L’Afrique vient de voir deux de ses sites culturels et naturels inscrits au patrimoine mondial de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco). Il s’agit du paysage Diy-Gid-Biy des Monts Mandara, dans l’Extrême-Nord du Cameroun, et du Mont Mulanje, au Malawi, qualifiés de patrimoines exceptionnels.
Conscient du fait que l’Afrique représente seulement 9% des biens inscrits au patrimoine mondial, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) est décidée à oeuvrer pour la plus grande inclusion du continent. C’est ainsi qu’elle est récemment passée des paroles aux actes en validant l’inscription de deux nouveaux sites africains sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Il s’agit du paysage de Diy-Gid-Biy des Monts Mandara, dans l’Extrême-Nord du Cameroun, et du Mont Mulanje, au Malawi, portant ainsi à 112 leur nombre total.
Le premier site, le paysage de Diy-Gid-Biy, est un site remarquable qui se distingue par ses structures en pierre sèche, témoignage d’une civilisation ancienne, et par son paysage façonné par les communautés Mafa, qui y vivent depuis le XVe siècle. Quant au Mont Mulanje, réserve de biosphère, il est une destination de choix pour les amoureux de la nature de part sa flore et sa faune uniques, pour les amateurs de randonnée et ceux qui souhaitent découvrir la richesse culturelle du Malawi.
« une stratégie très claire a été élaborée, notamment pour inclure les 11 pays africains n’ayant jamais figuré à ce jour sur la fameuse liste», indique le directeur du patrimoine mondial de l’Unesco, Lazare Eloundou Assomo.
Les deux sites ont été sélectionnées parmi 30 candidatures examinées cette année, dont quatre en Afrique. Les deux autres étant l’archipel des Bijagos en Guinée-Bissau et les forêts de Gola Tiwai en Sierra Leone, abritant des biodiversités execeptionnelles. Constitué de 88 îles et îlots, l’archipel Bissau-guinéen abrite plus de 155 espèces de poissons et est le deuxième site le plus important pour les oiseaux migrateurs en Afrique de l’Ouest. Situées à proximité du Libéria, les forêts de Gola Tiwai s’étalent sur plus de 700 kilomètres carrés. Elles sont le refuge de 313 espèces d’oiseaux et de 49 espèces de mammifères dont l’éléphant de forêts.
Le retrait de trois sites du continent de la liste du patrimoine mondial en péril
Au total cette année, le Comité du patrimoine mondial a inscrit 26 nouveaux biens sur la liste de l’Unesco et approuvé l’extension de deux sites déjà existants sur la liste, permettant la création de parcs naturels transfrontaliers, notamment le site d’Afrique du Sud vers le Mozambique, créant ainsi un parc naturel transfrontalier de près de 4 000 km². Ces inscriptions portent ainsi à 1248 le nombre total de biens inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, répartis dans 170 pays. Des biens, qui bénéficient désormais du plus haut niveau de protection au monde en matière de patrimoine.
La 47e session du Comité du patrimoine mondial, tenue du 6 au 16 juillet 2025 à Paris en France, a également été marquée par par le retrait de trois sites du continent africain– Madagascar, Égypte et Libye – de la liste du patrimoine mondial en péril.
«Pour retirer un site de la liste du patrimoine mondial en péril, les États parties doivent démontrer que les menaces qui pesaient sur le site ont été significativement réduites et que les valeurs qui ont motivé son inscription initiale sont préservées. L’organisation peut alors décider, après évaluation, de retirer le site de la liste», indique l’Unesco. Des menaces, qui peuvent aller des conflits armés aux catastrophes naturelles, en passant par le développement incontrôlé et le changement climatique.
Inès Magoum