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Tag: Changement climatique au Maroc

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La douzième Conférence sur le changement climatique et le développement en Afrique (CCDA-XII) s’est ouverte à Abidjan, rassemblant des leaders et experts pour explorer des solutions innovantes afin de financer l’adaptation climatique sur le continent.

La ville d’Abidjan accueille, du 30 août au 2 septembre 2024, la douzième Conférence sur le changement climatique et le développement en Afrique (CCDA-XII). Organisée par ClimDev-Afrique en partenariat avec plusieurs institutions, cette conférence vise à mobiliser les leaders africains autour de la question cruciale du financement de l’adaptation au changement climatique. Avec pour thème « Financer l’adaptation climatique et la résilience en Afrique », l’événement se tient en marge de la réunion spéciale de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (CMAE).

Lors de son discours d’ouverture, le Ministre ivoirien de l’Environnement, Jacques Assahoré Konan, a souligné l’impact disproportionné du changement climatique sur l’Afrique, bien que le continent ne soit responsable que de moins de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Il a insisté sur la nécessité de garantir un financement adéquat pour renforcer la résilience des communautés africaines. La Secrétaire exécutive adjointe de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Hanan Morsy, a, quant à elle, pointé le déficit critique du financement climatique global, appelant à des solutions innovantes pour éviter d’alourdir le fardeau de la dette du continent.

Josefa Correia Sacko, Commissaire de l’Union africaine, a plaidé pour une mobilisation unie des pays africains en vue de la COP 29 à Bakou, insistant sur l’importance d’obtenir des subventions plutôt que des prêts pour financer les projets climatiques. Antony Nyong de la Banque africaine de développement a également mis en avant la nécessité de reconnaître et de compenser les contributions de l’Afrique aux efforts mondiaux d’atténuation.

La CCDA-XII offre une plateforme cruciale pour délibérer sur les stratégies nécessaires à la transition de l’Afrique vers un avenir sobre en carbone et résilient au climat. Alors que les discussions se poursuivent, cette conférence pourrait catalyser des engagements déterminants pour un avenir durable sur le continent.

Boris Ngounou

Le Maroc, leadeur africain des énergies renouvelables, devra malgré son statut, fournir davantage d’efforts, pour rompre avec sa dépendance aux énergies fossiles. Selon un récent rapport de Greenpeace, la pollution de l’air due à l’usage du charbon a engendré la mort d’environ 5 000 personnes ainsi que des pertes financières de plus d’un milliard d’euros dans ce pays d’Afrique du Nord en 2018.

Le nouveau rapport de Greenpeace sur la pollution atmosphérique au Maroc est fort inquiétant. Après l’Égypte, le royaume chérifien occupe le second rang des pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, où le nombre de décès dû à la pollution de l’air est relativement élevé, avec environ 5 100 décès en 2018. L’usage du charbon (qui couvre 50 % de la production d’électricité) est mis en cause dans ce drame sanitaire.

Les fumées noires émises par les centrales à charbon, notamment celles de Jorf Lasfar (au sud), de Kénitra (nord), de Mohammédia et de Safi (à l’ouest), ont souvent fait l’objet vivent protestations de la part des populations riveraines. « La pollution de l’air expose nos sociétés à toutes sortes de maladies chroniques, comme les maladies cardiaques, le diabète, les troubles pulmonaires dont le cancer du poumon, et elle nous rend plus vulnérables aux virus qui attaquent le système pulmonaire, comme le Covid-19 » a déclaré Julien Jreissati, le directeur des programmes de Greenpeace au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (Greenpeace Mena). Dans un rapport similaire publié en août 2019, l’ONG de protection de l’environnement situait le Maroc au rang du 25e  pays le plus polluant au monde, avec près de 216 000 tonnes de dioxyde de soufre (SO2), émises en 2018 par les centrales de Mohammédia, de Jorf Lasfar et de Safi.

Du point de vue économique

Au Maroc, la pollution de l’air ne provoque pas seulement une crise sanitaire. Sur le plan économique, le coût encouru par le Maroc en raison de la pollution atmosphérique causée par les combustibles fossiles est estimé à 0,9 % du produit intérieur brut (PIB), soit un peu plus d’un milliard d’euros par an.

Ces constatations soulevées par Greenpeace démontrent à suffisance que les énergies fossiles demeurent profondément ancrées dans l’économie marocaine, et ceci malgré le leadeurship du royaume dans le secteur des énergies renouvelables en Afrique. La Banque africaine de développement (BAD) reconnait le Maroc comme étant un catalyseur important dans la transition énergétique de l’Afrique, avec son complexe solaire Noor Ouarzazate. Il s’agit du plus grand complexe d’énergie solaire concentrée (CSP) au monde. Tandis que dans un projet à long terme, le Maroc cherche à produire 52 % de son électricité à partir des sources renouvelables d’ici 2030.

Boris Ngounou