L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), met en garde l’opinion internationale sur la disparition des douze espèces de plantes sauvages. Ces plantes dont sept se trouvent en Afrique, sont livrées à une surexploitation silencieuse qui met en péril leur existence.
À l’occasion de la Journée mondiale de la terre qui se célébrait le 22 avril 2022, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a publié un rapport sur la surexploitation de certains végétaux sauvages. Le rapport intitulé « Regard sur la flore: évaluation des risques et des perspectives du commerce des ingrédients de végétaux sauvages », attire l’attention de la communauté internationale sur la nécessité d’utiliser de manière durable les végétaux prélevés dans la nature.
En collaboration avec Traffic, une organisation non gouvernementale (ONG) travaillant à l’échelle mondiale sur le commerce d’espèces de la faune et de la flore sauvages, et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), la FAO déplore le danger de disparition qui guette 12 espèces sauvages vedettes, dont les parties sont monnaie courante dans les usages domestiques. Sept variétés de ces végétaux sauvages ou substances issues de végétaux sauvages sont exploitées en Afrique. Il s’agit de l’Encens, le Pygeum, le Karité, Gomme arabique, l’Argan, le Baobab et le Réglisse.
Des espèces végétales confrontées à une forte demande
L’Encens fait partie des plantes sauvages dont le statut de conservation est préoccupant. Présente dans le nord-est de l’Afrique, cette résine d’arbre est utilisée directement sous forme d’encens, ainsi que pour l’aromathérapie, les cosmétiques, les parfums et la médecine traditionnelle.
Et pourtant la demande d’ingrédients de végétaux sauvages ne cesse de croître, en particulier dans les pays dits développés. Selon certaines estimations, les consommateurs des États-Unis d’Amérique ont dépensé à eux seuls 11,3 milliards de dollars pour l’achat des compléments alimentaires d’origine naturelle en 2020, et des données préliminaires font apparaître que la pandémie de Covid-19 a suscité un regain d’intérêt pour l’utilisation de végétaux sauvages comme substances entrant dans la composition de médicaments traditionnels ou modernes.
À l’échelle mondiale, une étude réalisée par l’Université Rhodes en Afrique du Sud, estime que jusqu’à 5,8 milliards de personnes pourraient faire usage de végétaux sauvages ou semi-sauvages. Pour la FAO, un approvisionnement raisonné en ces ingrédients peut contribuer à une conservation plus large de la flore et permettre ainsi d’améliorer les moyens de subsistance de certaines populations parmi les plus marginalisées au monde.
Boris Ngounou
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), met en garde l’opinion internationale sur la disparition des douze espèces de plantes sauvages. Ces plantes dont sept se trouvent en Afrique, sont livrées à une surexploitation silencieuse qui met en péril leur existence.
L’entreprise française Yves Saint Laurent (YSL Beauté) a lancé le 22 avril 2022, à l’occasion de la Journée mondiale de la terre, le programme « Rewild Our Earth ». Mis en œuvre en collaboration avec l’organisation non gouvernementale (ONG) de protection de la nature Re:Wild, le programme prévoit la restauration de 1000 hectares de terres au Maroc et la plantation de 400 000 arbres à Madagascar.
À l’occasion de la 52e édition de la Journée mondiale de la terre, qui se célébrait le 22 avril 2022, l’entreprise française de cosmétique, Yves Saint Laurent Beauté (YSL Beauty) a annoncé des activités de restauration des terres, au Maroc et à Madagascar.
Au Maroc il sera question de restaurer 1000 hectares de terres, dans la vallée de l’Ourika située à 30 km de Marrakech, à l’ouest du royaume. C’est dans cette région que YSL Beauty tire une partie de sa matière première, en cultivant une large variété d’ingrédients comme la grenade, la guimauve, l’iris, le jasmin, la noix ou le safran. La zone qui abrite plus de 200 espèces botaniques, est cependant menacée par de nombreux risques écologiques, notamment l’augmentation des températures, la déforestation, et les catastrophes naturelles.
À Madagascar, la politique de durabilité de YSL Beauty sera mise en œuvre dans la zone protégée d’Anjozorobe Angavo, située à 90 km au nord-est d’Antananarivo, la capitale du pays d’Afrique de l’Est. Il s’agit d’un corridor de forêt primaire, l’un des derniers vestiges de forêts naturelles des Hautes Terres centrales malgaches, où cohabitent 558 espèces de plantes, 9 espèces de lémuriens, 34 espèces d’amphibiens, 36 espèces de reptiles et 75 espèces d’oiseaux. Pour contribuer à la restauration de ce corridor forestier, la marque de cosmétique entend y planter 400 000 arbres d’ici à 2023.
Restaurer 100 000 hectares de terres d’ici 2030
Les activités de restauration des terres que la marque de luxe YSL Beauty prévoit au Maroc et à Madagascar, sont contenues dans un programme mondial, appelé « Rewild Our Earth ». L’objectif de ce programme est de restaurer 100 000 hectares de terres d’ici 2030, soit près de dix fois la taille la capitale tchadienne N’Djamena (104 km²), et de préserver la biodiversité des zones de ravitaillement de l’entreprise, menacées par le déréglementent climatique. «À l’heure où plus d’un million d’espèces sont sur le point de s’éteindre et 75 % du milieu terrestre est altéré, ce projet au long cours a été pensé pour avoir des effets concrets sur la nature et la biodiversité. Pour traduire cette philosophie en actes, nous avons pris le pari de nous engager dans une révolution de restauration des écosystèmes » explique Stephan Bezy, le directeur général international de YSL Beauté.
« Rewild Our Earth » est réalisé en collaboration avec Re:Wild. L’ L’organisation non gouvernementale (ONG) qui intervient dans plus de 188 aires de conservation dans 89 pays.
Boris Ngounou
L’entreprise française Yves Saint Laurent (YSL Beauté) a lancé le 22 avril 2022, à l’occasion de la Journée mondiale de la terre, le programme « Rewild Our Earth ». Mis en œuvre en collaboration avec l’organisation non gouvernementale (ONG) de protection de la nature Re:Wild, le programme prévoit la restauration de 1000 hectares de terres au Maroc et la plantation de 400 000 arbres à Madagascar.
Le gouvernement RD congolais et la Wildlife Conservation Society (WCS) viennent de signer un accord de gestion pour le parc national de Kahuzi-Biega (PNKB), situé à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Ce partenariat public-privé (PPP) offre de meilleures perspectives de conservation pour la riche biodiversité du PNKB, menacée par le braconnage et l’exploitation minière illégale.
Un vent d’espoir souffle sur les 6 000 km2 du parc national de Kahuzi-Biega (PNKB), à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Après trois années de négociation, la Wildlife Conservation Society (WCS), une organisation non gouvernementale (ONG) américaine dont l’objectif est la préservation de la nature dans le monde et particulièrement en Afrique, obtient la gestion du PNKB. L’ONG basée au parc zoologique du Bronx à New York aux États Unis, a signé avec l’Agence nationale des aires protégées (ICCN) de la RDC, un partenariat public-privé pour la gestion du PNKB.
À travers ce partenariat, la WCS propose une gestion intégrée. Celle-ci protégera la faune et les habitats uniques du PNKB. Elle reconnaîtra également les droits des peuples autochtones Batwa et des communautés locales en leur permettant d’être des partenaires et des constituants actifs et influents dans la gouvernance et la gestion du parc. « Notre engagement dans ce nouvel accord de gestion est enraciné dans notre expérience à travers le monde. Nous sommes associés à plus de 200 groupes de peuples autochtones et 1500 communautés locales dans la conviction que la nature et les gens sont intrinsèquement liés, tout comme la biodiversité et la diversité culturelle. Nous reconnaissons qu’ils se renforcent mutuellement, sont interdépendants et souvent co-évolués » explique la WCS.
Les défis qui attendent la WCS à Kahuzi-Biega
Le PNKB est un foyer de la biodiversité, perdu dans l’une des régions les plus troublées et peu sûres au monde, l’Est de la RDC. L’insécurité dans et autour du parc est principalement alimentée par l’extraction et le commerce illégal de ses ressources naturelles abondantes et de plus en plus recherchées (faune, bois, charbon de bois, or, coltan, étain et tungstène).
Dans une déclaration datant du lundi 18 avril 2022, les peuples autochtones accusent un responsable du PNKB d’avoir installé un représentant du gouverneur dans la carrière de Bileta situé à l’intérieur du parc. Ce qui, selon eux, favorise l’exploitation minière illicite dans ce site protégé.
Le PNKB a été créé en 1970. Inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture) depuis 1980, le site est couvert d’une vaste étendue de forêt tropicale primaire et est dominé par deux volcans éteints, le Kahuzi et le Biega, qui culminent entre 2 100 et 2 400 mètres d’altitude. C’est un site où vit l’une des dernières populations de gorilles de montagne.
Boris Ngounou
Le gouvernement RD congolais et la Wildlife Conservation Society (WCS) viennent de signer un accord de gestion pour le parc national de Kahuzi-Biega (PNKB), situé à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Ce partenariat public-privé (PPP) offre de meilleures perspectives de conservation pour la riche biodiversité du PNKB, menacée par le braconnage et l’exploitation minière illégale.
C’est la première déclaration de ce type publiée par l’épiscopat africain. Le Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (Sceam) exhorte les gouvernements à prendre des mesures urgentes et ambitieuses pour protéger la biodiversité. Dans sa déclaration du 21 juin 2022, le Sceam dénonce également le projet de pipeline de pétrole brut d’Afrique de l’Est (Eacop).
L’église catholique romaine d’Afrique prend position face à la dégradation de la biodiversité. Dans un texte daté du 21 juin 2022, le Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (Sceam) exhorte les gouvernements africains à prendre des mesures urgentes et ambitieuses pour protéger la biodiversité. Selon le Sceam « le climat et la biodiversité sont les deux faces d’une même médaille et, pour cette raison, doivent être abordés ensemble. De même, le problème écologique est indissociable de son aspect social. »
S’alignant sur l’encyclique Laudato si’ publiée en 2015 par le pape François, les évêques considèrent que le respect de la nature et des peuples qui y vivent vont de pair. C’est pourquoi les prélats se sont solidarisés aux organisations de protection de l’environnement qui demandent que 50% de la terre soit protégée d’ici à 2030.
Le projet pétrolier Eacop
Pour justifier la raison de leur appel, les évêques ont remis en question l’impact environnemental du projet de pipeline de pétrole brut d’Afrique de l’Est (Eacop). Il s’agit du projet du plus long pipeline chauffé au monde, devant transporter environ 216 000 barils de pétrole brut par jour, du lac Albert (à l’ouest de l’Ouganda) jusqu’au port de Tanga en Tanzanie, pour l’exportation vers les marchés internationaux.
Le projet est contesté notamment par la Civil Society Coalition on Oil and Gas (CSCO), une coalition de 61 organisations de la société civile travaillant sur les questions pétrolières et gazières en Ouganda. Pour cette coalition, la construction de l’Eacop engendrerait de graves dégâts environnementaux et sociaux. L’extraction du pétrole brut dans le lac Albert pourrait paralyser les activités des pêcheries. Par ailleurs, le risque de déversement de pétrole dans le lac Victoria aurait des conséquences désastreuses sur des millions de personnes (dans environ huit pays) qui dépendent des deux lacs et de leurs bassins versants pour l’eau potable et l’agriculture.
La déclaration du Sceam a été faite à Nairobi au Kenya où 190 délégués du monde entier se sont retrouvés du 21 au 26 juin 2022 pour négocier un accord, attendu depuis 2020, afin de protéger la nature mise à mal par les activités humaines. Un sommet préparatoire de la Convention des Nations Unies sur la biodiversité (COP15), qui se tiendra au Canada en décembre après deux ans de report.
Boris Ngounou
C’est la première déclaration de ce type publiée par l’épiscopat africain. Le Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (Sceam) exhorte les gouvernements à prendre des mesures urgentes et ambitieuses pour protéger la biodiversité. Dans sa déclaration du 21 juin 2022, le Sceam dénonce également le projet de pipeline de pétrole brut d’Afrique de l’Est (Eacop).
The 27th United Nations Climate Change Conference (COP27), which takes place from 7 to 11 November 2022 in Egypt, will be decisive for climate finance in Africa. A recent report by the African Development Bank (AfDB) indicates that Africa needs at least USD 1.3 trillion by 2030 to adequately respond to climate change.
The issue of climate finance is becoming increasingly acute in Africa. While African governments and civil society deplore the unfulfilled promises of developed countries to provide climate finance to developing countries, the African Development Bank’s (AfDB) financial forecasts provide some hard numbers.
In its African Economic Outlook 2022 report, the AfDB says Africa needs between $1.3 trillion and $1.6 trillion in financing between 2022 and 2030 to effectively address climate change. Of this amount, US$715 billion is needed for mitigation, US$1.3 billion for technical and technological needs, US$289-440 billion for loss and damage, while US$259-407 billion will be needed to finance climate adaptation. On this last point, East Africa has the highest estimated cost of adaptation, at $143 billion.
Addressing the climate finance gap in Africa
The AfDB report comes on the eve of the 27th United Nations Climate Change Conference (COP27) which takes place from 7 to 18 November 2022 in Egypt. Dubbed « the African COP », the Sharm El-Sheikh meeting is seen on the continent as an opportunity to effectively address the climate finance deficit in Africa.
In an attempt to solve this problem, world leaders at COP15 in Copenhagen in 2009 pledged to collectively mobilise $100 billion per year from 2020 to help developing countries adapt to climate change. But this promise has never been fulfilled.
« In recent years, many developing countries and activists have called for a fund to compensate poor countries for the devastation caused by climate change, for which rich countries are disproportionately responsible because of their past emissions. This call was rejected at last year’s summit (COP26 in Glasgow, Scotland), » explains Sameh Shoukry, the Egyptian Foreign Minister, who is also the President-designate of COP27.
At COP26, the issue of rich countries financing the consequences of global warming, a demand often referred to as « loss and damage », was raised. But a dialogue on the issue was postponed until 2024.
Boris Ngounou
The 27th United Nations Climate Change Conference (COP27), which takes place from 7 to 11 November 2022 in Egypt, will be decisive for climate finance in Africa. A recent report by the African Development Bank (AfDB) indicates that Africa needs at least USD 1.3 trillion by 2030 to adequately respond to climate change.