Selon une étude réalisée sur un échantillon de 1200 Camerounais, plus de la moitié pense que les efforts du gouvernement sont insatisfaisants en matière de lutte contre les changements climatiques. Des données qui, au regard de l’accélération de la coupe des arbres dans les forêts et l’usage sans cesse intense du plastique, ne sont guère surprenantes et inquiètent quant aux effets néfastes des changements climatiques.
Un rapport a été récemment rendu public sur les impressions des camerounais au sujet des changements climatiques. Ce document produit par le think thank Afrobarometer révèle que 56% de la population étudiée juge insatisfaisante la réponse gouvernementale à la crise climatique est insatisfaisante. Pourtant, comme le révèle ce document, tous sont affectés par les changements climatiques. L’insatisfaction au sujet de la politique publique du Cameroun en faveur de la lutte contre les changements climatiques est en partie la résultante de crimes environnementaux qui continuent de se perpétuer sur le terrain et précisément dans les forêts camerounaises. D’ailleurs la déforestation figure en tête de liste de problèmes environnementaux qui affectent la population étudiée, suivie de la gestion des déchets et le plastique, selon le rapport.
Pour Ranece Jovial Ndjeudja, responsable de la campagne forêt à Greenpeace Afrique, « la problématique du changement climatique et de protection de l’environnement n’est pas encore suffisamment régulière dans les échanges au Cameroun. Toutefois, même si les populations ne sont pas suffisamment informées, elles en ressentent les effets et demandent que des actions concrètes soient prises. Ceci suppose des actions au niveau individuel, notamment en matière de lutte contre la pollution plastique, mais aussi au niveau étatique, avec, entre autres, l’adoption de politiques et lois adéquates et l’implémentation a une échelle nationale voire régionale et locale, d’actions concrètes ».
Par ailleurs, « le gouvernement du Cameroun doit nécessairement aller au- delà des discours et mettre fin à la déforestation ». Or, à ce niveau le bas blesse quand on constate que de larges espaces de forêts sont octroyés en concessions à des compagnies et donc seront détruits, ce qui accentue la crise climatique et de la biodiversité. Sur un autre plan, la lutte contre la pollution des déchets plastiques est encore insuffisante voire limitée et laisse entrevoir une certaine inefficacité. », ajoute-il.
Boris Ngounou