L’Égypte a gagné cinq places au classement africain de l’énergie solaire de l’Association africaine de l’industrie solaire (AFSIA), mis à jour récemment. À la 7e position selon un rapport de 2023, le pays des pharaons se retrouve en 2024 à la 2ème position, son meilleur score.
Comme chaque année, l’Association africaine de l’industrie solaire (AFSIA) publie son rapport «The Africa Solar Outlook», dans lequel elle fait un examen pays par pays de l’énergie solaire en Afrique. L’association a établi un classement avec les nouvelles capacités installées allant de 1 235,30 MWc à 6,04 MWc dans 44 pays africains. Concrètement, plus un pays a une capacité élevée, importants sont ses efforts pour diversifier son mix énergétique et réduire sa dépendance aux combustibles fossiles. Cette année, c’est l’Égypte qui a créé la surprise en boulversant le classement. Le pays d’Afrique du Nord a grimpé à la 2e place avec 707,61 MW de capacité installée,
Derrière l’Afrique du Sud dont le classement en tête est resté inchangé avec 1 235,30 MWc. «L’Égypte se hisse à la deuxième place grâce à la mise en service de deux projets à Kom Ombo», indique AFSIA. Pour mémoire, le projet Abydos 1 Solar PV Park à Kom Ombo dans le gouvernorat d’Assouan a été inauguré le 14 décembre 2024 par Premier ministre égyptien Moustafa Madbouli.
Le parc photovoltaïque solaire, qui a une capacité de 500 MWc, est considéré comme un symbole de durabilité en Égypte. Cette centrale, dont la construction a nécessité un investissement de 500 millions de dollars, s’étend sur 10 kilomètres carrés et compte plus d’un million de cellules solaires, 1 920 sous-transformateurs et 64 sous-stations. Elle abrite également deux transformateurs principaux, chacun d’une capacité de 300 MW et pesant 255 tonnes, les plus grands de ce type en Afrique et au Moyen-Orient. Le projet comprend également un système de stockage d’énergie par batterie (BESS) d’une capacité de 300 MWh.
La Zambie, le Nigeria et l’Angola créent également la surprise
L’Égypte gagne donc cinq rangs, faisant reculer le Burkina Faso qui occupait le 2e rang du classement africain de l’énergie solaire en 2023.
Un autre qui a créé qui a fait boulversé le classement cette année est la Zambie, qui elle a gagné huit places. Classée 11e en 2023, elle monte à la 3e place avec 74,8 MWc, rang qu’occupait la Mauritanie l’année dernière, aujourd’hui non classée. «Pendant des décennies, la production d’électricité en Zambie a reposé principalement sur l’hydroélectricité, qui représente 80 % de sa capacité installée. Depuis quelques années, de graves sécheresses ont considérablement réduisent les niveaux d’eau», énonce l’AFSIA. L’association souligne que «ce déficit a entraîné des pannes d’électricité sans précédent perturbant la vie quotidienne et les activités économiques dans tout le pays. Pour relever ce défi et améliorer la sécurité énergétique, le gouvernement zambien s’efforce de diversifier son bouquet énergétique en investissant dans des sources alternatives telles que les centrales solaires. En outre, ce pays d’Afrique de l’Est encourage les solutions hors réseau et les mini-réseaux afin d’accroître l’accès à l’électricité, en particulier dans les zones rurales faiblement connectées».
Tout d’abord, le gouvernement zambien a mis en œuvre diverses initiatives et politiques pour le secteur de l’énergie, y compris le plan d’action pour la stratégie en matière d’énergies renouvelables (RESAP), le tarif de rachat de l’énergie renouvelables (REFiT), le code du réseau, le code du réseau de distribution et les réglementations relatives aux mini-réseaux et les réglementations relatives aux mini-réseaux.
En outre, la loi sur la régulation de l’énergie et la loi sur l’électricité ont été adoptées pour encourager la participation au secteur de l’énergie. Divers programmes de soutien, tels que le Beyond the Grid Fund pour la Zambie, Scaling Solar, et le programme GET FiT Zambie ont également été lancés pour promouvoir les énergies renouvelables. Ces initiatives et politiques encouragent la participation du secteur privé en proposant des tarifs avantageux aux producteurs d’énergie solaire. L’objectif est de produire 500 MW d’énergie solaire d’ici à 2025, favorisant ainsi l’expansion du marché.
Le Nigeria et l’Angola respectivement 4e et 5e au classement
L’AFSIA classe le Nigeria 4e et l’Angola 5e avec respectivement les capacités 63,5 MWc et 53,8 MWc. En se trouvant à ces rangs, le Nigeria grimpe ainsi de six places dans le classement africain de l’énergie solaire, et l’Angola de 10 places. Elles font de fait reculer le Kenya et la République centrafricaine (RCA), classés selon «The Africa Solar Outlook» à la 12e position avec 17,25 MWc, et à la 27 e position avec 1,38 MWc respectivement, sur 44 pays africains évalués par l’association africaine.
«Le Nigeria commence à ressentir l’impact positif de la suppression des subventions aux carburants et l’intérêt accru pour le solaire+stockage en tant qu’alternative moins chère au diesel. Quand à l’Angola, il revient dans le top 5 en terminant le déploiement de ses projets à grande échelle avec MCA et Sun Africa, entamé il y a deux ans. MCA et Sun Africa ont commencé il y a 2 ans avec 2 projets de 27 MWp chacun», peut-on lire dans le rapport.
En 2024, l’énergie solaire africaine représentait un petit 0,5 % de toutes les nouvelles capacités mondiales, soit entre 400 et 600 GW. Il s’agit d’un niveau qui n’a pas été atteint depuis 2013. C’est le plus grand nombre d’ajouts de l’histoire d’après l’Association africaine de l’industrie solaire.
Inès Magoum