Pendant que la coupe massive du bois se poursuit dans l’UFA 09 025 en vue de la mise en place de sa plantation de palmier à huile, la Société Camvert vient de remettre du matériel pour soutenir la lutte en faveur de la protection de la biodiversité. Un geste dont le principal but reste de faire oublier les affres environnementales de la société sur le terrain et de “verdir” les impacts très négatifs de ses activités sur la biodiversité dans l’arrondissement de Campo.
Le vendredi 10 février 2023, l’agro-industrie Camvert a procédé à la remise d’un don de matériel d’appui au parc de Campo-Ma’an avec pour objectif d’aider à la conservation de la biodiversité. Pourtant, à cette date, 6000 ha de forêt ont été détruits à son bénéfice, au travers de Ventes de coupes, en grande partie illégales, sur les 40.000 ha qui lui ont été alloués dans la concession provisoire signée par le Président de la République en 2022.
Pour Ranece Jovial Ndjeudja, Responsable de la Campagne Forêt chez Greenpeace Afrique, cette action menée par l’entreprise Camvert n’est qu’un masque pour faire oublier les désastres et autres crimes qu’elle commet sur le terrain. “ C’est incohérent de raser la forêt et de se présenter ensuite comme sapeur-pompier de la conservation de la biodiversité de ladite forêt”, a t- il affirmé.
En décembre 2022 déjà, les communautés de certains villages de l’arrondissement de Campo ont été plusieurs fois réveillées brutalement par les cris des femmes dont les plantations avaient été dévastées par des éléphants. Le phénomène devient de plus en plus récurrent. D’ailleurs, en janvier 2023, la même scène s’est produite dans la même zone, qui abrite pourtant le projet Camvert. « Des éléphants ont tout saccagé, juste derrière la maison de mon papa, » témoigne une habitante de Campo. Les conflits hommes-faunes se sont accentués avec l’arrivée de Camvert dans la zone, une situation qui devient malheureusement de plus en plus difficile pour les communautés de dénoncer au risque de subir des menaces de toutes parts. « L’UFA 09025 est un corridor de passage pour la faune du Parc national de Campo Ma’an. En détruisant cette forêt pour planter du palmier à huile, c’est l’ensemble de la biodiversité qui s’en trouve perturbée voire menacée. On va tous les perdre si le projet Camvert n’est pas stoppé. Et avant leur fuite, ces animaux continueront de semer la terreur chez les populations autochtones et locales qui ont, elles aussi, droit à un cadre de vie paisible », déplore Ranece Jovial Ndjeudja.
Greenpeace Afrique