Water Alliance Ventures, une coentreprise entre AMEA Power et Cox, vient de signer un accord de coopération avec le ministère de l’Énergie et de l’Eau de l’Angola (MINEA), pour développer une usine de dessalement d’eau de mer à grande échelle sur la péninsule de Mussuló, à Luanda, en Angola. La future installation approvisionnera environ 800 000 personnes en eau potable, améliorant le taux de desserte dans la capitale angolaise.
Principal centre économique et l’une des plus grandes zones urbaines de l’Angola, Luanda rassemble plus de 9,7 millions d’habitants, avec une croissance démographique élevée (+3,4 % par an2), qui accroit la pression sur les besoins déjà considérables en eau potable. Le nouveau projet de dessalement de l’eau de mer qui sera mis en oeuvre dans la capitale angolaise, vise à améliorer la production et la distribution de l’eau potable, dont le taux d’accès est estimé aujourd’hui à 70%.
Water Alliance Ventures, la coentreprise entre AMEA Power, société de développement, d’investissement, de propriété et d’exploitation de projets d’énergie renouvelable basée à Dubaï, et Cox, fournisseur espagnol de technologies de dessalement, de réutilisation et de traitement de l’eau, mettre en oeuvre le projet d’eau potable sur la péninsule de Mussuló, conformément à l’accord de coopération signé récemment avec le ministère de l’Énergie et de l’Eau de l’Angola (MINEA). «D’une capacité de 100 000 m³ par jour, l’usine de dessalement fournira de l’eau potable à près de 800 000 personnes à Lunda, contribuant ainsi à la sécurité et à la résilience de l’eau en Angola», indique AMEA Power.
La mise en service de l’installation prévue en 2028
L’entreprise emirienne ajoute que les travaux se dérouleront en deux phases, pour une capacité de 50 000 m3 par jour chacune. L’exécution de la première phase devrait commencer après l’achèvement des études techniques et environnementales. Suivra la deuxième phase, dont la date de lancement des travaux n’a pas encore été annoncée. La mise en service de l’usine de dessalement de l’eau de mer étant prévue pour le deuxième trimestre 2028.
Outre le renforcement de la desserte en eau potable, la réalisation de ce projet, dont le coût est estimé à 200 millions de dollars, améliorera la vie de centaines d’Angolais, à travers la création de 300 emplois pendant la construction et environ 25 postes permanents pendant l’exploitation. Le projet est mené par AMEA Power depuis 2022, date à laquelle un protocole d’accord a été signé avec le MINEA pour commencer une étude conceptuelle. Par la suite, en novembre 2023, un accord de développement a été signé, fournissant le cadre permettant à AMEA Power de réaliser une étude de faisabilité détaillée, achevée au quatrième trimestre 2024. Le projet bénéficie également du soutien du gouvernement des Émirats arabes unis, par l’intermédiaire du ministère des Affaires étrangères (MOFA), ce qui reflète l’engagement historique des Émirats arabes unis à renforcer les liens bilatéraux avec l’Angola et à soutenir les infrastructures essentielles qui favorisent le développement durable, dans le contexte actuel marqué par le changement climatique, qui exacerbe la sécheresse.
L’usine de dessalement de l’eau de mer qui sera implantée à Mussuló, traversée par une baie longue de 40 km, viendra compléter des initiatives publiques telles que l’usine d’eau potable de BITA, l’une des plus grands projets d’eau potable mis en oeuvre en Angola, et qui fournira jusqu’à 259 200 m3 par jour à plus de 3 millions d’habitants. Nous avons aussi le projet eau potable de Quilonga en cours. Il permettra d’approvisionner 5 millions d’habitants en eau potable, particulièrement dans les régions de Cacuaco, Viana, Icolo e Bengo, et sur les « zones hautes » de la capitale, Luanda. C’est un projet ambitieux qui comprend une station de traitement d’eau, des adductions, des centres de distribution et des réseaux de distribution, avec une prévision de fin des travaux en 2026. Il s’agit là d’initiatives essentielles pour relever les défis du pays d’Afrique centrale en matière d’infrastructures d’eau potable.
Inès Magoum