En Tunisie, 33 200 hectares de terres dégradées seront restaurées d’ici à 2050

En Tunisie, un 33 200 hectares de terres dégradées seront restaurées d’ici à 2050©UNCCD

Le Projet d’agroforesterie et de restauration des paysages forestiers dégradés (PARFD) vient d’être lancé dans la capitale tunisienne, Tunis. Financée par la Banque africaine de développement (BAD), l’initiative vise un double objectif : restaurer les paysages forestiers dégradés et renforcer la résilience climatique des écosystèmes ruraux.

En Tunisie, environ 80% des terres agricoles sont touchées par la dégradation des sols, soit environ 23 000 hectares chaque année. C’est étant conscient de cette situation que le gouvernement tunisien a lancé récemment le Projet d’agroforesterie et de restauration des paysages forestiers dégradés (PARFD), qui vise la restauration de 33 200 hectares de terres au cours des 25 prochaines années. Sur ces hectares, 2 450 hectares seront des terres privées dans le cadre de sous-projets axés sur l’agroforesterie, la sylviculture et la culture de plantes aromatiques et médicinales.

« Ce projet marque une étape importante dans les efforts déployés par la Tunisie pour relever les défis complexes du changement climatique et promouvoir le développement durable dans les zones rurales », a déclaré Mohamed Naoufel Ben Haha, directeur général des forêts au ministère tunisien de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche.

La séquestration de 32 millions de tonnes de carbone

En effet, la dégradation des terres entraîne des conséquences majeures sur l’environnement, l’agriculture, la santé humaine et l’économie. Ces conséquences incluent la perte de biodiversité, la baisse de la productivité agricole, l’érosion des sols, la désertification, la pénurie alimentaire, et la migration forcée. Ainsi, « l’urgence est de protéger les ressources naturelles grâce à une approche intégrée basée sur la chaîne de valeur », a affirmé Malinne Blomberg, directrice générale adjointe de la Banque africaine de développement (BAD) pour l’Afrique du Nord et directrice nationale pour la Tunisie. L’institution financière, qui contribue à hauteur de 17 millions de dollars à la mise en oeuvre du PARFD, via le Fonds stratégique pour le climat du Fonds d’investissement pour le climat (FIC).

Le gouvernement de la Tunisie apporte quant à lui 6,06 millions de dollars, tandis que les bénéficiaires du projet contribuent à hauteur de 660 000 dollars.

Ce projet devrait également  permettre la séquestration de 32 millions de tonnes de carbone, contribuant ainsi de manière significative aux objectifs climatiques de la Tunisie. Ceci, grâce à des pratiques agroforestières et forestières durables dans les systèmes agricoles. L’initiative qui s’aligne sur les priorités nationales de développement du pays d’Afrique du Nord, notamment la Stratégie de développement durable 2030 et l’engagement du pays à réduire l’intensité carbone de 45 % d’ici à 2030, renforcera aussi la sécurité alimentaire et hydrique, améliorera les moyens de subsistance des ménages dans certaines des communautés les plus vulnérables de Tunisie, et générera près de 4 500 emplois verts dans les gouvernorats de Béja, Siliana et Bizerte.   

 En outre, 42 000 personnes recevront une formation aux pratiques de gestion durable des terres.

Inès Magoum
 

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