Après avoir établi que le climat est en train de changer partout dans le monde et plus rapidement que prévu le 6e rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) fait des recommandations pour limiter le réchauffement à 1,5 °C, comme prévu par l’accord de Paris sur le climat.
Dans le second volet de son 6e rapport sur l’évolution du réchauffement climatique, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) enjoignent les décideurs du monde entier à abandonner le charbon d’ici à 2050. Pour parvenir à une réduction drastique de ces combustibles fossiles, le GIEC conseille notamment la suppression des subventions accordées à ces énergies polluantes, affirmant que cette mesure permettrait de réduire les émissions de 10 % d’ici à 2030. Autres solutions : la modernisation des centrales incluant le captage et le stockage de CO2 ainsi que l’interdiction de constructions de nouvelles installations de charbon non exploitées.
Ces recommandations devraient permettre de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C d’ici à 2100, comme souhaité dans l’accord de Paris sur le climat validé lors de la COP 21 en 2015. Alors que dans la première partie de ce 6e rapport publié le 9 août 2021, le GIEC s’inquiétait du fait que le réchauffement climatique évolue plus vite que prévu. À l’allure où vont les choses, le monde aura franchi le cap de 1,5°C dans les vingt prochaines années, plus tôt que d’ici à 2100, comme voulu dans l’accord de Paris.
La têtutesse des faits
Les prévisions consignées dans le 6e rapport du GIEC portent toutes sur les risques de non-atteinte de l’objectif principal de la COP21, adopté par 196 Parties lors de la COP21 à Paris, le 12 décembre 2015 et est entré en vigueur le 4 novembre 2016. Celui consiste à limiter le réchauffement climatique à un niveau bien inférieur à 2°C, de préférence à 1,5°C, par rapport au niveau préindustriel.
À comparer cet objectif aux tendances climatiques actuelles, l’on conclue très vite que les scientifiques du GIEC ont raison de s’alarmer. Les crises de sécheresses que traversent en ce moment la région du Sahel et la corne de l’Afrique sont en effet la parfaite illustration des prévisions des experts de l’ONU. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM) au moins 20 millions de personnes sont exposées à un risque de famine cette année en raison de la sécheresse qui s’aggrave au Kenya, en Somalie et en Éthiopie.
Ces catastrophes climatiques sont exacerbées par l’augmentation de la température à la surface de la terre, selon le GIEC, qui a indiqué que les émissions de carbone nocives de 2010 à 2019 n’ont jamais été aussi élevées dans l’histoire de l’humanité. Ce qui fait qu’actuellement cette température se situe à 1,1°C au-dessus des niveaux préindustriels.
Boris Ngounou