Lors de l’inauguration du pôle ouest–africain du Centre de connaissances en agriculture biologique en Afrique, la GIZ a annoncé qu’elle allait subventionner à hauteur de 16 millions d’euros, la promotion des techniques d’agriculture durable en Afrique de l’Ouest, pendant les cinq prochaines années.
Le projet des Centres de connaissances en Agriculture biologique en Afrique est désormais opérationnel. Le pôle ouest-africain a été lancé le 28 janvier 2020 à Thiès, une ville située à 70 kilomètres de Dakar la capitale sénégalaise. Il recevra une subvention échelonnée sur cinq ans, accordée par l’Allemagne. Un accord de subvention d’un montant global de 16 millions d’euros, soit 10 milliards francs CFA, sera signé dans les prochains jours, avec l’agence de coopération internationale allemande pour le développement (GIZ), a annoncé le chef de pôle, Dorith Fombirem.
Le centre travaillera en collaboration avec Fédération nationale pour l’agriculture biologique (Fenab), ainsi que Agrecol Afrique et Enda Pronat, deux associations œuvrant dans la promotion de l’agriculture durable milieu rural. Leur mission consistera à capitaliser les connaissances locales en agriculture écologique et biologique collectées auprès des producteurs, pour ensuite les diffuser à travers la sous-région ouest-africaine. Des connaissances qui tournent au tour d’une production agricole sans utilisation massive et incontrôlée d’intrants chimiques qui peuvent s’avérer dangereux pour la vie humaine, animale et pour l’environnement en général.
Le gouvernement sénégalais, appelé à subventionner l’agroécologie
Lors du lancement du Centre de Connaissances en Agriculture biologique en Afrique de l’Ouest, le chef de pôle a constaté que le gouvernement sénégalais n’accorde pas de subventions à l’agroécologie. « Une forme d’agriculture qui est pourtant désignée comme une alternative et qui pourrait permettre de réaliser la sécurité alimentaire. Elle permet également d’atténuer le changement climatique » a rappelé Dorith Fombirem.
Le pôle ouest-africain du Centre de Connaissances en Agriculture biologique en Afrique est une initiative allemande, portée par la GIZ. Deux autres pôles sont prévus pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe. Un quatrième centre en Afrique du Nord est en cours de discussion. Les différents pôles fonctionneront comme des facilitateurs de la gestion des connaissances en agroécologie. À terme, le projet prévoit le lancement d’une plateforme numérique de connaissances sur l’agriculture biologique en Afrique.
Boris Ngounou
Lors de l’inauguration du pôle ouest–africain du Centre de connaissances en agriculture biologique en Afrique, la GIZ a annoncé qu’elle allait subventionner à hauteur de 16 millions d’euros, la promotion des techniques d’agriculture durable en Afrique de l’Ouest, pendant les cinq prochaines années.
Le Glyphosate est confronté à une vague de contestation en Afrique de l’Ouest. Le Togo l’interdit, tandis que le Mali en déconseille l’usage. Le puissant herbicide est décrié pour ses effets dévastateurs sur l’environnement et la santé humaine.
L’usage abusif et non contrôlé du glyphosate ne sera bientôt plus qu’un lointain souvenir pour les agriculteurs ouest-africains, ou du moins, dans deux pays de cette sous-région : le Togo et dans une moindre mesure, le Mali.
Après plusieurs années de controverse au tour du glyphosate, le gouvernement togolais a décidé d’interdire l’importation, la commercialisation et l’utilisation de ce pesticide et tout produit le contenant. L’arrêté signé le 19 décembre 2019 par Noel Koutera Bataka, le ministre de l’Agriculture, de la production animale et halieutique, accorde cependant un moratoire de 12 mois, pour l’écoulement des produits déjà présents sur le sol togolais au moment de l’interdiction.
Au Mali, les autorités semblent vouloir emboiter le pas au gouvernement togolais. Dans un communiqué publié le 3 janvier 2020, la Direction nationale de la Santé et de l’Hygiène publique du Mali a manifesté son inquiétude concernant l’utilisation abusive des produits chimiques, notamment des pesticides, en milieu agricole. Elle affirme que « l’utilisation de ces produits chimiques a des conséquences énormes sur la santé humaine et environnementale ».
Les Togolais recherchent une alternative au glyphosate
Le Glyphosate est une molécule chimique aux puissantes propriétés herbicides. Il est reconnu comme étant l’herbicide total redoutablement efficace qui détruit toute forme de végétation. Mais, depuis que le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) a classé le glyphosate comme cancérogène probable pour l’homme en mars 2015, il a été interdit dans de nombreux pays, du fait de ses effets également néfastes sur l’environnement. Car lessivé dans les champs, ce produit se retrouve dans la nature, notamment dans l’eau, où il détruit la flore aquatique.
Si les paysans togolais ont compris la nécessité d’interdire les pesticides chimiques tels que le glyphosate, ils sont tout de même préoccupés, à l’idée de savoir comment ils pourront remplacer ces pesticides dans leurs exploitations. Le glyphosate en soi, constitue l’une des alternatives au problème de la main-d’œuvre manuelle qui se pose avec acuité en termes de disponibilité et de coût. « Si le paysan utilise le glyphosate, c’est non seulement parce que cela revient moins cher, mais aussi à cause de l’absence de la main-d’œuvre pour le travail », a déclaré dans un média local, Gnakou Essowè Deandema, le président de la fédération nationale des coopératives des producteurs de maïs du Togo.
Pour répondre à ce besoin d’alternative au glyphosate, des travaux de recherche sont déjà en cours. « Au niveau de la recherche, il y a des tests qu’on est en train de faire sur les autres molécules qui tendent vers le bio, mais on ne peut pas encore parler de résultat », a confié Kossi Essotina Kpemoua, le directeur scientifique de l’Institut togolais de recherche agronomique (Itra).
Boris Ngounou
Le Glyphosate est confronté à une vague de contestation en Afrique de l’Ouest. Le Togo l’interdit, tandis que le Mali en déconseille l’usage. Le puissant herbicide est décrié pour ses effets dévastateurs sur l’environnement et la santé humaine.