Toute l'actu sur la protection de l'environnement

Tag: Biodiversity in Africa

Total 210 Posts

Face aux défis de la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) au Cameroun, l’Environmental Justice Foundation (EJF) travaille aux côtés du gouvernement pour améliorer la transparence dans le secteur. Ces actions visent à protéger les ressources marines et à soutenir les communautés locales dont la subsistance dépend de la pêche.

Le Cameroun dispose d’une zone économique exclusive (ZEE) riche, avec près de 15 000 km² abritant une biodiversité marine exceptionnelle. Cependant, cette richesse attire des activités de pêche illicites, menaçant les écosystèmes marins et la sécurité alimentaire des Camerounais. Pour contrer ces menaces, l’EJF s’implique depuis 2022 pour renforcer la transparence dans le secteur de la pêche en partenariat avec des organisations locales et internationales.

L’un des premiers pas significatifs a été la publication, pour la première fois en 2023, de la liste des navires autorisés à pêcher dans les eaux camerounaises. En 2024, une mise à jour de cette liste incluant les licences de pêche côtière a marqué une avancée notable en matière de transparence. Cette démarche vise à limiter la pêche INN, qui affecte gravement la durabilité des stocks halieutiques et la subsistance des 212 000 pêcheurs camerounais.

Néanmoins, des défis majeurs subsistent. Premièrement, le Cameroun ne dispose toujours pas d’un registre public et accessible des navires de pêche, limitant la capacité de surveillance. Seuls 6 % des navires possèdent un numéro IMO (Organisation Maritime Internationale), rendant leur traçabilité difficile. Deuxièmement, bien que les licences de pêche soient officiellement délivrées, le processus manque de transparence, avec des renouvellements souvent automatiques et sans contrôles rigoureux.

Les avantages d’une transparence accrue sont multiples. Elle permettrait de réduire les pratiques illégales, comme la pêche sans licence, l’utilisation de filets non sélectifs, et les incursions dans des zones réservées aux pêcheurs artisanaux. En effet, selon des données satellitaires, depuis 2020, les chalutiers industriels ont illégalement pêché pendant plus de 78 400 heures dans ces zones protégées. Une meilleure transparence pourrait ainsi freiner ces abus, tout en améliorant la durabilité des ressources marines et la sécurité alimentaire.

Outre la protection des ressources, la transparence favorise la confiance institutionnelle et l’intégrité dans le secteur. En s’assurant que les données de pêche sont accessibles et fiables, le Cameroun pourrait également attirer des investissements responsables et renforcer sa position en tant que modèle de gestion durable des ressources marines en Afrique centrale.

Boris Ngounou

À Lambaréné, deux présumés trafiquants d’ivoire ont été pris en flagrant délit lors d’une opération conjointe. En leur possession, sept pointes d’ivoire, preuve d’une recrudescence du trafic de faune sauvage qui menace la biodiversité gabonaise. Face à cette crise, des sanctions sévères sont prévues par le Code pénal.

Le 30 octobre 2024, une opération conjointe a permis d’interpeller deux suspects en flagrant délit de trafic d’ivoire à Lambaréné. Cette opération, menée par la Direction de la Lutte Contre le Braconnage des Eaux et Forêts, la Direction provinciale des Eaux et Forêts du Moyen-Ogooué, et la Police Judiciaire de la ville, avec le soutien de l’ONG Conservation Justice, a mis la main sur R.M, qui tentait de vendre sept pointes d’ivoire entières.

Le principal suspect, R.M, a rapidement cité W.W.M comme complice, entraînant également son interpellation. Les deux hommes sont actuellement en garde à vue à la Police Judiciaire de Lambaréné en attendant leur transfert au parquet spécial de Libreville.

Selon les articles 390 et 398 du Code pénal gabonais, la détention et le commerce illégal d’ivoire sont sévèrement punis, avec des peines pouvant atteindre dix ans de prison et une amende équivalente à cinq fois la valeur de l’ivoire saisi. Cette arrestation intervient peu après celle de cinq autres présumés trafiquants à Kango, illustrant l’intensification de la lutte contre le trafic d’espèces protégées.

Le ramassage de l’ivoire sans notification aux autorités forestières reste illégal, malgré les explications souvent avancées par les trafiquants, qui se justifient en prétendant avoir simplement trouvé ces trophées en forêt. Cette tentative de détourner la responsabilité du braconnage souligne la nécessité d’une vigilance accrue de la part des autorités et des citoyens.

Avec l’augmentation des cas de trafic d’ivoire, le Gabon intensifie ses efforts pour protéger sa faune sauvage, un engagement soutenu par des ONG comme Conservation Justice. Le public est également encouragé à signaler toute découverte d’ivoire aux autorités pour éviter toute complicité présumée dans le braconnage, un crime qui continue de décimer les populations d’éléphants en Afrique.

Boris Ngounou

Les acteurs de la foresterie sociale au Gabon ont bénéficié, du 15 au 19 octobre, de formations intensives organisées par la Direction Provinciale des Eaux et Forêts du Moyen-Ogooué, appuyée par l’ONG Conservation Justice. Ces ateliers, tenus à Lambaréné et Ndjolé, visaient à outiller les responsables communautaires et les autorités locales pour une meilleure gouvernance des ressources forestières, dans le cadre du projet RALF financé par l’Union Européenne.

Ces formations ont permis de sensibiliser plus de 50 acteurs, dont des responsables de forêts communautaires et des représentants villageois, sur des mécanismes tels que les Cahiers de Charges Contractuelles (CCC) et le Fonds de Développement Local (FDL). Le gouverneur Jean Benoit Bekale a souligné l’importance de ces outils pour améliorer la gestion forestière tout en intégrant les communautés locales, assurant une répartition équitable des revenus issus de la foresterie.

Les échanges ont également mis en lumière les défis rencontrés dans l’implémentation de ces mécanismes. Abdoul Eyeghe Traoré, chef juridique de Conservation Justice, a expliqué que de nombreuses communautés faisaient face à des lacunes en matière de gouvernance et d’utilisation des fonds. La sensibilisation sur la mise en place des Comités de Gestion et de Suivi des Projets (CGSP) a ainsi été renforcée pour combler ces déficits.

Par ailleurs, les participants ont exprimé leur satisfaction pour cette initiative, comme l’a indiqué Rodrigue Ndong Mba, secrétaire général de la Forêt Communautaire Abanga Island, qui a salué ces ateliers pour leur clarté sur le rôle de chaque membre dans la gestion forestière. Ces ateliers viennent pallier les manques de connaissances et de gestion, souvent à l’origine de conflits internes et de perte de ressources.

En renforçant la formation des acteurs locaux, ces sessions constituent une avancée pour assurer un développement durable et une gouvernance efficace des forêts communautaires au Gabon.

Boris Ngounou

Renforcement de la foresterie sociale : une nouvelle vision pour les communautés rurales au Gabon

Les acteurs de la foresterie sociale au Gabon ont bénéficié, du 15 au 19 octobre, de formations intensives organisées par la Direction Provinciale des Eaux et Forêts du Moyen-Ogooué, appuyée par l’ONG Conservation Justice. Ces ateliers, tenus à Lambaréné et Ndjolé, visaient à outiller les responsables communautaires et les autorités locales pour une meilleure gouvernance des ressources forestières, dans le cadre du projet RALF financé par l’Union Européenne.

Le Groupe CMA CGM et Suez ont signé un protocole d’accord pour produire jusqu’à 100 000 tonnes de biométhane par an d’ici 2030. Ce partenariat vise à réduire l’empreinte carbone du transport maritime européen. Bien que centré sur l’Europe, cette initiative présente des enjeux majeurs pour l’Afrique, où les défis environnementaux et la transition énergétique des transports sont cruciaux.

Le 18 octobre 2024, deux géants industriels, le Groupe CMA CGM et Suez, ont signé un protocole d’accord pour accélérer la production de biométhane en Europe. Ce partenariat a pour objectif de produire jusqu’à 100 000 tonnes de biométhane par an d’ici 2030 et d’investir 100 millions d’euros pour développer les infrastructures nécessaires à cette transition. Ce biométhane, carburant renouvelable, sera utilisé par les navires de CMA CGM, participant ainsi à la décarbonation du transport maritime. Si cet accord est une étape clé pour l’Europe, ses implications pour l’Afrique sont tout aussi intéressantes.

Le Contexte africain

L’Afrique, bien qu’émergente sur la scène de la décarbonation des transports, est directement concernée par cette initiative. Plusieurs ports africains, notamment ceux de l’Afrique de l’Ouest, sont stratégiques pour le commerce maritime mondial, avec CMA CGM comme l’un des acteurs dominants. L’utilisation de carburants renouvelables dans les navires traversant les eaux africaines pourrait non seulement réduire l’empreinte écologique du secteur, mais aussi positionner le continent comme un pionnier dans la transition énergétique maritime.

De plus, l’initiative pourrait inspirer des projets similaires en Afrique, où les défis liés à la gestion des déchets sont omniprésents. Le partenariat avec Suez, expert dans la valorisation des déchets, montre qu’il est possible de transformer un problème environnemental majeur en une ressource énergétique. L’adaptation de cette technologie à des régions d’Afrique, qui souffrent d’un manque chronique d’infrastructures de gestion des déchets, pourrait représenter une solution durable et bénéfique.

La déforestation et les défis environnementaux africains

L’Afrique fait face à une déforestation galopante, à la désertification et à la dégradation de ses terres agricoles. La production de biométhane à partir de la valorisation des déchets pourrait devenir une alternative aux méthodes énergétiques destructrices, telles que l’exploitation des combustibles fossiles et la coupe de bois. L’intégration de ce carburant renouvelable dans l’économie africaine permettrait non seulement de limiter la déforestation mais aussi d’encourager l’adoption de technologies propres pour les industries locales.

Un autre aspect important est la réduction de la pollution atmosphérique, qui est un problème croissant dans les grandes villes africaines. Le transport maritime, bien qu’étant l’un des moyens de transport les plus utilisés pour les importations et les exportations, est également un contributeur majeur de la pollution des côtes africaines. Le biométhane, comme solution verte, pourrait contribuer à améliorer la qualité de l’air dans les zones portuaires.

Les bénéfices pour les collectivités locales

Pour les collectivités locales, cette initiative pourrait apporter des avantages économiques significatifs. La mise en place de sites de production de biométhane en Afrique pourrait attirer des investissements et créer des emplois locaux, notamment dans la gestion des déchets, la production de biocarburants et la maintenance des infrastructures. En favorisant une approche circulaire de l’économie, le biométhane offre aux collectivités locales des opportunités de revenus supplémentaires grâce à la valorisation des déchets domestiques et industriels.

En outre, ces projets pourraient stimuler les infrastructures et la technologie locales, avec la création de partenariats public-privé pour renforcer l’industrie de l’énergie propre. Cela permettrait également à l’Afrique de se positionner comme un acteur majeur de la transition énergétique mondiale.

Le rôle stratégique de CMA CGM et Suez en Afrique

CMA CGM, déjà très présente en Afrique avec ses lignes maritimes et ses hubs logistiques, joue un rôle clé dans le commerce intercontinental. En introduisant des navires propulsés par du biométhane dans ses opérations africaines, l’entreprise pourrait offrir un modèle aux autres acteurs du transport maritime africain et montrer la voie vers une décarbonation du secteur.

Quant à Suez, son expertise en gestion circulaire des déchets pourrait être cruciale pour le continent africain, où la gestion des ordures reste problématique. Le partenariat pourrait être un catalyseur pour le développement de l’économie circulaire en Afrique, notamment avec la production de biométhane à partir de déchets locaux, transformant ainsi un problème en opportunité.

Vers une transition énergétique durable

Avec l’objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, CMA CGM se positionne comme un leader de la transition énergétique maritime. En parallèle, Suez s’efforce d’aider ses clients à éviter les émissions de CO2, en leur offrant des solutions durables et circulaires. Pour l’Afrique, ce partenariat pourrait non seulement améliorer la durabilité du transport maritime, mais aussi fournir des solutions concrètes pour surmonter les défis environnementaux et énergétiques du continent.

L’Afrique, avec ses immenses ressources naturelles et son potentiel énergétique, pourrait jouer un rôle central dans cette révolution verte. En adoptant des initiatives similaires à ce partenariat entre CMA CGM et Suez, les pays africains peuvent contribuer à la lutte mondiale contre le changement climatique tout en renforçant leur résilience énergétique et économique.

Boris Ngounou

Partenariat CMA CGM et Suez : une opportunité pour la décarbonation du transport maritime africain

Le Groupe CMA CGM et Suez ont signé un protocole d’accord pour produire jusqu’à 100 000 tonnes de biométhane par an d’ici 2030. Ce partenariat vise à réduire l’empreinte carbone du transport maritime européen. Bien que centré sur l’Europe, cette initiative présente des enjeux majeurs pour l’Afrique, où les défis environnementaux et la transition énergétique des transports sont cruciaux.

Les forces de l’ordre gabonaises, en partenariat avec l’ONG Conservation Justice, ont frappé un grand coup dans la lutte contre le braconnage. Cinq individus ont été arrêtés pour trafic d’ivoire à Kango, après avoir tenté de vendre neuf pointes d’ivoire.

Lors d’une opération conjointe menée par la Direction de la Lutte Contre le Braconnage des Eaux et Forêts et la Police judiciaire de Ntoum, cinq présumés trafiquants d’ivoire ont été arrêtés en flagrant délit à Kango. Parmi eux, B.I et C.N, directement interpellés avec neuf pointes d’ivoire, ont rapidement avoué leur intention de vendre les trophées issus du braconnage pour des raisons financières.

Les enquêteurs ont élargi le réseau en arrêtant W.I.N, identifié comme l’un des propriétaires d’une des pointes saisies. Deux autres individus, J.F.M et J.N.L, également impliqués dans cette tentative de vente illégale, ont été interpellés peu après. L’ensemble du groupe a été déféré devant le procureur de la République le 21 octobre 2024.

Des sanctions sévères encourues

Les cinq trafiquants risquent jusqu’à 10 ans d’emprisonnement et des amendes correspondant au quintuple de la valeur de l’ivoire saisi, selon les articles 390 et 398 du Code Pénal gabonais. Ces infractions concernent la détention, le transport et la tentative de vente des espèces protégées comme l’éléphant, sans qu’il y ait légitime défense ou protection des biens.

Engagement dans la lutte contre le braconnage

Cette opération réussie démontre une fois de plus l’engagement actif de l’administration gabonaise et de l’ONG Conservation Justice dans la lutte contre le braconnage. L’éléphant, espèce intégralement protégée, continue d’être la principale victime du commerce illicite de l’ivoire, qui menace la biodiversité et l’équilibre écologique de la région.

Boris Ngounou