CITES 2025 : l’IFAW monte au front pour sauver les espèces africaines menacées

Alors que près d’un million d’espèces animales et végétales sont menacées d’extinction selon les Nations unies, le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) participera à la 20e Conférence des Parties à la CITES, du 24 novembre au 5 décembre 2025 à Samarcande, en Ouzbékistan. L’enjeu de la mission étant d’obtenir un renforcement des protections internationales pour plusieurs espèces emblématiques d’Afrique. Il s’agit notamment des éléphants aux requins, en passant par les raies et les iguanes. Des espèces victimes d’un commerce mondial non durable et souvent illégal.


Alors que près d’un million d’espèces animales et végétales sont menacées d’extinction selon les Nations unies, le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) participera à la 20e Conférence des Parties à la CITES, du 24 novembre au 5 décembre 2025 à Samarcande, en Ouzbékistan. L’enjeu de la mission étant d’obtenir un renforcement des protections internationales pour plusieurs espèces emblématiques d’Afrique. Il s’agit notamment des éléphants aux requins, en passant par les raies et les iguanes. Des espèces victimes d’un commerce mondial non durable et souvent illégal.

La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) s’apprête à vivre un moment crucial. L’IFAW, acteur majeur de la conservation, y défendra des propositions destinées à freiner le déclin d’espèces clés pour l’équilibre des écosystèmes.
Selon les estimations de l’UICN, plus de 36 % des espèces de requins et de raies sont aujourd’hui menacées d’extinction, victimes de la surpêche et du commerce d’ailerons. Les éléphants et rhinocéros, quant à eux, continuent de subir la pression d’un braconnage alimenté par le commerce illégal de l’ivoire et des cornes, estimé à plus de 20 000 éléphants tués chaque année en Afrique.

Plaidoyer pour une protection renforcée

À Samarcande, les experts de l’IFAW défendront plusieurs propositions d’inscription ou de transfert d’espèces vers les annexes les plus protectrices de la CITES :

  • Les requins et raies : inscription du requin océanique et du requin-baleine à l’Annexe I, interdisant tout commerce international. L’organisation soutient aussi la création d’un quota d’exportation nul pour les raies wedgefish et guitares de mer, dont la population s’est effondrée de plus de 80 % dans certaines zones tropicales.
  • Les paresseux d’Hoffmann et à deux doigts : de plus en plus capturés pour le commerce touristique et animalier, ils pourraient rejoindre l’Annexe II afin d’encadrer strictement leur exportation.
  • Les iguanes des Galápagos et les geckos australiens : malgré leur protection locale, ces reptiles rares alimentent un lucratif marché noir des animaux de compagnie. Leur inscription à l’Annexe I permettrait de bloquer ces transactions illégales.

Mais l’un des enjeux majeurs de cette conférence sera sans doute le sort des grands mammifères africains. L’IFAW s’opposera fermement aux propositions de certains pays d’Afrique australe visant à autoriser la vente des stocks d’ivoire et de corne de rhinocéros accumulés par les États.
Selon l’organisation, tout commerce légal risquerait d’alimenter le blanchiment de produits issus du braconnage, rendant impossible toute distinction entre l’ivoire d’origine licite ou illicite.
Les experts mettront également en garde contre la remise en cause du statut de protection des girafes, dont les os et la peau sont désormais l’objet d’un commerce international impliquant plus de 100 pays.

Pour l’IFAW, protéger les espèces sauvages, c’est aussi protéger la santé planétaire. Les requins, par exemple, jouent un rôle écologique crucial : en régulant les populations de poissons, ils assurent la stabilité des chaînes alimentaires marines et la résilience des océans face au changement climatique.
Les éléphants, eux, sont considérés comme des ingénieurs des écosystèmes : en ouvrant les forêts, ils favorisent la régénération des sols et la biodiversité. Leur disparition massive aurait des conséquences en cascade sur les habitats africains.

Au-delà des débats techniques, la participation de l’IFAW à la CoP20 symbolise une mobilisation mondiale pour la vie sauvage. « Le commerce non durable des espèces est un problème qui doit être traité de toute urgence », rappellent ses experts.
Leur plaidoyer s’inscrit dans une approche scientifique, mais aussi diplomatique : amener les États à renforcer la traçabilité du commerce, à durcir les contrôles douaniers et à coopérer contre les trafics transfrontaliers.

Boris Ngounou

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