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Tag: Biodiversity in Africa

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Cette journée du 14 août 2024 s’annonce tendue dans la localité d’Apouh à Ngog, située dans le district d’Edéa 1, dans la région du littoral au Cameroun.  Les femmes riveraines de l’agroindustrie de production d’huile de palme Socapalm, entendent exprimer leur colère contre les opérations de replantation de palmiers à huile menées par la Socapalm depuis le 8 août dernier. Les opérations lancées par la filiale du groupe Socfin empiètent sur les espaces de vie de la communauté locale, menaçant la souveraineté alimentaire des familles et portant atteinte à leur dignité.

Les tensions montent à Apouh à Ngog, une localité du district d’Edéa 1, où les habitants, principalement les femmes, sont en révolte contre les opérations de replantation de palmiers à huile par la Socapalm. Cette filiale du groupe Socfin, contrôlée par le groupe français Bolloré et la famille luxembourgeoise Hubert Fabri, détient près de 60 000 hectares de terres au Cameroun. Depuis le 8 août 2024, la Socapalm a intensifié ses efforts de replantation, envahissant les espaces vitaux des communautés locales, notamment les arrière-cours, les devantures des maisons et même les tombes.

Les communautés locales, en particulier les femmes, ont exprimé leur mécontentement à travers des lettres et des pétitions adressées à diverses autorités, y compris le Président de la République du Cameroun et la Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés. Elles dénoncent l’avidité de la SOCAPALM et le manque de respect envers les droits des populations locales. Malgré leurs efforts, l’entreprise continue de faire la sourde oreille.

Face à cette situation, les habitants d’Apouh à Ngog ont décidé de passer à l’action en organisant une manifestation ce jour pour exiger l’arrêt immédiat des replantations. Ils réclament la restitution de leurs terres afin de préserver leur souveraineté alimentaire et leur dignité. La situation est particulièrement critique, car ces replantations, si elles se poursuivent, condamneraient les communautés locales à des décennies de souffrances, d’abus et de privations.

Les regards sont désormais tournés vers les autorités camerounaises et la SOCAPALM pour voir comment cette crise sera gérée. Le combat des habitants d’Apouh à Ngog s’inscrit dans une lutte plus large pour la reconnaissance et le respect des droits des communautés locales face aux appétits grandissants des agro-industries.

Boris Ngounou

CAMEROUN : les femmes d’Apouh à Ngog en guerre contre la Socapalm

Cette journée du 14 août 2024 s’annonce tendue dans la localité d’Apouh à Ngog, située dans le district d’Edéa 1, dans la région du littoral au Cameroun. Les femmes riveraines de l’agroindustrie de production d’huile de palme Socapalm, entendent exprimer leur colère contre les opérations de replantation de palmiers à huile menées par la Socapalm depuis le 8 août dernier. Les opérations lancées par la filiale du groupe Socfin empiètent sur les espaces de vie de la communauté locale, menaçant la souveraineté alimentaire des familles et portant atteinte à leur dignité.

Le 26 juillet 2024, le Centre pour l’environnement et le développement (CED), en collaboration avec le Réseau des chefs traditionnels d’Afrique (ReCTrad) et World Resources Institute (WRI), a organisé un atelier à Messamena, région de l’Est-Cameroun. Cette initiative vise à renforcer les capacités des chefs traditionnels pour lutter contre l’exploitation forestière illégale. Dans une zone riche en biodiversité mais menacée par des pratiques destructrices, les discussions ont porté sur la nécessité de rendre la chaîne d’approvisionnement des produits forestiers plus transparente et de sensibiliser les communautés locales sur l’importance de la gestion durable des ressources naturelles.

Le Centre pour l’environnement et le développement (CED), en partenariat avec le Réseau des chefs traditionnels d’Afrique pour la gestion durable de la biodiversité et des écosystèmes de forêts (ReCTrad) et World Resources Institute (WRI) ont organisé un atelier d’échanges et de réflexions avec les acteurs du secteur forestier de l’arrondissement de Messamena dans le département du Haut-Nyongn région de l’Est-Cameroun, le 26 juillet 2024. L’activité s’inscrivait dans la volonté d’améliorer la chaîne de légalité des produits forestiers ligneux et non-ligneux, afin de rendre la chaîne d’approvisionnement plus transparente. Les échanges se tenaient dans un contexte où Messamena qui est une zone abritant une riche biodiversité et une grande variété d’écosystèmes forestiers, est cependant confrontée à des problèmes d’exploitation forestière illégale, dont les conséquences sont dévastatrices sur les ressources forestières, les produits forestiers non ligneux (PFNL) et la pharmacopée traditionnelle. « L’arrondissement de Messamena est un creuset d’une exploitation forestière abusive et les chefs sont parfois impuissants pour défendre les forêts qui sont les nôtres. En ce moment, nous avons à Messamena plusieurs sociétés forestières qui sont en train de piller nos forêts sans qu’on s’assure de la légalité de leurs activités », a confié Sa Majesté Emmanuel Mvom Abolo, chef traditionnel de deuxième degré du canton Bikélé-Sud.  

Les impacts de l’exploitation forestière illégale sont nombreux. Il faut tout d’abord relever une déforestation massive et une dégradation des écosystèmes forestiers, qui conduit à une perte de biodiversité et à la fragmentation de l’habitat des espèces animales et végétales. « Il y a beaucoup d’indices et éléments qui montrent une décroissance du couvert de la végétation. Vous allez apercevoir beaucoup de souches qui jalonnent les routes. Il y a des zones dévastées et où on aperçoit des billes de bois », a relevé Achille Wankeu, chargé de projets au CED. Notre source révèle en outre l’existence de zones qui sont potentiellement des sites de blanchiment de bois, c’est-à-dire où le bois est coupé pour être ensuite acheminé dans des scieries, notamment des scieries vietnamiennes.

Un autre constat et non des moindres : « les Vietnamiens ont une forte implication dans cette exploitation illégale, parce qu’ils arrivent à la financer. En plus, c’est une exploitation aux engins lourds, où on se rend compte que le bois est coupé à l’aide de moyens qui nécessitent de gros capitaux que souvent les locaux n’ont pas. Ces exploitants asiatiques investissent dans l’exploitation qui leur permet d’avoir du bois à moindre coût », martèle M. Wankeu, représentant du CED, partenaire technique du projet. L’autre pendant de l’activité illégale menée sur le terrain est le prélèvement sélectif des essences dont les plus sollicitées sont le tali, l’ayous, l’iroko, le pachy, le kotibé, etc. Conséquence : ces essences surexploitées deviennent rares dans la zone d’exploitation.

L’exploitation forestière illégale : facteur de conflits fonciers et de déracinement culturel

La présentation des différentes facettes de l’exploitation forestière illégale a aussi permis de se rendre compte que le phénomène prive les communautés locales de la pharmacopée traditionnelle et des revenus issus de la vente légale des PFNL. L’impact économique est dès lors perceptible sur les populations déjà défavorisées. L’exploitation forestière illégale engendre également des remous sociaux, notamment des conflits fonciers et des tensions entre populations locales et exploitants illégaux. Le CED va plus loin en indiquant que la pratique pourrait entraîner une intensification de la pauvreté, car les revenus générés par l’exploitation illégale ne bénéficient généralement pas aux communautés locales, mais à des acteurs extérieurs. Mieux, l’on assiste à une inflation généralisée au niveau local, car les plantations qui fournissent la base de l’alimentation sont délaissées au profit d’activités illicites mais plus lucratives liées à l’exploitation du bois. Au fur et à mesure, il y a une acceptation sociale de l’exploitation forestière illicite. Par ailleurs, l’exploitation forestière illégale, de l’avis du ReCTrad, contribue au changement climatique, car la déforestation entraîne les émissions de grandes quantités de carbone stocké dans les arbres, ce qui contribue au réchauffement global de la planète.

Sur le plan culturel, Sa Majesté Bruno Mvondo, président du ReCTrad, dénonce mordicus la perte des traditions et des savants locaux, la perte de la pratique et de la transmission des connaissances traditionnelles, des cultures, entre autres. Sans oublier l’altération de la qualité de la vie (spirituelle, physique, sociale, économique, anthropologique, culturelle…). Ainsi que la déstabilisation de l’accès des communautés locales à des constituants naturels de vie traditionnelle, confie l’autorité traditionnelle. Les conséquences sur la santé globale, la vulnérabilité/insécurité alimentaire et les risques de malnutrition, la perte de revenus et d’opportunités économiques s’ajoutent au tableau noir des contraintes que fait peser l’exploitation forestière illégale sur les communautés.

Les caisses de l’Etat paient le lourd tribut car il n’y a pas une traçabilité des activités menées sur le terrain. « Généralement, on parle beaucoup plus de préjudice financier, mais le plus gros préjudice s’estime en termes de dégradation de la biodiversité. Et cela n’a pas de prix. Maintenant, sur le plan financier, il y a une grosse perte, parce que c’est le bois qui est coupé et qui ne passe pas forcément dans les caisses de l’Etat », précise Achille Wankeu du CED. Et de poursuivre : « A défaut de chiffres exacts, en termes de billes, on imagine à peu près cinq à dix camions qui chargent par jour et qui sont acheminées dans des zones comme Yaoundé et Douala en direction des scieries bien identifiées ». Il faut aussi relever que le poste forestier de Messamena n’a pas de matériel roulant et dispose juste d’un effectif de quatre personnes y compris le chef de poste, pour couvrir un territoire d’une superficie de 6700 km². Il va donc de soi que, sur 24 forêts communautaires présentes dans la zone, seules deux soient en activité en 2024.    

Les chefs traditionnels sont-ils complices des exploitants forestiers illégaux ?

Le fait de cibler plus d’une vingtaine chefs traditionnels pour l’atelier de Messamena est stratégique. « Lorsqu’on a fait des recherches, on s’est rendu compte que l’autorité traditionnelle est l’un des maillons faibles de la protection des forêts, parce que c’est le moyen par lequel les exploitants passent parfois pour accéder à la forêt. L’autorité traditionnelle a une emprise sur la communauté. Une fois que les négociations sont faites avec les chefs, ça donne accès à la forêt. Parfois, les retombées de cette exploitation ne profitent pas à la communauté », relate M. Wankeu. Une autre justification de la sensibilisation des chefs réside au niveau du fait que très souvent, ils ne sont pas outillés pour la préservation des forêts et n’ont pas de connaissance en termes de valeurs de la forêt. L’enjeu est donc de les encourager à aider le gouvernement à protéger les forêts.

Seulement, la réalité sur le terrain jusqu’à présent révèlerait une complicité de certaines autorités traditionnelles dans l’exploitation illégale. « Certains chefs traditionnels sont complices et l’administration forestière est appelée comme sapeur-pompier lorsqu’on ne s’est pas accordé sur les termes du partage des bénéfices », explique le chef de poste forestier, Elvis Tadida. Quand bien même Sa Majesté Emmanuel Mvom Abolo reconnaît qu’il y a des chefs qui sont complices, il estime que « c’est une minorité ». C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il a fondé beaucoup d’espoir en l’atelier de Messamena. « Nous sommes fiers de l’atelier organisé par le réseau des chefs, qui nous donne les moyens de défendre ces forêts qui sont la richesse qui nous reste. Quand elle est pillée, c’est le chef traditionnel qui est accusé en premier lieu. Nous disposons des capacités nécessaires pour mieux défendre nos forêts », défend l’autorité traditionnelle. A sa suite, Sa Majesté Mvondo est péremptoire. « Lorsque les produits forestiers sont en train de disparaître et font l’objet d’une exploitation abusive, illégale, le chef traditionnel n’aura plus la ressource nécessaire pour implémenter les rites et les rituels. Aujourd’hui, les chefs traditionnels sont heureux de recevoir une telle formation qui leur donnera les moyens, les outils pour mieux contrôler l’exploitation forestière et mieux assurer la conservation de la forêt et la gestion durable de la ressource, afin que la tradition soit davantage implémentée et qu’on avoir de quoi transmettre aux générations futures », soutient le président du ReCTrad. D’après l’adjoint d’arrondissement de Messamena, Agathe Ndinga, l’atelier est un projet salutaire, tant pour les populations que pour le chef traditionnel qui est en même temps auxiliaire de l’administration, et qui devrait répercuter au niveau local les recommandations, pour une meilleure gestion des ressources naturelles. 

L’urgence de bâtir une économie forestière durable au niveau local

Les travaux de Messamena ont surtout mis l’accent sur la nécessité d’une meilleure prise en compte du rôle du chef traditionnel dans la lutte contre l’exploitation forestière illégale. Le chef de poste forestier, M. Tadida, s’est voulu regardant sur la nouvelle loi N°2024/008 du 24 juillet 2024 portant régime des forêts et de la faune promulguée par le président de la République, Paul Biya, le 24 juillet 2024, qui change de paradigme dans la gestion des ressources naturelles. Le nouveau texte met un point d’honneur sur la collaboration et la gestion participative. « La communauté est désormais associée dans la gestion des forêts. Avant, gérer la forêt sans les efforts des communautés locales a montré ses limites. Aujourd’hui, ce qu’on vise c’est gérer la forêt avec l’aide des communautés qui vivent dans la forêt, la connaissent mieux que quiconque et l’utilisent », indique le représentant de l’administration forestière. Et d’ajouter que le nouveau texte protège davantage les droits des communautés riveraines.

Les parties prenantes étaient davantage regardantes sur la manière de faire de l’exploitation forestière un instrument durable de développement local. Pour le directeur de l’initiative Open Timber Portal pour le Bassin du Congo à World Resources Institute Africa, Dr. Achille Djeagou Tchoffo, il est question d’arriver à avoir des emplois durables grâce à la forêt. La loi forestière c’est pour la durabilité non seulement de la forêt mais aussi des hommes qui y vivent et développement des activités pour assurer l’avenir de leurs enfants, estime celui qui représente le partenaire financier (les fonds alloués proviennent de l’Union européenne, ndlr). « Beaucoup de forêts sacrées sont en train d’être érigées en patrimoines mondiaux de l’Unesco lorsque vous avez réussi à démontrer que l’attachement à votre espace est unique. L’on pourrait les aménager de façon à attirer les touristes et générer des revenus. Il faut penser à toutes ces alternatives. Ce n’est pas seulement l’exploitation forestière qui va aider à aller de l’avant, mais aussi d’autres activités comme l’écotourisme si on arrive à documenter ces savoirs et à les valoriser », fait-il observer.

Duclair Mbouna, coordonnateur national de WRI-Cameroun, abonde dans le même sens quand il explique qu’« un pays ne peut pas baser son économie sur la matière première. Dans des zones forestières comme Messamena, on doit penser à former des menuisiers expérimentés, pour engager des plaidoyers auprès du conseil régional par exemple et voir dans quelle mesure les marchés publics peuvent être réalisés avec des meubles issus des ressources du Cameroun. Pour ce faire, il faut d’abord former les jeunes et disposer des menuiseries ». Autrement dit, il est possible d’être en phase avec la boussole de développement (SND-30) tout en générant des emplois durables au niveau local, à travers la création des clusters de menuiserie dédiés à une formation de qualité.

Kenfack

Messamena : les chefs traditionnels, vent debout contre l’exploitation forestière illégale

Le 26 juillet 2024, le Centre pour l’environnement et le développement (CED), en collaboration avec le Réseau des chefs traditionnels d’Afrique (ReCTrad) et World Resources Institute (WRI), a organisé un atelier à Messamena, région de l’Est-Cameroun. Cette initiative vise à renforcer les capacités des chefs traditionnels pour lutter contre l’exploitation forestière illégale. Dans une zone riche en biodiversité mais menacée par des pratiques destructrices, les discussions ont porté sur la nécessité de rendre la chaîne d’approvisionnement des produits forestiers plus transparente et de sensibiliser les communautés locales sur l’importance de la gestion durable des ressources naturelles.

Through the efforts of the NGO Conservation Justice, 9200 students from three provinces in Gabon have been trained in best practices for wildlife preservation during the 2023-2024 school year. This initiative aims to raise environmental awareness among younger generations to ensure a sustainable future.

As part of its « Wildlife Brigades » program, the NGO Conservation Justice conducted environmental education campaigns in 56 schools across the Ogooué-Ivindo, Ogooué-Lolo, and Haut-Ogooué provinces. In total, 9200 students aged 6 to 17 were sensitized to wildlife preservation issues during the 2023-2024 school year.

The goal of this initiative is to educate young people from an early age on the importance of biodiversity conservation. The sensitization sessions, tailored to the children’s age, emphasized concrete actions everyone can take to protect local ecosystems and endangered species. By encouraging students to become environmental ambassadors, the NGO hopes to see this knowledge spread within families and local communities.

The Wildlife Brigades, created in partnership with the Ministry of Water and Forests and supported by several partners such as Rougier Gabon, Somivab, the GAW company, CEB, and the Lékédi Biodiversity Foundation, have multiple roles: informing, sensitizing, educating, and monitoring illegal natural resource trafficking. Since February 2024, the Lékédi brigade has joined this network, further strengthening conservation efforts in the region.

In addition to students, local communities are also targeted by these campaigns. Meetings and workshops help raise awareness among residents about the harmful consequences of poaching and promote environmentally friendly practices. Conservation Justice also provides legal support to local populations, informing them about the legal aspects of human-wildlife conflicts and possible recourses.

Supporting these actions, a new poster listing the fully protected species in Gabon was recently published with funding from the European Union. Printed in 10,000 copies, this poster is widely distributed to local communities, providing them with a valuable reference for biodiversity protection.

The Water and Forests administration, supported by Conservation Justice and several other local NGOs, continues to promote initiatives aimed at preserving the environment and ensuring a sustainable future for future generations.

Fanta Mabo

Grâce à l’initiative de FODER, 131 agriculteurs des arrondissements de Batouri, Kette, Ouli, et Kentzou adoptent l’utilisation des ânes pour le labour et le sarclobuttage. Ce projet, soutenu par la coopération allemande, vise à réduire la pénibilité du travail agricole tout en augmentant la productivité, offrant ainsi une solution durable et économique aux défis locaux.

À la faveur d’une initiative portée par l’organisation Forêts et Développement (FODER), les agriculteurs des arrondissements de Batouri, Kette, Ouli, et Kentzou, dans la région de l’Est-Cameroun, ont suivi une formation sur l’utilisation des ânes pour le labour et le sarclobuttage. L’objectif de cette nouvelle approche agricole est de réduire la pénibilité du travail, tout en augmentant la productivité. Déjà répandue dans la région du Nord-Cameroun, cette méthode est en cours de vulgarisation dans la région de l’Est. D’après FODER, l’introduction des ânes pour le labour présente plusieurs avantages significatifs. Le premier est l’accessibilité économique : les ânes sont disponibles localement et leur entretien est peu coûteux, ce qui rend la méthode accessible même pour les producteurs aux revenus modestes. De même, leur alimentation se limite à des herbes et de l’eau.

Le deuxième porte sur l’amélioration de la productivité. A ce niveau, l’utilisation des ânes permet de labourer des surfaces plus grandes en moins de temps, augmentant ainsi les rendements agricoles. La troisième est la réduction de la pénibilité, car les ânes attelés facilitent les tâches agricoles, ce qui réduit la charge de travail physique des agriculteurs, notamment celle des femmes et des jeunes. Le quatrième avantage enfin, est relatif à la durabilité : en valorisant les ressources locales, l’approche agricole minimise l’impact environnemental comparé aux équipements motorisés.

131 agriculteurs capacités grâce au soutien de la coopération allemande  

La technique agricole est vulgarisée dans le cadre de la mise en œuvre du Projet pilote d’appui à l’amélioration des revenus des réfugiés et des communautés d’accueil dans quatre communes de la région de l’Est du Cameroun (ProARC), mis en œuvre avec l’appui technique de l’agence de coopération internationale allemande (GIZ) et le financement du ministère fédéral de la coopération économique et du développement (BMZ). Elle a permis de mettre à la disposition des bénéficiaires des ânes, des charrues, des charrettes et des billonneuses. Une formation à l’utilisation a suivi.

Au total, ce sont 131 agriculteurs qui ont été formés et utilisent désormais les ânes pour le labour et le sarclobuttage. Avec deux ânes (mâle et femelle), les différents groupes d’agriculteurs bénéficiaires parviennent à cultiver jusqu’à deux hectares par jour. « Utiliser des ânes pour le labour change complètement notre manière de travailler. Cela va nous permettre de travailler plus efficacement et d’améliorer nos revenus sans alourdir notre charge de travail », a confié un membre de l’association Femmes Dynamiques de Bombe Bakary. Pour s’adapter à la forte pluviométrie qui prévaut dans la région de l’Est, des enclos avec des feux allumés ont été construits pour réchauffer les ânes.

Les bénéficiaires sont constitués de : GIC Emergence, Association les Débrouillards et Femmes Dynamiques de Bombe Bakary pour l’arrondissement de Kentzou, GIC Kpona Bo pour l’arrondissement de Batouri, GIC Persévérance, GIC Dam et Association Dyangol Robbe dans l’arrondissement de Kette) et GIC PM et Association Jeunes Filles Mères dans l’arrondissement d’Ouli.

Un projet orienté vers le développement durable

L’introduction de la culture attelée avec des ânes à l’Est-Cameroun s’inscrit dans une vision de développement durable et d’amélioration des conditions de vie pour les réfugiés et les communautés d’accueil. FODER apporte ainsi une solution concrète et adaptée aux défis agricoles locaux, en conciliant tradition et innovation. « Les ânes, disponibles localement et peu coûteux à entretenir, rendent cette méthode accessible même aux producteurs modestes. En plus de leur faible coût, les ânes sont robustes et bien adaptés au terrain. En introduisant cette technique dans l’Est du Cameroun, nous visons à reproduire le succès du Nord, améliorant ainsi la productivité agricole et réduisant la dépendance aux machines coûteuses », confie Justin Chekoua, Chargé des Programmes mines, biodiversité et environnement au sein de FODER. « Pour notre organisation, faciliter cette approche agricole permet de promouvoir le développement durable, renforcer la sécurité alimentaire et soutenir les communautés locales, particulièrement les réfugiés », poursuit-il. La démarche impulsée par FODER dans la région de l’Est représente une avancée vers un avenir agricole plus durable et prospère pour les agriculteurs locaux et les communautés d’accueil.

Kenfack

Des ânes pour booster l’agriculture : FODER innove à l’Est-Cameroun

Grâce à l’initiative de FODER, 131 agriculteurs des arrondissements de Batouri, Kette, Ouli, et Kentzou adoptent l’utilisation des ânes pour le labour et le sarclobuttage. Ce projet, soutenu par la coopération allemande, vise à réduire la pénibilité du travail agricole tout en augmentant la productivité, offrant ainsi une solution durable et économique aux défis locaux.

Greenpeace Africa organised a conference on climate finance to coincide with the celebration of the 20th anniversary of the Economic and Social Council of the African Union, which took place during the week of 18 July 2024 in Accra, Ghana. Entitled « Ending the Crisis: The Role of Financial Reforms in Addressing the Climate and Environmental Crisis in Africa, » this conference facilitated discussions on the financial reforms needed to tackle current climate and environmental challenges.

The discussions highlighted the connection between the climate crisis and the necessary financial reforms in Africa. Experts emphasized the role of the African Union in resolving climate finance issues and discussed the United Nations Tax Convention and its impact on the socio-economic well-being of African populations.

Fred Njehu, Pan-African Policy Strategist at Greenpeace Africa, stated: « We are all witnessing the harmful effects of the climate crisis in Africa. To address this, African countries must be an integral part of the solution. Adequate climate funds must be mobilized to address the losses and damages suffered by our communities. We also want African countries to position themselves to decolonize the global financial system and ensure it is fair, equitable, and adequately meets climate needs. Our governments must ensure that funds are directed to the real beneficiaries within our communities. »

Dorine Nininahazwe, Policy Advisor at Greenpeace Africa, added: « Africa must speak as one at major international meetings. One of the things that works against us in Africa is that we come separately, and so our voices and demands are weak. The more united we are, the stronger and more effective we will be. There is a lot of injustice in the financial system. Our countries pay high taxes on loss and damage funds, while large polluting companies pay the least. We must ensure that there is tax justice. This is our common fight. »

Grace Appolos, Program Director at We the People (Nigeria), stated: « We cannot talk about a just transition while fossil fuels continue to burn; it’s lying to ourselves and putting more lives at risk. As Tihah Bolton said, we cannot keep mopping the floor while the tap is open. The tap must be turned off if we want our efforts to mitigate the climate crisis to have any impact. »

The event, organized in partnership with the Youth Strategic Network for Development and the African Tax Justice Network, underscored the importance of climate and financial justice to ensure a just and equitable transition for African populations.

Fanta Mabo

Greenpeace Africa Demands Compensation for Climate Crisis Losses and Damages

Greenpeace Africa organised a conference on climate finance to coincide with the celebration of the 20th anniversary of the Economic and Social Council of the African Union, which took place during the week of 18 July 2024 in Accra, Ghana. Entitled « Ending the Crisis: The Role of Financial Reforms in Addressing the Climate and Environmental Crisis in Africa, » this conference facilitated discussions on the financial reforms needed to tackle current climate and environmental challenges.