RDC : la Réserve du Corridor Vert, un projet entre espoir et controverse 

Le gouvernement congolais a créé la Réserve du Corridor Vert Kivu-Kinshasa, un vaste projet de conservation visant à protéger plus de 100 000 km² de forêts primaires et 60 000 km² de tourbières. S’il promet une lutte efficace contre la déforestation et un développement économique durable, il soulève aussi de vives inquiétudes quant au respect des droits des communautés locales. Greenpeace Afrique appelle à une gestion plus inclusive et transparente pour éviter un modèle de conservation excluant les populations autochtones.

Le 15 janvier 2025, la République démocratique du Congo (RDC) a officialisé la création de la Réserve du Corridor Vert Kivu-Kinshasa, une initiative ambitieuse visant à protéger plus de 100 000 km² de forêts primaires et 60 000 km² de tourbières. Ce projet a pour objectif de lutter contre la déforestation en promouvant le développement agricole et les énergies renouvelables, tout en améliorant les conditions socio-économiques des populations locales.

Toutefois, des préoccupations ont été soulevées concernant le respect des droits des communautés locales et des peuples autochtones. Greenpeace Afrique a salué l’initiative, mais a exhorté le gouvernement congolais à adopter une approche plus inclusive, soulignant l’absence de consultations préalables et le non-respect du consentement libre, préalable et éclairé des communautés concernées. L’organisation insiste sur la nécessité d’une participation active des communautés locales pour éviter de reproduire des modèles de développement néocoloniaux.

La mise en œuvre de ce projet ambitieux devra surmonter plusieurs défis, notamment la capacité limitée de l’Institut Congolais de Conservation de la Nature (ICCN) à gérer efficacement une si vaste aire protégée. De plus, la réserve englobe diverses concessions forestières, industrielles, minières et agricoles, ce qui nécessite une coordination intersectorielle complexe. La réussite du projet dépendra de la bonne gouvernance, du respect des droits des communautés locales et de la collaboration entre toutes les parties prenantes.

En intégrant activement les communautés locales et en assurant une gestion durable des ressources naturelles, la Réserve du Corridor Vert Kivu-Kinshasa pourrait devenir un modèle de conservation alliant protection de l’environnement et développement socio-économique. D’où l’insistance de Greenpeace, afin que le gouvernement congolais et ses partenaires veillent à une mise en œuvre inclusive et transparente pour garantir le succès de cette initiative.

Boris Ngounou

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