Depuis son installation en 2019 à Campo, au sud du Cameroun, Camvert SA, géant de l’agro-industrie, fait face à de vives critiques des communautés locales. Ces dernières dénoncent des violations de leurs droits, l’absence de dialogue, et des promesses non tenues. Dans une pétition récente, elles réclament la mise en place urgente d’une plateforme de concertation, pointant du doigt la destruction de la biodiversité et des conditions de vie aggravées pour les populations riveraines.
Lors de son implantation en 2019, Camvert SA portait les espoirs de nombreuses communautés à Campo, avec la promesse de développement local, d’emplois et d’infrastructures. Cependant, ces promesses semblent aujourd’hui oubliées. Dans une pétition datée du 20 novembre 2024, les communautés Mvae-Mabi accusent Camvert et d’autres sociétés forestières comme Boiscam et Sofoni de mépris, de non-respect des cahiers de charges et de destruction massive de l’écosystème.
« Nous avons été abusés et victimes de promesses non tenues », dénoncent les signataires de la pétition adressée au sous-préfet de Campo. Parmi les griefs soulevés : l’absence d’un Plan de Travail Annuel (PTA) pour 2024, des accidents de travail non pris en charge et un trafic d’influence supposé sur les autorités locales.
Une crise environnementale et sociale
La concession provisoire de plus de 40 000 hectares accordés à Camvert en 2022 dans des conditions floues a provoqué une destruction accélérée de la biodiversité. Ce projet va à l’encontre des engagements du Cameroun en matière de préservation de l’environnement. Selon un rapport de Greenpeace Afrique, « les communautés dépendent de cette forêt pour leur survie. Sa destruction affecte directement leur sécurité alimentaire et leurs moyens de subsistance. »
Les populations signalent également des incursions fréquentes d’animaux sauvages dans leurs villages, conséquence de la destruction de leur habitat naturel. Cette situation aggrave les tensions entre les communautés locales et l’entreprise, qui reste sourde à leurs revendications.
Une des principales revendications concerne l’absence de redistribution des revenus générés par l’attribution de la concession. Selon l’article 17 du Décret n° 76-166 du 27 avril 1976, 20 % des revenus devraient revenir aux communautés villageoises concernées. Ce financement pourrait être utilisé pour des projets locaux tels que des écoles, des centres de santé ou des infrastructures. Mais jusqu’à présent, les communautés de Campo n’ont rien perçu.
Majesté Abel Mvondo Medjo, chef de 3ᵉ degré du village Doum Essamebenga, souligne l’absence de communication entre Camvert et les riverains : « Depuis deux ans, il n’y a pratiquement pas de dialogue. Nous exigeons un cadre de concertation régulier pour garantir le respect des engagements pris. »
Sylvie Michele Ongbassomben, de Greenpeace Afrique, ajoute : « Tant qu’un dialogue transparent ne sera pas ouvert, les communautés continueront à exprimer leur mécontentement publiquement. Les autorités doivent agir pour protéger les droits des populations. ».
Les communautés réclament des mesures concrètes :
- La révision des cahiers de charges.
- L’élaboration et l’exécution d’un Plan de Travail Annuel (PTA) pour 2024.
- La mise en place d’une plateforme de concertation réunissant toutes les parties prenantes au moins une fois par trimestre.
- Le paiement immédiat des redevances foncières dues.
Boris Ngounou
Depuis son installation en 2019 à Campo, au sud du Cameroun, Camvert SA, géant de l’agro-industrie, fait face à de vives critiques des communautés locales. Ces dernières dénoncent des violations de leurs droits, l’absence de dialogue, et des promesses non tenues. Dans une pétition récente, elles réclament la mise en place urgente d’une plateforme de concertation, pointant du doigt la destruction de la biodiversité et des conditions de vie aggravées pour les populations riveraines.
La pêche illégale dans le Golfe de Guinée représente une perte de plus d’1,2 milliard d’euros pour les États côtiers chaque année, selon le Global Fishing Watch. Face à cette menace, le Cameroun intensifie ses efforts pour renforcer la surveillance maritime, notamment avec le projet « Promouvoir les capacités locales pour lutter contre les effets déstabilisants des navires de pêche étrangers dans le golfe de Guinée et en Mauritanie (DWFV) ». Grâce à des partenariats avec des organisations internationales, le pays s’équipe pour contrer cette crise et protéger sa biodiversité marine.
Le Cameroun, avec ses 400 kilomètres de côtes, est particulièrement vulnérable aux activités des navires de pêche étrangers, souvent accusés d’exploiter les ressources marines locales de manière abusive. Pour remédier à cette situation, le pays s’appuie désormais sur le projet intitulé « Promouvoir les capacités locales pour lutter contre les effets déstabilisants des navires de pêche étrangers dans le golfe de Guinée et en Mauritanie (DWFV) ». Financé par le Département d’État américain à travers l’Ambassade des Etats Unis à Accra, ce projet est piloté par le Centre pour le droit et la sécurité maritimes (CEMLAWS) et le Centre pour la gestion côtière (CCM) de l’Université de Cape Coast et soutenu localement par l’African Marine Mammal Conservation Organization (AMMCO).
L’une des récentes matérialisations de ce projet, c’est l’atelier de formation organisé par CEMLAWS-CCM et AMMCO le 8 octobre 2024 à Yaoundé, en destination des autorités camerounaises en charge de la pêche, des transports et de la sécurité. Entre autres résolutions, les participants ont convenu de la nécessité d’encourager l’adoption de technologies innovantes pour améliorer la collecte de données, la surveillance et la transparence dans les pratiques de pêche, et de promouvoir des campagnes de sensibilisation pour informer les communautés sur l’importance de la conservation marine et des pratiques de pêche durables.
Des résultats prometteurs malgré des défis
Le projet DWFV, à travers l’atelier de Yaoundé et les initiatives régionales passées, ont déjà permis des avancées significatives. « Nous avons constaté une réduction des activités illicites grâce à un meilleur partage des informations et à une réactivité accrue des forces de l’ordre », déclare Elie BADAI, chef de la Brigade de contrôle et de surveillance des activités de pêche au ministère camerounais des Pêches et des Industries Animales (Minepia). En 2023, le pays d’Afrique centrale a radié sept navires inscrits sous son pavillon, pour leur implication dans des activités de pêche INN. Au cours de la même année, les autorités camerounaises ont également interpellé 15 navires suspects et appliqué des sanctions effectives sur quatre d’entre eux. Ces mesures se sont accompagnées de patrouilles conjointes avec le ministère de la Défense et de contrôles réguliers au sein de la zone économique exclusive du Cameroun.
Toutefois, ces efforts ne sont pas sans défis. La vaste étendue du Golfe de Guinée, combinée à des infrastructures parfois obsolètes, rend la surveillance continue difficile. Les coûts élevés liés à la maintenance des technologies de suivi et au déploiement de personnel formé représentent également un obstacle important. En dépit de ces difficultés, le projet mise sur la formation des acteurs locaux et la sensibilisation des communautés côtières pour assurer une gestion durable des ressources maritimes.
Boris Ngounou
Bien que le contenu de cet article/vidéo/matériel ait été rendu possible dans le cadre du projet Promouvoir la transparence, la responsabilité et les capacités locales pour faire face aux impacts déstabilisants des navires de pêche en eaux lointaines appartenant à des étrangers (DWFV) dans le Golfe de Guinée et les eaux de Mauritanie, les opinions et les connotations sont entièrement celles de l’auteur et ne reflètent pas la position ou l’alignement de l’agence de financement – U. S. Department of State – ou des partenaires de mise en œuvre du projet, le Centre pour le droit et la sécurité maritimes (CEMLAWS) Afrique, et le Centre de gestion côtière (CCM) de l’Université de Cape Coast au Ghana. Les opinions et les connotations sont entièrement celles de l’auteur et ne reflètent pas la position ou l’alignement de l’agence de financement – le Département d’Etat américain – ou des partenaires de mise en œuvre du projet, le Centre pour le droit maritime et la sécurité (CEMLAWS) Afrique, et le Centre pour la gestion côtière (CCM) de l’Université de Cape Coast au Ghana.
La pêche illégale dans le Golfe de Guinée représente une perte de plus d’1,2 milliard d’euros pour les États côtiers chaque année, selon le Global Fishing Watch. Face à cette menace, le Cameroun intensifie ses efforts pour renforcer la surveillance maritime, notamment avec le projet « Promouvoir les capacités locales pour lutter contre les effets déstabilisants des navires de pêche étrangers dans le golfe de Guinée et en Mauritanie (DWFV) ». Grâce à des partenariats avec des organisations internationales, le pays s’équipe pour contrer cette crise et protéger sa biodiversité marine.
Face aux défis de la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) au Cameroun, l’Environmental Justice Foundation (EJF) travaille aux côtés du gouvernement pour améliorer la transparence dans le secteur. Ces actions visent à protéger les ressources marines et à soutenir les communautés locales dont la subsistance dépend de la pêche.
Le Cameroun dispose d’une zone économique exclusive (ZEE) riche, avec près de 15 000 km² abritant une biodiversité marine exceptionnelle. Cependant, cette richesse attire des activités de pêche illicites, menaçant les écosystèmes marins et la sécurité alimentaire des Camerounais. Pour contrer ces menaces, l’EJF s’implique depuis 2022 pour renforcer la transparence dans le secteur de la pêche en partenariat avec des organisations locales et internationales.
L’un des premiers pas significatifs a été la publication, pour la première fois en 2023, de la liste des navires autorisés à pêcher dans les eaux camerounaises. En 2024, une mise à jour de cette liste incluant les licences de pêche côtière a marqué une avancée notable en matière de transparence. Cette démarche vise à limiter la pêche INN, qui affecte gravement la durabilité des stocks halieutiques et la subsistance des 212 000 pêcheurs camerounais.
Néanmoins, des défis majeurs subsistent. Premièrement, le Cameroun ne dispose toujours pas d’un registre public et accessible des navires de pêche, limitant la capacité de surveillance. Seuls 6 % des navires possèdent un numéro IMO (Organisation Maritime Internationale), rendant leur traçabilité difficile. Deuxièmement, bien que les licences de pêche soient officiellement délivrées, le processus manque de transparence, avec des renouvellements souvent automatiques et sans contrôles rigoureux.
Les avantages d’une transparence accrue sont multiples. Elle permettrait de réduire les pratiques illégales, comme la pêche sans licence, l’utilisation de filets non sélectifs, et les incursions dans des zones réservées aux pêcheurs artisanaux. En effet, selon des données satellitaires, depuis 2020, les chalutiers industriels ont illégalement pêché pendant plus de 78 400 heures dans ces zones protégées. Une meilleure transparence pourrait ainsi freiner ces abus, tout en améliorant la durabilité des ressources marines et la sécurité alimentaire.
Outre la protection des ressources, la transparence favorise la confiance institutionnelle et l’intégrité dans le secteur. En s’assurant que les données de pêche sont accessibles et fiables, le Cameroun pourrait également attirer des investissements responsables et renforcer sa position en tant que modèle de gestion durable des ressources marines en Afrique centrale.
Boris Ngounou
Face aux défis de la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) au Cameroun, l’Environmental Justice Foundation (EJF) travaille aux côtés du gouvernement pour améliorer la transparence dans le secteur. Ces actions visent à protéger les ressources marines et à soutenir les communautés locales dont la subsistance dépend de la pêche.
À Lambaréné, deux présumés trafiquants d’ivoire ont été pris en flagrant délit lors d’une opération conjointe. En leur possession, sept pointes d’ivoire, preuve d’une recrudescence du trafic de faune sauvage qui menace la biodiversité gabonaise. Face à cette crise, des sanctions sévères sont prévues par le Code pénal.
Le 30 octobre 2024, une opération conjointe a permis d’interpeller deux suspects en flagrant délit de trafic d’ivoire à Lambaréné. Cette opération, menée par la Direction de la Lutte Contre le Braconnage des Eaux et Forêts, la Direction provinciale des Eaux et Forêts du Moyen-Ogooué, et la Police Judiciaire de la ville, avec le soutien de l’ONG Conservation Justice, a mis la main sur R.M, qui tentait de vendre sept pointes d’ivoire entières.
Le principal suspect, R.M, a rapidement cité W.W.M comme complice, entraînant également son interpellation. Les deux hommes sont actuellement en garde à vue à la Police Judiciaire de Lambaréné en attendant leur transfert au parquet spécial de Libreville.
Selon les articles 390 et 398 du Code pénal gabonais, la détention et le commerce illégal d’ivoire sont sévèrement punis, avec des peines pouvant atteindre dix ans de prison et une amende équivalente à cinq fois la valeur de l’ivoire saisi. Cette arrestation intervient peu après celle de cinq autres présumés trafiquants à Kango, illustrant l’intensification de la lutte contre le trafic d’espèces protégées.
Le ramassage de l’ivoire sans notification aux autorités forestières reste illégal, malgré les explications souvent avancées par les trafiquants, qui se justifient en prétendant avoir simplement trouvé ces trophées en forêt. Cette tentative de détourner la responsabilité du braconnage souligne la nécessité d’une vigilance accrue de la part des autorités et des citoyens.
Avec l’augmentation des cas de trafic d’ivoire, le Gabon intensifie ses efforts pour protéger sa faune sauvage, un engagement soutenu par des ONG comme Conservation Justice. Le public est également encouragé à signaler toute découverte d’ivoire aux autorités pour éviter toute complicité présumée dans le braconnage, un crime qui continue de décimer les populations d’éléphants en Afrique.
Boris Ngounou
À Lambaréné, deux présumés trafiquants d’ivoire ont été pris en flagrant délit lors d’une opération conjointe. En leur possession, sept pointes d’ivoire, preuve d’une recrudescence du trafic de faune sauvage qui menace la biodiversité gabonaise. Face à cette crise, des sanctions sévères sont prévues par le Code pénal.
Les acteurs de la foresterie sociale au Gabon ont bénéficié, du 15 au 19 octobre, de formations intensives organisées par la Direction Provinciale des Eaux et Forêts du Moyen-Ogooué, appuyée par l’ONG Conservation Justice. Ces ateliers, tenus à Lambaréné et Ndjolé, visaient à outiller les responsables communautaires et les autorités locales pour une meilleure gouvernance des ressources forestières, dans le cadre du projet RALF financé par l’Union Européenne.
Ces formations ont permis de sensibiliser plus de 50 acteurs, dont des responsables de forêts communautaires et des représentants villageois, sur des mécanismes tels que les Cahiers de Charges Contractuelles (CCC) et le Fonds de Développement Local (FDL). Le gouverneur Jean Benoit Bekale a souligné l’importance de ces outils pour améliorer la gestion forestière tout en intégrant les communautés locales, assurant une répartition équitable des revenus issus de la foresterie.
Les échanges ont également mis en lumière les défis rencontrés dans l’implémentation de ces mécanismes. Abdoul Eyeghe Traoré, chef juridique de Conservation Justice, a expliqué que de nombreuses communautés faisaient face à des lacunes en matière de gouvernance et d’utilisation des fonds. La sensibilisation sur la mise en place des Comités de Gestion et de Suivi des Projets (CGSP) a ainsi été renforcée pour combler ces déficits.
Par ailleurs, les participants ont exprimé leur satisfaction pour cette initiative, comme l’a indiqué Rodrigue Ndong Mba, secrétaire général de la Forêt Communautaire Abanga Island, qui a salué ces ateliers pour leur clarté sur le rôle de chaque membre dans la gestion forestière. Ces ateliers viennent pallier les manques de connaissances et de gestion, souvent à l’origine de conflits internes et de perte de ressources.
En renforçant la formation des acteurs locaux, ces sessions constituent une avancée pour assurer un développement durable et une gouvernance efficace des forêts communautaires au Gabon.
Boris Ngounou
Les acteurs de la foresterie sociale au Gabon ont bénéficié, du 15 au 19 octobre, de formations intensives organisées par la Direction Provinciale des Eaux et Forêts du Moyen-Ogooué, appuyée par l’ONG Conservation Justice. Ces ateliers, tenus à Lambaréné et Ndjolé, visaient à outiller les responsables communautaires et les autorités locales pour une meilleure gouvernance des ressources forestières, dans le cadre du projet RALF financé par l’Union Européenne.