Les pays membres des Nations Unies sont actuellement réunis à Genève en Suisse pour tenter de finaliser un traité mondial ambitieux contre la pollution plastique. Les négociations qui ont débuté le 5 août 2025, et qui se poursuivront jusqu’au 14 août prochain, sont considérées comme une «dernière chance» d’agir à la source de la pollution plastique. L’objectif est d’élaborer un traité qui couvre l’ensemble du cycle de vie des plastiques, de la conception à la production, à l’élimination, et qui favorise une économie circulaire.
Après deux semaines d’échanges dans la grande salle d’assemblée du Palais des Nations à Génève en Suisse, les dirigeants des États présents, plus de 180, ainsi que 619 organisations, ne sont toujours pas parvenus à s’accorder sur un traité mondial contre la pollution aux plastiques. Pendant que certains parlent de consensus, d’autres évoquent la piste du vote. «En déclenchant un vote, la minorité qui bloque le processus réaliserait qu’elle va perdre et serait forcée à faire des compromis», pense Claire Arkin, porte-parole de l’ONG Gaia (Global alliance for incinerator alternatives), basée en Europe, en Afrique et aux Etats-Unis. «Il n’est pas trop tard, mais il faut qu’il soit annoncé aussi vite que possible».
Deux camps s’opposent en réalité depuis le début des pourparlers il y a deux ans et demi. Un groupe de pays essentiellement pétroliers (Arabie saoudite, Koweït, Russie, Iran, Malaisie…) bloque le processus, ainsi que les États-Unis et l’Inde, qui sont proches de cette mouvance. Tous souhaitent que le traité porte quasi exclusivement sur le traitement du plastique à l’état de déchets, et s’opposent à toute contrainte sur la partie « amont » du plastique, issu du pétrole.
En face, un groupe grandissant de pays qualifiés «d’ambitieux», qui veut des mesures pour réguler la production des déchets plastiques ( qui pourrait tripler d’ici à 2060), seule solution pour freiner le fléau de la pollution plastique qui s’infiltre dans les écosystèmes, les montagnes, les fleuves, les océans, et jusqu’à l’intérieur du corps humain. Ce groupe réunit les 27 pays de l’Union européenne (UE), de nombreux pays d’Amérique latine, d’Afrique, l’Australie, le Royaume-Uni, la Suisse, le Canada ainsi que la plupart des pays îliens submergés par des vagues de déchets plastique venus de l’océan.
La date du 14 août 2025 sera donc décisive pour savoir si les deux camps ont réussi à s’entendre, et à finalement adopter le tant convoité traité mondial contre la pollution plastique, qui vise à créer un accord international juridiquement contraignant pour réduire et éliminer la pollution plastique à toutes les étapes de son cycle de vie. Son atout majeur réside dans son approche globale et ambitieuse, visant à s’attaquer à la source du problème, notamment la production et la consommation de plastiques, tout en améliorant la gestion des déchets plastiques.
Par ailleurs, une production et une consommation durable du plastique devrait contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES,) liées notamment à l’extraction des matières premières et à la fabrication du plastique.
Inès Magoum