Minta, une commune située dans la région du Centre au Cameroun, bénéficie d’un projet de restauration forestière. Financé par le Japon et réalisé par Forêts et développement rural (Foder), le projet s’étend sur trois hectares d’une forêt communale, dégradée par l’agriculture mécanisée. La cérémonie de planting d’arbres a eu lieu le 29 juillet 2022 en présence du sous-préfet de Minta, Gervais Brice Meyé.
Minta, va servir de site d’expérimentation de la technique du biochar dans la restauration des sols et des forêts dégradées du Cameroun. Selon le délégué départemental du ministère camerounais en charge de l’environnement Armand Djomo Ambassa, si l’expérience de Minta est concluante, elle sera répliquée dans l’ensemble des forêts communales du domaine national au Cameroun.
Le projet mené par l’Association forêts et Développement Rural (FODER) s’inscrit dans le cadre de la gestion durable des écosystèmes forestiers à travers l’expérimentation des techniques innovantes de séquestration de carbone et de réduction de gaz à effet de serre.
Selon, les explications de Clovis Nzuta, assistant projet à FODER et responsable du processus de reboisement de la forêt communale de Minta, le biochar est un fertilisant qui est issu de la pyrolyse de la matière organique que l’on brûle à une certaine température pour obtenir une sorte de cendre appelée biochar qui va permettre de fertiliser le sol.
Le site objet de ce reboisement a servi pendant des années à la culture mécanisée du maïs. à en croire Clovis Nzuta le passage des tracteurs pour labourer le sol pendant de longues années casse le sol et laisse sur place une couche appelée ‘Semelle de labour » qui empêche à l’eau de s’infiltrer et le sol devient aride, d’où l’idée d’expérimenter le biochar pour fertiliser le sol.
Huit essences de bois ont été sélectionnées pour cette opération il s’agit principalement : du Moabi ( Baillonella Toxisperma), le Fraké (Terminalia Superbo), le Djansang ( Ricinodendron Heudoloti), la Mangue sauvage (Irvingia Gabonensis) entre autres. Ces espèces sont celles qui poussent déjà dans la localité en milieu naturel, leur choix a été privilégié à cause de leur double avantage à savoir celui de la collecte des matières génétiques pour la préparation de la pépinière et l’adaptation aux conditions climatiques de la localité. Ajouter à cela la croissance rapide de ces essences va à terme fournir d’autres bénéfices environnementaux.
Cette action participe de l’engagement du Cameroun dans la réalisation de l’initiative AFR 100, visant la restauration de 12 millions d’hectares de forêt.
Ebénizer Diki