Alors que le Cameroun subit de plein fouet les effets du changement climatique, la jeunesse locale reste peu impliquée dans le plaidoyer environnemental. À l’occasion de son deuxième anniversaire, ce 19 février 2025 à Yaoundé, Mboa Hub a réuni près d’une centaine de jeunes et d’experts pour inverser la tendance.
Pour ses deux ans d’existence, Mboa Hub, branche camerounaise d’un mouvement mondial des jeunes pour la justice climatique, a organisé le 19 février 2025 à Yaoundé une table ronde sur l’engagement des jeunes dans la lutte contre le changement climatique. Malgré une population dynamique dont 60 % ont moins de 25 ans (Banque mondiale, 2022), seuls 5 à 7 % des jeunes Camerounais participent aux actions climatiques africaines, contre 15 % au Kenya et 12 % au Nigeria (ONU-Climat, 2023). Cet écart interpelle, alors que le pays fait face à une érosion des terres agricoles (-30 % au nord), à une perte annuelle de 2 % de ses forêts (FAO, 2020) et à des inondations urbaines récurrentes, responsables de la perte de 30 % du PIB dans certaines zones (Banque mondiale, 2021).
Le faible engagement de la jeunesse camerounaise s’explique par plusieurs facteurs : un taux d’alphabétisation des 15-24 ans de 80 % mais une qualité éducative inégale (UNICEF, 2021), un chômage des jeunes dépassant 6 % et un sous-emploi touchant 75 % d’entre eux (OIT, 2023). « Face à ces défis socio-économiques, les préoccupations environnementales passent souvent au second plan », déplore Rex Andho, coordinateur de Mboa Hub.
L’événement a permis à une centaine de jeunes de débattre sur des solutions concrètes : renforcer l’éducation climatique dans les écoles, promouvoir l’entrepreneuriat vert et développer des plateformes numériques pour amplifier la voix des jeunes.
Créé grâce au partenariat entre Fryshuset (Suède) et Greenpeace, Mboa Hub se veut catalyseur du changement. « Nous voulons atteindre au moins 15 % de participation des jeunes Camerounais d’ici 2027 », ambitionne Rex Andho. Pour cela, des campagnes de sensibilisation, des formations pratiques et des actions communautaires sont prévues.
Boris Ngounou