Au Cameroun, trois acteurs influents du web se joignent à Greenpeace Afrique et son partenaire Green Development Advocates (GDA), pour mener une campagne écologique. Ensemble, ils sensibilisent à la lutte contre la déforestation au Cameroun, ainsi qu’à la protection des droits des communautés autochtones, premières victimes de la déforestation. Cette activité a lieu quelques jours seulement après la célébration de la Journée internationale des peuples autochtones sur le thème « Le rôle des femmes autochtones dans la préservation et la transmission des connaissances traditionnelles ».
À l’invitation de Greenpeace Afrique, trois influenceurs web camerounais seront pendant les 30 prochains jours, les ambassadeurs de la défense des droits des communautés autochtones, et de la préservation des forêts camerounaises. Il s’agit de Betatinz, Grand Lawrenzo et Future Milliardaire, des figures bien connues du paysage des médias sociaux au Cameroun, notamment Facebook, TikTok et Instagram. La campagne a été lancée le mercredi 17 août 2022 à Yaoundé dans les bureaux de Green Development Advocate (GDA), un partenaire de Greenpeace Afrique.
« Cette collaboration vise à amplifier les voix des communautés forestières autochtones, dont les droits sont constamment violés par des activités à forte pression sur les forêts, telles que les concessions agro-industrielles, comme celle attribuée à Camvert « , explique Ranece Jovial Ndjeudja, responsable de la campagne forêt chez Greenpeace Afrique.
Les femmes autochtones, en première ligne des effets de la déforestation
En effet, depuis près de deux ans, Greenpeace Afrique et GDA font campagne contre Camvert, qui s’est vu accorder une concession provisoire d’environ 40 000 hectares, extensible à 60 000 hectares, pour planter des palmiers à huile. Et sur le terrain, les effets continuent de tourmenter les communautés autochtones locales, en particulier les femmes, qui ont de plus en plus de mal à contribuer à la préservation et à la transmission des connaissances traditionnelles en raison de la disparition progressive et alarmante de la forêt.
C’est exactement ce que déplore Marie Thérèse Anzouer, une femme autochtone Bagyeli, lorsqu’elle déclare « les belles paroles n’ont pas encore réussi à transformer notre quotidien ». L’édition 2022 de la Journée internationale des peuples autochtones, célébrée le 9 août dernier a mis l’accent sur le rôle crucial que nous, les femmes, jouons dans la transmission des valeurs traditionnelles, mais sur le terrain, tout ce qui constitue l’essence de ces valeurs traditionnelles, à savoir la forêt, disparaît de jour en jour.
Pour amplifier leur voix et leur cri d’alarme dans les jours à venir, ces influenceurs vont sensibiliser leurs followers à la protection de l’environnement et à la défense des droits des communautés indigènes. «Nous sommes tous concernés par les questions environnementales. Je suis une femme et je sais combien la situation économique est difficile pour moi en tant qu’épouse et mère au foyer. Je ne peux pas imaginer le calvaire que vivent les femmes autochtones à cause de la coupe des arbres dans la forêt, leur principale source de revenus. C’est pourquoi j’ai accepté de me joindre à cette noble cause.», déclare Beta Tinz, une influenceuse web participant à la campagne.
Boris Ngounou