À l’occasion de la Journée mondiale de la santé, célébrée le 7 avril 2022, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé les gouvernements, les organisations, les entreprises et les citoyens à faire connaître les mesures qu’ils prennent pour protéger la planète et la santé humaine. Pour elle, la crise climatique est devenue la principale menace de la santé humaine. Les Africains sont pourtant les plus exposés au réchauffement climatique.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) ne reste pas en retrait dans la lutte contre le réchauffement climatique. À l’occasion de la Journée mondiale de la santé, célébrée le 7 avril 2022, cette agence de l’Organisation des Nations unies (ONU), spécialisée sur la santé publique, a lancé un vibrant appel à l’action climatique. «La crise climatique est une crise sanitaire : ce sont les mêmes choix non durables qui tuent notre planète et qui tuent les gens», a affirmé le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. « Nous avons besoin de solutions transformatrices pour sevrer le monde de sa dépendance aux combustibles fossiles, pour réinventer les économies et créer des sociétés axées sur le bien-être, et pour protéger la santé de la planète dont dépend la santé humaine », poursuit le directeur de l’OMS.
Dans son Manifeste pour un monde en meilleure santé et plus soucieux de l’environnement après la COVID-19, publié en mai 2020, l’OMS prescrivait déjà des modes de production durables. Il s’agit notamment de protéger et de préserver la nature qui est la source de la santé humaine, d’investir dans les services essentiels, depuis l’eau et l’assainissement jusqu’aux énergies non polluantes, dans les établissements de soins, d’assurer une transition énergétique rapide dans l’intérêt de la santé, de promouvoir des systèmes alimentaires sains et durables, de construire des villes saines et vivables, et de cesser d’utiliser l’argent du contribuable pour financer des activités polluantes.
L’Afrique paie le lourd tribut
L’impact sanitaire du changement climatique se pose avec plus d’acuité en Afrique. Avec près de 3% des émissions globales de gaz à effet de serre (GES), le continent est injustement le plus vulnérable aux effets du changement climatique. Les phénomènes météorologiques extrêmes détruisent les moyens de subsistance des populations, vivant essentiellement d’une agriculture pluviale. Une situation qui les expose à de nombreuses maladies, notamment de sources hydriques telle que le choléra. En ce moment l’épidémie affecte près de 4000 personnes au Cameroun, selon des sources officielles.
La malnutrition est aussi au rendez-vous. Selon la Commission économique pour l’Afrique (CEA), d’ici le milieu du siècle, la production de blé pourrait enregistrer une baisse de 17 %, 5 % pour le maïs, 15 % pour le sorgho, et 10 % pour le mil. Si le réchauffement dépassait les 3°C Celsius, toutes les régions actuellement productrices de maïs, de mil et de sorgho deviendraient inadaptées à ce type de cultures.
Boris Ngounou