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Portée par le MINEPDED, ONU-Environnement, et Rainforest Alliance grâce au financement du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), une formation en apiculture a rassemblé plus de 100 participants dans les hautes terres de l’Ouest Cameroun. En misant sur les abeilles, ce projet vise à préserver la biodiversité, à améliorer les rendements agricoles et à offrir des revenus alternatifs aux communautés locales. Une initiative qui mêle innovation et durabilité pour la gestion des paysages des monts Bamboutos et Bana-Bangangté-Bangou.

Du 4 au 12 décembre 2024, plus d’une centaine de personnes ont été formées en apiculture (élevage des abeilles domestiques), pour assurer une bonne gestion communautaire des paysages des monts Bamboutos et des monts Bana-Bangangté-Bangou dans les hautes terres de l’Ouest. L’activité portée par ONU-Environnement (PNUE) et le ministère camerounais de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable (MINEPDED) sous financement du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), est implémentée sur le terrain par l’Ong américaine Rainforest Alliance. La formation s’est déroulée dans six localités (Batcham, Bangou, Batchingou, Fongo-Tongo, Bafou et Bangang), avec une ambition commune : contribuer à l’amélioration de la productivité de la filière apicole dans les deux paysages cibles du projet COBALAM, afin de satisfaire la demande en produits de qualité observée sur le plan national et protéger durablement la biodiversité floristique et faunique.        

A ce titre, la formation a porté sur les aspects théoriques incluant les généralités sur l’apiculture, les techniques d’installation des ruches et d’utilisation des autres équipements. « L’objectif est de montrer aux apiculteurs que l’abeille est au centre de la biodiversité. C’est leur service de pollinisation qui permet de pérenniser plusieurs espèces végétales et d’assurer la formation des fruits et des graines de bonne qualité », a indiqué Annie Florence Youbissi, ingénieure agro-zootechnicienne, experte en apiculture et consultante pour le compte de Rainforest Alliance.

Une priorité du plan d’actions 2024 de Rainforest Alliance

L’activité de formation sur l’apiculture durable était inscrite dans le plan d’actions 2024 de Rainforest Alliance. Ce d’autant plus qu’elle rentre en droite ligne du résultat 2.1.3 du projet COBALAM relatif au renforcement des capacités d’au moins 10 organisations locales de la société Civile (OSC) et/ou organisations communautaires de base (OCB) et de 3000 utilisateurs des terres et membres de la communauté des hautes terres de l’Ouest et de la région Sud aux pratiques reconnues de gestion durable des terres et de gestion durable des forêts, parmi lesquels les apiculteurs. « L’apiculture fait partie des options pour la conservation et la gestion durable des deux paysages cibles du projet COBALAM. Nous avons débuté les formations en 2002 qui ont suscité beaucoup de motivation et d’autres communautés ont aussi souhaité bénéficier de ces formations. C’est la raison pour laquelle nous avons organisé ces formations qui se déroulent depuis environ deux mois », souligne le coordonnateur des activités de Rainforest Alliance dans les hautes terres de l’Ouest, Jacques Waouo.

La méthodologie de travail a débuté par un diagnostic (du 30 septembre au 13 octobre 2024) des pratiques apicoles des apiculteurs, pour voir si ceux qui sollicitent la formation sont des apiculteurs et s’ils sont motivés à améliorer leurs pratiques. Ce diagnostic a révélé entre autres : la faible productivité des ruches, la non-maîtrise des bonnes pratiques apicoles par plusieurs acteurs, la non-disponibilité du matériel approprié (ruches, supports de ruches, tenues de protection, enfumoir, gants, lève cadre, brosse abeille, seaux de récolte ; pressoirs, tamis filtre double, mâturateur, cérificateur solaire et bouteilles de conditionnement, etc….) pour optimiser la production auprès des producteurs et assurer la meilleure qualité des différents produits apicoles. En outre, la plupart des ruches traditionnelles sont très vieilles pour un rendement optimal, tandis que le non-respect des dimensions standard de certaines ruches lors de la fabrication est manifeste.

Dans la foulée, les données ont été collectées auprès de plusieurs apiculteurs dont les hommes et les femmes. Par ailleurs, les visites de certains ruchers ont permis de mieux comprendre certaines pratiques. « Après ce diagnostic, nous avons organisé une première formation sur les généralités de l’apiculture et la transformation des produits de la ruche. Tout part des options de conservation qui ont été validées par les parties prenantes du village, parmi lesquelles celles qui avaient sollicité les formations en apiculture », fait observer Jacques Waouo. 

Satisfecit des bénéficiaires sur la qualité de la formation

Au terme de la formation, les participants ont exprimé leur satisfaction au sujet des modules dispensés. « On nous a appris à faire du miel bio, c’est-à-dire sans couper les arbres. Même sur le plan financier, l’apiculture rapporte de l’argent. Avant, je pratiquais l’apiculture de manière traditionnelle. Désormais, je vais améliorer mes pratiques et demain je deviendrais un apiculteur professionnel. J’ai actuellement plus d’une centaine de ruches traditionnelles », a confié Jean-Bosco Tsona (47 ans), délégué du GIC Sezono (C’est Dieu qui connaît ses choses, ndlr), situé dans le village Bazuintim du groupement Bangang, arrondissement de Dschang, département des Bamboutos. « Grâce à la formation, j’ai appris à fabriquer les ruches modernes et à les nettoyer. Au niveau de la transformation, Rainforest Alliance pourra à l’avenir nous donner du matériel pour transformer le miel et avoir une meilleure qualité », poursuit notre interlocuteur qui pratique l’apiculture depuis l’âge de 17 ans et est polygame avec sept enfants. Phalone Tchinda, agricultrice formée en apiculture ne tarit pas d’éloges. « Nous avons appris comment élever l’abeille. La formation est très enrichissante. Avant, on ne savait même pas ce que représente l’abeille. Or, sans l’abeille, on ne peut pas vivre. L’abeille apporte beaucoup de choses. Nous souhaitons évoluer dans ce secteur. Comme nous sommes généralement des agricultrices, nous allons associer l’apiculture pour progresser et avoir de nouveaux revenus pour nourrir nos familles », déclare notre source.

Une autre approche de travail privilégie les groupes organisés (GIC ou coopératives). « Nous apportons les bonnes pratiques pour que les bénéficiaires de la formation puissent améliorer leurs conditions de vie. On ne vient pas donner du poisson, mais on apprend les autres à pêcher », a insisté M. Waouo. Rainforest Alliance a également encouragé les bénéficiaires à diffuser la formation reçue auprès des autres membres de la communauté, même à leurs enfants pour préparer la relève. L’initiative pouvant aider à gagner sa vie et à se réaliser.   

La plus-value socio-économique et environnementale de l’apiculture

L’option de l’apiculture n’est pas un fait du hasard. L’abeille est au centre de la biodiversité, apprend-t-on des experts. C’est son service de pollinisation qui permet de pérenniser plusieurs espèces végétales et d’assurer la formation des fruits et des graines de bonne qualité. « En produisant un kilogramme de miel, l’abeille doit butiner environ 5 600 000 fleurs. Et on peut évaluer la plus-value que l’abeille apporte aux denrées alimentaires. Si nous mettons sur une balance 5 600 000 graines ou fruits produits par rapport à la valeur d’un kg de miel, on se rend compte que l’abeille abat un travail merveilleux, mais qui est négligé par la population », souligne à grands traits Mme Youbissi, consultante. « A partir des formations de Rainforest Alliance, j’ai compris ce que c’est que l’abeille qui fait beaucoup de bien à l’Homme. Sans l’abeille, l’Homme ne peut pas durer sur terre. C’est elle qui nous donne les fruits et le miel. Ce miel a beaucoup de vertus. L’abeille produit de la gelée royale qui est utilisée pour la santé humaine. La propolis aussi est un grand remède », a confirmé M. Tsona du GIC Sezono.

Selon les sources officielles, l’apiculture joue aussi un rôle crucial dans la pollinisation des cultures, ce qui est essentiel pour la biodiversité et la sécurité alimentaire. A titre indicatif, 80% des cultures fruitières, légumières, oléagineuses et protéagineuses sont dépendantes des insectes pollinisateurs, dont l’abeille domestique est le chef de file. L’abeille intervient également comme sentinelle et donne l’alerte pour les atteintes à l’environnement et la biodiversité. Un autre bienfait de l’apiculture qui ne laisse personne indifférente repose sur l’amélioration des revenus économiques. « L’idée derrière la formation dispensée est de créer des activités génératrices de revenus, afin qu’en dehors des activités agricoles que les populations mènent, qu’elles aient une autre alternative pour améliorer les revenus au niveau des ménages et pour permettre qu’elles puissent rejoindre la coopérative des apiculteurs des monts Bamboutos mise en place dans le cadre du projet COBALAM », soutient Jacques Waouo. Et de poursuivre : « Il est question d’avoir une production importante et de chercher à labéliser ce produit qui sera spécifique soit pour les monts Bamboutos, soit pour les monts Bana-Bangangté-Bangou ».

Dans un tel registre, les produits apicoles comme le miel, le vin de miel, la cire d’abeille, le pollen, la propolis, la gelée royale et le venin d’abeille sont des niches d’opportunités additionnelles à côté de l’agriculture. « La transformation du miel en produits dérivés tels que le lait de toilette, le vin de miel que nous appelons communément hydromel, le savon de toilette, les baumes de massage, l’extrait de propolis et même les bougies permettent également aux apiculteurs d’apporter une plus-value à leurs produits », martèle Mme Youbissi.

La consultante a réitéré le fait qu’il soit possible d’alterner agriculture et apiculture. « Si nous prenons un épi de maïs d’une zone qui a été visitée par les abeilles et un épi d’une zone non visitée par les abeilles, il y aura une différence palpable, car les graines sont beaucoup plus grosses et bien serrées pour les graines butinées par les abeilles. Par contre, les graines seront parsemées sur l’épi de maïs non butiné par les abeilles », précise Annie Florence Youbissi. In fine, l’Ong internationale Rainforest Alliance finance la mise en œuvre des activités apicoles dans le but de générer des revenus alternatifs aux communautés, mais également de contribuer à la gestion durable du paysage, donc de la préservation de la biodiversité.   

Gibril Kenfack

Monts Bamboutos et Bana-Bangangté : l’apiculture au service de la biodiversité et du développement communautaire

Portée par le MINEPDED, ONU-Environnement, et Rainforest Alliance grâce au financement du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), une formation en apiculture a rassemblé plus de 100 participants dans les hautes terres de l’Ouest Cameroun. En misant sur les abeilles, ce projet vise à préserver la biodiversité, à améliorer les rendements agricoles et à offrir des revenus alternatifs aux communautés locales. Une initiative qui mêle innovation et durabilité pour la gestion des paysages des monts Bamboutos et Bana-Bangangté-Bangou.

Du 4 au 12 décembre 2024, plus d’une centaine de personnes ont été formées en apiculture (élevage des abeilles domestiques), pour assurer une bonne gestion communautaire des paysages des monts Bamboutos et des monts Bana-Bangangté-Bangou dans les hautes terres de l’Ouest. L’activité portée par ONU-Environnement (PNUE) et le ministère camerounais de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable (MINEPDED) sous financement du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), est implémentée sur le terrain par l’Ong américaine Rainforest Alliance. La formation s’est déroulée dans six localités (Batcham, Bangou, Batchingou, Fongo-Tongo, Bafou et Bangang), avec une ambition commune : contribuer à l’amélioration de la productivité de la filière apicole dans les deux paysages cibles du projet COBALAM, afin de satisfaire la demande en produits de qualité observée sur le plan national et protéger durablement la biodiversité floristique et faunique.        

A ce titre, la formation a porté sur les aspects théoriques incluant les généralités sur l’apiculture, les techniques d’installation des ruches et d’utilisation des autres équipements. « L’objectif est de montrer aux apiculteurs que l’abeille est au centre de la biodiversité. C’est leur service de pollinisation qui permet de pérenniser plusieurs espèces végétales et d’assurer la formation des fruits et des graines de bonne qualité », a indiqué Annie Florence Youbissi, ingénieure agro-zootechnicienne, experte en apiculture et consultante pour le compte de Rainforest Alliance.

Une priorité du plan d’actions 2024 de Rainforest Alliance

L’activité de formation sur l’apiculture durable était inscrite dans le plan d’actions 2024 de Rainforest Alliance. Ce d’autant plus qu’elle rentre en droite ligne du résultat 2.1.3 du projet COBALAM relatif au renforcement des capacités d’au moins 10 organisations locales de la société Civile (OSC) et/ou organisations communautaires de base (OCB) et de 3000 utilisateurs des terres et membres de la communauté des hautes terres de l’Ouest et de la région Sud aux pratiques reconnues de gestion durable des terres et de gestion durable des forêts, parmi lesquels les apiculteurs. « L’apiculture fait partie des options pour la conservation et la gestion durable des deux paysages cibles du projet COBALAM. Nous avons débuté les formations en 2002 qui ont suscité beaucoup de motivation et d’autres communautés ont aussi souhaité bénéficier de ces formations. C’est la raison pour laquelle nous avons organisé ces formations qui se déroulent depuis environ deux mois », souligne le coordonnateur des activités de Rainforest Alliance dans les hautes terres de l’Ouest, Jacques Waouo.

La méthodologie de travail a débuté par un diagnostic (du 30 septembre au 13 octobre 2024) des pratiques apicoles des apiculteurs, pour voir si ceux qui sollicitent la formation sont des apiculteurs et s’ils sont motivés à améliorer leurs pratiques. Ce diagnostic a révélé entre autres : la faible productivité des ruches, la non-maîtrise des bonnes pratiques apicoles par plusieurs acteurs, la non-disponibilité du matériel approprié (ruches, supports de ruches, tenues de protection, enfumoir, gants, lève cadre, brosse abeille, seaux de récolte ; pressoirs, tamis filtre double, mâturateur, cérificateur solaire et bouteilles de conditionnement, etc….) pour optimiser la production auprès des producteurs et assurer la meilleure qualité des différents produits apicoles. En outre, la plupart des ruches traditionnelles sont très vieilles pour un rendement optimal, tandis que le non-respect des dimensions standard de certaines ruches lors de la fabrication est manifeste.

Dans la foulée, les données ont été collectées auprès de plusieurs apiculteurs dont les hommes et les femmes. Par ailleurs, les visites de certains ruchers ont permis de mieux comprendre certaines pratiques. « Après ce diagnostic, nous avons organisé une première formation sur les généralités de l’apiculture et la transformation des produits de la ruche. Tout part des options de conservation qui ont été validées par les parties prenantes du village, parmi lesquelles celles qui avaient sollicité les formations en apiculture », fait observer Jacques Waouo. 

Satisfecit des bénéficiaires sur la qualité de la formation

Au terme de la formation, les participants ont exprimé leur satisfaction au sujet des modules dispensés. « On nous a appris à faire du miel bio, c’est-à-dire sans couper les arbres. Même sur le plan financier, l’apiculture rapporte de l’argent. Avant, je pratiquais l’apiculture de manière traditionnelle. Désormais, je vais améliorer mes pratiques et demain je deviendrais un apiculteur professionnel. J’ai actuellement plus d’une centaine de ruches traditionnelles », a confié Jean-Bosco Tsona (47 ans), délégué du GIC Sezono (C’est Dieu qui connaît ses choses, ndlr), situé dans le village Bazuintim du groupement Bangang, arrondissement de Dschang, département des Bamboutos. « Grâce à la formation, j’ai appris à fabriquer les ruches modernes et à les nettoyer. Au niveau de la transformation, Rainforest Alliance pourra à l’avenir nous donner du matériel pour transformer le miel et avoir une meilleure qualité », poursuit notre interlocuteur qui pratique l’apiculture depuis l’âge de 17 ans et est polygame avec sept enfants. Phalone Tchinda, agricultrice formée en apiculture ne tarit pas d’éloges. « Nous avons appris comment élever l’abeille. La formation est très enrichissante. Avant, on ne savait même pas ce que représente l’abeille. Or, sans l’abeille, on ne peut pas vivre. L’abeille apporte beaucoup de choses. Nous souhaitons évoluer dans ce secteur. Comme nous sommes généralement des agricultrices, nous allons associer l’apiculture pour progresser et avoir de nouveaux revenus pour nourrir nos familles », déclare notre source.

Une autre approche de travail privilégie les groupes organisés (GIC ou coopératives). « Nous apportons les bonnes pratiques pour que les bénéficiaires de la formation puissent améliorer leurs conditions de vie. On ne vient pas donner du poisson, mais on apprend les autres à pêcher », a insisté M. Waouo. Rainforest Alliance a également encouragé les bénéficiaires à diffuser la formation reçue auprès des autres membres de la communauté, même à leurs enfants pour préparer la relève. L’initiative pouvant aider à gagner sa vie et à se réaliser.   

La plus-value socio-économique et environnementale de l’apiculture

L’option de l’apiculture n’est pas un fait du hasard. L’abeille est au centre de la biodiversité, apprend-t-on des experts. C’est son service de pollinisation qui permet de pérenniser plusieurs espèces végétales et d’assurer la formation des fruits et des graines de bonne qualité. « En produisant un kilogramme de miel, l’abeille doit butiner environ 5 600 000 fleurs. Et on peut évaluer la plus-value que l’abeille apporte aux denrées alimentaires. Si nous mettons sur une balance 5 600 000 graines ou fruits produits par rapport à la valeur d’un kg de miel, on se rend compte que l’abeille abat un travail merveilleux, mais qui est négligé par la population », souligne à grands traits Mme Youbissi, consultante. « A partir des formations de Rainforest Alliance, j’ai compris ce que c’est que l’abeille qui fait beaucoup de bien à l’Homme. Sans l’abeille, l’Homme ne peut pas durer sur terre. C’est elle qui nous donne les fruits et le miel. Ce miel a beaucoup de vertus. L’abeille produit de la gelée royale qui est utilisée pour la santé humaine. La propolis aussi est un grand remède », a confirmé M. Tsona du GIC Sezono.

Selon les sources officielles, l’apiculture joue aussi un rôle crucial dans la pollinisation des cultures, ce qui est essentiel pour la biodiversité et la sécurité alimentaire. A titre indicatif, 80% des cultures fruitières, légumières, oléagineuses et protéagineuses sont dépendantes des insectes pollinisateurs, dont l’abeille domestique est le chef de file. L’abeille intervient également comme sentinelle et donne l’alerte pour les atteintes à l’environnement et la biodiversité. Un autre bienfait de l’apiculture qui ne laisse personne indifférente repose sur l’amélioration des revenus économiques. « L’idée derrière la formation dispensée est de créer des activités génératrices de revenus, afin qu’en dehors des activités agricoles que les populations mènent, qu’elles aient une autre alternative pour améliorer les revenus au niveau des ménages et pour permettre qu’elles puissent rejoindre la coopérative des apiculteurs des monts Bamboutos mise en place dans le cadre du projet COBALAM », soutient Jacques Waouo. Et de poursuivre : « Il est question d’avoir une production importante et de chercher à labéliser ce produit qui sera spécifique soit pour les monts Bamboutos, soit pour les monts Bana-Bangangté-Bangou ».

Dans un tel registre, les produits apicoles comme le miel, le vin de miel, la cire d’abeille, le pollen, la propolis, la gelée royale et le venin d’abeille sont des niches d’opportunités additionnelles à côté de l’agriculture. « La transformation du miel en produits dérivés tels que le lait de toilette, le vin de miel que nous appelons communément hydromel, le savon de toilette, les baumes de massage, l’extrait de propolis et même les bougies permettent également aux apiculteurs d’apporter une plus-value à leurs produits », martèle Mme Youbissi.

La consultante a réitéré le fait qu’il soit possible d’alterner agriculture et apiculture. « Si nous prenons un épi de maïs d’une zone qui a été visitée par les abeilles et un épi d’une zone non visitée par les abeilles, il y aura une différence palpable, car les graines sont beaucoup plus grosses et bien serrées pour les graines butinées par les abeilles. Par contre, les graines seront parsemées sur l’épi de maïs non butiné par les abeilles », précise Annie Florence Youbissi. In fine, l’Ong internationale Rainforest Alliance finance la mise en œuvre des activités apicoles dans le but de générer des revenus alternatifs aux communautés, mais également de contribuer à la gestion durable du paysage, donc de la préservation de la biodiversité.   

Gibril Kenfack

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