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Category: Eau et environnement

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The African Center for Advocacy (ACA) has been named one of the finalists for the Transformative Cities People’s Choice Award 2021-2022, joining 11 other finalists that are up for votes starting from today (October 6th, 2022) through November 6th, 2022.

ACA initiative, “Keep Water in Public Hands!” was selected for the Transformative Cities People’s Choice Award 4th edition 2021-2022 in the water category.

The Transformative Cities initiative was launched in 2019 in partnership with civil society organizations, media, labor unions and grassroots movements to stop corporate’s agenda of forcing the Cameroonian government to privatize again, the water sector.

ACA Programme Officer, Younoussa Abbosouka said: the “Keep Water in Public Hands!” initiative reinforces our argument that the Cameroonian government must not make similar mistake like in 2008, when under the pressure from the World Bank, it privatized the water sector.”

He explained that the privatization of water led to various crisis arising from rate increases, lack of public accountability and transparency, higher operating costs, poor customer service and loss of jobs.

According to him, the “Keep Water in Public Hands!” initiative is one of the 12 finalists selected because of the community buy-in and support for the cause that seeks to leave no one behind.

“The provision of decent social services by the public sector or government is at the center of the struggle for democratic control and ownership of the water sector.”

“The recognition of the Keep Water in Public Hands Campaign is an opportunity to popularize and share our fighting experiences against inequality, corporate abuse, social exclusion and the violation of the human right to water.”

To vote for the “Keep Water in Public Hands!” initiative, the public is to log-on to: https://transformativecities.org/2022award/

About African Center for Advocacy (ACA):

ACA is a non-profit organization based in Yaounde, Cameroon. We Put People First. Our mandate is to address issues related to the human right to water, climate change, health and governance.

Contact information

Younoussa Abbosouka, +237657720275, younoussaa@we-advocate.org

Le Centre Africain de Plaidoyer (ACA) a été sélectionné comme l’un des finalistes pour le prix Transformative Cities People’s Choice Award 2021-2022, rejoignant ainsi 11 autres finalistes qui sont soumis aux votes à compter d’aujourd’hui (6 octobre 2022) jusqu’au 6 novembre 2022.

L’initiative Transformative Cities a été lancée en 2019 en partenariat avec des organisations de la société civile, des médias, des syndicats et des mouvements de base pour mettre fin à l’agenda des entreprises visant à forcer le gouvernement camerounais à privatiser à nouveau, le secteur de l’eau. 

Le responsable du programme de l’ACA, Younoussa Abbosouka, a déclaré : L’initiative « Keep Water in Public Hands ! » confirme notre position selon laquelle le gouvernement camerounais ne doit pas commettre la même erreur qu’en 2008, lorsque, sous la pression de la Banque mondiale, il a privatisé le secteur de l’eau ». 

Il a expliqué que la privatisation de l’eau a conduit à diverses crises découlant de l’augmentation des tarifs, du manque de responsabilité publique et de transparence, de l’augmentation des coûts d’exploitation, du mauvais service à la clientèle et de la perte d’emplois. 

Selon lui, l’initiative « Keep Water in Public Hands! » fait partie des 12 finalistes sélectionnés en raison de l’adhésion et du soutien de la communauté à cette cause qui vise à ne laisser personne de côté.  

« La fourniture de services sociaux décents par le secteur public ou le gouvernement est au centre de la lutte pour le contrôle démocratique et la propriété du secteur de l’eau. » 

« La reconnaissance de la campagne « Keep Water in Public Hands! » est l’occasion de populariser et de partager nos expériences de lutte contre les inégalités, les abus des entreprises, l’exclusion sociale et la violation du droit humain à l’eau. »

Pour voter pour l’initiative « Keep Water in Public Hands ! », veuillez-vous connecter à l’adresse suivante : https://transformativecities.org/2022award/.

À propos du Centre Africain de Plaidoyer (ACA) :

ACA est une organisation à but non lucratif basée à Yaoundé, au Cameroun. Nous donnons la priorité aux personnes. Notre mandat est d’aborder les questions liées au droit humain à l’eau, au changement climatique, à la santé et à la gouvernance.

Contact

Younoussa Abbosouka, +237657720275, younoussaa@we-advocate.org 

Le grand format de ce jour porte sur les coupures persistantes d’eau potable au Cameroun. La Capitale Yaoundé n’en est pas épargnée, dans la quasi-totalité des quartiers, les citadins dénoncent un stress hydrique qui dure depuis plusieurs mois.Le droit à l’eau potable demeure encore un enjeu pour le Cameroun en 2022. C’est le titre de ce reportage que signe, Boris Ngounou

Le calvaire de l’accès à l’eau potable au Cameroun, un reportage de Boris Ngounou

CAMEROUN: le défi de l’accès à l’eau potable

Le grand format de ce jour porte sur les coupures persistantes d’eau potable au Cameroun. La Capitale Yaoundé n’en est pas épargnée, dans la quasi-totalité des quartiers, les citadins dénoncent un stress hydrique qui dure depuis plusieurs mois. Le droit à l’eau potable demeure encore un enjeu pour le Cameroun en 2022. C’est le titre de ce reportage que signe, Boris Ngounou

Une nouvelle station traite l’eau brute issue des rivières N’djili et Lukaya, dans la localité de Lemba-Imbu en République démocratique du Congo (RDC). L’usine inaugurée le 23 août 2022 par le président RD-Congolais, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, est exploitée par la Régie de distribution d’eau de la République démocratique du Congo (Regideso).

La République démocratique du Congo (RDC) s’enrichit d’une nouvelle station d’eau potable. L’usine implantée à Lemba-Imbu, dans le district de Lukunga à Kinshasa est opérationnelle depuis ce 23 août 2022. Le président RD-Congolais, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a inauguré l’installation qui affiche une capacité de 35 000 m3 d’eau par jour, extensible à 170 000 m3 d’eau par jour d’ici à la fin du projet.

L’usine de Lemba-Imbu, en construction depuis 2019, traite de l’eau pompée des rivières N’djili et Lukaya. Complètement achevée, l’installation sécurisera l’approvisionnement en eau potable des populations de plusieurs communes à l’instar de N’djili, Kimbanseke, Tshangu, la Cité universitaire de l’Unikin, ainsi qu’une partie du Mont Ngafula à Kinshasa. La capitale RD-congolaise est confrontée aux pénuries d’eau.

La télégestion de l’usine

Il s’agit de la cinquième station de potabilisation exploitée par la Regideso à Kinshasa. Les autres usines fonctionnelles se trouvent dans les communes de N’djili, Ngaliema, Kinsuka et Lukaya. « L’usine de Lemba-Imbu apporte quelques innovations opérationnelles comparées aux quatre autres installations existantes. Elle prend notamment en compte le niveau de l’étiage critique de la rivière N’djili. Ainsi, même si le niveau de la rivière est au plus bas, l’usine ne manquera pas d’eau », indique la présidence de la République de la RDC.

L’autre particularité de la nouvelle station est la télégestion et la télécontrôle de tous les compartiments de traitement. L’eau potable sera stockée dans un nouveau réservoir, situé à 5 kilomètres de la station avant la distribution via un réseau de canalisations. Une ligne électrique spéciale de 11 kilomètres a été tirée depuis la station de la Société nationale d’électricité (Snel) de Kimwenza pour faire tourner les machines de l’usine.

Lors de la cérémonie d’inauguration de l’usine d’eau potable de Lemba-Imbu,le président de la RDC a annoncé la mise en service prochaine de la sixième usine d’eau potable de la Regideso à Kinshasa. Il s’agit de la station de Binza Ozone, d’une capacité de 110 000 m3 par jour.

Batu Diara

RDC : une nouvelle usine d’eau potable voit le jour à Lemba-Imbu

Une nouvelle station traite l’eau brute issue des rivières N’djili et Lukaya, dans la localité de Lemba-Imbu en République démocratique du Congo (RDC). L’usine inaugurée le 23 août 2022 par le président RD-Congolais, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, est exploitée par la Régie de distribution d’eau de la République démocratique du Congo (Regideso).

Le gouvernement nigérian vient de publier un document de politique pour la sécurisation de l’accès à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène. La nouvelle feuille de route s’intitule « Lignes directrices nationales pour l’eau, l’assainissement et l’hygiène dans les établissements de santé ».

Le Nigeria a besoin d’installations adéquates pour sécuriser l’accès à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène. Le document de politique publié récemment par le gouvernement nigérian le rappelle à suffisance. La feuille de route s’intitule « Lignes directrices nationales pour l’eau, l’assainissement et l’hygiène dans les établissements de santé ».

Selon la Banque mondiale, environ 60 millions de Nigérians vivent sans accès aux services d’eau potable de base, 80 millions sans accès à des installations sanitaires améliorées, et 167 millions sans accès à une installation de base pour le lavage des mains. L’enjeu est donc de renforcer ces différents services dans les établissements de santé du pays d’Afrique de l’Ouest. « Et cela passera par la réalisation de nouvelles installations et des systèmes d’eau, d’assainissement et d’hygiène comme stratégie efficace de prévention et de contrôle des maladies à tendance infectieuses », déclare Osagie Ehanire, le ministre nigérian de la Santé.

Parmi ces maladies, on compte la Covid-19. Et les autorités nigérianes sont d’ailleurs inquiètes ; Car au moins 95 % des centres de soins du pays pourraient devenir prochainement, des épicentres de la maladie en raison du manque d’accès à des services combinés d’eau, d’assainissement et d’hygiène.

Outre la construction de nouvelles installations pour améliorer ces services , le Nigeria pourrait également expérimenter quelques mesures préconisées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il s’agit de la réalisation d’une analyse de la situation, d’une évaluation, de la fixation d’objectifs et de la définition d’une feuille de route nationale.

De plus, « chaque centre de santé du pays devrait disposer d’une équipe chargée de surveiller et d’assurer un bon assainissement et une bonne hygiène », indique Walter Kazardi Mulumbo, le représentant de l’OMS au Nigeria. Des efforts qui permettront à terme d’atteindre l’objectif de développement durable (ODD) n°6, axé sur l’accès universel à l’eau et à l’assainissement d’ici à 2030.

Batul Diara

NIGERIA : Un document officiel sécurise l’accès à l’eau et l’assainissement dans le secteur de la santé

Le gouvernement nigérian vient de publier un document de politique pour la sécurisation de l’accès à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène. La nouvelle feuille de route s’intitule « Lignes directrices nationales pour l’eau, l’assainissement et l’hygiène dans les établissements de santé ».

The non-involvement of women and girls in the water and climate sector is hampering Cameroon’s efforts to achieve universal access to water. The Cameroon National Water Partnership (GWP-Cmr), in collaboration with the Cameroon Ministry for the Promotion of Women and the Family and UN Women organised a gender café on 17 August 2022 in Yaoundé, for the inclusion of women in decision-making circles on the water and climate sector.

Institutional arrangements for the development and management of water resources rarely take into account the primary role of women as the main users of water and custodians of the living environment. This lack of recognition considerably hinders the achievement of objectives in terms of access to water and climate resilience. This is the observation made in Cameroon by the Cameroon National Water Partnership (GWP-Cmr).

To reverse the trend, GWP-Cmr and its partners, the Cameroonian Ministry for the Promotion of Women and the Family (MINPROFF) and UN Women, are campaigning for the inclusion of women and girls in the water and climate sector. During a gender café organised in Yaoundé (capital of Cameroon) on 17 August 2022, these three entities sensitised stakeholders on the socio-cultural constraints and obstacles linked to taking gender into account in the water sector. « The patriarchal system does not give women a voice. They have knowledge that they would like to share, but do not dare to do so, because of shyness and lack of self-confidence that characterise them, due to their family upbringing, » explains Murielle Elouga of GWP-Cmr.

The studies conducted by the organisation show that the distribution of social roles is disadvantageous for women in terms of household water supply. The modes of access to and management of land are still dependent on a customary and patriarchal logic (74.4% of men are landowners against just 39.6% of women). Women are exposed to security crises and demographic pressure on water and land resources.

Including the gender approach in water policies

The three northern regions of Cameroon (Adamaoua, North and Far North) are among the main study areas of GWP-Cmr. According to World Health Organisation (WHO) statistics, these three regions need about 7,500 boreholes to be safe from lack of drinking water. This harsh reality is the result of the low rainfall in this northern part of Cameroon, which has only 30 to 100 days of rain per year.

To effectively eliminate water stress in Cameroonian communities, a consequence of climate change, the GWP-Cmr studies recommend, among other things, the revision of water policies to include gender-transformative approaches that not only recognise the systematic inequalities between men and women, but also address the root causes of these inequalities.

The studies carried out by GWP-Cmr are part of the Water, Climate, Development and Gender Programme (WACDEP-G) implemented by the Global Water Partnership – Central Africa (GWP-Caf). WACDEP-G aims to promote a transformative gender approach in the water and climate sector, addressing gender inequalities. The programme, which started in 2020, will run for three years (2020-2022) and includes capacity building activities for women in the water and climate sector, knowledge sharing, gender institutionalisation in the water and climate sector and fundraising.

Fanta Mabo 

CAMEROON: Marginalisation of women, an obstacle to access to water

The non-involvement of women and girls in the water and climate sector is hampering Cameroon’s efforts to achieve universal access to water. The Cameroon National Water Partnership (GWP-Cmr), in collaboration with the Cameroon Ministry for the Promotion of Women and the Family and UN Women organised a gender café on 17 August 2022 in Yaoundé, for the inclusion of women in decision-making circles on the water and climate sector.

Le Partenariat National de l’Eau du Cameroun (GWP-Cmr), en collaboration avec le ministère de la promotion de la Femme et de la Famille (MINPROFF) et ONU Femmes organisent un café genre à Yaoundé le 17 août 2022 à l’hôtel La Falaise.

Le café genre se veut à la fois un plaidoyer en faveur d’une prise en compte effective des femmes et des jeunes filles dans le secteur Eau et Climat, mais aussi un appel à la réflexion sur les causes profondes qui entravent l’égalité de sexes dans ces secteurs.  

A travers cette activité, il est question entre autres, de sensibiliser les parties prenantes sur les pesanteurs socio-culturelles, et obstacles liés à la prise en compte du genre dans le secteur Eau et Climat, mais aussi de proposer des pistes pour l’amélioration de la participation des femmes dans le secteur.

Pour ce faire, il vise comme objectifs spécifiques :

  • Présenter le Programme Eau, Climat, Développement et Genre (WACDEP-G) et le programme eau et climat d’ONU Femmes ;
  •  Présenter les résultats des différentes études et initiatives pilotes conduites dans le cadre du programme WACDEP-G ;
  • Sensibiliser les parties prenantes sur les pesanteurs socio-culturelles, et obstacles liés à la prise en compte du genre dans le secteur de l’eau ;
  • Présenter des alternatives et cas pratiques d’amélioration de la participation des femmes dans les programmes, projets, processus de prise décision dans les secteurs eau et climat ;
  • Mobiliser un partenariat structurant entre le GWP-Cmr et les différentes parties prenantes présentes en vue d’une action conjointe en faveur de la prise en compte du genre dans le secteur de l’eau et du climat au Cameroun.

Cette activité est inscrite dans le cadre du programme WACDEP-G mis en œuvre par le GWP-CAf, qui vise à promouvoir l’approche transformateur genre dans le secteur eau et climat, adressant les inégalités entre les sexes. Le programme, qui a démarré en 2020, pour une durée de trois ans (2020-2022) comprend, des activités de renforcement des capacités des femmes dans le secteur de l’eau et du Climat, le partage des connaissances, l’institutionnalisation du genre dans le secteur de l’eau et du climat et la mobilisation des fonds.

Le programme WACDEP-G nécessite l’implication des organisations de la société civile, des institutions gouvernementales, du secteur privé, des ONG, entre autres acteurs pour atteindre les objectifs fixés.

Boris Ngounou

Le programme eau, climat et développement-genre (Wacdep-G) vient d’être lancé au Cameroun. Le projet initié par l’antenne Cameroun du Partenariat mondial de l’Eau (GWP-Cmr) vise à réduire les inégalités entre les sexes dans la gestion des projets d’eau et de résilience climatique. Dans l’extrême-nord du pays, les femmes sont particulièrement affectées par ces inégalités. Le climat et le difficile accès à l’eau les exposent à une maladie très peu connue : la fluorose dentaire.

Le bureau Afrique-centrale du Partenariat mondial de l’Eau (GWP) lève le voile sur une maladie causée par le réchauffement climatique dans la partie septentrionale du Cameroun. Dans la région de l’extrême-nord, plus de 500 000 personnes sont affectées par la fluorose. Il s’agit d’une maladie causée par l’intoxication chronique au fluor lors de la phase de minéralisation des dents, jusqu’à l’âge de 6 ans. Elle se manifeste par l’apparition de taches jaunes, rouges ou noires sur l’émail ainsi qu’une détérioration de la couronne dentaire. Cette maladie touche les personnes vivant dans les zones arides où les températures extrêmes augmentent la concentration du fluor d’origine géologique dans les eaux souterraines.

À l’extrême nord Cameroun, les eaux souterraines des communes telles que Mbozo 3, Bamguel 1 et Bamguel 2 ont des concentrations en fluor comprises entre 4 et 6 milligrammes par litre (mg/l), alors que la norme établie par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) est de 1,5 mg/l.

Les femmes paient le prix fort de la fluorose dentaire

Les données réunies par le GWP-Cmr sur les mentalités et comportements humains face à la fluorose dentaire dans l’arrondissement de Méri (région de l’extrême nord-Cameroun) ont permis de constater que les femmes sont davantage stigmatisées que les hommes. Elles sont considérées comme des vecteurs et accusées de transmettre la maladie aux enfants. Les femmes affectées ont également des difficultés à se marier, car considérées comme moins belles que les autres, sales et suscitant la honte en société.

Outre les stigmates dus à la fluorose dentaire, les femmes de la région septentrionale subissent un stress hydrique caractérisé par la rareté des points d’eau et la perturbation des saisons de pluies qui a un impact négatif sur les activités agricoles.

Le programme wacdep-g

Les travaux menés durant l’année 2020 par le GWP-Cmr dans la région de l’extrême-nord, mais aussi dans la région du littoral, s’inscrivaient dans le cadre de la phase pilote du programme eau, climat et développement-genre (wacdep-G) Cameroun. « L’objectif de ce programme étendu sur une durée de deux ans est de réduire les inégalités entre sexes en promouvant une planification, une prise de décision et un développement institutionnel qui tiennent compte des différences entre sexes pour les investissements dans les infrastructures d’eau résistantes au climat en Afrique et au Cameroun en particulier », explique Murielle Elouga, chargée du programme Wacdep-G Cameroun.

Ce projet fait lui-même partie des trois principaux projets stratégiques du programme d’investissement dans le secteur de l’eau en Afrique (PIA). Un programme géré par le GWP en partenariat avec le conseil des ministres africains de l’eau (AMCOW), l’Agence du nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad) et la Banque africaine de développement (BAD). Boris Ngounou

CAMEROUN : quand les femmes malades de l’eau et du climat se font discriminer  

Le programme eau, climat et développement-genre (Wacdep-G) vient d’être lancé au Cameroun. Le projet initié par l’antenne Cameroun du Partenariat mondial de l’Eau (GWP-Cmr) vise à réduire les inégalités entre les sexes dans la gestion des projets d’eau et de résilience climatique. Dans l’extrême-nord du pays, les femmes sont particulièrement affectées par ces inégalités. Le climat et le difficile accès à l’eau les exposent à une maladie très peu connue : la fluorose dentaire.

L’édition 2020 du rapport de la FAO sur la situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture présente de nouvelles estimations sur l’étendue du phénomène de la rareté de l’eau dans l’agriculture irriguée, sur les pénuries d’eau dans l’agriculture pluviale, et sur le nombre de personnes touchées. Il en ressort que les ressources en eau douce ont diminué de 30 % au cours de ces 20 dernières années en Afrique du Nord.

Le stress hydrique n’a jamais été aussi préoccupant en Afrique, et plus particulièrement en Afrique du Nord. Dans cette région au territoire majoritairement aride, les disponibilités en eau douce par habitant ont baissé de plus de 30 % pendant les 20 dernières années. Le volume moyen d’eau par personne et par an atteint à peine 1 000 m³, un seuil en dessous duquel la rareté de l’eau est généralement considérée comme étant grave. Ces nouvelles données sont contenues dans le dernier rapport du fonds des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) sur « la situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture en 2020 ».

Cette chute des ressources en eau douce est liée en partie aux effets du changement climatique, notamment concernant la rareté des précipitations. Le rapport pointe également du doigt la hausse des revenus et l’urbanisation, qui ont entraîné une augmentation de la demande en eau dans l’industrie, le secteur énergétique et les services. Les changements opérés ces dernières années dans les modes d’alimentation ne sont pas en reste. Ceux-ci se traduisent par une plus grande consommation de denrées dont la production exige plus d’eau (la viande et les produits laitiers).

Un centre de soins sur deux est privé d’eau courante

Le rapport de la FAO ne manque pas de signaler que les ressources en eau, du fait de leur rareté, font aujourd’hui l’objet d’une concurrence croissante entre les États et même entre les communautés. Une situation qui exacerbe les inégalités concernant l’accès à l’eau, en particulier pour les populations vulnérables à savoir les femmes rurales et les populations autochtones. L’Afrique subsaharienne, plus au sud du continent, en est la parfaite illustration. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un centre de soins sur deux est privé d’eau courante dans 33 pays de cette région.

Pour résoudre le problème, la FAO préconise l’adoption d’une alimentation saine prenant en compte des considérations de durabilité au niveau de l’ensemble du système alimentaire, afin de réduire la consommation d’eau liée à l’alimentation. À cela, il faudra ajouter à une gestion globale des réserves en eau douce. Car l’Afrique regorge d’énormes gisements en eau, bien que ces derniers soient irrégulièrement implantés sur le continent. Il s’agit de 17 grands fleuves et 160 lacs, ainsi que des ressources en eau renouvelables (les précipitations) estimées à plus de 5 400 milliards de m3 par an.

Boris Ngounou

AFRIQUE DU NORD : les disponibilités en eau douce ont chuté de 30 % selon la FAO

L’édition 2020 du rapport de la FAO sur la situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture présente de nouvelles estimations sur l’étendue du phénomène de la rareté de l’eau dans l’agriculture irriguée, sur les pénuries d’eau dans l’agriculture pluviale, et sur le nombre de personnes touchées. Il en ressort que les ressources en eau douce ont diminué de 30 % au cours de ces 20 dernières années en Afrique du Nord.

Camwater, l’entreprise publique responsable de la production et de la distribution de l’eau potable au Cameroun est au bord d’un mouvement d’humeur. Pour apaiser les tensions, l’État a débloqué près de 15,2 millions d’euros au profit de l’entreprise, qui croule sur les dettes. Ce financement est destiné au financement des charges liées aux réformes récemment engagées au sein de l’entreprise, ainsi qu’au paiement à date de la facture d’eau de l’État.

La Camwater peut à présent s’éloigner du spectre de la grève qui plane au-dessus d’elle depuis quelques mois. L’entreprise publique responsable de la production et de la distribution de l’eau potable au Cameroun vient de recevoir du ministère des Finances, une enveloppe de 10 milliards de francs CFA, soit environ 15,2 millions d’euros. Loin d’être une action de charité, ce financement est destiné d’une part, au paiement à date de la facture d’eau potable consommée dans les administrations publiques. Une facture dont la moyenne mensuelle se situe à 1,6 milliard de francs CFA, soit environ 2,4 millions d’euros.

D’autres parts, et c’est d’ailleurs la principale raison d’être de cette enveloppe spéciale, débloquée sous instruction du président de la République. Il s’agit d’apaiser les tensions du personnel, à travers le financement des charges liées aux dernières réformes opérées au sein de la Camwater, notamment l’absorption en 2018 de la défunte Camerounaise des eaux (CDE), qui était jusque-là responsable de la distribution de l’eau. Ainsi, les désidératas des quelques 1400 employés issus de l’ex- CDE dont les actifs avaient été transférés à la Camwater pourront être résolus. 

Dans une correspondance adressée au Premier ministre en octobre 2020, le syndicat des travailleurs opérant à la Camwater a menacé d’entrer en grève si ses revendications ne trouvent pas satisfaction. Les salariés mécontents réclament entre autres la conservation de tous les employés issus de la CDE, le paiement des salaires comptant pour la période de transition, à savoir avril et mai 2018, ainsi que la restauration de leurs primes et avantages.

L’apaisement des tensions visé par ce financement de l’État devra permettre le cas échéant à la Camwater d’atteindre ses objectifs. L’entreprise entend fournir un accès à l’eau de 80 % de la population en zone urbaine et péri urbaine d’ici à 2035.  

Boris Ngounou