Dans un rapport transmis aux autorités camerounaises le 9 juin 2022, l’organisation de défense de la nature, Forêts et développement rural (Foder), révèle trois cas d’exploitation forestière présumée illégale, dans trois régions du Cameroun. Le rapport d’observation indépendante externe (OIE) épingle deux entreprises forestières. La South Forestry Company (SFC) et la Forestière Industrielle du Sud (LFIS), basées respectivement dans les régions de l’Est et du Sud.
Au cours du mois d’avril 2022, l’organisation Forêts et Développement rural (Foder) a consigné dans un rapport, les constatations d’une série de trois missions d’observation indépendante externe (OIE) sur plusieurs sites d’exploitation forestière au Cameroun. Ces observations ont débouchées sur trois cas d’exploitation forestière présumée illégale. Il s’agit de la Vente de Coupe (VC) N° 10 02 425 exploitée par la société South Forestry Company (SFC), dans l’arrondissement de Messamena, l’est du Cameroun. Selon les observations, la SFC aurait coupé les arbres au-delà des limites de sa concession forestière, avec la complicité de certains habitants des villages riverains. Une infraction réprimée par l’article 156 de la loi forestière du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche.
Le deuxième cas d’exploitation forestière présumé illégale a été observé dans le village Bifa’a au sud du pays. La Forestière Industrielle du Sud (LFIS) y est accusée d’avoir perpétré cinq faits infractionnels, dans et autour de l’assiette de coupe du No 0903342. Il s’agit notamment de l’exploitation non autorisée du bois dans une forêt domaniale et le non-respect des normes et techniques d’intervention en milieu forestier, qui sont des infractions réprimées par l’article 447 (1) de la loi 94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts de la faune et de la pêche, ainsi que par l’article 128 (6) de la loi 81/013 du 27 novembre 1981 portant régime des forêts de la faune et de la pêche au Cameroun.
Des suspects non identifiés dans la région du Centre
Les missions d’OIE effectuées dans les localités de Guervoum, de Mbembeing et de Yoko dans la région du Centre ont également présumé une exploitation non autorisée dans des forêts du domaine national. Sauf qu’en absence de preuves tangibles, aucun exploitant forestier n’a été suspecté.
Ces trois missions d’OIE ont été menées respectivement par le Projet d’Appui à l’élevage et de Préservation de la biodiversité en périphérie des aires protégées au Cameroun (Papel), le Centre local pour le Développement et Alternatif (CeDLA) et Ecosystèmes et Développement (Ecodev). Les ressources nécessaires pour les réaliser lesdites missions ont été mobilisées grâce au projet : « Suivi communautaires des forêts en temps réel pour maintenir les moyens de subsistance et les forêts en Afrique centrale (Projet RTM3) » et le projet « Promotion de la transparence du secteur forestier au Cameroun par la vulgarisation de l’Open Timber Portal (OTP) et la mise en œuvre de l’observation indépendante. Des projets bénéficiant du soutien financier de Foreign, du Commonwealth and Development Office (FCDO) et de l’Union Européenne (UE).
À l’issue des trois missions d’OIE, les rapports individuels ont été soumis au ministère camerounais des Forêts et de la Faune, ainsi qu’à ses délégations de l’Est, du Sud et du Centre. C’était le 09 juin 2022.
Boris Ngounou