Plutôt que delà sortie des énergies fossiles (pétrole en tête), il faut se contenter d’une »transition hors des énergies fossiles » aux sortir de la COP28 de Dubaï. Mais pourquoi donc?
La COP28 émiratie qui s’est tenue à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre 2023 a livré son verdict. Annoncée comme étant le point de rupture avec les énergies fossiles, elle a plutôt consacré une nouvelle prouesse langagière. Les pays du Monde entier sont désormais appelés à »transitionner » hors des énergies fossiles »’. Une prudence dans le verbe qui ne peut que satisfaire les thuriféraires de l’industrie petro-gazière mondiale.
À commencer par le Président de
la COP28 qui après avoir frappé son marteau pour valider le texte final de
cette COP28 affichait béatement un sourire de satisfaction. SULTAN AL JABER,
patron d’ADNOC, la principale compagnie petro-gazière des Emirats Arabes Unis
avait de quoi se réjouir. Car de la transition à la sortie réelle des énergies
fossiles, il n'y a qu'un délai qui n'engage réellement que ceux qui veulent y
croire. Ce qui a fait dire au Secrétaire Général de l'Organisation des Nations
Unies Antonio Gutterez que: '' À ceux qui se sont opposés à une référence
claire à l'élimination progressive des combustibles fossiles dans le texte de
la COP28, je tiens à dire qu'une élimination progressive des combustibles
fossiles est inévitable, qu'ils le veuillent ou non. Espérons que cela n'arrive
pas trop tard''.
La COP28 devait se clôturer
mardi, mais d'intenses négociations ont eu lieu pendant la nuit et ont forcé la
conférence à continuer plus longtemps. Les discussions portaient sur la
question de savoir si le résultat final inclurait un appel à la ''réduction
progressive '' où à ''l'élimination progressive '' des combustibles fossiles
comme le pétrole, le gaz et le charbon qui réchauffent la planète. Élimination
progressive indispensable pour limiter le réchauffement climatique à 1.5 °C tel
que fixé par l'Accord de Paris de 2015.
Les négociateurs de la COP28 se
sont également mis d'accord sur des engagements visant à tripler la capacité
des énergies renouvelables et à doubler l'efficacité énergétique d'ici 2030 et
ont réalisé des progrès en matière d'adaptation et de financement. Un fonds
''Perte et dommages '' destinés à soutenir les pays du Sud dans leurs efforts
contre les effets néfastes du réchauffement climatique a été annoncés. Il sera
doté par les pays du Nord à hauteur de 700 milliards USD : les pays en
développement devront montrer patte blanche pour bénéficier de ces financements
en défendant des projets écologiquement viables. La Banque Mondiale s'est quant
à elle dite prête à mettre chaque année 9 milliards de dollars pour financer
des projets liés au climat entre 2024 et 2025.
Mais alors, y a-t-il de quoi
donner aux pays africains des moyens pour construire leur industrie verte en
opérant aussi leur révolution techno-industrielle vers les énergies
renouvelables ? En tout cas, l'énergie solaire se propose comme alternative. Si
la Nature a gâté nos pays d'Afrique équatoriale en termes de soleil, il faudra
des moyens technologiques colossaux pour pouvoir exploiter cette énergie de
manière efficace et efficiente et alimenter à la fois les entreprises et les
ménages d'Afrique en énergie électrique.
Moyens qu'il revient aux
Africains et à eux seuls de se doter sans attendre l'aumône des pays
industrialisés et des bailleurs de fonds qui n'ont aucun intérêt à voir
l'Afrique jouir d'une autonomie énergétique et encore moins d'une autonomie
industrielle et d'une prospérité économique pourtant indispensables pour créer
de la richesse pour nos enfants et des emplois pour nos femmes et nos hommes.
Dans ce cas, il faudra encore envisager exploiter nos réserves de pétrole et de
gaz au Cameroun pour pouvoir non seulement générer des revenus conséquents pour
le développement industriel voulu par la SND30 ( Stratégie Nationale de
Développement 2030) , mais aussi opérer une transition écologique hors des
énergies fossiles à travers des projets écoresponsables , sans perturber les
équilibres économiques et sociaux.
LEONEL AKOSSO