La planète toute entière est en alerte climatique à compter de ce jour. Réunis à Baku, en Azerbaïdjan, les dirigeants du monde tableront jusqu’au 22 novembre prochain, sur moyens nécessaires à la lutte contre le changement climatique. Alors que l’Afrique est particulièrement frappée par ce phénomène, le Cameroun n’échappe pas à la règle. 20 morts dans les inondations du Nord, au moins 10 morts dans les éboulements de la semaine dernière à Dschang dans la région de l’Ouest… Les chiffres sont alarmants. Que faut-il attendre de la COP29 ?
La 29ème conférence des Nations Unies sur le climat, la (COP29), s’ouvre à Bakou, en Azerbaïdjan, dans un contexte mondial où l’urgence des mesures de lutte et d’adaptation aux effets catastrophiques du changement climatique, n’échappent à personne.
Les enjeux climatiques sont cruciaux pour l’Afrique, qui est le continent le plus vulnérable aux changements climatiques. Bien que l’Afrique représente seulement 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, elle en paie injustement le lourd tribut, avec près 80% des conséquences du changement climatique, selon l’ONU.
La situation au Cameroun est véritablement critique. Les inondations dévastatrices dans la partie septentrionale du pays ont fait une vingtaine de morts ces dernières semaines. Les éboulements de terrain, comme celui de la falaise de Dschang la semaine dernière, ont également causé près d’une dizaine de morts, selon un bilan provisoire.
Et jusqu’ici, le pays demeure loin du compte, car selon le GIEC, qui est le groupe d’experts de l’ONU sur le climat, le Cameroun est l’un des 10 pays africains les plus exposés aux risques climatiques. Les populations camerounaises sont particulièrement vulnérables, avec 70% de la population dépendant de l’agriculture, un secteur très sensible aux variations climatiques, qui se traduisent notamment par une perturbation des saisons, préjudiciable aux rendements agricoles.
Alors, en pareille situation, ce qu’attend le Cameroun à l’issue de cet autre rendez-vous mondial des discutions sur les moyens de lutte climatique, c’est un financement conséquent. Il s’agit d’obtenir des engagements concrets en matière de financement pour la lutte contre le changement climatique. D’après des estimations du ministère de l’environnement, le pays d’Afrique centrale a besoin de 1,5 milliard de dollars pour mettre en œuvre son Plan national d’adaptation au changement climatique.
Il faut cependant regretter le fait que l’obtention des moyens du lutte climatique demeure hypothétique tant pour le Cameroun, que pour les autres pays en développement. En effet, le principal instrument dédié à ce financement, à savoir le Fonds vert pour le climat, créé en 2010, à échoué sur l’objectif de mobiliser 100 milliards de dollars par an pour soutenir les pays en développement. Les pays riches et industrialisés qui ont la charge de renflouer ce fonds, suivant le principe du pollueur – payeur, rechignent toujours à respecter leur engagements, conformément à l’accord de paris, adopté en 2015. Et le respect des clauses de cet accord n’est pas pour demain, car avec le retour de Donald Trump à la maison blanche, les Etats unis d’Amérique, plus grand pollueur au monde, sont à nouveau sur le point de quitter l’accord de Paris.
La planète toute entière est en alerte climatique à compter de ce jour. Réunis à Bakou, en Azerbaïdjan, les dirigeants du monde tableront jusqu’au 22 novembre prochain, sur moyens nécessaires à la lutte contre le changement climatique. Alors que l’Afrique est particulièrement frappée par ce phénomène, le Cameroun n’échappe pas à la règle. 20 morts dans les inondations du Nord, au moins 10 morts dans les éboulements de la semaine dernière à Dschang dans la région de l’Ouest… Les chiffres sont alarmants. Que faut-il attendre de la COP29 ?
À Lambaréné, deux présumés trafiquants d’ivoire ont été pris en flagrant délit lors d’une opération conjointe. En leur possession, sept pointes d’ivoire, preuve d’une recrudescence du trafic de faune sauvage qui menace la biodiversité gabonaise. Face à cette crise, des sanctions sévères sont prévues par le Code pénal.
Le 30 octobre 2024, une opération conjointe a permis d’interpeller deux suspects en flagrant délit de trafic d’ivoire à Lambaréné. Cette opération, menée par la Direction de la Lutte Contre le Braconnage des Eaux et Forêts, la Direction provinciale des Eaux et Forêts du Moyen-Ogooué, et la Police Judiciaire de la ville, avec le soutien de l’ONG Conservation Justice, a mis la main sur R.M, qui tentait de vendre sept pointes d’ivoire entières.
Le principal suspect, R.M, a rapidement cité W.W.M comme complice, entraînant également son interpellation. Les deux hommes sont actuellement en garde à vue à la Police Judiciaire de Lambaréné en attendant leur transfert au parquet spécial de Libreville.
Selon les articles 390 et 398 du Code pénal gabonais, la détention et le commerce illégal d’ivoire sont sévèrement punis, avec des peines pouvant atteindre dix ans de prison et une amende équivalente à cinq fois la valeur de l’ivoire saisi. Cette arrestation intervient peu après celle de cinq autres présumés trafiquants à Kango, illustrant l’intensification de la lutte contre le trafic d’espèces protégées.
Le ramassage de l’ivoire sans notification aux autorités forestières reste illégal, malgré les explications souvent avancées par les trafiquants, qui se justifient en prétendant avoir simplement trouvé ces trophées en forêt. Cette tentative de détourner la responsabilité du braconnage souligne la nécessité d’une vigilance accrue de la part des autorités et des citoyens.
Avec l’augmentation des cas de trafic d’ivoire, le Gabon intensifie ses efforts pour protéger sa faune sauvage, un engagement soutenu par des ONG comme Conservation Justice. Le public est également encouragé à signaler toute découverte d’ivoire aux autorités pour éviter toute complicité présumée dans le braconnage, un crime qui continue de décimer les populations d’éléphants en Afrique.
À Lambaréné, deux présumés trafiquants d’ivoire ont été pris en flagrant délit lors d’une opération conjointe. En leur possession, sept pointes d’ivoire, preuve d’une recrudescence du trafic de faune sauvage qui menace la biodiversité gabonaise. Face à cette crise, des sanctions sévères sont prévues par le Code pénal.
L’entreprise française Yves Saint Laurent (YSL Beauté) a lancé le 22 avril 2022, à l’occasion de la Journée mondiale de la terre, le programme « Rewild Our Earth ». Mis en œuvre en collaboration avec l’organisation non gouvernementale (ONG) de protection de la nature Re:Wild, le programme prévoit la restauration de 1000 hectares de terres au Maroc et la plantation de 400 000 arbres à Madagascar.
À l’occasion de la 52e édition de la Journée mondiale de la terre, qui se célébrait le 22 avril 2022, l’entreprise française de cosmétique, Yves Saint Laurent Beauté (YSL Beauty) a annoncé des activités de restauration des terres, au Maroc et à Madagascar.
Au Maroc il sera question de restaurer 1000 hectares de terres, dans la vallée de l’Ourika située à 30 km de Marrakech, à l’ouest du royaume. C’est dans cette région que YSL Beauty tire une partie de sa matière première, en cultivant une large variété d’ingrédients comme la grenade, la guimauve, l’iris, le jasmin, la noix ou le safran. La zone qui abrite plus de 200 espèces botaniques, est cependant menacée par de nombreux risques écologiques, notamment l’augmentation des températures, la déforestation, et les catastrophes naturelles.
À Madagascar, la politique de durabilité de YSL Beauty sera mise en œuvre dans la zone protégée d’Anjozorobe Angavo, située à 90 km au nord-est d’Antananarivo, la capitale du pays d’Afrique de l’Est. Il s’agit d’un corridor de forêt primaire, l’un des derniers vestiges de forêts naturelles des Hautes Terres centrales malgaches, où cohabitent 558 espèces de plantes, 9 espèces de lémuriens, 34 espèces d’amphibiens, 36 espèces de reptiles et 75 espèces d’oiseaux. Pour contribuer à la restauration de ce corridor forestier, la marque de cosmétique entend y planter 400 000 arbres d’ici à 2023.
Restaurer 100 000 hectares de terres d’ici 2030
Les activités de restauration des terres que la marque de luxe YSL Beauty prévoit au Maroc et à Madagascar, sont contenues dans un programme mondial, appelé « Rewild Our Earth ». L’objectif de ce programme est de restaurer 100 000 hectares de terres d’ici 2030, soit près de dix fois la taille la capitale tchadienne N’Djamena (104 km²), et de préserver la biodiversité des zones de ravitaillement de l’entreprise, menacées par le déréglementent climatique. «À l’heure où plus d’un million d’espèces sont sur le point de s’éteindre et 75 % du milieu terrestre est altéré, ce projet au long cours a été pensé pour avoir des effets concrets sur la nature et la biodiversité. Pour traduire cette philosophie en actes, nous avons pris le pari de nous engager dans une révolution de restauration des écosystèmes » explique Stephan Bezy, le directeur général international de YSL Beauté.
« Rewild Our Earth » est réalisé en collaboration avec Re:Wild. L’ L’organisation non gouvernementale (ONG) qui intervient dans plus de 188 aires de conservation dans 89 pays.
L’entreprise française Yves Saint Laurent (YSL Beauté) a lancé le 22 avril 2022, à l’occasion de la Journée mondiale de la terre, le programme « Rewild Our Earth ». Mis en œuvre en collaboration avec l’organisation non gouvernementale (ONG) de protection de la nature Re:Wild, le programme prévoit la restauration de 1000 hectares de terres au Maroc et la plantation de 400 000 arbres à Madagascar.
Le gouvernement RD congolais et la Wildlife Conservation Society (WCS) viennent de signer un accord de gestion pour le parc national de Kahuzi-Biega(PNKB), situé à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Ce partenariat public-privé (PPP) offre de meilleures perspectives de conservation pour la riche biodiversité du PNKB, menacée par le braconnage et l’exploitation minière illégale.
Un vent d’espoir souffle sur les 6 000 km2 du parc national de Kahuzi-Biega (PNKB), à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Après trois années de négociation, la Wildlife Conservation Society (WCS), une organisation non gouvernementale (ONG) américaine dont l’objectif est la préservation de la nature dans le monde et particulièrement en Afrique, obtient la gestion du PNKB. L’ONG basée au parc zoologique du Bronx à New York aux États Unis, a signé avec l’Agence nationale des aires protégées (ICCN) de la RDC, un partenariat public-privé pour la gestion du PNKB.
À travers ce partenariat, la WCS propose une gestion intégrée. Celle-ci protégera la faune et les habitats uniques du PNKB. Elle reconnaîtra également les droits des peuples autochtones Batwa et des communautés locales en leur permettant d’être des partenaires et des constituants actifs et influents dans la gouvernance et la gestion du parc. « Notre engagement dans ce nouvel accord de gestion est enraciné dans notre expérience à travers le monde. Nous sommes associés à plus de 200 groupes de peuples autochtones et 1500 communautés locales dans la conviction que la nature et les gens sont intrinsèquement liés, tout comme la biodiversité et la diversité culturelle. Nous reconnaissons qu’ils se renforcent mutuellement, sont interdépendants et souvent co-évolués » explique la WCS.
Les défis qui attendent la WCS à Kahuzi-Biega
Le PNKB est un foyer de la biodiversité, perdu dans l’une des régions les plus troublées et peu sûres au monde, l’Est de la RDC. L’insécurité dans et autour du parc est principalement alimentée par l’extraction et le commerce illégal de ses ressources naturelles abondantes et de plus en plus recherchées (faune, bois, charbon de bois, or, coltan, étain et tungstène).
Dans une déclaration datant du lundi 18 avril 2022, les peuples autochtones accusent un responsable du PNKB d’avoir installé un représentant du gouverneur dans la carrière de Bileta situé à l’intérieur du parc. Ce qui, selon eux, favorise l’exploitation minière illicite dans ce site protégé.
Le PNKB a été créé en 1970. Inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture) depuis 1980, le site est couvert d’une vaste étendue de forêt tropicale primaire et est dominé par deux volcans éteints, le Kahuzi et le Biega, qui culminent entre 2 100 et 2 400 mètres d’altitude. C’est un site où vit l’une des dernières populations de gorilles de montagne.
Le gouvernement RD congolais et la Wildlife Conservation Society (WCS) viennent de signer un accord de gestion pour le parc national de Kahuzi-Biega (PNKB), situé à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Ce partenariat public-privé (PPP) offre de meilleures perspectives de conservation pour la riche biodiversité du PNKB, menacée par le braconnage et l’exploitation minière illégale.
C’est la première déclaration de ce type publiée par l’épiscopat africain. Le Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (Sceam) exhorte les gouvernements à prendre des mesures urgentes et ambitieuses pour protéger la biodiversité. Dans sa déclaration du 21 juin 2022, le Sceam dénonce également le projet de pipeline de pétrole brut d’Afrique de l’Est (Eacop).
L’église catholique romaine d’Afrique prend position face à la dégradation de la biodiversité. Dans un texte daté du 21 juin 2022, le Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (Sceam) exhorte les gouvernements africains à prendre des mesures urgentes et ambitieuses pour protéger la biodiversité. Selon le Sceam « le climat et la biodiversité sont les deux faces d’une même médaille et, pour cette raison, doivent être abordés ensemble. De même, le problème écologique est indissociable de son aspect social. »
S’alignant sur l’encyclique Laudato si’ publiée en 2015 par le pape François, les évêques considèrent que le respect de la nature et des peuples qui y vivent vont de pair. C’est pourquoi les prélats se sont solidarisés aux organisations de protection del’environnement qui demandent que 50% de la terre soit protégée d’ici à 2030.
Le projet pétrolierEacop
Pour justifier la raison de leur appel, les évêques ont remis en question l’impact environnemental du projet de pipeline de pétrole brut d’Afrique de l’Est (Eacop). Il s’agit du projet du plus long pipeline chauffé au monde, devant transporter environ 216 000 barils de pétrole brut par jour, du lac Albert (à l’ouest de l’Ouganda) jusqu’au port de Tanga en Tanzanie, pour l’exportation vers les marchés internationaux.
Le projet est contesté notamment par la Civil Society Coalition on Oil and Gas (CSCO), une coalition de 61 organisations de la société civile travaillant sur les questions pétrolières et gazières en Ouganda. Pour cette coalition, la construction de l’Eacop engendrerait de graves dégâts environnementaux et sociaux. L’extraction du pétrole brut dans le lac Albert pourrait paralyser les activités des pêcheries. Par ailleurs, le risque de déversement de pétrole dans le lac Victoria aurait des conséquences désastreuses sur des millions de personnes (dans environ huit pays) qui dépendent des deux lacs et de leurs bassins versants pour l’eau potable et l’agriculture.
La déclaration du Sceam a été faite à Nairobi au Kenya où 190 délégués du monde entier se sont retrouvés du 21 au 26 juin 2022 pour négocier un accord, attendu depuis 2020, afin de protéger la nature mise à mal par les activités humaines. Un sommet préparatoire de la Convention des Nations Unies sur la biodiversité (COP15), qui se tiendra au Canada en décembre après deux ans de report.
C’est la première déclaration de ce type publiée par l’épiscopat africain. Le Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (Sceam) exhorte les gouvernements à prendre des mesures urgentes et ambitieuses pour protéger la biodiversité. Dans sa déclaration du 21 juin 2022, le Sceam dénonce également le projet de pipeline de pétrole brut d’Afrique de l’Est (Eacop).
The 27th United Nations Climate Change Conference (COP27), which takes place from 7 to 11 November 2022 in Egypt, will be decisive for climate finance in Africa. A recent report by the African Development Bank (AfDB) indicates that Africa needs at least USD 1.3 trillion by 2030 to adequately respond to climate change.
The issue of climate finance is becoming increasingly acute in Africa. While African governments and civil society deplore the unfulfilled promises of developed countries to provide climate finance to developing countries, the African Development Bank’s (AfDB) financial forecasts provide some hard numbers.
In its African Economic Outlook 2022 report, the AfDB says Africa needs between $1.3 trillion and $1.6 trillion in financing between 2022 and 2030 to effectively address climate change. Of this amount, US$715 billion is needed for mitigation, US$1.3 billion for technical and technological needs, US$289-440 billion for loss and damage, while US$259-407 billion will be needed to finance climate adaptation. On this last point, East Africa has the highest estimated cost of adaptation, at $143 billion.
Addressing the climate finance gap in Africa
The AfDB report comes on the eve of the 27th United Nations Climate Change Conference (COP27) which takes place from 7 to 18 November 2022 in Egypt. Dubbed « the African COP », the Sharm El-Sheikh meeting is seen on the continent as an opportunity to effectively address the climate finance deficit in Africa.
In an attempt to solve this problem, world leaders at COP15 in Copenhagen in 2009 pledged to collectively mobilise $100 billion per year from 2020 to help developing countries adapt to climate change. But this promise has never been fulfilled.
« In recent years, many developing countries and activists have called for a fund to compensate poor countries for the devastation caused by climate change, for which rich countries are disproportionately responsible because of their past emissions. This call was rejected at last year’s summit (COP26 in Glasgow, Scotland), » explains Sameh Shoukry, the Egyptian Foreign Minister, who is also the President-designate of COP27.
At COP26, the issue of rich countries financing the consequences of global warming, a demand often referred to as « loss and damage », was raised. But a dialogue on the issue was postponed until 2024.
The 27th United Nations Climate Change Conference (COP27), which takes place from 7 to 11 November 2022 in Egypt, will be decisive for climate finance in Africa. A recent report by the African Development Bank (AfDB) indicates that Africa needs at least USD 1.3 trillion by 2030 to adequately respond to climate change.
The emergency plan for the resilience of the coral reefs of the UNESCO World Heritage (United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization) was presented on April 14, 2022 in Palau, an island state located in Oceania. The plan, which is limited to UNESCO World Heritage coral reefs, includes two sites in Africa.
The warming of ocean temperatures, due to global CO2 emissions, is the primary threat to coral reefs. It reduces the life expectancy of corals, through early bleaching. « This year, for the first time, massive coral bleaching has even occurred during a traditionally cooler period, known as La Niña. According to the current scenario of emissions, all the world heritage reefs may disappear by the end of the century, » explains Audrey Azoulay, the Director General of UNESCO (United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization).
A study presented on the side-lines of the 26th United Nations Conference on Climate Change explains that coral reefs live and thrive at temperatures between 25 ° C and 40 ° C, and if the temperature exceeds this limit, the reefs bleach and eventually die.
In response to the negative impact of global warming on reef ecosystems, UNESCO’s Director General took the opportunity of the seventh edition of the international summit « Our Ocean », held from 13 to 14 April 2022 in Palau (an island state located in Oceania) to launch the emergency plan for the resilience of the coral reefs of the UNESCO World Heritage. The plan, implemented in partnership with the Global Fund for Coral Reefs (GFCR), a public-private fund led by the United Nations, will invest in climate resilience strategies. Actions will focus on reducing local drivers of degradation, sustainable management of marine protected areas and support for local communities.
There are 29 World Heritage sites with coral reefs, including 19 sites in developing countries and two sites in Africa (iSimangaliso Wetland Park in eastern South Africa, and Mukkawar Island in Sudan).
The impact of human activities
The degradation of reef ecosystems is not only caused by global warming. Human activities also have a negative impact on the development of coral reefs. On the African side of the Red Sea, for example, illegal and destructive fishing methods, unsustainable coastal and land-based developments that cause encroachment and pollution in coral reef areas, as well as tourism overcapacity, contribute to coral reef degradation.
Faced with this situation, that projects similar to the emergency plan for the resilience of coral reefs of the Unesco World Heritage are also launched in other African countries. During the 7th edition of the Tokyo International Conference on African Development held from 28 to 30 August 2019, Japan has committed to funding projects to protect reef ecosystems in countries benefiting from the new agreement on the Blue Growth Initiative: Kenya, Comoros, Mauritius and Seychelles.
The emergency plan for the resilience of the coral reefs of the UNESCO World Heritage (United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization) was presented on April 14, 2022 in Palau, an island state located in Oceania. The plan, which is limited to UNESCO World Heritage coral reefs, includes two sites in Africa.
The catastrophic floods that occurred from April 9 to 11, 2022 in eastern South Africa will also have legal repercussions. The Climate Justice Charter Movement (CJCM), a group of ten climate change organizations, is filing a lawsuit against the South African president. Cyril Ramaphosa and several of his ministers are accused of inaction in the face of the climate crisis. This behavior would have left nearly 50,000 people at the mercy of floods, the worst the country has seen in 60 years.
The South African president is accused of inaction in the face of the climate emergency. This is the subject of a complaint filed on 14 April 2022 by the Climate Justice Charter Movement (CJCM). This collective of organizations fighting against climate change wants Cyril Ramaphosa and several of his ministers to be found guilty of homicide, following the floods that occurred from 9 to 11 April 2022 in the province of Kwazulu-Natal in the east of South Africa, whose provisional death toll amounts to 443 and 4,000 houses destroyed.
Members of the conservation group believe that if the South African government had taken the necessary protective measures, the consequences of the torrential rains would not have been so severe, even though they are the worst rainfall South Africa has seen in 60 years. « In accusing the government of homicide, we believe that the severity of this disaster is mostly due to poor governance and criminal negligence, » says Anet Solomon, an Oceans Not Oil activist and member of the CJCM collective. It is indeed since 2018 that the CJCM collective has been drawing the attention of the South African government to the urgency of protecting estuary cities from the effects of climate change.
Ramaphosa recognizes the urgency to act
According to official figures, these floods have affected nearly 50,000 people, particularly in the city of Durban. During his reassurance visit on April 13, 2022, the South African president blamed the disaster on the climate crisis. « We can no longer postpone what we need to do and the measures we need to take to deal with climate change, » said Cyril Ramaphosa.
For now, the only response to the laxity that the CJCM collective is denouncing is that of the Kwazulu-Natal premier, who is one of the co-accused. « The government was working hard to significantly reduce South Africa’s vulnerability to the effects of climate change. The timing and severity of the disaster clearly demonstrates that we are living in a time of ecological imbalance related to climate change and environmental degradation, » says Sihle Zikalala.
Deadly weather disasters are rife on South Africa’s east coast. In 2019, the Eastern Cape and Kwazulu-Natal provinces experienced severe droughts that destroyed farms. In the same year, floods killed more than 80 people in both regions. And last January, a devastating storm hit Kwazulu-Natal, killing 25 people.
The catastrophic floods that occurred from April 9 to 11, 2022 in eastern South Africa will also have legal repercussions. The Climate Justice Charter Movement (CJCM), a group of ten climate change organizations, is filing a lawsuit against the South African president. Cyril Ramaphosa and several of his ministers are accused of inaction in the face of the climate crisis. This behavior would have left nearly 50,000 people at the mercy of floods, the worst the country has seen in 60 years.
Cargill va contribuer aux efforts de conservation et de restauration de la forêt classée de Dassioko, au sud-est de la Côte d’Ivoire. C’est l’objet d’un protocole d’accord, signé le 8 avril 2022 entre l’entreprise agro-industrielle américaine et le ministère ivoirien des Eaux et forêts.
Le ministère ivoirien des Eaux et forêts et Cargill, une entreprise américaine spécialisée dans la fourniture d’ingrédients alimentaires et dans le négoce de matières premières, s’engagent pour la conservation et la restauration de la forêt classée de Dassioko, au sud-est de la Côte d’Ivoire. Selon le protocole d’accord signé à cet effet le 8 avril 2022, les deux parties assureront également la promotion du développement durable dans la culture du cacao, dans les zones riveraines de cette forêt.
S’étendant sur 12 540 hectares, la forêt classée de Dassioko, est un site Ramsar (zone humide d’importance internationale), menacé par l’activité anthropique. Les textes législatifs protégeant cette forêt en y interdisant la chasse et le défrichement, ne sont pas respectés par les populations riveraines. Des campements y sont installés, favorisant l’exploitation forestière, l’exploitation agricole et le braconnage.
Le programme de durabilité de Cargill
Le protocole d’accord signé entre le gouvernement ivoirien de Cargill, s’inscrit dans le cadre d’un programme de durabilité visant la production durable des matières premières agricoles. En raison des récentes législations commerciales, prises notamment en Europe,il n’est plus possible pour les entreprises qui vendent des produits dans l’Union européenne (UE) de s’approvisionner en denrées cultivées dans des forêts protégées ou classée, comme celle de Dassioko.
Dans le déploiement de son programme de durabilité en Côte d’Ivoire, Cargill a également lancé en mars 2022, aux côtés de deux organisations humanitaires (CARE et la fondation Starbucks), une initiative visant à soutenir l’autonomisation économique des femmes dans les communautés productrices de cacao. Le projet aura un impact direct sur la vie de 2 500 participants (2 000 femmes) et atteindra indirectement 15 000 producteurs de cacao dans la chaîne d’approvisionnement de Cargill d’ici à septembre 2023.
Présente dans 70 pays à travers le monde, Cargill emploie près de 155 000 personnes. En 2014, l’entreprise basée dans le Minnesota aux États-Unis d’Amérique, a réalisé un chiffre d’affaires de 134,9 milliards de dollars.
Cargill va contribuer aux efforts de conservation et de restauration de la forêt classée de Dassioko, au sud-est de la Côte d’Ivoire. C’est l’objet d’un protocole d’accord, signé le 8 avril 2022 entre l’entreprise agro-industrielle américaine et le ministère ivoirien des Eaux et forêts.
Le ministre béninois du Cadre de vie et du Développement durable publie des prévisions météocéaniques inquiétantes pour les riverains de la côte béninoise. Elles doivent éviter toute installation sur les zones côtières sensibles. Les prochaines marées hautes s’annoncent extrêmes.
Le recul du trait de côte va certainement s’accentuer au cours des semaines à venir dans la capitale béninoise, Cotonou. L’érosion touchera surtout le côté Est de la ville, déjà identifié par l’Institut de recherches halieutiques et océanologiques du Bénin (Irhob), comme étant le secteur le plus affecté par le recul du trait de côte, soit 0,03 mètre par an. Cette zone de Cotonou fait justement des endroits que le gouvernement béninois déconseille aux populations, pour les semaines à venir.
Dans un communiqué le 7 avril 2022, le ministre béninois du cadre de vie et du développement durable a alerté, disant que les prochaines marées hautes seront plus élevées sur la côte béninoise, que ce qui s’observe depuis quelques mois. « À l’instar des côtes des pays du golfe de Guinée, la façade béninoise connaît depuis quelques mois de violents déferlements de vagues de l’océan Atlantique », indique le ministre José Didier Donato. Il s’agit pour le ministre de mettre en garde les riverains des côtes contre ce phénomène météorologique extrême, qui occasionne à certains endroits des dégâts humains et matériels importants. Outre la partie Est de Cotonou, le ministre a également fait mention du segment de côte d’Alhoboé, à l’Ouest de la ville, comme étant une zone critique, sur laquelle toute installation est déconseillée.
L’érosion côtière a coûté 3,8 milliards de dollars en 2017
Selon l’Institut de recherches halieutiques et océanologiques du Bénin (Irhob), le risque de submersion ou d’impact des vagues sur le littoral est envisagé quand la côte est en conjonction avec la marée haute et une houle importante. Cela peut entraîner sur la côte, plusieurs impacts dont l’érosion côtière, les inondations, les pertes de propriétés et d’habitats et des pertes en vies humaines sur le littoral.
Le Bénin, comme de reste de l’Afrique de l’Ouest est très affecté par l’érosion côtière, l’une des conséquences les plus visibles du réchauffement climatique, qui provoque l’élévation du niveau de la mer. Selon une étude de la Banque mondiale, la dégradation de l’environnement dans les zones côtières du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Togo, a coûté 3,8 milliards de dollars, soit 5,3% du PIB (produit intérieur brut) des quatre pays, en 2017.
Le ministre béninois du Cadre de vie et du Développement durable publie des prévisions météocéaniques inquiétantes pour les riverains de la côte béninoise. Elles doivent éviter toute installation sur les zones côtières sensibles. Les prochaines marées hautes s’annoncent extrêmes.
L’édition 2020 du rapport de la FAO sur la situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture présente de nouvelles estimations sur l’étendue du phénomène de la rareté de l’eau dans l’agriculture irriguée, sur les pénuries d’eau dans l’agriculture pluviale, et sur le nombre de personnes touchées. Il en ressort que les ressources en eau douce ont diminué de 30 % au cours de ces 20 dernières années en Afrique du Nord.
Le stress hydrique n’a jamais été aussi préoccupant en Afrique, et plus particulièrement en Afrique du Nord. Dans cette région au territoire majoritairement aride, les disponibilités en eau douce par habitant ont baissé de plus de 30 % pendant les 20 dernières années. Le volume moyen d’eau par personne et par an atteint à peine 1 000 m³, un seuil en dessous duquel la rareté de l’eau est généralement considérée comme étant grave. Ces nouvelles données sont contenues dans le dernier rapport du fonds des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) sur « la situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture en 2020 ».
Cette chute des ressources en eau douce est liée en partie aux effets du changement climatique, notamment concernant la rareté des précipitations. Le rapport pointe également du doigt la hausse des revenus et l’urbanisation, qui ont entraîné une augmentation de la demande en eau dans l’industrie, le secteur énergétique et les services. Les changements opérés ces dernières années dans les modes d’alimentation ne sont pas en reste. Ceux-ci se traduisent par une plus grande consommation de denrées dont la production exige plus d’eau (la viande et les produits laitiers).
Un centre de soins sur deux est privé d’eau courante
Le rapport de la FAO ne manque pas de signaler que les ressources en eau, du fait de leur rareté, font aujourd’hui l’objet d’une concurrence croissante entre les États et même entre les communautés. Une situation qui exacerbe les inégalités concernant l’accès à l’eau, en particulier pour les populations vulnérables à savoir les femmes rurales et les populations autochtones. L’Afrique subsaharienne, plus au sud du continent, en est la parfaite illustration. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un centre de soins sur deux est privé d’eau courante dans 33 pays de cette région.
Pour résoudre le problème, la FAO préconise l’adoption d’une alimentation saine prenant en compte des considérations de durabilité au niveau de l’ensemble du système alimentaire, afin de réduire la consommation d’eau liée à l’alimentation. À cela, il faudra ajouter à une gestion globale des réserves en eau douce. Car l’Afrique regorge d’énormes gisements en eau, bien que ces derniers soient irrégulièrement implantés sur le continent. Il s’agit de 17 grands fleuves et 160 lacs, ainsi que des ressources en eau renouvelables (les précipitations) estimées à plus de 5 400 milliards de m3 par an.
L’édition 2020 du rapport de la FAO sur la situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture présente de nouvelles estimations sur l’étendue du phénomène de la rareté de l’eau dans l’agriculture irriguée, sur les pénuries d’eau dans l’agriculture pluviale, et sur le nombre de personnes touchées. Il en ressort que les ressources en eau douce ont diminué de 30 % au cours de ces 20 dernières années en Afrique du Nord.
Egypt will host the 27th United Nations Climate Change Conference (COP27) from 7 to 18 November 2022. Several developing countries, like the host country, intend to seize the opportunity to advance a common demand. Compensation for developing countries for the consequences of global warming.
The 27th United Nations Climate Change Conference (COP27) will be held from 7 to 18 November 2022 in ² El-Sheikh, an Egyptian resort town nestled between the Sinai Peninsula and the Red Sea. Many participants will try to grasp the symbolic significance of this conference, which is being held on African soil to demand redress for the climate injustice suffered by the continent.
In a report published in October 2021, the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) says that more than 100 million Africans will be threatened by global warming by 2030. For the IPCC, Africa is the continent most vulnerable to the effects of climate change. Yet the continent emits only 1.2 gigatons of CO2, or just 4% of the global total. Of the 25 countries responsible for 83% of emissions, only one is African. This is South Africa, which relies on coal for more than 80% of its electricity generation. The differences between countries are even more striking when considering per capita emissions.
In an attempt to redress this injustice, world leaders at COP15 in Copenhagen in 2009 pledged to collectively mobilise $100 billion a year from 2020 to help developing countries adapt to climate change. But this promise has never been fulfilled.
« In recent years, many developing countries and activists have called for a fund to compensate poor countries for the devastation caused by climate change, for which rich countries are disproportionately responsible because of their past emissions. This call was rejected at last year’s summit (COP26 in Glasgow, Scotland), » explains Sameh Shoukry, Egypt’s foreign minister, who is also the president-designate of COP27.
At the last COP in November 2021 in Glasgow, Scotland, the issue of rich countries financing the consequences of global warming, a claim often referred to as « loss and damage », was raised. But a dialogue on the issue has been postponed until 2024.
Egypt will host the 27th United Nations Climate Change Conference (COP27) from 7 to 18 November 2022. Several developing countries, like the host country, intend to seize the opportunity to advance a common demand. Compensation for developing countries for the consequences of global warming.
Les organisations non gouvernementales environnementales (ONG) et sociales réunies au sein de la Coalition des organisations de la société civile pour la responsabilité sociétale des entreprises (Cosc-RSE) accusent l’entreprise Olam Palm Gabon, dont l’usine est implantée à Ndendé au sud du pays, de polluer la rivière Iroungou. Ressources en eau et biodiversité locale sont affectées.
Olam Palm Gabon, une joint-venture entre la République du Gabon (40 %) et la multinationale singapourienne Olam International (60 %), est à nouveau éclaboussée dans une affaire de pollution environnementale. Les organisations non gouvernementales environnementales (ONG) et sociales réunies au sein de la Coalition des organisations de la société civile pour la responsabilité sociétale des entreprises (Cosc-RSE) accusent l’entreprise dont l’usine est implantée à Ndendé au sud du Gabon, d’avoir pollué la rivière Iroungou.
Dans une récente sortie, la Cosc-RSE révèle un changement de la couleur des eaux de la rivière Iroungou, une dégradation de la végétation terrestre, des odeurs nauséabondes émanant de la rivière où affluent des poissons morts. «Au regard des risques environnementaux et sociaux qui peuvent découler de cette pollution, nous estimons que ce désastre environnemental ne pourrait être qualifié d’accident, il s’agit pour nous, d’une mauvaise gestion des aspects environnementaux pour laquelle la responsabilité de Olam Palm Gabon doit être engagée», affirme Edwige Eyang Effa, la coordinatrice de la Cosc-RSE.
Une rencontre avec le responsable développement durable d’Olam
Comme mesure conservatoires, la Cosc-RSE exige une analyse des eaux souterraines, des lacs et autres cours d’eau situés près de l’usine, utilisés pour les besoins domestiques des communautés de Mbadi, Iroungou et Nanga. La coalition souhaite avoir une séance de travail avec le responsable développement durable d’Olam et une autorisation de visite de l’usine et de la zone incriminée lors de la descente de terrain prévue sous peu.
Installée au Gabon depuis 1999, Olam Palm Gabon est aujourd’hui le premier employeur privé du pays, avec près de 4000 salariés. Avec une production de 100 000 tonnes, dont 22 000 tonnes d’huile de palme raffinée en 2021, l’agro-industriel n’est pas à sa première accusation de pollution environnementale. En septembre 2018, les participants de l’atelier communautaire sur l’organisation et le soutien des communautés impactées par les plantations de palmier à huile ont saisi le Président directeur général d’Olam Palm Gabon sur les dégâts environnementaux et sociaux des activités de son entreprise dans les villages Mbadi, Sanga et Mounigou, au sud du Gabon.
La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites) vient de confirmer la suspension du commerce du bois de rose dans seize pays d’Afrique. Le pillage du bois de rose met en danger la survie de l’espèce, face à l’explosion de la demande chinoise en mobilier de luxe.
La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites) répond aux doléances des pays d’Afrique contre le pillage des ressources forestières. Conscients de l’impuissance des permis face au commerce illégale du bois de rose, plusieurs États d’Afrique de l’Ouest ont saisi la Cites pour qu’elle prenne une mesure « exceptionnelle ». L’organisation a répondu favorablement. Dans une décision publiée le 8 juin 2022, le secrétariat de la Cites interdit jusqu’à nouvel ordre les exportations du bois de rose dans seize pays d’Afrique de l’Ouest.
Avant de prendre cette décision, le gendarme du commerce mondial de la flore et de la faune sauvage avait fixé un délai d’un mois, le 28 mars dernier, à l’ensemble des pays de l’aire de répartition du bois de rose, pour démontrer que leur commerce est non préjudiciable à la survie de l’espèce, ou pour y mettre fin. Mais les gages donnés en retour par ces pays n’ont pas été jugés convaincants.
Certains pays bourdent la décision de la Cites
La décision de la Cites a été validée par le Nigeria, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Guinée, le Niger, le Sénégal et la Sierra Leone). De leur côté, la Gambie, la Guinée-Bissau, le Mali et même le Cameroun (pays d’Afrique centrale qui fait aussi partie de l’aire de répartition du bois de rose), veulent continuer d’exploiter leurs stocks, bien que n’ayant pas fourni les justifications requises par la Cites. La Centrafrique, le Tchad et le Togo ignorent quant à eux la mise en demeure du gendarme mondial.
Le bois de rose provenait principalement de l’Asie du Sud-Est, mais ces forêts étant saturées, les négociants chinois se sont tournés vers l’Afrique de l’Ouest, notamment le Mali menacé par l’insécurité marquée par deux coups d’État depuis 2020. Selon un rapport publié le 8 juin 2022 par l’Agence d’investigation environnementale (EIA), la Chine a importé du Mali 220 000 arbres, soit 148 000 tonnes d’un type de bois de rose connu sous le nom de « kosso » entre mai 2020 et mars 2022. Une importation faite en violation de l’interdiction par le gouvernement de la récolte et de la commercialisation du bois de rose.
Au Gabon, une centaine d’officiers de police judiciaire (OPJ) et d’agents de police judiciaire (APJ), vient de bénéficier d’une formation de deux jours sur la législation et le trafic en matière de faune sauvage. L’initiative du ministère gabonais des Eaux et forêts et de l’organisation non gouvernementale (ONG) Conservation Justice, vise à lutter contre la criminalité faunique au Gabon. Le pays d’Afrique centrale a perdu 20 000 éléphants en 10 ans, à cause du trafic d’ivoire.
La justice gabonaise est plus que jamais outillée sur la législation et le trafic en matière de faune sauvage. Le sujet était au cœur d’un atelier de formation tenu du 8 au 9 juin 2022, dans la salle de conférence de la Direction générale de la Faune et des Aires protégées (DGFAP) du ministère gabonais en charge des Eaux et forêts. La trentaine d’officiers de police judiciaire (OPJ) et d’agents de police judiciaire (APJ) présente a été formée sur six thématiques à savoir.
Il s’agit du trafic de la faune sauvage : cas de saisies des produits de la faune sauvage, la législation relative à la protection de la faune sauvage au Gabon, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites), les procédures pénales en matière d’Eaux et forêts, le procès-verbal de constatation d’infraction en matière d’Eaux et forêts et les règles d’éthique et de déontologie.
Cette initiative du ministère gabonais des Eaux et forêts et de l’organisation non gouvernementale (ONG) Conservation Justice, était rendue ainsi à sa 56e session, pour un total de 3000 OPJ et APJ formés.
Elle intervient dans le cadre du programme d’Appui à l’application de la loi sur la faune (AALF) au Gabon. « Les capacités de la police judiciaire sont renforcées pour favoriser le respect des procédures pénales qu’ils gèrent. Cette formation spécifique est octroyée régulièrement aux agents des Eaux et forêts comme aux forces de l’ordre, qui jouent également un rôle capital dans la protection de la faune sauvage. C’est un exemple de bonne collaboration entre services de différents corps » explique Luc Mathot, le directeur exécutif de Conservation Justice.
Présenté comme un havre pour la faune sauvage, le Gabon est devenu une nouvelle cible pour les réseaux de braconniers. Selon un rapport de Conservation justice publié en 2015, pas moins de 20 000 éléphants y ont été tués entre 2004 et 2014. Dont 12 000 dans le parc de Minkébé, aire naturelle protégée de 8 000 km2, située dans la province du Woleu-Ntem, dans le nord-est du Gabon. Tandis que 10 000 autres ont disparu dans le reste du pays.
La 15e conférence des parties des Nations unies sur la biodiversité (COP15) aura lieu à Kunming en Chine, du 25 avril au 8 mai 2022. En prélude à ces assises, les représentants de 150 pays se sont réunis du 14 au 29 mars 2022 à Genève en Suisse, pour négocier le projet de cadre mondial qui devrait être adopté lors de la COP15. Pour les négociateurs africains, le continent aura besoin d’un financement de 100 à 700 milliards de dollars par an, pour protéger sa riche biodiversité.
L’Afrique demande un financement conséquent pour la protection de sa biodiversité. « Nous appelons les pays développés à prendre l’engagement de mobiliser et de fournir conjointement au moins 100 milliards de dollars par an au début et atteindre 700 milliards de dollars d’ici à 2030 et au-delà » affirme le Gabonais Stanislas Stephen Mouba. Il s’exprimait au nom du groupe Afrique, présent aux négociations du projet de cadre mondial sur la biodiversité pour l’après 2020, tenues du 14 au 29 mars 2022 à Genève en Suisse.
Le secteur africain de la conservation de la biodiversité souffre en effet d’un déficit de financement. Celui-ci s’élève de 598 à 824 milliards de dollars par an, soit entre 80 et 85 % des besoins, selon Crédit suisse, un groupe bancaire dont le siège est à Zurich.
Les financements demandés par les négociateurs africains devraient permettre aux États d’agir efficacement contre le braconnage, la déforestation ainsi que l’impact du changement climatique sur la biodiversité. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), le changement climatique exacerbera les effets des menaces antérieures sur la biodiversité. Considérée comme le continent le plus affecté par les effets du changement climatique, l’Afrique verra sa population d’amphibiens chuter de manière drastique à cause de la réduction du volume d’eau, suite à des conditions de sécheresse persistante. Le Giec indique que 40 % d’espèces d’amphibiens et 33 % de récifs coralliens sont en danger de disparition.
Des négociations achevées en queue de poisson
L’enveloppe financière demandée par les négociateurs africains, en vue de la protection de la biodiversité, devra davantage connaitre des observations afin d’être adoptée, ou rejetée. Elle a été proposée dans le cadre de l’élaboration finale du projet de cadre mondial de la biodiversité, qui sera soumis pour adoption lors la 15e Conférence des parties sur la biodiversité (COP15) à Kunming, en Chine.
Sauf que les assises de Genève, n’ont pas abouti à un projet d’accord consensuel. « On pensait pouvoir dire que les États seraient au moins tous d’accord de se donner un objectif de transformer 30% de la surface de la planète, en aire protégée, mais cet objectif a été remis en cause. Il y a d’autres points extrêmement controversés sur les montants qui vont être mis à disposition des pays, notamment des pays du Sud pour pouvoir protéger la biodiversité, et donc à la fois les montants et les mécanismes de financement sont des points de désaccord particulièrement importants » s’inquiète Sébastien Treyer, directeur de l’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI).
Prévu du 25 avril au 8 mai 2022 à Kunming en Chine, la COP15 doit permettre d’adopter une nouvelle feuille de route visant à mettre un terme à l’érosion de la biodiversité d’ici à 2030.
En prélude à la quinzième Conférence des parties (COP 15) sur la désertification, prévue du 9 au 20 mai 2022 à Abidjan en Côte d’Ivoire, l’ONU publie un nouveau rapport sur la situation de la terre. Plus de 70% des terres émergées ont déjà été transformées par les activités humaines, et jusqu’à 40% sont dégradées à travers le monde. Le rapport évoque doublement l’Afrique, avec un milliard d’hectares de terres arides.
L’Organisation des Nations unies (ONU) a publié le 27 avril 2022, un rapport sur les terres, le deuxième du genre depuis 2017. Il est intitulé « Perspectives mondiales des terres ». Le document présenté comme le plus complet à ce jour sur la désertification fait des prévisions inquiétantes.
Des phénomènes tels que l’urbanisation, la déforestation, ainsi que les pratiques agricoles et alimentaires actuelles, entraîneront d’ici à 2050 la dégradation de 16 millions de km2 de terres, soit près de la moitié du continent africain. Et pour l’heure, le rapport indique que plus de 70% des terres émergées ont déjà été transformées par les activités humaines, et jusqu’à 40% sont dégradées. Cette perte potentielle de biodiversité sera essentiellement ressentie en Afrique, notamment au Sahel et au Maghreb, mais aussi en Amérique latine, et au Moyen-Orient, où la fertilité des sols devrait le plus reculer en raison, notamment, du manque d’eau et des risques de sécheresse.
Dans une étude antérieure publiée le 29 septembre 2021 sur la lenteur de la restauration des terres dégradées en Afrique, l’ONU indiquait déjà que le continent compte un milliard d’hectares de terres arides.
Restaurer 50 millions de km2 d’ici à 2050
Pour inverser la courbe de la désertification en Afrique et dans le reste du monde, le rapport de l’ONU propose trois solutions. La première porte sur la restauration. Il s’agit notamment de restaurer 50 millions de km2 (35 % de la superficie terrestre mondiale, Ndlr) d’ici à 2050, en développant l’agroforesterie, en adaptant la gestion des pâturages et en accompagnant la régénération naturelle des sols.
La deuxième proposition consiste à respecter le 17e objectif de développement durable (ODD) défini par l’ONU, à partir duquel en 2021, plus de 155 pays se sont déjà engagés à restaurer 10 millions de km2 d’ici à 2030. Selon ses experts de l’ONU, honorer cet engagement permettrait d’accroître les rendements agricoles entre 5% et 10% dans la plupart des pays en développement d’ici à 2050 et de maintenir dans les sols 17 gigatonnes de carbone.
L’ONU préconise également la mise en œuvre de mesures de protection des sols sur la moitié de la surface terrestre. Ses promoteurs tablent également sur le déploiement d’aires naturelles protégées sur 4 millions de km2.
Au Cameroun, de grosses pointures de la musique urbaine viennent rejoindre la cause défendue par le Fonds mondial pour la nature (WWF). Ces célébrités vont accompagner de leur aura, la campagne de l’ONG internationale sur la préservation de riche biodiversité du Cameroun, classée 5e en Afrique.
La musique urbaine camerounaise vire-t-elle au vert ? Quatre grands noms du domaine ont accepté d’accorder leurs popularités, leurs auras et leurs voix à la lutte pour la protection de la biodiversité. Daphné, Mr. Léo, Salatiel, Wax Dey et l’actrice de cinéma Laura Onyama, ont signé le 11 août 2020 à Yaoundé la capitale, un accord avec le Fonds mondial pour la nature/ World Wildlife Fund (WWF). « Nous attendons de ces artistes très talentueux qu’ils mobilisent les jeunes pour inciter les décideurs à prendre des ambitions et des actions concrètes pour garantir un monde de nature positive », a déclaré Gilles Etoga, directeur intérimaire de la conservation du WWF-Cameroun.
L’engagement de ces artistes intervient dans le cadre de la campagne de WWF, intitulée « New Deal pour la Nature et les Hommes : inverser la courbe de l’érosion de la biodiversité d’ici 2030 ». Avant de se lancer dans la campagne, ces artistes que WWF a baptisés « champions du New Deal pour la Nature et les Hommes » seront tout d’abord formés sur le rôle et l’étendue de la biodiversité camerounaise. Des descentes seront ainsi faites dans certaines aires protégées du pays à l’effet de toucher du doigt les réalités du terrain. « Le WWF m’a donné l’opportunité de faire entendre ma voix pour la faune. Un domaine pour lequel je suis très passionnée » s’est réjoui la chanteuse Daphné.
Le Cameroun est classé 5e en Afrique pour la diversité de sa faune
L’implication des célébrités du show-biz camerounais dans la protection de la biodiversité intervient au moment où la faune et la flore mondiale traversent un déclin sans précédent. Les activités humaines, notamment l’agriculture, l’exploitation forestière, le développement des infrastructures, déstabilisent le climat et détruisent la nature à un rythme beaucoup plus rapide qu’elles ne peuvent la reconstituer. Selon WWF, le monde a perdu 60 % de sa biodiversité en seulement 40 ans. Quelque 1 000 000 d’espèces sont menacées d’extinction au cours de la prochaine décennie, et l’empreinte de l’humanité est bien plus grande que ce que la planète peut supporter.
Un contexte naturel dans lequella biodiversité du Cameroun apparait nécessaire à la conservation des espèces sauvages. Le pays d’Afrique centrale que l’on aime à appeler « Afrique en miniature », abrite plus de 90 % des systèmes écologiques existants sur le continent. Ce pays est classé 5e en Afrique en matière de diversité de la faune, et 4e pour ce qui est de la flore. Le Cameroun compte 409 espèces de mammifères, 183 espèces de reptiles, 849 espèces d’oiseaux, 190 espèces d’amphibiens, et plus de 9000 espèces de plantes.
Les Rencontres d’échanges, de découvertes et d’exhibitions de l’Ouest (REDEO), ouvertes le 13 décembre 2024 à Bafoussam, mettent en lumière les PME locales appuyées dans le cadre du projet COBALAM. Ces entreprises, spécialisées dans l’apiculture, la transformation agroalimentaire et la production d’huile d’avocat, témoignent des impacts positifs d’un accompagnement technique et financier visant à concilier gestion durable des ressources et autonomisation des communautés.
Le stade omnisports de Tocket à Bafoussam a fait le plein d’œuf le 13 décembre 2024, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la deuxième édition des Rencontres d’échanges, de découvertes et d’exhibitions de la région de l’Ouest (REDEO). L’évènement qui se tient jusqu’au 22 décembre prochain rassemble plusieurs exposants, avec en bonne place les PME locales accompagnées par l’Ong américaine Rainforest Alliance. Cet accompagnement se fait dans le cadre du projet : « Eliminer les obstacles à la conservation de la biodiversité, à la conservation de la biodiversité, à la restauration des terres et à la gestion des durable des forêts à travers une gestion communautaire des paysages » (COBALAM) développé par ONU-Environnement et le ministère camerounais en charge de l’Environnement (Minepded), avec le soutien financier du Fonds pour l’Environnement Mondial (GEF). « Les produits exposés sont le résultat de l’accompagnement qui est fait pour rendre les communautés autonomes, plus visibles et capables de nouer des partenariats pour labéliser à terme ce qu’ils produisent », fait observer le coordonnateur des activités de Rainforest Alliance dans les hautes terres de l’Ouest, Jacques Waouo.
Spécialisées dans la production du miel et dérivés, des produits transformés de pomme de terre, de manioc, de patate et de maïs et la production d’huile d’avocat, ces PME concilient à la fois « gestion responsable des ressources » et « amélioration de revenus économiques et de la vie sociale » à travers leurs activités. Au cours de ce rendez-vous du donner et du recevoir, la Société coopérative simplifiée des apiculteurs des monts Bamboutos (SCOOPS AMONBA) est présente avec les Gics APEB et Ndasse. Leur spécialité : le miel et ses produits dérivés. « Aux REDEO, nous sommes venus exposer le miel, la cire d’abeille, l’extrait de propolis, le lait de toilette fait à base de cire d’abeille et d’extrait de propolis, les baumes de massage fait à base de cire d’abeille et d’extrait de propolis, les crèmes de cheveu pour épaissir, faire grandir et faire pousser les cheveux, des bougies, etc. », décline la responsable de la coopérative, Charnelle Koubo Labo. Les quantités de miel issues des trois structures (APEB, Ndasse et coopérative) et exposées aux REDEO sont de plus de 300 litres, indique notre source.
La coopérative AMONBA est constituée de 56 personnes dont 60 à 65% de femmes. Elle a été créée en juillet 2024 et dispose d’une capacité de production de plus de 5000 litres de miel par an. Les projets portés par le groupe en ce moment consistent notamment à mettre du miel de qualité sur le marché, surtout les produits dérivés du miel. Il y a aussi le projet lié à la mise sur pied d’une vitrine pour la commercialisation des produits, basée à Mbouda où se trouve le siège social. « L’appui de Rainforest Alliance a été capital pour nous. Avant, on pratiquait l’apiculture de façon vague. Les femmes ne s’y intéressaient même pas. Rainforest Alliance nous a formé et nous a donné l’intérêt qu’il y à produire le miel dans les monts Bamboutos. Ensuite, ils nous ont encouragé de sorte que les apiculteurs se multiplient, à travers les formations sur la transformation, les équipements octroyés à certains GIC », explique Mme Koubo Labo. « L’appui de Rainforest Alliance a été important dans l’épanouissement économique de tous les membres de la coopérative. A ce jour, tous les membres ont subi au moins une formation sur les bonnes pratiques apicoles », ajoute notre interlocutrice.
Concernant le volet agro-alimentaire, la présence des Ets Niama B est perceptible à travers l’exposition des farines de pomme de terre, de patate, de maïs, d’igname et de manioc. Les farines de pomme de terre et de maïs sont utilisées pour la pâtisserie, les bouillies pour bébés. Le manioc, la patate et l’igname sont utilisées pour le couscous comme pour la pâtisserie. Grace su soutien apporté par l’Ong Rainforest Alliance, l’entreprise est montée à échelle. Niama B a ainsi reçu une laveuse éplucheuse de pommes de terre, un tamis vibrant, un broyeur, une scelleuse à bande avec dateur, un séchoir de 36 plateaux, une découpeuse/trancheuse de légumes et fruits et une conditionneuse/ensacheuse semi-automatique. « L’appui apporté par Rainforest Alliance a été un déclic pour Niama-B. Nous étions dans l’ombre. L’organisation nous a permis de nous découvrir. Ils nous ont également ouvert beaucoup de portes. Grâce à eux, nous avons fait plusieurs rencontres », a expliqué la directrice de Niama-B spécialisée dans la transformation des produits agroalimentaires, Jorelle Penkam Nguebou. Aux REDEO, la boîte créée en 2018 et constituée de 15 employés (11 femmes et quatre hommes) est venue exposer des produits mis au point pour limiter les pertes post-récolte, promouvoir la consommation des produits made in Cameroon et participer à sa manière à la politique d’import-substitution prônée par le gouvernement camerounais. Les produits liés à la transformation de l’avocat en huile sont aussi présentés aux visiteurs, pour minimiser les pertes post-récolte évaluées à environ 30% selon les statistiques officielles. A travers la chaîne de valeurs qui va de la pulpe aux produits dérivés, il y a une niche d’opportunités, notamment l’huile végétale dont le litre coûte à peu près 25 000 F.
Les Rencontres d’échanges, de découvertes et d’exhibitions de l’Ouest (REDEO), ouvertes le 13 décembre 2024 à Bafoussam, mettent en lumière les PME locales appuyées dans le cadre du projet COBALAM. Ces entreprises, spécialisées dans l’apiculture, la transformation agroalimentaire et la production d’huile d’avocat, témoignent des impacts positifs d’un accompagnement technique et financier visant à concilier gestion durable des ressources et autonomisation des communautés.
Portée par le MINEPDED, ONU-Environnement, et Rainforest Alliance grâce au financement du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), une formation en apiculture a rassemblé plus de 100 participants dans les hautes terres de l’Ouest Cameroun. En misant sur les abeilles, ce projet vise à préserver la biodiversité, à améliorer les rendements agricoles et à offrir des revenus alternatifs aux communautés locales. Une initiative qui mêle innovation et durabilité pour la gestion des paysages des monts Bamboutos et Bana-Bangangté-Bangou.
Du 4 au 12 décembre 2024, plus d’une centaine de personnes ont été formées en apiculture (élevage des abeilles domestiques), pour assurer une bonne gestion communautaire des paysages des monts Bamboutos et des monts Bana-Bangangté-Bangou dans les hautes terres de l’Ouest. L’activité portée par ONU-Environnement (PNUE) et le ministère camerounais de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable (MINEPDED) sous financement du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), est implémentée sur le terrain par l’Ong américaine Rainforest Alliance. La formation s’est déroulée dans six localités (Batcham, Bangou, Batchingou, Fongo-Tongo, Bafou et Bangang), avec une ambition commune : contribuer à l’amélioration de la productivité de la filière apicole dans les deux paysages cibles du projet COBALAM, afin de satisfaire la demande en produits de qualité observée sur le plan national et protéger durablement la biodiversité floristique et faunique.
A ce titre, la formation a porté sur les aspects théoriques incluant les généralités sur l’apiculture, les techniques d’installation des ruches et d’utilisation des autres équipements. « L’objectif est de montrer aux apiculteurs que l’abeille est au centre de la biodiversité. C’est leur service de pollinisation qui permet de pérenniser plusieurs espèces végétales et d’assurer la formation des fruits et des graines de bonne qualité », a indiqué Annie Florence Youbissi, ingénieure agro-zootechnicienne, experte en apiculture et consultante pour le compte de Rainforest Alliance.
Une priorité du plan d’actions 2024 de Rainforest Alliance
L’activité de formation sur l’apiculture durable était inscrite dans le plan d’actions 2024 de Rainforest Alliance. Ce d’autant plus qu’elle rentre en droite ligne du résultat 2.1.3 du projet COBALAM relatif au renforcement des capacités d’au moins 10 organisations locales de la société Civile (OSC) et/ou organisations communautaires de base (OCB) et de 3000 utilisateurs des terres et membres de la communauté des hautes terres de l’Ouest et de la région Sud aux pratiques reconnues de gestion durable des terres et de gestion durable des forêts, parmi lesquels les apiculteurs. « L’apiculture fait partie des options pour la conservation et la gestion durable des deux paysages cibles du projet COBALAM. Nous avons débuté les formations en 2002 qui ont suscité beaucoup de motivation et d’autres communautés ont aussi souhaité bénéficier de ces formations. C’est la raison pour laquelle nous avons organisé ces formations qui se déroulent depuis environ deux mois », souligne le coordonnateur des activités de Rainforest Alliance dans les hautes terres de l’Ouest, Jacques Waouo.
La méthodologie de travail a débuté par un diagnostic (du 30 septembre au 13 octobre 2024) des pratiques apicoles des apiculteurs, pour voir si ceux qui sollicitent la formation sont des apiculteurs et s’ils sont motivés à améliorer leurs pratiques. Ce diagnostic a révélé entre autres : la faible productivité des ruches, la non-maîtrise des bonnes pratiques apicoles par plusieurs acteurs, la non-disponibilité du matériel approprié (ruches, supports de ruches, tenues de protection, enfumoir, gants, lève cadre, brosse abeille, seaux de récolte ; pressoirs, tamis filtre double, mâturateur, cérificateur solaire et bouteilles de conditionnement, etc….) pour optimiser la production auprès des producteurs et assurer la meilleure qualité des différents produits apicoles. En outre, la plupart des ruches traditionnelles sont très vieilles pour un rendement optimal, tandis que le non-respect des dimensions standard de certaines ruches lors de la fabrication est manifeste.
Dans la foulée, les données ont été collectées auprès de plusieurs apiculteurs dont les hommes et les femmes. Par ailleurs, les visites de certains ruchers ont permis de mieux comprendre certaines pratiques. « Après ce diagnostic, nous avons organisé une première formation sur les généralités de l’apiculture et la transformation des produits de la ruche. Tout part des options de conservation qui ont été validées par les parties prenantes du village, parmi lesquelles celles qui avaient sollicité les formations en apiculture », fait observer Jacques Waouo.
Satisfecit des bénéficiaires sur la qualité de la formation
Au terme de la formation, les participants ont exprimé leur satisfaction au sujet des modules dispensés. « On nous a appris à faire du miel bio, c’est-à-dire sans couper les arbres. Même sur le plan financier, l’apiculture rapporte de l’argent. Avant, je pratiquais l’apiculture de manière traditionnelle. Désormais, je vais améliorer mes pratiques et demain je deviendrais un apiculteur professionnel. J’ai actuellement plus d’une centaine de ruches traditionnelles », a confié Jean-Bosco Tsona (47 ans), délégué du GIC Sezono (C’est Dieu qui connaît ses choses, ndlr), situé dans le village Bazuintim du groupement Bangang, arrondissement de Dschang, département des Bamboutos. « Grâce à la formation, j’ai appris à fabriquer les ruches modernes et à les nettoyer. Au niveau de la transformation, Rainforest Alliance pourra à l’avenir nous donner du matériel pour transformer le miel et avoir une meilleure qualité », poursuit notre interlocuteur qui pratique l’apiculture depuis l’âge de 17 ans et est polygame avec sept enfants. Phalone Tchinda, agricultrice formée en apiculture ne tarit pas d’éloges. « Nous avons appris comment élever l’abeille. La formation est très enrichissante. Avant, on ne savait même pas ce que représente l’abeille. Or, sans l’abeille, on ne peut pas vivre. L’abeille apporte beaucoup de choses. Nous souhaitons évoluer dans ce secteur. Comme nous sommes généralement des agricultrices, nous allons associer l’apiculture pour progresser et avoir de nouveaux revenus pour nourrir nos familles », déclare notre source.
Une autre approche de travail privilégie les groupes organisés (GIC ou coopératives). « Nous apportons les bonnes pratiques pour que les bénéficiaires de la formation puissent améliorer leurs conditions de vie. On ne vient pas donner du poisson, mais on apprend les autres à pêcher », a insisté M. Waouo. Rainforest Alliance a également encouragé les bénéficiaires à diffuser la formation reçue auprès des autres membres de la communauté, même à leurs enfants pour préparer la relève. L’initiative pouvant aider à gagner sa vie et à se réaliser.
La plus-value socio-économique et environnementale de l’apiculture
L’option de l’apiculture n’est pas un fait du hasard. L’abeille est au centre de la biodiversité, apprend-t-on des experts. C’est son service de pollinisation qui permet de pérenniser plusieurs espèces végétales et d’assurer la formation des fruits et des graines de bonne qualité. « En produisant un kilogramme de miel, l’abeille doit butiner environ 5 600 000 fleurs. Et on peut évaluer la plus-value que l’abeille apporte aux denrées alimentaires. Si nous mettons sur une balance 5 600 000 graines ou fruits produits par rapport à la valeur d’un kg de miel, on se rend compte que l’abeille abat un travail merveilleux, mais qui est négligé par la population », souligne à grands traits Mme Youbissi, consultante. « A partir des formations de Rainforest Alliance, j’ai compris ce que c’est que l’abeille qui fait beaucoup de bien à l’Homme. Sans l’abeille, l’Homme ne peut pas durer sur terre. C’est elle qui nous donne les fruits et le miel. Ce miel a beaucoup de vertus. L’abeille produit de la gelée royale qui est utilisée pour la santé humaine. La propolis aussi est un grand remède », a confirmé M. Tsona du GIC Sezono.
Selon les sources officielles, l’apiculture joue aussi un rôle crucial dans la pollinisation des cultures, ce qui est essentiel pour la biodiversité et la sécurité alimentaire. A titre indicatif, 80% des cultures fruitières, légumières, oléagineuses et protéagineuses sont dépendantes des insectes pollinisateurs, dont l’abeille domestique est le chef de file. L’abeille intervient également comme sentinelle et donne l’alerte pour les atteintes à l’environnement et la biodiversité. Un autre bienfait de l’apiculture qui ne laisse personne indifférente repose sur l’amélioration des revenus économiques. « L’idée derrière la formation dispensée est de créer des activités génératrices de revenus, afin qu’en dehors des activités agricoles que les populations mènent, qu’elles aient une autre alternative pour améliorer les revenus au niveau des ménages et pour permettre qu’elles puissent rejoindre la coopérative des apiculteurs des monts Bamboutos mise en place dans le cadre du projet COBALAM », soutient Jacques Waouo. Et de poursuivre : « Il est question d’avoir une production importante et de chercher à labéliser ce produit qui sera spécifique soit pour les monts Bamboutos, soit pour les monts Bana-Bangangté-Bangou ».
Dans un tel registre, les produits apicoles comme le miel, le vin de miel, la cire d’abeille, le pollen, la propolis, la gelée royale et le venin d’abeille sont des niches d’opportunités additionnelles à côté de l’agriculture. « La transformation du miel en produits dérivés tels que le lait de toilette, le vin de miel que nous appelons communément hydromel, le savon de toilette, les baumes de massage, l’extrait de propolis et même les bougies permettent également aux apiculteurs d’apporter une plus-value à leurs produits », martèle Mme Youbissi.
La consultante a réitéré le fait qu’il soit possible d’alterner agriculture et apiculture. « Si nous prenons un épi de maïs d’une zone qui a été visitée par les abeilles et un épi d’une zone non visitée par les abeilles, il y aura une différence palpable, car les graines sont beaucoup plus grosses et bien serrées pour les graines butinées par les abeilles. Par contre, les graines seront parsemées sur l’épi de maïs non butiné par les abeilles », précise Annie Florence Youbissi. In fine, l’Ong internationale Rainforest Alliance finance la mise en œuvre des activités apicoles dans le but de générer des revenus alternatifs aux communautés, mais également de contribuer à la gestion durable du paysage, donc de la préservation de la biodiversité.
Portée par le MINEPDED, ONU-Environnement, et Rainforest Alliance grâce au financement du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), une formation en apiculture a rassemblé plus de 100 participants dans les hautes terres de l’Ouest Cameroun. En misant sur les abeilles, ce projet vise à préserver la biodiversité, à améliorer les rendements agricoles et à offrir des revenus alternatifs aux communautés locales. Une initiative qui mêle innovation et durabilité pour la gestion des paysages des monts Bamboutos et Bana-Bangangté-Bangou.
Alors que les chalutiers industriels continuent d’envahir illégalement les zones réservées, les pêcheurs artisanaux de Kribi font face à une équation financière intenable. Une sortie en mer de 72 heures coûte jusqu’à 90 000 Fcfa, pour des recettes souvent insignifiantes. Pris en étau entre des réglementations contraignantes et l’absence de contrôle sur les équipements importés, ils dénoncent l’inaction de l’État et le poids des filets en plastique bon marché venus du Nigeria. Fabrice Junior Nguelli Bollo, pêcheur à Kribi – Mboa Manga, a accepté répondre à nos questions.
Les pêcheurs Locaux sont – ils toujours menacés par les pêcheurs industriels ici au large de Kribi ?
J’ai puis vous assurer qu’il n’y a pas de recul parce que je suis sorti, je suis allé en mai lundi dernier, au large de Ndiako, de Yoyo, c’est situé entre la Sanaga et la Dibamba. J’ai trouvé huit chalutiers dans une zone de pêche réservée aux pêcheurs locaux, c’est-à-dire les villageois de Ndiako et nous. Ces bateaux sont venus nous agresser. Je n’ai pas pu pêcher ? J’étais obligé de replier vers l’autre côté.
Vous voyez la distance qu’il y a de partir d’ici jusqu’à la Sanaga, ça fait pratiquement 7 heures de navigation. Donc on brûle pratiquement près de 40 litres d’essence comme ça. Je vous assure que moi-même que j’étais à bord, ce n’est pas que c’est quelqu’un d’autre qui m’a raconté.
Combien vous coûte l’envoie d’une pirogue en mer ?
L’envoie d’une pirogue à mer nous coûte très chère aujourd’hui. Pour une sortie de 72 heures, par exemple, on embarque le jeudi et on débarque le samedi, il faut avoir un minimum 80 000 Fcfa. Parce que là il y a le carburant qui prend près de 60 000 avec son lubrifiant, il y a la glace que nous prenons de 15 000, il y a la ration alimentaire des pêcheurs qui coûte 15 000. Donc un total minimal de 90 000 Fcfa. Maintenant, imaginez qu’on injecte 90 000 pour aller ramener une vente de 100 000. C’est insignifiant non ?
Nous constatons par ailleurs que vous continuez à utiliser des filets dont le maillage et la matière sont interdits. Une pratique qui relève de la pêche INN.
Ce qui bloque jusqu’ici, ce n’est pas nous le problème. Le problème, c’est d’abord l’État.
On ne peut pas prendre les filets qu’ils veulent, c’est-à-dire les filets aux maillages de 4 pouces et fabriqué à partir du coton. Or, à partir du moment où les filets interdits seront toujours sur le marché, des filets qui nous proviennent du Nigéria, nous les achèteront, car non seulement ils mois chères, ils nous permettent d’attraper beaucoup plus de poissons que les filets réglementaires.
Les filets de 4 pouces demandé par l’État sont destinés aux poissons moyens, c’est-à-dire qu’ils laisser passer les petits poissons. Non, on ne peut pas. On ne peut pas aller en mer, pour rentrer avec deux poissons. Nous ne pouvons pas mettre 90 000 pour aller ramener 10.000, parce qu’on a pris les maillages de 4 pouces. Si l’État ne veut pas qu’on achète les filets de petites mailles, il doit les intercepter dès leur source, avant qu’ils n’arrivent sur le marché.
Et pour ce qui est de la matière, pourquoi utilisez-vous toujours les filets en plastique ?
Le filet en coton coûte environs trois fois le prix d’un filet en plastique. On ne peut pas. Ça, c’est nous envoyer vraiment la dérive.
Nous ne pouvons pas. C’est là où se trouve le problème. C’est pourquoi nous sommes obligés de nous débrouiller avec le matériel venu du Nigeria.
Déjà, même que les Nigérians nous vendent leur filet plastique à 28 000 Fcfa. Par contre, l’État à travers le ministère des pêches et des industries animales (Minepia) nous vend ce filet nylon à 35 000 Fcfa. Du coup nous obligés de faire avec les moyens de bord.
Alors que les chalutiers industriels continuent d’envahir illégalement les zones réservées, les pêcheurs artisanaux de Kribi font face à une équation financière intenable. Une sortie en mer de 72 heures coûte jusqu’à 90 000 Fcfa, pour des recettes souvent insignifiantes. Pris en étau entre des réglementations contraignantes et l’absence de contrôle sur les équipements importés, ils dénoncent l’inaction de l’État et le poids des filets en plastique bon marché venus du Nigeria. Fabrice Junior Nguelli Bollo, pêcheur à Kribi – Mboa Manga, a accepté répondre à nos questions.
Depuis quatre ans, le Street Whole Festival allie culture urbaine, sport et conservation de la biodiversité marine. Pour cette édition 2024 tenue du 4 au 8 décembre 2024 à Kribi (au sud du Cameroun), organisateurs, chercheurs, pêcheurs et décideurs ont convergé leurs efforts autour d’une formule pluridisciplinaire, jugée efficace malgré ses coûts élevés. L’équipe d’environnementales fait le point de la 4ème édition, avec le Dr Aristide Kamla, président d’African marine mammal conservation organisation (Ammco), l’ONG organisatrice du Street Whole.
Quel bilan pour le Street Whole 2024 ?
Nous sommes effectivement au terme du Street Whole 2024. Comme les années précédentes, c’est une grosse satisfaction. Nous enregistrons une participation massive, tant au niveau local, national qu’international. Et des thématiques sur le marin côtier, pluridisciplinaires qui ont été abordées.
C’est aussi une inclusion à tout niveau de la société, les pêcheurs, les communautés locales, les chercheurs, le secteur privé, les organisations de la société civile et surtout le gouvernement qui se sont rassemblés, qui se sont mis ensemble et ont discuté, des aspects scientifiques relatifs à la protection des écosystèmes marins côtiers. Mais comme c’est le Street whole, on ne parle pas que de science, on parle aussi de la culture, on parle aussi de l’art, on parle du sport et tout ceci dans l’optique de pouvoir fédérer les esprits autour de l’idée de protéger les écosystèmes marins côtiers au Cameroun.
Depuis maintenant 4 ans, le Street Whole associe culture urbaine et conservation de la biodiversité marine. Quelle efficacité pour cette formule ?
Nous pensons que c’est une formule qui marche, quoi qu’elle soit un peu plus coûteuse, mais on pense que c’est une formule qui épouse le mieux la réalité de l’être humain, parce que l’être humain n’est pas que science, il est aussi culture, il est aussi sport.
Et lorsqu’on met ces dimensions-là ensemble, ça permet à l’être humain de se retrouver dans son écosystème le plus favorable. Alors c’est pourquoi, chaque année, nous essayons de réunir toutes ces dimensions-là pour promouvoir la conservation des écosystèmes marins côtiers, promouvoir les espèces de la faune marine qu’on dispose dans notre pays, notamment les baleines, les requins, les dauphins et les tortues marines.
Cette 4ème édition a été parrainée par le ministère des forêts et de la faune, et pourtant le Street Whole concerne les ressources halieutiques. Pourquoi ce choix ?
Alors, avant toute chose, les espèces que nous avons mentionné tout à l’heure, dont les requins, les baleines, les dauphins, font partie de la faune, mais une faune particulière, elle est aquatique, mais elle reste quand même la faune, et il va de soi que ce soit le ministère des Forêts et de la Faune qui soit ici l’institution gouvernementale en charge de cette question-là.
C’est pourquoi nous avons sollicité le parrainage de ce ministère, qui a bien voulu nous accompagner ici. Je profite d’ailleurs pour remercier le ministre Jules Doret Ndongo pour le fait qu’il a prêté une attention particulière à cet événement et a accordé le partenariat de son département ministériel pour cet événement. Quoique le ministre lui-même n’ait pas pu se rendre ici à cause de son agenda chargé, il a dépêché des émissaires qui ont participé à cet événement de bout en bout et qui vont lui rendre compte.
Propos recueillis par Boris Ngounou et André Naoussi
Depuis quatre ans, le Street Whole Festival allie culture urbaine, sport et conservation de la biodiversité marine. Pour cette édition 2024 tenue du 4 au 8 décembre 2024 à Kribi (au sud du Cameroun), organisateurs, chercheurs, pêcheurs et décideurs ont convergé leurs efforts autour d’une formule pluridisciplinaire, jugée efficace malgré ses coûts élevés. L’équipe d’environnementales fait le point de la 4ème édition, avec le Dr Aristide Kamla, président d’African marine mammal conservation organisation (Ammco), l’ONG organisatrice du Street Whole.
Adoptée par l’Assemblée nationale le 2 décembre 2024 et trois jours plus tard par le Sénat, la nouvelle loi sur la pêche promet de révolutionner le secteur au Cameroun. Lors de la 4e édition du Street Whole à Kribi du 4 au 8 décembre 2024, cette évolution législative a fait débat. Les représentants du ministère des Pêches et des Industries animales (Minepia) saluent une avancée significative du cadre normatif, mais la société civile joue la carte de la prudence. Une fois la promulgation de la loi ainsi que la signature de son décret d’application, obtenues, sa mise en œuvre pourrait être une nouvelle paire de manche.
La nouvelle loi sur la pêche adoptée par les deux chambres du parlement camerounais marque un tournant pour un secteur longtemps fragilisé par la pêche illicite, non déclarée et non règlementée (pêche INN). Le texte de 41 pages prévoit la mise en place d’un système de surveillance maritime utilisant des technologies avancées pour détecter et prévenir les activités de pêche illicite dans les eaux nationales. Le projet encourage la coopération avec des organismes internationaux et les communautés locales pour partager des informations, développer des initiatives de sensibilisation, et renforcer les capacités de gestion durable des ressources halieutiques.
Selon Marie Thérèse Omgba, sous-directrice de la pêche industrielle et artisanale au Minepia, cette loi offre des solutions inédites : « Il y a tout un chapitre dédié au suivi contre la surveillance pour encadrer les activités de pêche. Les sanctions pénales, désormais plus dissuasives, vont renforcer la gestion et la régulation du secteur. » Une innovation majeure est l’intégration des dispositions de l’accord sur les mesures relevant de l’État du port, un pas important vers la transparence et la durabilité.
Cependant, la mise en œuvre demeure un défi crucial. Younoussa Abbosouka, représentant de l’Environmental Justice Fondation (EJF) au Cameroun, précise : « Même si la loi pose des bases juridiques solides, c’est son application effective sur le terrain qui déterminera son succès. Par ailleurs le futur décret d’application, incluant les mesures de transparence nécessaire, sera également crucial pour assurer une bonne gouvernance des activités de pêche au Cameroun… ». Son intervention souligne l’importance d’un engagement politique ferme pour transformer ces ambitions législatives en actions concrètes.
Par ailleurs, cette législation répond à une urgence économique et environnementale. La pêche INN coûte chaque année au Cameroun environ 10 milliards de FCFA en manque à gagner, selon les estimations de la FAO. Ce fléau a valu au pays un carton rouge de l’Union européenne en 2021, freinant l’exportation vers les marchés européens. Avec cette loi, le Cameroun ambitionne de restaurer sa crédibilité et de sécuriser les moyens de subsistance des communautés côtières.
Adoptée par l’Assemblée nationale le 2 décembre 2024 et trois jours plus tard par le Sénat, la nouvelle loi sur la pêche promet de révolutionner le secteur au Cameroun. Lors de la 4e édition du Street Whole à Kribi du 4 au 8 décembre 2024, cette évolution législative a fait débat. Les représentants du ministère des Pêches et des Industries animales (Minepia) saluent une avancée significative du cadre normatif, mais la société civile joue la carte de la prudence. Une fois la promulgation de la loi ainsi que la signature de son décret d’application, obtenues, sa mise en œuvre pourrait être une nouvelle paire de manche.