Économie bleue : le Golfe de Guinée s’engage pour une gestion 100% durable de ses océans d’ici 2030

Adoptée le 10 juillet 2025 à Yaoundé, la Déclaration sur l’économie bleue durable dans le Golfe de Guinée engage les pays côtiers à gérer 100 % de leurs zones maritimes d’ici à 2030. Sur fond de surpêche, d’insécurité maritime et de destruction des écosystèmes, les États de la région, appuyés par l’ONU, entendent conjuguer gouvernance transparente, inclusion communautaire et innovations durables pour sauver l’un des écosystèmes marins les plus riches du monde.

Adoptée le 10 juillet 2025 à Yaoundé, la Déclaration sur l’économie bleue durable dans le Golfe de Guinée engage les pays côtiers à gérer 100 % de leurs zones maritimes d’ici à 2030. Sur fond de surpêche, d’insécurité maritime et de destruction des écosystèmes, les États de la région, appuyés par l’ONU, entendent conjuguer gouvernance transparente, inclusion communautaire et innovations durables pour sauver l’un des écosystèmes marins les plus riches du monde.

Le Golfe de Guinée vient de franchir un cap dans la gestion de ses ressources marines. Réunis à Yaoundé à l’invitation du gouvernement camerounais et du président de l’Assemblée générale des Nations unies, les représentants des États côtiers, experts et partenaires internationaux ont adopté la Déclaration de Yaoundé, véritable feuille de route régionale pour la transition vers une économie bleue durable.

Le document souligne l’urgence : surpêche, pêche illicite non déclarée et non réglementée (INN), piraterie, dégradation des mangroves et pressions sur les ressources halieutiques menacent les moyens de subsistance de millions de personnes. Pourtant, les potentialités sont énormes. La région dispose de plus de 5 millions de km² de zones économiques exclusives (ZEE), dont une grande partie reste sous-exploitée ou mal gouvernée.

Pour y répondre, les États signataires s’engagent à élaborer et mettre en œuvre des Plans océaniques durables (POD), qui devront couvrir l’ensemble de leurs zones maritimes d’ici 2030. Ces POD seront alignés sur les objectifs de biodiversité 30×30, qui visent à protéger 30 % des zones marines et côtières à cette échéance.

La déclaration insiste également sur la transparence dans la gouvernance des pêches : mise en place de registres numériques des navires, publication des données sur les licences, quotas et propriétaires de navires, ainsi que la traçabilité dans toutes les flottes. Autre volet fort : la lutte contre la pêche INN, avec un appel à renforcer les contrôles portuaires, le partage de données et la coopération régionale.

Sur le plan social, la déclaration reconnaît le rôle fondamental des petits pêcheurs, des femmes et des communautés côtières dans la préservation des océans. Elle exige leur inclusion active dans les politiques maritimes. L’accent est aussi mis sur le développement de l’aquaculture durable, l’égalité des sexes et l’autonomisation des jeunes.

En matière de sécurité, les pays réaffirment leur adhésion à l’architecture de Yaoundé (Code de conduite de 2013), tout en appelant à renforcer la lutte contre la piraterie, les trafics illicites et les crimes environnementaux.

Enfin, la déclaration propose la création d’un centre régional d’excellence à Yaoundé, dédié à la formation, à la recherche et au dialogue sur l’économie bleue. Elle appelle également à la mise en place d’un mécanisme de suivi sous l’égide de la Commission du Golfe de Guinée (CGG) et à la rédaction d’une loi type régionale pour encadrer cette nouvelle ambition. Par cette déclaration, le Golfe de Guinée rejoint l’Alliance 100 %, une coalition de pays engagés à gérer durablement l’intégralité de leurs océans.

Boris Ngounou

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