Faute de ramassage des ordures ménagères, les populations de la ville de Douala brûlent elles-mêmes leurs déchets en plein air. Au péril de leur santé et de l’environnement…
Il n’a échappé à personne que le ramassage des ordures ménagères dans les quartiers de la ville de DOUALA est un véritable casse-tête, une mission que les collectivités locales et leurs auxiliaires ont du mal à remplir. Une situation qui laisse malheureusement les usagers seuls face à cette insalubrité qu’ils sont contraints de gérer, souvent avec des moyens aussi maladroits que dangereux comme le brulage des déchets à ciel ouvert.
C’est l’amer constat que l’on peut faire en sillonnant les rues de notre ville. Chaque prochaine lisière est transformée en chapelle ardente. Sauf que les fumées qui y montent jusqu’au ciel ne proviennent pas de bougies ou d’encens en fusion mais plutôt de dépôts d’ordures sur lesquels on a répandu du carburant pour les pulvériser. Mais il faut le dire, le brûlage des déchets à ciel ouvert est plus nocif par l’environnement et pour la santé que nous ne pouvons l’imaginer. Certaines personnes pourraient dire : « cela fait longtemps que nous brûlons les déchets à l’air libre. Il n’y a pas d’électricité au pays, ce n’est pas votre gros français qui va changer nos vies ». Mais à défaut de changer vos vies, il faudrait déjà préserver celles-ci de la destruction précoce…à petit feu.
Car ces petits feux de joie ne sont pas si innocents que cela. Le brûlage des déchets à ciel ouvert, y compris des matériaux en apparence inoffensifs comme le papier, le carton, les résidus verts, et les matériaux de construction libère un mélange dangereux de composés cancérigènes et d’autres substances toxiques lorsque ces matériaux sont brûlés à ciel ouvert.
Le brûlage de déchets à ciel ouvert entraîne des risques pour la santé pour ceux qui sont exposés directement à la fumée. Cela touche plus particulièrement les personnes ayant un système respiratoire sensible, ainsi que les enfants et les personnes âgées.
A court terme, l’exposition à la fumée peut causer des maux de tête, des nausées et des rougeurs. Au fil du temps, cela peut augmenter le risque de contracter une maladie cardiaque. Certains polluants renfermés dans la fumée provenant du brûlage des déchets à ciel ouvert peuvent contenir les produits chimiques suivants : dioxines, furanes, arsenic, plomb, monoxyde de carbone, oxyde d’azote, oxyde de soufre, acide chlorhydrique…On peut également retrouver ces polluants dans les cendres laissées après le brûlage des déchets à ciel ouvert.
Les expositions aux dioxines et aux furanes ont été associées à certains types de cancers, des problèmes de foie, une dégradation du système immunitaire et de la fonction de reproduction et des effets sur le système nerveux.
Par ailleurs, les dioxines et les furanes produits par le brûlage des déchets à ciel ouvert se déposent sur les plantes, qui sont mangées par les animaux. Une fois ces substances absorbées par les animaux, elles restent dans la chaîne alimentaire pour finalement se retrouver dans la viande et les produits laitiers que nous consommons. En effet, plus de 90% des dioxines et des furanes que nous absorbons proviennent de notre alimentation.
Il faut donc éviter de brûler les ordures à ciel ouvert. A la place, nous vous suggérons les 3R, le compostage et /ou l’élimination sûre des déchets.
1- R : Réduire ; éviter les articles jetables. Acheter les produits en vrac au lieu des articles emballés individuellement. Acheter des produits durables et des produits qui peuvent être rechargés, réparés ou remplis.
2- R : Réutiliser ; faire don des articles dont vous n’avez plus besoin comme les vêtements, les meubles, les livres, les magazines et les jouets aux parents, amis ou aux organismes caritatifs.
3- R : Recycler ; recycler les articles recyclables des déchets et les préparer pour une collecte ou un dépôt dans un centre de récupération local.
Il est également conseillé de pratiquer du compostage en collectant les déchets organiques des cuisines pour en faire des engrais naturels ou du biogaz. On peut enfin sortir les déchets aux fins de collecte ou les déposer dans un lieu d’enfouissement local.
Leonel Akosso