Dépourvue de guépards depuis 70 ans, l’Inde vient de signer un accord avec la Namibie, en vue de la réintroduction de l’espèce africaine sur son sol. La Namibie devra livrer dans un premier temps, huit guépards à l’Inde.
Les gouvernements namibien et indien ont procédé le 24 juillet 2022 à la signature d’un accord relatif à la réintroduction du guépard africain sur le territoire indien. Le montant de la transaction n’a pas été révélé, mais d’après les autorités indiennes, d’ici au 15 août 2022, huit guépards partiront de la Namibie pour le parc national de Kuno-Palpur dans l’État de Madhya Pradesh, au centre de l’Inde. Cette aire protégée a été choisie comme nouveau foyer pour les guépards en raison de l’abondance des proies et des prairies.
Outre sa portée biologique, ce transfert s’inscrit dans le cadre des activités marquant le 75e anniversaire de l’indépendance de l’Inde, qui se célèbre tous les 15 août. « Achever 75 glorieuses années d’indépendance en rétablissant en Inde l’espèce terrestre la plus rapide du monde, est une action qui ravivera la dynamique écologique du paysage », affirme le ministre indien de l’Environnement, Bhupender Yadav.
Si le guépard est le seul grand carnivore à s’être éteint en Inde depuis 1940, principalement en raison de la chasse et de la disparition de son habitat naturel, la Namibie qui concourt à la réintroduction du félin dans le pays d’Asie, n’est pas étrangère aux menaces qui pèsent sur les guépards.
En Namibie les guépards sont confrontés aux conflits homme-faune
La Namibie n’échappe pas au conflit entre les humains et les guépards. Dans ce pays d’Afrique australe où 75% des habitants pratiquent l’agriculture ou éleveurs, avec de très faibles revenus, selon la Banque mondiale, les moutons, les chèvres ou les veaux peuvent constituer une proie pour les guépards. Et pourtant selon les chiffres officiels, environ 70% à 90% de 3 à 4000 guépards, que compte aujourd’hui la Namibie, vivent en dehors des espaces protégés et des réserves. Ils cohabitent avec les communautés locales namibiennes et ne sont pas protégés contre la chasse.
Consciente du déclin progressif de ces félins, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a classé le guépard en espèce menacée « vulnérable ». Et parmi les cinq sous-espèces du guépard, les deux sous-espèces « guépard asiatique » et « guépard du Sahara » sont même classées en danger critique d’extinction.
Boris Ngounou