cites m’a conforté dans ma position.’’

Pour obtenir la levée de la saisie sur la marchandise, le Mali avait invoqué une exception prévue par la notification Cites. Laquelle prévoyait que le bois qui avait quitté les ports avant la notification de la suspension n’était pas concerné. Ce qui n’était pas le cas, dans le cas d’espèce. Il n’empêche, le Sénégal finit par lâcher du lest, en acceptant de restituer le bois.

Interpellé, le chef de la Division de la faune et de la flore explique : ‘’C’est au mois de novembre que la levée a été décidée et les containers restitués au Mali par la voie hiérarchique. Pour que le bois puisse continuer à circuler vers le Sénégal, il fallait une nouvelle notification de la Cites. Et il y a eu une notification dans ce sens pour leur permettre de poursuivre leur trajet pour la Chine via le port de Dakar, parce que les Maliens ont produit la preuve que le bois a été acquis légalement.’’ Cette notification est tombée au mois de juin dernier et a permis aux propriétaires de transporter le produit vers la Chine, avec le concours de grands armateurs que sont le Danois Maersk, le Suisse MSC et le Français CMA-CGM. En sus de ces grands armateurs, il y a les transporteurs maliens et sénégalais, dont Touba Transports, Fof Transport and Transit et Toguna Transport.

En fait, après la restitution, pour avoir l’autorisation d’exporter le produit via Dakar, le Mali a pu obtenir l’autorisation de la Cites en prétendant que c’est du bois qui date de 2020, donc coupé avant la mesure d’interdiction. Ce qui est archifaux. Et pour couronner le tout, le pays est en train de tout faire pour avoir l’autorisation de la Cites pour pouvoir reprendre l’exploitation sans entrave. Ce qui constitue une grosse préoccupation pour les défenseurs maliens de l’environnement.

‘’Il faut savoir que la Cites ne fait pas l’évaluation et le contrôle à la place des États qui sont souverains. La Cites se base sur les éléments d’appréciation fournis par les États pour prendre des décisions. Là, les autorités ont émis un avis de commerce non préjudiciable dans lequel elles soutiennent que l’espèce est abondante, alors que ce n’est pas vrai. Aujourd’hui, il n’y a même plus de grands individus dans les forêts maliennes. Ils sont en train de couper les jeunes individus’’, rapporte ce défenseur de l’environnement avec beaucoup de dépit.

En attendant, plus de 2 000 containers remplis de bois de rose restent stockés au niveau du port sec de Bamako, dans l’attente des conditions d’exportation en Chine.

LE BOIS DES PAYS FRONTALIERS PAS ÉPARGNÉS, La Guinée et le Sénégal se font harakiri

Les trafiquants n’épargnent pas non plus les forêts sénégalaises et guinéennes, face à la raréfaction du produit au Mali.

Si le Mali reste l’épicentre du trafic de bois de rose, les pays voisins ne sont pas épargnés, non plus. Pendant longtemps, les trafiquants étaient concentrés dans la zone de la Casamance où ils opéraient en parfaite complicité avec des Sénégalais. Pour contourner la vigilance des autorités, le bois était transporté en Gambie, pour être acheminé en Asie, en particulier en Chine.

Pour l’ancien ministre de l’Environnement Haidar El Ali, si cette voie n’est plus utilisée, c’est moins par un renforcement du contrôle que par l’épuisement des stocks. ‘’Avant, le bois traversait la frontière gambienne pour finir dans les bateaux pour aller en Chine. Aujourd’hui, dans cette partie du pays, vous n’entendez plus de trafic, non parce que les autorités l’ont éradiqué, mais parce qu’il n’y a plus de bois ; tout a été coupé. Le trafic s’est alors déplacé entre Tambacounda, Niokolo-Koba et la frontière avec le Mali’’.

Selon plusieurs sources, le Sénégal est loin d’être un simple pays de transit pour les trafiquants chinois et leurs complices. C’est également un pays d’approvisionnement. C’est aussi la conviction de l’ancien ministre Haidar. Il affirme : ‘’Du bois est effectivement coupé au Sénégal. Il traverse le pays pour entrer au Mali. C’est connu. Et de là-bas, les camions qui transportent la marchandise du port de Dakar au Mali le ramènent à Dakar pour leur exportation en Chine. C’est triste, mais c’est comme ça. Le bois est conduit au Mali à bord de charrettes. C’est comme ils le faisaient avant avec la Casamance. Puisqu’il n’y a plus de bois dans cette zone, le trafic s’est déplacé de l’autre côté, dans le triangle Tambacounda, Vélingara, Niokolo-Koba et à la frontière.’’

Le phénomène ne serait pas nouveau. Il y a quelques années, vers 2017-2018, des machines maliennes avaient été saisies dans le département de Saraya, sur des trafiquants qui coupaient du bois dans les forêts sénégalaises et les acheminaient ensuite vers le Mali. ‘’Aujourd’hui, je ne sais pas si du bois est toujours coupé au Sénégal, mais je sais que du côté de la Guinée, à Sigiri plus exactement, on continue de couper et de les acheminer au Mali pour ensuite les exporter en Chine. Au Sénégal, par le passé, c’était surtout du côté de Saraya’’, affirme notre source. Nous nous sommes déplacés dans ce département situé dans la région de Kédougou, pour nous enquérir de la réalité.

Situé à plus de 700 km de Dakar, Saraya est connu pour ses mines d’or, mais aussi pour sa richesse en matière de biodiversité, avec une nature luxuriante, des animaux sauvages dans toute leur diversité. Trouvé dans son bureau, le chef du Service départemental des Eaux et forêts, Pape Gora Niang, revient sur les caractéristiques de son territoire. ‘’Saraya se trouve dans ce qu’on appelle la Zic – zone d’intérêt cynégétique. Quatre-vingt-quinze à 99 % du département se trouvent dans cette Zic. C’est donc une zone protégée. C’est la seule zone de grande chasse au Sénégal. Une zone où l’on peut chasser les animaux sauvages, dont le lion.’’

Interpellé sur le trafic de bois, M. Niang reconnait quelques cas isolés et relativise : ‘’Effectivement, on est confronté à ce problème de coupe de bois, mais je ne saurais le qualifier en utilisant certains termes. Si l’on se fie, par exemple, aux chiffres de nos PV, pour l’année 2023 en cours, nous sommes à 87 PV. C’est pourquoi je ne saurais utiliser certains termes comme trafic. C’est possible que ça existe, mais cela ne se reflète pas dans nos constats sur le terrain.’’

Pour ce qui est du bois coupé au Sénégal et acheminé au Mali, il émet de sérieuses réserves. ‘’Nous, nous sommes sur cette route principale. Les forces de défense et de sécurité sont aussi sur cette route… Je ne sais vraiment pas d’où viennent ces informations. Depuis qu’on est là en tout cas, nous n’avons vu ni des camions maliens qui passent ni du bois sénégalais qui prend le sens inverse’’.

Dehors, les va-et-vient des camions sont très fréquents. ‘’Jusqu’à plus de 100 par jour’’, informe le maire de la commune. Mais difficile de savoir la nature des marchandises souvent encastrées dans des containers sous scellés, appartenant à de grandes multinationales comme la Danoise Maersk, la Suisse MSC et la Française CMA-CGM.

Trouvé dans son domicile à quelques encablures des eaux et forêts, le maire, Samba Ly Biagui, déplore un déficit du contrôle : ‘’Sincèrement, je ne saurais dire s’il y a un trafic de bois qui passe par la localité, mais je ne vais pas le nier. Il peut y avoir toutes sortes de trafics sur cette route, puisqu’il y a peu de contrôles. Les transporteurs sont très puissants ; ils ont été jusqu’à voir le président de la République pour demander la suppression des points de contrôle, dont celui de Saraya. Aujourd’hui, sur toute l’étendue de la région de Kédougou, le seul point de contrôle c’est Mussala, au niveau de la frontière. Il n’y a de contrôle ni à Saraya ni à Kédougou. Donc, même s’il y a des trafics, il est difficile de savoir.’’

Par rapport à ce problème de contrôle, le chef du Service des eaux et forêts tente de rassurer. Pour lui, des efforts sont faits, bien que des points de contrôle aient été éliminés en raison de la réglementation CEDEAO. ‘’Le contrôle se passe de manière inopinée, parfois de manière périodique. Parfois aussi, on peut avoir des informations et on contrôle pour voir si c’est avéré. Relativement aux moyens, on ne peut pas dire qu’on a assez de moyens. On sait que les autorités font de leur mieux pour nous permettre de faire le travail. Pour le département, nous disposons de 13 éléments’’.

TRAFIC SÉNÉGAL – MALI, Une affaire de gros bonnets

Les noms de Karim Keita, de l’actuel ministre malien de la Réconciliation, ainsi que d’Aliou Sall cités dans le trafic.

Dans ce commerce à milliards financé par les Chinois, les complices ou parrains sont identifiés jusqu’à des niveaux insoupçonnés. ‘’Ce sont des groupes très puissants qui ont la mainmise sur le pouvoir. En 2021, des journalistes avaient eu à dénoncer l’implication de l’actuel ministre de la Réconciliation dans ce trafic. Son conseiller est actuellement en prison. Selon les informations, il a reçu des pots-de-vin des trafiquants’’, rapporte notre interlocuteur, convaincu qu’il existe d’autres complicités sur toute la chaine. ‘’Ils arrivent à influencer même les plus hautes autorités, allant jusqu’à obtenir des dérogations de la part des autorités de la transition, pour arriver à couper et à exporter le bois’’.

Avant le coup d’État, la Générale Industrie du bois, qui appartient à un riche homme d’affaires, comptait parmi ses soutiens Karim Keita, fils de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keita. D’après nos sources, c’est lui-même qui s’était directement impliqué en 2018, pour obtenir la levée d’une saisie de containers de bois de rose maliens par les autorités sénégalaises. Et il avait bénéficié de l’appui de proches du président de la République Macky Sall.

‘’Un proche du président Sall avait appelé le ministre de l’Environnement qui avait appelé directement le directeur général des Eaux et forêts pour obtenir la libération de la marchandise. Finalement, elle a été libérée moyennant le paiement d’une somme de 30 millions de francs CFA’’.

COMPLICITÉ, Le silence coupable des communautés

De l’avis d’Ali Haidar, il faudrait remettre au centre des préoccupations les questions écologistes.

Pendant que les forêts continuent d’être pillées, c’est l’indifférence du côté des populations. Haidar El Ali invite les citoyens à plus de prise de conscience. ‘’La question environnementale est fondamentale, plus importante que tout ce dont on parle à longueur de journée, en termes de démocratie, de droits humains… Quand on aura la démocratie, les droits humains et qu’on n’ait pas de l’eau à boire, du poisson à pêcher, c’est là qu’on va se rendre compte que l’urgence était ailleurs. Malheureusement, dans nos pays, nos populations, nos médias semblent les reléguer au second plan, jusqu’au moment où ça devient tragique, avec notamment nos enfants qui meurent dans l’océan parce qu’il n’y a plus de poisson à pêcher’’.
Du côté malien, on accuse la faiblesse des institutions, la corruption et une législation pas suffisamment robuste. En attendant les changements idoines, les experts estiment que la Cites devrait aller plus loin dans la protection de cette espèce. ‘’Nous pensons qu’on devrait tout bonnement l’inscrire à l’annexe 1 de la Cites, pour interdire totalement le commerce de cette espèce, car elle est bel et bien menacée de disparition, contrairement à ce que veulent faire croire les autorités qui soutiennent que l’espèce est abondante. Elles le disent simplement parce qu’elles ont reçu des pots-de-vin. Et la Cites est liée par les avis donnés par les techniciens des États.

Abondant dans le même sens, Haidar El Ali appelle également de tous ses vœux à renforcer davantage les dispositions législatives pour une lutte plus efficace.
Hélas, selon lui, cela ne semble pas être la priorité des autorités actuelles. ‘’On a osé dans ce pays remplacer à la tête du ministère de l’Environnement l’un des 100 écologistes les plus éminents de la planète (lui-même) pour mettre à la place un mangeur d’oryx, un mangeur d’animaux protégés. Voilà où nous en sommes. C’est comme ça et ça ne semble déranger personne’’, constate-t-il pour s’en désoler.

Trafic de bois de rose :Péril sur les forêts maliennes

Alors qu’elles ont fait de la lutte contre la corruption un de leur cheval de bataille, les autorités militaires parrainent et encouragent le pillage des forêts du Mali où le bois de rose, communément appelé ‘’bois de Vène’’, est coupé massivement et exporté vers la Chine, en passant principalement par le port de Dakar. Ce reportage est réalisé par un consortium de journalistes sénégalais qui a vu le jour après une formation sur le journalisme d’investigation initiée par la Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique. C’est également grâce à l’appui du Rainforest Journalism Fund et du Pulitzer Center que le travail a pu être fait.

Mountains are not just magnificent landscapes. They are lifelines for millions. We need mountains to drink: each day, one in two people on the planet quenches their thirst with water that originates in mountains.
We need mountains to eat: across the world, two-thirds of irrigated agriculture depends on runoff contributions from mountains.

At the same time, mountains are home to rich biodiversity, with some 25 out of 34 of the world’s key biodiversity hotspots in mountain regions.
Mountains cover a little over one quarter of the earth’s land area and are home to 1.1 billion people, many of whom make a living from the ecosystem services that mountains provide.
However, a new publication released today on International Mountain Day by the Mountain Partnership Secretariat at the Food and Agriculture Organization of the United Nations (FAO) and the United Nations Environment Programme (UNEP) underlines how climate change and human activity are degrading ecosystems in mountains, threatening the lives and livelihoods of local people, wildlife, and the water supplies we all depend upon.
Mountain ecosystems are highly vulnerable to climate change, including the retreat of mountain glaciers, permafrost thaw, mass loss of ice sheets and the decline in the depth, extent and duration of snow cover, explains Restoring mountain ecosystems, which was launched today at the UN Climate Change Conference (COP 28).
Human activity contributes to the degradation of many mountain regions, and pollution is a growing problem with microplastics now found even on the highest peaks, including below the summit of Mount Everest.
About 25 percent of the global mountain area is also exceptionally vulnerable to landslide risks.
With one in two rural mountain people living in developing countries vulnerable to food insecurity, the loss of ecosystem services that mountains provide has profound consequences, especially for the most vulnerable groups such as women and Indigenous Peoples.
So how can we help keep our mountains healthy?

The United Nations declared 2021–2030 the UN Decade on Ecosystem Restoration to halt, prevent and reverse the degradation of ecosystems, and the FAO-UNEP study highlights how best practices for ecosystem restoration can be applied to mountain ecosystems to develop more sustainable restoration projects.
Bold collective action is needed to safeguard and revitalize these vital ecosystems on which we all depend.
We need to restore mountains with a range of methods, from soil management to reforestation and to improve habitat for wildlife.
Restoration in mountains requires sustained investments as well as monitoring and evaluation.
But a lot of knowledge and tools are already there. Mountain people are at the heart of restoration and can draw on many proven healthy and sustainable practices, as the FAO-UNEP report outlines.

For example, led by UNEP, the Carpathian Convention and the Mountain Partnership, the United Nations Decade on Ecosystem Restoration multi-country mountain World Restoration Flagship initiative in Kyrgyzstan, Rwanda, Serbia and Uganda supports large-scale, long-term restoration efforts while providing sustainable livelihood opportunities.
In Kyrgyzstan, 14,000 ha of pastures and glaciers in the Tien-Shan mountains were converted into a nature reserve in collaboration with local communities and local NGO CAMP Alatoo.
Today, former hunters and fishermen have become community rangers who patrol the newly established Baiboosun micro-reserve and manage camera traps to monitor wildlife.

Meanwhile, local shepherds have adopted modern grazing techniques that have enhanced vegetation and pastureland vitality within the reserve.
As a result, snow leopard and ibex populations are increasing within the reserve. Many community members have embraced new economic opportunities, from running guest houses to producing cheese and crafting souvenirs from felt.
In the Virunga massif, which spreads across parts of the Democratic Republic of the Congo, Rwanda, and Uganda, gorilla numbers have been steadily climbing.
The species are now classified as ‘endangered’ but not ‘critically endangered’ as they were five years ago. Since the 1980s, their numbers have increased by 100 percent. Local communities bordering the park are now involved in restoration work and ecotourism, which provides new sources of income helping to reduce harmful subsistence activities like poaching.
These initiatives show what is possible.
We must not let the remoteness and isolation of mountains mean that we fail to give them the attention they deserve.
Ecosystem restoration is a way of investing in the future, in our mountains and in the next generation.

Signatories:
Tiina Vahanen, Deputy Director of Forestry Division, FAO
Susan Gardner, Director of Ecosystems Division, UNEP