Une enquête de l’Association pour le respect du droit des populations autochtones, du développement durable et du droit de l’homme (Arpa2dh) révèle des pratiques minières alarmantes au Congo-Brazzaville, mettant en péril l’environnement et la santé des communautés locales. Absence de consultations des populations locales, pollution des eaux et utilisation de substances toxiques sont autant de préoccupations soulevées, reflétant une tendance inquiétante observée dans d’autres régions d’Afrique.
L’Arpa2dh a publié le 3 mai 2025 à Brazzaville, un rapport dénonçant les activités de plusieurs entreprises minières, principalement chinoises, opérant dans le sud du Congo-Brazzaville. Ces entreprises sont accusées de ne pas consulter les populations locales avant de débuter leurs opérations, violant ainsi le principe du consentement libre, préalable et éclairé. De plus, elles ne réalisent pas d’études d’impact environnemental et social, entraînant des conséquences désastreuses telles que la pollution de l’eau et la dégradation des toitures des habitations locales.
« Ces entreprises qui ont pu obtenir des permis d’exploitation ou des autorisations auprès du gouvernement n’ont pas consulté les populations. Au préalable, avant de mener un projet, on doit consulter les populations et leur consentement doit être libre. Ils doivent donner leur avis pour dire si l’on veut que le projet s’exécute ou non. Cela n’a pas été fait. », explique Blanchard Cherotti Mavoungou, président l’Arpa2dh.
Les conséquences de ces activités minières ne se limitent pas au Congo-Brazzaville. En République démocratique du Congo (RDC), des études ont révélé que plus de 99 % des agriculteurs et pêcheurs vivant à proximité des mines de cobalt et de cuivre signalent une baisse drastique de leurs récoltes et prises, attribuée à la pollution des eaux. De plus, 56 % des femmes interrogées ont rapporté des problèmes de santé reproductive liés à la contamination.
L’utilisation de substances dangereuses, comme le mercure, est également répandue dans l’exploitation minière artisanale en Afrique. En RDC, environ 15 tonnes de mercure sont utilisées chaque année dans l’exploitation artisanale de l’or, contribuant à la pollution des cours d’eau et posant des risques pour la santé humaine.
Face à ces constats alarmants, l’ARPA2DH appelle les autorités congolaises à renforcer la réglementation et à veiller à ce que les entreprises minières respectent les normes environnementales et les droits des populations locales. Une action concertée est nécessaire pour prévenir une dégradation environnementale irréversible et protéger les communautés affectées.
En Afrique, l’exploitation minière si elle n’est pas correctement réglementée, peut avoir des conséquences dévastatrices sur l’environnement et les populations locales. Il est impératif que les autorités prennent des mesures pour garantir une exploitation responsable des ressources naturelles, en veillant à la protection des écosystèmes et au respect des droits des communautés.
Boris Ngounou