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Les membres du comité de gestion du paysage de ce refuge de biodiversité ont été installés le 16 août 2022 à Bafoussam.

Une étape majeure a été franchie le 16 août 2022 dans le processus de gestion durable du paysage des Monts Bamboutos. L’installation officielle du tout premier Comité de Gestion de Paysage (CGP) par la délégation régionale du ministère de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement durable (MINEPDED) de l’Ouest, marque un tournant décisif dans la conservation de la biodiversité et des ressources naturelles de cette zone clé de biodiversité reconnue au niveau international.

La mise en place de ce cadre de concertation s’inscrit également dans la logique selon laquelle les Monts Bamboutos font partie (à côté des Monts Bana-Bangangté-Bangou dans les hautes terres de l’Ouest) des deux sites pilotes identifiés par l’Ong internationale Rainforest Alliance pour le processus d’obtention du statut de la zone d’aménagement prioritaire, promu par la loi d’orientation du 6 mai 2011 sur l’aménagement et le développement durable du territoire du Cameroun. Une convention de coopération décentralisée a ainsi été signée et reconnue comme étant le mécanisme de solidarité le mieux adapté pour la gestion durable de ce paysage.

La désignation des membres s’est faite selon une approche intégrée

Pour les deux prochaines années, le comité de gestion du paysage des Monts Bamboutos sera présidé par le maire de la commune de Babadjou, Gisèle Tsangue, par ailleurs ingénieur général des eaux, forêts et chasses. Ledit comité est une structure de gouvernance multi-acteurs de 25 membres qui comprend entre autres : quatre représentants des chefferies traditionnelles de groupements de 1er ou 2e degré des villages riverains (Leurs Majestés Kenfack Tanga Fouotsop II de Balatchi, Berkis Fongang de Fossong-Elelem, Fozo’o II d’Awing), deux représentants des différents groupes socio-professionnels (Madeleine Mezazem de Nkong-Zem et Agnès Socpa de Babadjou), deux représentantes des leaders d’associations féminines actives dans la zone du paysage (Françoise Saho de Batcham et Marie Albertine Kenfou de Babadjou) , deux représentants des organisations de la société civile (Jibirila Haman de Santa et Georgette Kenfack de Fongo-Tongo), deux représentants du secteur privé actifs dans la zone du paysage (Blaise Ngoufo de Batcham et Neba Derick Akume de Santa), deux représentants des élus locaux (Rose Jokeng de Fongo-Tongo et Philippe Tsago de Nkong-Zem), deux représentants des élites actifs dans la zone du paysage (Alexis Nguemeta Kalewe de Babadjou et Civil Dieuseul Meli de Batcham), un représentant des populations Mbororos (Ahi Djamilatou de Batcham) et un représentant des jeunes (Ernest Nkonga de Santa). Le secrétariat technique sera assuré par le chef du village Ndoh Djutitsa dans la commune de Nkong-Zem, Jean Paul Melaga.

La communauté Mbororo impliquée dans le processus

Les Monts Bamboutos contribuent à 60% aux besoins en eau pour les riverains

Selon le document cadre pour la mise en place du Comité de gestion du paysage (CGP) élaboré le 24 septembre 2021 à Babeté, l’objectif de ce cadre de concertation est d’identifier et comprendre les pressions exercées sur le paysage par les différents usages des terres et d’élaborer un plan de gestion auquel toutes les parties s’engagent. Le CGP assure la planification des usages des terres et des ressources ainsi que le suivi de la mise en œuvre des plans de gestion développés de commun accord avec les parties prenantes. En outre, à en croire le représentant du délégué régional du MINEPDED, Willy Kevin Simo Tenkam, il s’agit d’une structure pionnière qui, si elle est expérimentée avec succès, pourra être vulgarisée à l’échelle nationale.

L’enjeu est d’autant plus justifié par le fait que, selon le directeur Afrique centrale de Rainforest Alliance, Nadège Nzoyem, les Monts Bamboutos constituent un « hotspot » de biodiversité et un château d’eau sous-régional. Comme tel, ils captent et emmagasinent l’humidité des nuages et de la brume pour assurer l’alimentation régulière de plusieurs villes et villages en eau. La biodiversité contribue également à 60% aux besoins en eau des habitants pendant la saison sèche, assure la régulation du climat de la zone, facilite la pratique de l’agriculture et de l’élevage et participe au maintien de l’écosystème et du microclimat de la zone.

Une biodiversité menacée par les activités humaines

Toutefois, les Monts Bamboutos font face à des pressions anthropiques (dues aux activités humaines, Ndlr), notamment la déforestation et le déboisement pour le bois de chauffe, les incendies et feux de brousse, la surexploitation des bas-fonds, la conversion des forêts en espaces agricoles, le besoin accru des pâturages pour les animaux et la croissance démographique dont le corollaire est l’augmentation des surfaces cultivables.

Le CGP s’inscrit dans la feuille de route du projet « Eliminer les obstacles à la conservation de la biodiversité, à la restauration des terres et à la gestion durable des forêts par la gestion communautaire des paysages (COBALAM) ». Le projet COBALAM est mis en œuvre par Rainforest Alliance en partenariat avec ONU-Environnement et le ministère camerounais en charge de l’environnement (MINEPDED). Il est financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM).

Kenfack

CAMEROUN : mise sur pied d’un cadre de concertation « multi-acteurs » pour la gestion durable des monts Bamboutos

Les membres du comité de gestion du paysage de ce refuge de biodiversité ont été installés le 16 août 2022 à Bafoussam.

Une étape majeure a été franchie le 16 août 2022 dans le processus de gestion durable du paysage des Monts Bamboutos. L’installation officielle du tout premier Comité de Gestion de Paysage (CGP) par la délégation régionale du ministère de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement durable (MINEPDED) de l’Ouest, marque un tournant décisif dans la conservation de la biodiversité et des ressources naturelles de cette zone clé de biodiversité reconnue au niveau international.

La mise en place de ce cadre de concertation s’inscrit également dans la logique selon laquelle les Monts Bamboutos font partie (à côté des Monts Bana-Bangangté-Bangou dans les hautes terres de l’Ouest) des deux sites pilotes identifiés par l’Ong internationale Rainforest Alliance pour le processus d’obtention du statut de la zone d’aménagement prioritaire, promu par la loi d’orientation du 6 mai 2011 sur l’aménagement et le développement durable du territoire du Cameroun. Une convention de coopération décentralisée a ainsi été signée et reconnue comme étant le mécanisme de solidarité le mieux adapté pour la gestion durable de ce paysage.

La désignation des membres s’est faite selon une approche intégrée

Pour les deux prochaines années, le comité de gestion du paysage des Monts Bamboutos sera présidé par le maire de la commune de Babadjou, Gisèle Tsangue, par ailleurs ingénieur général des eaux, forêts et chasses. Ledit comité est une structure de gouvernance multi-acteurs de 25 membres qui comprend entre autres : quatre représentants des chefferies traditionnelles de groupements de 1er ou 2e degré des villages riverains (Leurs Majestés Kenfack Tanga Fouotsop II de Balatchi, Berkis Fongang de Fossong-Elelem, Fozo’o II d’Awing), deux représentants des différents groupes socio-professionnels (Madeleine Mezazem de Nkong-Zem et Agnès Socpa de Babadjou), deux représentantes des leaders d’associations féminines actives dans la zone du paysage (Françoise Saho de Batcham et Marie Albertine Kenfou de Babadjou) , deux représentants des organisations de la société civile (Jibirila Haman de Santa et Georgette Kenfack de Fongo-Tongo), deux représentants du secteur privé actifs dans la zone du paysage (Blaise Ngoufo de Batcham et Neba Derick Akume de Santa), deux représentants des élus locaux (Rose Jokeng de Fongo-Tongo et Philippe Tsago de Nkong-Zem), deux représentants des élites actifs dans la zone du paysage (Alexis Nguemeta Kalewe de Babadjou et Civil Dieuseul Meli de Batcham), un représentant des populations Mbororos (Ahi Djamilatou de Batcham) et un représentant des jeunes (Ernest Nkonga de Santa). Le secrétariat technique sera assuré par le chef du village Ndoh Djutitsa dans la commune de Nkong-Zem, Jean Paul Melaga.

La communauté Mbororo impliquée dans le processus

Les Monts Bamboutos contribuent à 60% aux besoins en eau pour les riverains

Selon le document cadre pour la mise en place du Comité de gestion du paysage (CGP) élaboré le 24 septembre 2021 à Babeté, l’objectif de ce cadre de concertation est d’identifier et comprendre les pressions exercées sur le paysage par les différents usages des terres et d’élaborer un plan de gestion auquel toutes les parties s’engagent. Le CGP assure la planification des usages des terres et des ressources ainsi que le suivi de la mise en œuvre des plans de gestion développés de commun accord avec les parties prenantes. En outre, à en croire le représentant du délégué régional du MINEPDED, Willy Kevin Simo Tenkam, il s’agit d’une structure pionnière qui, si elle est expérimentée avec succès, pourra être vulgarisée à l’échelle nationale.

L’enjeu est d’autant plus justifié par le fait que, selon le directeur Afrique centrale de Rainforest Alliance, Nadège Nzoyem, les Monts Bamboutos constituent un « hotspot » de biodiversité et un château d’eau sous-régional. Comme tel, ils captent et emmagasinent l’humidité des nuages et de la brume pour assurer l’alimentation régulière de plusieurs villes et villages en eau. La biodiversité contribue également à 60% aux besoins en eau des habitants pendant la saison sèche, assure la régulation du climat de la zone, facilite la pratique de l’agriculture et de l’élevage et participe au maintien de l’écosystème et du microclimat de la zone.

Une biodiversité menacée par les activités humaines

Toutefois, les Monts Bamboutos font face à des pressions anthropiques (dues aux activités humaines, Ndlr), notamment la déforestation et le déboisement pour le bois de chauffe, les incendies et feux de brousse, la surexploitation des bas-fonds, la conversion des forêts en espaces agricoles, le besoin accru des pâturages pour les animaux et la croissance démographique dont le corollaire est l’augmentation des surfaces cultivables.

Le CGP s’inscrit dans la feuille de route du projet « Eliminer les obstacles à la conservation de la biodiversité, à la restauration des terres et à la gestion durable des forêts par la gestion communautaire des paysages (COBALAM) ». Le projet COBALAM est mis en œuvre par Rainforest Alliance en partenariat avec ONU-Environnement et le ministère camerounais en charge de l’environnement (MINEPDED). Il est financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM).

Kenfack

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